Paris Love & Hospital T2 : My...

By ktybooks

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Il est partit. Malgré tout le chemin parcourut main dans la main, il est partit. Et pourtant Elle l'avait tan... More

Chapitre 1 - Léo
Chapitre 2 - Kaithlyn
Chapitre 3 - Léo
Chapitre 4 - Kaithlyn
Chapitre 5 - Kaithlyn
Chapitre 6 - Léo
Chapitre 7 - Kaithlyn
Chapitre 8 - Léo
Chapitre 9 - Kaithlyn
Chapitre 11 - Kaithlyn
Chapitre 12 - Kaithlyn
Chapitre 13 - Kaithlyn
Chapitre 14 - Léo
Chapitre 15 - Kaithlyn
Chapitre 16 - Kaithlyn
Chapitre 17 - Léo
Chapitre 18 - Kaithlyn
Chapitre 19 - Léo
Chapitre 20 - Kaithlyn
Chapitre 21 - Kaithlyn
Chapitre 22 - Léo
Chapitre 23 - Kaithlyn
Chapitre 24 - Kaithlyn
Chapitre 25 - Kaithlyn
Chapitre 26 - Léo
Chapitre 27 - Kaithlyn
Chapitre 28 - Kaithlyn
Chapitre 29 - Kaithlyn
Chapitre 30 - Kaithlyn
Chapitre 31 - Léo
Chapitre 32 - Kaithlyn
Chapitre 33 - Léo
Chapitre 34 - Kaithlyn
Chapitre 35 - Léo
Chapitre 36 - Kaithlyn
Chapitre 37 - Kaithlyn
Chapitre 38 - Léo
Chapitre 39 - Kaithlyn
Chapitre 40 - Kaithlyn
Chapitre 41 - Kaithlyn
Chapitre 42 - Kaithlyn
Chapitre 43 - Léo
Chapitre 44 - Kaithlyn
Chapitre 45 - Kaithlyn
Chapitre 46 - Kaithlyn

Chapitre 10 - Léo

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By ktybooks

Je suis sur le chemin du retour, assis à l'arrière du 4x4 de Derek, je contemple Paris. La journée a été riche en rebondissements. Ce soir j'ai récupéré l'entreprise de ma mère et j'en suis heureux. Cela fait quatre jours que les négociations ont commencées, il était temps. L'idée de Kaithlyn et du faux papier était tout à fait judicieuse et il faudra que je pense à la remercier. Il n'y ont vu que du feu.

J'ai tout de même eu un peu peur cet après-midi. La peur n'était pas un mot ni un sentiment que je connaissais jusqu'à ce que je rencontre Kaithlyn. Et aujourd'hui j'ai eu peur de ne plus jamais la revoir ou de pouvoir la tenir dans mes bras. Je suis entré car je n'avais pas le choix et je ne savais pas ce qui m'attendait en arrivant là-bas... Ma chance était qu'ils n'étaient pas armés comme ils le prétendaient, mais j'avoue la déception de ne pas trouver Philippe et Vincent. Je leur aurais refait le portrait à ces deux-là. Qu'est-ce que ça fait du bien de cogner un peu.

J'ai l'impression de me revoir adolescent, dans la cours du lycée. J'aurais bien cogné un peu plus, mais les forces de l'ordre sont rapidement intervenus pour les maîtriser. En même temps, je ne comptais pas me battre avec eux, mais ils se sont rués vers moi. Je pense que leur patron leur avait dit de me frapper, comme la dernière fois en bas de l'immeuble. Sauf que là c'était à armes égales et malgré mes égratignures et sûrement quelques hématomes pour demain, j'ai cogné plus fort. L'important c'est qu'ils bluffaient tellement que ça a été plus simple que ce que tout le monde pensait.

Je regarde mon iPhone pour voir si Kaithlyn m'a répondu, mais toujours rien, elle doit encore être avec Alayna. J'ai hâte de lui annoncer la bonne nouvelle. Derek se gare devant l'hôtel et nous descendons ensemble, il m'escorte jusqu'à la chambre de l'hôtel. Je pourrais réduire la sécurité, mais nous n'en avons attrapé que deux. J'ai tellement hâte de les voir, menottés, loin de nous.

Je remercie Derek et salue Will, celui qui est chargé de la sécurité de Kaithlyn. J'ouvre la porte avec mon pass puis referme derrière moi. Je balance ma sacoche sur le fauteuil de l'entrée ainsi que la veste de mon costume. Je défais le nœud de ma cravate et quelques boutons de ma chemise.

— Bébé je suis rentré !

La télévision est allumée, sur la chaîne des informations. À mon avis elle doit déjà être au courant avant que je ne lui dise. Je m'approche du lit pour voir le bazar étalé. Tiens donc... Je m'assois au bord et regarde les photos dispersées devant moi. Les clichés de notre mariage. Mon regard se pose sur la plus belle des photos. Ma Kaithlyn. Tout sourire, si belle, si innocente... Je passe mon doigt sur le bord de son visage. Elle est à moi, tout à moi. Je la possède comme elle me possède et je ne pourrais jamais me rassasier d'elle et ce, jusqu'à la fin de mes jours.

Je regarde rapidement les autres photos. Mais où est-elle ? Je fronce les sourcils en allant dans la salle de bain, mais personne. Je jette un coup d'œil sur la terrasse, personne. Je serre les poings et ouvre rapidement la porte. Derek et Will se mettent au garde à vous. Mes yeux lancent des éclairs à Will.

— Kaithlyn est sortie sans vous ?

Ses yeux s'écarquillent et il semble désemparé.

— Non Monsieur. Elle n'a pas bougé d'ici, j'ai raccompagné sa sœur, mais Madame n'a pas bougé.

— Et bien si. Et vous êtes viré.

Je retourne à l'intérieur en claquant la porte. Pourquoi je paye des agents de sécurité une fortune si c'est pour laisser sortir ma femme seule dans la rue ? Je m'empresse de prendre mon téléphone et de lui passer un coup de fil. J'entends son téléphone sonner ici. Je laisse courir la sonnerie et regarde autour de moi. Merde, elle est sortie sans son téléphone ! C'est pas vrai ! Je suis hors de moi.

Je cherche l'origine de la sonnerie. Je suis obligé de me baisser pour le récupérer sous le meuble de l'entrée. Que fait-il à cet endroit ? Je ne comprends pas et là je commence à paniquer. La panique n'était pas non plus une émotion que je connaissais et ça m'angoisse et ce sentiment je ne le connais que trop bien. Je suis dans un état presque second et je ne vais pas supporter autant d'émotions d'un seul coup. Elle est sûrement avec sa sœur, elle ne peut pas être partie... Et là une autre sorte d'angoisse m'empare. Celle que Kaithlyn me quitte. Mais pour quelles raisons ? Je n'ai rien fait de mal dernièrement.

Je me rends compte que j'ai composé le numéro d'Alayna lorsqu'elle me crie un « allô » dans les oreilles.

— Alayna. Kaithlyn est avec toi, n'est-ce pas ?

— Euh non Léo. Je suis partie de votre hôtel il y a un peu plus d'une heure.

— Merde ! Elle n'a pas son téléphone sur elle, elle est partie sans son garde du corps... Je... Tu crois que...

— Léo non ! Je sais ce que tu imagines, je te vois venir ! Mais non ça je suis certaine que non. Kaithlyn est folle de toi, elle ne te quitterait pas et en plus sans aucune raison. Tu n'as pas le droit de la croire capable de ça !

— Je sais... Mais où est-elle alors ?

— Elle ne t'a pas laissé un petit mot quelque part ?

— Non, enfin je ne crois pas...

Je me mets à chercher dans toute la chambre en restant en ligne avec Alayna. Je remarque la veste de Kaithlyn sur le fauteuil ainsi que son sac à main, ses chaussures à la porte... J'ai un mauvais pressentiment... Je le sens tout au fond de ma poitrine.

— Je crois qu'il y a un truc qui cloche... Elle n'a pas pris son sac, ni sa veste, ni ses chaussures, ni...

Mon œil est attiré par un objet brillant. Je m'avance vers la porte d'entrée et m'accroupis. Le bracelet de ma mère. Je l'attrape, il est cassé, merde. Contre la plainte du mur, la bague de fiançailles et l'alliance de Kaithlyn... Et mon pressentiment n'en n'est plus un.

Je raccroche malgré que j'entende la voix d'Alayna à l'autre bout. Et je me lève difficilement. Garder mon sang froid. Garder mon... Impossible. Je fourre le bracelet et les bagues dans la poche de mon pantalon et j'ouvre la porte. Will et Derek toujours en pleine conversation devant la porte me regardent surpris. Will devrait déjà être parti. Il faudra que je lui serre un peu les vis à celui-là, c'est de sa faute. Alors il ne va pas s'en tirer comme ça. Ma voix n'est pas aussi froide et autoritaire que je le voudrais. Au lieu de ça, mon cœur s'emballe et, je ne sais plus...

— Kaithlyn a disparu. Derek, prévenez les autorités et réunissez la meilleure équipe qu'il soit.

— Vous croyez que cela a un lien avec les menaces de votre oncle ?

Bien sûr ! Je n'y avais pas pensé... Pourquoi ça m'est sorti de la tête ? J'étais focalisé sur la reprise de l'entreprise cet après-midi que j'en ai oublié les menaces qui planaient au-dessus de ma tête, au-dessus de celle de Kaithlyn... Tout s'embrouille dans ma tête et je n'arrive plus à réfléchir... J'acquiesce à Derek et tente de maîtriser ce sentiment inconnu qui monte en moi.

— Ça ne peut qu'être ça... Il faut qu'on la retrouve au plus vite.

Je me tourne vers Will.

— Vous avez intérêt à la retrouver saine et sauve sinon je fous votre carrière en l'air.

Il ne cille pas et je dis à Derek de passer me prendre dès qu'il aura tout mis en place.

Je retourne dans la chambre d'hôtel et inspecte les alentours et depuis la fois où elle a été dans le coma, je me mets à prier. À prier pour qu'elle aille bien, pour qu'elle ne souffre pas et pour que ce satané fils de pute ne la touche pas. J'aurais dû mettre Kaithlyn dans un lieu plus sûr. J'ai fait une énorme connerie et c'est encore de ma faute... Je ne suis pas assez bien pour elle, je ne la mérite pas, elle ne fait que souffrir depuis qu'elle m'a rencontré. Si seulement j'étais toujours pédiatre à l'hôpital, et pas P-DG de cette entreprise, notre histoire serait beaucoup plus calme.

Assis au bord du lit, je prends ma tête dans mes mains et j'ai l'impression qu'elle va exploser. Où ont-ils pu l'emmener ? Je parcours tous les lieux de Paris dans ma tête, mais impossible de réfléchir. La sonnerie de mon téléphone me fait sursauter, c'est Thomas. Je décroche à contre cœur, mais il a dû apprendre pour l'entreprise.

— Léo ? Kaithy a disparu ?

— Comment tu le sais déjà ?

— Un agent de police est en train d'interroger Alayna. Elle est dans un état... Qu'est-ce qui s'est passé ?

— Si seulement je le savais Thomas...

Ma voix est beaucoup moins assurée.

— Et s'il la blessait ? Et si...

— Non Léo ! Kaithy est forte, elle arrivera à se défendre et à tenir le coup. Ils vont la retrouver, ne t'en fais pas... C'est loin d'être terminé vous deux. Tu veux que je vienne te rejoindre ?

— Non... Non. Reste avec Alayna. Elle a besoin de toi. Je te tiens au courant.

Je raccroche. Peut-être que si, j'aurais eu besoin de lui... Non je n'ai jamais eu besoin de personne.

Je me lève, ramasse toutes les photos pour les ranger et je vais changer mon pantalon de costard pour un jean beaucoup plus confortable sans oublier d'y remettre les bagues et le bracelet. Je retrousse les manches de ma chemise et attrape ma veste en cuir. Je vais étouffer dans cette chambre d'hôtel, je dois sortir d'ici. Pour aller où ? Je n'en sais rien, mais je dois la trouver. Je sors rapidement de la chambre et je vais jusqu'à l'extérieur de l'hôtel pour prendre une bonne bouffée d'air frais. L'air m'irrite les poumons. Je regarde de tous les côtés, par où ont-ils bien pu partir ? La vibration de mon iPhone me fait sursauter. Je décroche, c'est Derek.

— Dites-moi.

— Tout a été mis en place Monsieur. Ça n'a pas été simple car cela fait moins de quarante-huit heures.

— Merci Derek.

— Une équipe se dirige en ce moment même à l'hôtel afin de vérifier la chambre, et les caméras de surveillance.

— Bien.

— Une autre est partie interroger les possibles témoins. Gardez votre téléphone en main, il est possible qu'ils vous contactent pour vous demandez une somme d'argent. Je vous rejoins à l'hôtel le plus vite.

— Je partais faire un tour en voiture pour voir si je pouvais la trouver.

— Non Monsieur Martinez. On ne sait pas s'il est armé ou non. Attendez que la police ait vérifié les caméras de surveillance. Restez dans la chambre.

— Je ne peux pas Derek.

— Alors attendez-moi. J'arrive d'ici dix minutes.

— Bien.

Je raccroche. J'aime beaucoup Derek. Il est très efficace. C'était un ancien agent du FBI et une blessure à l'épaule l'a obligé à prendre sa retraite anticipée à trente-cinq ans à peine. Mais il s'est reconverti lors de son arrivée en France il y a deux ans et je suis heureux de la recommandation de Margaret. À vrai dire, je le soupçonne d'être de sa famille, mais ni l'un ni l'autre ne veut me le dire. Il s'entendrait bien avec Kaithlyn.

Je m'assois sur un banc à l'extérieur car je ne peux pas rester enfermé là-haut. Kaithlyn, où es-tu ? Si seulement tu pouvais m'envoyé un signe... Je prends à nouveau ma tête dans mes mains, mais une voix féminine me fait sursauter.

— Tu as du feu beau gosse ?

Je la regarde en haussant un sourcil et mon regard lui dit de déguerpir cependant je n'ai pas l'impression qu'elle comprenne. Elle me dévisage et je déteste ça. Et la technique de « tu as du feu » je la connais par cœur. Je me lève et sans lui répondre, je retourne à l'intérieur de l'hôtel. Je me rends au bar de l'hôtel et commande un verre de whisky. J'espère que ce sera assez fort pour me remettre d'aplomb.

Je regarde l'heure, dix-neuf heures. La nuit va tomber, et si elle avait peur là où elle est ? Et si elle avait faim ? Et si elle avait froid ? Qu'est-ce que j'aimerais la prendre dans mes bras, la serrer fort et la réchauffer. Qu'est-ce que j'aimerais embrasser ses lèvres douces, sentir l'odeur de ses cheveux ou de son cou. J'ai le cœur fendu, brisé tellement ça fait mal. Après notre accident, j'espérais ne plus ressentir cette sensation : la peur. La peur de la perdre. Et sur ces bonnes paroles, j'avale mon verre cul sec avant d'en redemander un second.

Kaithlyn, où que tu sois, je te promets de te retrouver.

***

SAMEDI 15 AOÛT 2015

Je viens de vivre la plus longue nuit de toute ma vie. Après être resté assis au bar de l'hôtel plusieurs heures, j'ai vaguement entendu le rapport de police sur leurs recherches à l'hôtel. La caméra de surveillance de l'hôtel montre parfaitement le suspect, qui n'a pas prit la peine de se cacher un minimum. Et c'était Vincent, en personne. Ce petit fils de pute a touché ma femme. Il l'a sûrement maltraité. Je n'ai pas pu voir les vidéos car Derek me l'a formellement interdit et je n'étais pas en mesure de discuter avec le taux d'alcool dans mon sang. Mais je me souviens très clairement de cette nuit.

Lorsque j'ai appris que c'était cet enfoiré qui avait kidnappé Kaithlyn et que la police ne ferait rien avant ce matin, j'ai voulu aller à sa rencontre. J'étais motivé, je marchais droit en plus. Mais Derek a réussi à me maîtriser et il m'a carrément menotté dans la chambre d'hôtel. Je me souviens avoir été un peu violent avec lui, mais malgré son épaule, je n'ai pas fait long feu. Je ne sais pas depuis combien d'heures je suis attaché au lit, j'ai parfaitement dessaoulé, mais je n'ai pas fermé l'œil de la nuit. Thomas est venu me rejoindre sur l'ordre de Derek pour tenter de me raisonner de ne pas aller casser la gueule de l'autre salopard. Et Alayna est venue également, j'imagine qu'elle n'a pas non plus réussi à fermer l'œil de la nuit. Enfin si, elle dort sur le fauteuil en ce moment.

Je vois le jour se lever, ils vont peut-être se remettre au boulot. La nuit a été horriblement longue car je n'avais qu'elle dans mes pensées et je n'ai cessé d'imaginer ce qu'elle devait subir. Je me souviens aussi d'une pensée beaucoup plus sexuelle car ces menottes m'excitaient vachement lorsque j'imaginais les attacher à Kaithlyn. Je devrais les emprunter juste pour un soir. Bref, si je pouvais échanger ma place avec elle... J'espère qu'il ne mettra pas sa menace ultime en œuvre, je ne peux pas vivre sans elle, je ne pourrais pas. La douleur est déjà insupportable depuis hier, mais la douleur de l'avoir perdu pour toujours par ma faute me serait mortelle. Mais quelque chose au fond de moi est connecté à elle, je la sens, je la ressens. Elle est toujours en vie.

J'ai le bras engourdi d'être dans cette position depuis je ne sais combien d'heures. Je dois en toucher deux mots à Derek. Thomas dort aussi. Ils sont vachement d'une bonne compagnie ces deux-là. La porte s'ouvre enfin sur mon garde du corps. Je le regarde en fronçant les sourcils et il s'approche de moi.

— Vous allez enfin me détacher Derek ?

— Vous êtes plus calme, monsieur ?

— Bien évidemment. Vous m'avez laissé ici pendant je ne sais combien de temps, j'ai eu le temps de décuver.

— Je suis désolé d'avoir dû vous attacher, mais vous étiez insupportable et vous vous seriez blessé si je vous avais laissé sortir. Votre sécurité est ma priorité.

Je marmonne, il a raison, c'est pour ça que je l'ai engagé, mais cette affaire traîne beaucoup trop à mon goût. Il finit par me détacher et je me frotte le poignet, rougit par la trace de la menotte.

— Merci Derek. Est-ce que maintenant on peut aller chercher Kaithlyn ?

— Nous allons la retrouver monsieur Martinez, je vous donne ma parole.

Je le regarde et je vois dans le fond de ses yeux qu'il dit vrai... Et je ne peux que le croire. En même temps, je refuse de penser le contraire, mais si Derek me donne sa parole... Je passe mes deux mains sur ma tête et frotte mon visage.

— On peut y aller.

— Non Monsieur vous restez ici s'il vous plaît. Nous ne savons pas ce que l'on peut trouver là bas.

Je hausse la voix et réveille sans le vouloir Thomas et Alayna.

— Alors là je m'en contre fou Derek ! Je dois être là quand on la trouvera et ce n'est pas discutable.

Je vais prendre ma veste et regarde l'heure, il est presque sept heures du matin, et le monde appartient à ceux qui se lève tôt comme j'ai toujours dit ! Ou à ceux qui ne dorment pas pour ma part. La dernière nuit blanche que j'ai passée c'était quand Kaithlyn était partie aux États-Unis... Je déteste être loin d'elle.

J'enfile ma veste, mets mon téléphone dans ma poche et Thomas émerge tranquillement.

— Tu vas où Léo ?

— Retrouver ma femme.

— Fais attention à toi Léo, s'il te plaît...

— Ne t'en fais pas. Vous, vous ne sortez pas de là et vous n'ouvrez à personne d'accord.

Il hoche la tête et je ne peux m'empêcher d'aller le prendre dans mes bras. Je le relâche rapidement avant d'aller rejoindre Derek qui m'attend sur le pas de la porte.

Et nous voilà parti pour rejoindre l'équipe qui s'occupe de Kaithlyn. Pourvu qu'ils aient un plan et qu'il ne soit pas idiot.

***

Je suis dans le 4x4 de Derek, un agent est avec nous dans la voiture. Je regarde passer le paysage et le temps est gris, orageux. Comme mon humeur. La sonnerie de mon téléphone me fait sursauter. Je ne connais pas le numéro et je décroche.

— Martinez.

La voix est déformée et j'ai du mal à saisir tous les mots. Bon sang c'est lui.

— Si tu veux revoir ta très jolie copine, amène trois millions d'euros à l'adresse que tu viens de recevoir par message. Dans deux heures. Sinon, je m'amuserais avec ta copine.

— Espèce d'enfoiré !

J'ai le cœur qui va me sortir de la poitrine. Kaithlyn. S'il touche ne serait-ce qu'à un seul de ses cheveux, je le tue de mes propres mains. Je l'entends rire et puis mon cœur s'arrête lorsque j'entends sa voix, sa douce voix déformée par la fatigue, la peur. Son « Léo je t'en prie » et son cri à la fin de la phrase me décomposent. Je n'ai le temps de rien dire, il a raccroché. Bordel de merde !

Je sens le regard de l'agent Jerry ainsi que celui de Derek dans le rétroviseur, mais je n'arrive pas à dire un seul mot. Sa voix... Je me reprends un peu, me redresse et redeviens l'instant de quelques secondes, le maniaque du contrôle que j'étais avant elle... J'éclaircis ma voix et au final elle n'est pas du tout contrôlée. Je donne mon téléphone à l'agent Jerry.

— À la banque Derek. Et nous devons aller à cette adresse, mettez votre équipe sur les lieux, nous avons deux heures.

— Oui Monsieur.

Je passe un rapide coup de fil à la banque une fois qu'il a pris note de l'adresse. Je leur demande de me débloquer cet argent. J'ai envie de remercier le ciel d'avoir cet argent disponible. Je laisse tomber mon téléphone à côté et m'affale dans mon siège. J'ai le cœur qui bat à une vitesse incroyable, je ferme les yeux et sa voix résonne dans ma tête « Léo je t'en prie ». Je ferme les yeux si fort. Peut-être ce n'est qu'un de mes multiples cauchemars et lorsque je les ouvrirais, elle sera étendue près de moi dans un sommeil profond. Mais rien.

C'est un véritable cauchemar éveillé. Le pire de mes cauchemars se réalise et je ne peux rien y faire à part attendre. Je prends une grande inspiration et ma main vient machinalement essuyer une goutte d'eau sur mon visage.

Je n'ai pas plus le temps de m'apitoyer sur mon sort car Derek se gare devant la banque. Il nous reste moins de deux heures. Je lisse ma chemise que je n'ai pas changé ce matin et qui est un peu froissée, pas du tout P-DG. À l'entrée nous attendent déjà Will avec un autre homme que je ne connais pas et à eux quatre ils m'escortent à l'intérieur. Super discret, on pourrait nous tuer en sortant pour la somme que l'on va transporter.

Après plusieurs longues minutes, au total une heure, les vigiles de la banque chargent l'argent dans la voiture. Il ne nous reste plus que quarante-cinq minutes. Et après avoir trouvé le temps long, je trouve que les minutes défilent à toute vitesse. quarante minutes... Trente, vingt-cinq... Et en plus il y a des embouteillages. Bordel de merde. Et là l'agent Jerry se décide enfin à poser un gyrophare sur le toit de la voiture et Derek zigzague au milieu des files.

Nous arrivons dix minutes avant l'heure prévue et je lâche un soupir dont j'avais l'ignorance. C'est un grand entrepôt qui semble abandonné, elle peut être partout, mais comment le savoir ? Nous sommes un peu à l'écart caché, tandis que l'agent Jerry communique avec ses équipes qui semblent déjà être en place. Nous sortons de la voiture et je regarde autour. Je ressens Kaithlyn, elle est là, si proche, mais si loin. Derek me regarde.

— Retirez votre chemise Monsieur.

Je hausse un sourcil.

— Pardon Derek ?

Il me brandit un gilet pare-balle et je m'exécute. Il me l'enfile et me l'attache puis me tend une chemise noire avec un gilet en m'expliquant que ça le cachera plus qu'une blanche. Il pense à tout, je devrais l'augmenter après ça. J'enfile ma veste par-dessus. Bon de ce côté-là je suis protégé, cependant...

— Et s'il me tire une balle dans la tête ?

Derek semble déconcerté par ma requête.

— On ne vous laissera pas vous faire tirer dessus. J'y veillerais personnellement.

— Bien.

Je ne veux qu'une chose : serrer Kaithlyn dans mes bras, sentir son odeur, embrasser ses lèvres.

Il me glisse une oreillette discrète dans l'oreille et me tapote l'épaule avant de se reprendre et d'adopter sa carrure professionnelle.

— On sortira madame Martinez de là. Tenez-vous en au plan.

Je hoche la tête et prends le sac d'argent, c'est le moment de vérité. Je vais affronter ce connard et je ne pourrais pas le toucher. Car si ça ne tenait qu'à moi, Dieu seul sait ce que je pourrais lui faire à cette pourriture.

L'entrepôt me paraît bien trop calme. Et si c'était un piège et qu'elle n'était pas là ? Je m'avance sûr de moi ou du moins c'est ce que je laisse paraître. Bordel où est mon contrôle de moi-même ? Tu l'as perdu lorsque tu as rencontré Kaithlyn ! Au moins c'est bon signe, ça veut dire qu'elle est dans mon périmètre.

La porte de l'entrepôt est entrouverte. Respire Martinez, tu y es presque. Je pousse doucement la porte, mais elle grince. De toute manière je vois que je suis attendu. Autour de la salle plusieurs gars armés bien évidemment, et au milieu ce salopard assis confortablement sur une chaise, un flingue à la main, qui joue avec. Il regarde sa montre avant de me regarder avec un sourire que je ne voudrais pas décrire.

— Pile à l'heure Martinez.

S'il n'y avait pas tous ces gars autour de nous, je lui aurais déjà sauter au cou et je crois que je l'aurais étranglé. Puis mes yeux se posent juste derrière lui et je ne dois rien laisser paraître, mais mon cœur brûle. Elle est là, assise par terre, enchaînée à un poteau, les yeux fermés. Je devine qu'elle respire toujours car je peux apercevoir les mouvements de sa poitrine, mais ils sont plutôt lents. Et mon cœur bat à tout rompre.

La voix de Derek me ferait presque sursauter si je n'étais pas si concentré sur Kaithlyn.

— Le plus naturellement possible, faites nous une vision d'ensemble pour que l'on puisse voir ce qui nous attend.

Je ne savais même pas que j'avais une caméra sur moi, où est-ce qu'il me l'a mise ? Je me tourne légèrement de gauche à droite, regardant chacun des gars armés, ils sortent d'où ceux-là ? Puis je repose mon regard sur Vincent et inspire profondément.

— Dis donc je suis plutôt bien accueilli. Tu crois que ça va suffire à me maîtriser ?

Son rire diabolique résonne dans l'énorme hangar.

— Je ne sais pas de quoi tu es capable pour ta petite chérie.

Il lui jette un coup d'œil et je fulmine littéralement. Je ne supporte pas qu'il pose ses yeux sur elle de cette façon.

— Donne l'argent Martinez.

— Détache-la d'abord.

Il rit de nouveau.

— Tu n'es pas en position de négocier. Donne le fric et ferme ta gueule car ils sont prêt à te trouer.

Je regarde les gars autour de lui qui arment leurs armes. Ok Derek je fais quoi là ? Il faut que je gagne du temps.

— Tu serais prêt à me tuer juste pour une entreprise ? Toi et ton père vous êtes fous...

— C'est l'entreprise de mon père ! Pas la tienne. C'est lui qui a fait ce qu'elle est aujourd'hui et tu n'as fait que la lui prendre.

— Arrête Vincent. On sait tous les deux que c'était l'entreprise de ma mère. Ton père n'a fait que soutirer de l'argent de ce qu'avait fait ma mère et cette entreprise est à moi. Tue-moi mais tu n'iras pas plus loin. Vous ne pourrez pas reprendre l'entreprise.

— Ferme ta gueule Léo !

Il braque son flingue sur moi, mais il est visiblement beaucoup plus tendu que moi car il tremble. Ça ne me rassure pas trop. Je recule d'un pas par réflexe et Derek me hurle de ne pas bouger dans mon oreillette. Vincent me montre le sac avec son arme.

— Pose-le. Et ouvre-le. Dépêche-toi !

Je m'exécute et me relève prudemment. J'entends de nouveau la voix de Derek retentir et observe Kaithlyn qui remue doucement, elle reprend peu à peu connaissance et j'aurais préféré que non.

— Monsieur Martinez. Nous allons entrer dans trente secondes, lorsque vous entendrez la détonation, vous vous coucherez par terre et vous ne bougez plus.

Il observe le sac toujours en braquant son arme sur moi. Dix, neuf, huit, sept, six... Je tente de masquer l'accélération de ma respiration. Et puis je sursaute au bruit de la détonation et je vois de la colère dans les yeux de Vincent. Merde. Il pointe son arme vers Kaithlyn. Au diable le plan de Derek !

Je me jette sur lui avant qu'il ne tire et sa balle ricoche au-dessus de Kaithlyn. Il lâche son arme lorsque nos corps touchent le sol et mon poing part directement s'écraser contre sa mâchoire. Personne ne nous remarque, les balles fusent derrière nous et je sais que l'agent Jerry et son équipe sont entrés. Je ne lui laisse pas le temps de se reprendre et je sens les os de sa mâchoire craqués sous mes doigts. Je me sens comme si j'avais seize ans, dans la cours du lycée où je me battais avec tout ceux qui m'emmerdaient.

Parmi les coups de feux, j'entends son cri, mon prénom, mais je ne peux m'empêcher d'arrêter. Vincent reprend le dessus et je me fais assener quelques coups. Il me repousse avec ses pieds et je me retrouve rapidement sur mes pieds. Le peu de temps que j'ai pris pour me redresser, il a repris son arme, qu'il pointe sur moi. J'essuie le sang qui coule de ma bouche et il est pas mal amoché lui aussi, on ne distingue plus très bien ses yeux.

— C'est fini Martinez.

J'ai juste le temps de croiser le regard affolé de Kaithlyn avant d'entendre trois petites détonations. L'impact résonne dans ma tête et me propulse contre le mur. Je sens chaque os de mon dos craquer contre le mur avant de sentir la dureté du sol contre mon corps. Ma tête que je tentais de retenir, se pose plus doucement.

Je ne sens plus mon corps, je n'entends que les balles qui s'échangent et parmi tout ça un cri qui va tout droit se loger dans ma poitrine douloureuse.

****

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