Au bord du vide

By judyy38

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Maura, une jeune femme tourmentée par ses démons intérieurs et dépendante de la drogue, mène une existence ch... More

prologue
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35
Chapitre 36
Chapitre 37
Chapitre 38
Chapitre 39
Chapitre 40
Chapitre 41
Chapitre 42
Chapitre 43
Chapitre 44
Chapitre 45
Chapitre 46

Chapitre 22

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By judyy38


Je roulais à vive allure sur les routes sinueuses de montagne, la voiture fendait l'obscurité de la nuit comme un éclat de désespoir. Les virages se succédaient, une danse vertigineuse avec l'obscurité, alors que chaque kilomètre parcouru éloignait un peu plus la scène de l'horreur qui venait de frapper ma famille.

 Le grondement du moteur semblait être un écho discordant de la tragédie, laissant derrière moi les ombres de la nuit dévorer lentement le souvenir des corps inanimés gisant au sol.

L'objectif était clair dans mon esprit tourmenté : rejoindre le club de Tate, le compagnon de Judy, un associé de Clive. 

Il devenait impératif que je trouve Tate et lui demande instamment de contacter Clive le plus rapidement possible.

Mon cœur, sous le poids de la douleur, me semblait être broyé par des forces invisibles. Le sentiment d'être responsable de la mort de ma famille me déchirait de l'intérieur. Les "si seulement" tournaient en boucle dans mon esprit

Vassili, Vassili, Vassili

Un seul nom avait gâché tout, avait transformé mon existence en un cauchemar inimaginable.

La colère, brute et dévorante, pulsait à travers mes veines. 

Je voulais le tuer.

Vassili était devenu le symbole de ma tragédie personnelle, celui que je tenais responsable de la destruction de ma famille. Les hommes qui avaient assassiné mes parents étaient également voués à une justice implacable de ma part.

Une détermination féroce s'emparait de moi, une promesse muette murmurée dans le tourbillon de mes pensées tourmentées.

Je les tuerais tous

Je me garai d'un coup sec sur le parking, mettant fin à ma course effrénée. J'étais arrivée, face au club des Sons of Silence. 

L'atmosphère autour de moi était inhabituellement calme. Quelques motos étaient garées devant, mais pas autant que d'habitude. Le silence régnait, une rareté dans cet endroit souvent animé par la musique et les festivités.

Je descendis de la voiture, le cœur battant dans ma poitrine, tandis que mes pas me menaient vers l'entrée du club. Les hommes présents devant portaient fièrement des cuirs, signifiant sans équivoque leur appartenance au club. Ils étaient en train de fumer, une bière à la main. 

En me voyant approcher, ils interrompirent leur discussion. Un homme se détacha du groupe et s'avança vers moi. 

Son visage me devint familier, et alors que la pénombre soulignait les traits de son visage, je le reconnus : c'était Danny, le sergent d'armes du club.

La surprise et le soulagement m'envahirent en reconnaissant Danny. 

Nous avions partagé tant de moments intimes avant que tout ne parte en vrille. Il avait été bien plus qu'un simple contact, c'était mon sex-friend, et retrouver un visage familier dans ce monde en crise semblait être un réconfort inattendu.

Cependant, la lueur de bonheur dans mes yeux s'estompa rapidement. Danny fronça les sourcils en s'approchant, percevant probablement une détresse dans mon regard. 

Sa voix, pleine d'inquiétude, s'éleva dans la semi-obscurité du lieu :

- Mauraa, t'es blessée ? C'est quoi ce sang sur toi ?

Son attention se porta sur les taches écarlates qui souillaient mes vêtements. C'est à ce moment que je réalisai que je portais le sang de mon frère. 

Un poids soudain comprima mon cœur, et l'allégresse de le retrouver fut éclipsée par la brutalité de la réalité. Mes vêtements étaient tachés du sang de ceux que j'aimais. Un sanglot s'échappa de mes lèvres, une déferlante d'émotions inarrêtables.

Devant Danny, je me laissai aller, ne retenant plus la douleur qui m'étreignait. Il fallait que je craque, que je libère le torrent de chagrin qui avait submergé mon être. Et si c'était devant lui, au sein du club, alors soit.

Un des hommes, ayant observé la scène, se hâta d'entrer à l'intérieur. Probablement pour avertir Tate de ma présence, de l'urgence de la situation. 

Danny, comprenant la gravité de mon état, s'agenouilla à mes côtés et me prit dans ses bras avec une force protectrice, tentant de m'apaiser.

- Ils ont tué ma famille, ils sont morts, parvins-je à articuler entre deux sanglots,

Je sentis Danny se contracter face à mes mots.

La douleur était tellement intense que l'air semblait se raréfier autour de moi, rendant chaque inspiration une lutte. Mon souffle devenait court, une sensation suffocante qui menaçait de m'engloutir dans une mer d'émotions débordantes.

Danny, avec une prévenance palpable, me lâcha doucement, ses mains venant encadrer mon visage. Il approcha son visage du mien, cherchant à établir un contact visuel profond. Dans ses yeux, je trouvais une lueur d'empathie.

- Calme-toi, respire. Tu es en sécurité ici, d'accord ? Tu es avec nous, il ne va rien t'arriver, articula-t-il d'une voix empreinte de sollicitude, cherchant à insuffler un peu de réconfort dans l'obscurité de l'instant.

Sous l'influence apaisante de Danny, je m'efforçai de reprendre une respiration plus régulière, m'ancrant dans le présent malgré l'avalanche de douleur.

Petit à petit, je parvins à reprendre le contrôle de ma respiration, me laissant guider par les paroles apaisantes de Danny. Reprenant une certaine stabilité émotionnelle, le sergent d'armes me prit doucement par les bras, m'aidant à me relever. Il maintint son soutien, conscient de la fragilité qui pouvait encore m'envahir à tout moment. 

Silencieusement, nous nous mîmes en marche, Danny à l'avant, me guidant avec précaution.

- On va voir Tate, déclara-t-il d'une voix solide, comme pour m'assurer que je n'étais pas seule dans cette épreuve. 

Nous pénétrâmes dans le club, attirant l'attention des membres présents. Leurs regards, teintés de compassion et de pitié, me suivaient, révélant l'empathie qu'ils ressentaient face à la tragédie qui m'avait frappée.

Des membres que je reconnaissais croisèrent mon regard, mais tous baissèrent les yeux, comme s'ils ressentaient une culpabilité partagée.

C'était une pitié silencieuse

Danny ouvrit une porte, et je me retrouvai dans le bureau du président du club, Tate. Assis derrière son bureau, il leva les yeux en me voyant entrer, mais son expression de surprise se mua rapidement en une compréhension teintée de choc.

Il se leva immédiatement et s'avança vers moi, hésitant brièvement avant de me prendre dans ses bras. 

C'était une proximité inhabituelle entre nous, considérant que nos interactions jusqu'alors avaient été plutôt formelles, en tant que copain de mon amie.

Un hoquet de douleur s'échappa involontairement de ma gorge tandis qu'il murmurait des excuses sincères.

-Je suis désolé, dit-il sobrement, exprimant la compassion dans son regard.

Mes yeux croisèrent ceux de Danny, qui me fit signe de m'asseoir, je tirai la chaise et m'assis, mes yeux se levèrent vers Tate.

Le poids oppressant pesait sur mes épaules alors que je rassemblais le courage de formuler les mots. Mes pensées étaient claires malgré la douleur qui me tordait l'âme.

- Il faut que tu appelles Clive, Clive Wilkerson. Dis-lui que je suis chez toi. Dis-lui que Vassili a...Ma voix s'éteignit un instant, l'indicible douleur des mots à prononcer bloquant ma gorge. "Vassili a assassiné ma famille, ajoutai-je avec effort.

Les yeux de Tate s'écarquillèrent, et une tension nerveuse traversa son visage alors qu'il passait une main dans ses cheveux bruns. 

La confusion était palpable dans l'air.

- Pourquoi Vassili aurait-il voulu s'en prendre à toi ? Et comment tu connais Wilkerson, Mauraa? Je ne pige rien, demanda-t-il, cherchant à comprendre les liens complexes qui semblaient relier ces pièces disparates de ma vie.

Mon impatience monta en flèche en quelques secondes, laissant place à une frustration palpable.

- Parce que j'ai tué son comptable, putain ! Je t'en supplie, appelle Clive et dis-lui que je suis ici, lançai-je avec une urgence qui ne laissait pas de place à l'ambiguïté.

Tate mit quelques secondes à assimiler l'information que je venais de lui révéler. Son regard se détourna derrière moi, probablement pour échanger un regard significatif avec Danny, qui était resté silencieux contre le mur. 

Une atmosphère tendue flottait dans l'air, comme si le bureau du président du club était imprégné de la gravité de la situation.

Après un moment de réflexion, Tate prit une grande inspiration.

- Très bien, je reviens, déclara-t-il d'une voix mesurée, laissant entendre qu'il comprenait l'urgence de la situation.

Il se leva de son siège et quitta la pièce, me laissant en compagnie de mes pensées

Je jetai un regard à Danny qui se tenait en silence derrière moi, ses yeux empreints d'une lueur de compréhension et de solidarité.

L'angoisse grandissait à mesure que les minutes s'écoulaient, le tic-tac régulier de l'horloge devenant un rappel implacable de l'incertitude qui régnait. 

Les pensées tourbillonnaient dans mon esprit, et une crainte persistante s'insinuait : et si Clive refusait de venir à mon secours ? Et si, à cause de mes actions passées, il rejetait toute demande d'aide ?

Le souvenir d'avoir tiré sur Clive la dernière fois que nous nous étions rencontrés hantait mes pensées. Une action désespérée dans un moment de panique.

Le soulagement m'envahit lorsque Tate entra dans la pièce, tournant immédiatement mon attention vers lui en quête de réponses. Son expression dévoila une information cruciale qui apporta un semblant de stabilité à ma situation tendue.

- Il est en route. Pour l'instant, Danny va t'accompagner dans sa chambre. Tu as besoin d'une douche et de vêtements propres, annonça Tate d'un ton rassurant.

Les mots étaient comme une bouffée d'air frais, l'espoir s'élevant à nouveau dans mon cœur.

Me levant de la chaise, je remerciai Tate d'un simple hochement de tête.

Suivant Danny à l'extérieur du bureau, nous entreprîmes le court trajet qui nous conduisit jusqu'à sa chambre.

En entrant dans sa chambre, une familiarité m'accueillit immédiatement, bien que l'odeur de la beuh et quelques vêtements éparpillés sur le sol témoignaient du mode de vie détendu de Danny.

La porte se referma derrière moi, créant un sentiment d'intimité momentanée dans la chambre de Danny. Il s'approcha, me tendant un tee-shirt et un short avec un geste de générosité.

- Tiens, ça devrait suffire pour cette nuit. Je t'attends là, dit-il avec une sollicitude évidente.

Je pris les vêtements, lui adressai un sourire reconnaissant, puis m'enfermai dans la salle de bain

Le rituel lent de me déshabiller fut comme un déchirement, chaque vêtement souillé de sang de ma famille tombant au sol avec le poids insupportable de la tragédie. L'envie de pleurer était présente, une pression oppressante derrière mes yeux, mais aucune larme ne venait soulager l'agonie de mon âme.

Pénétrant sous le jet d'eau chaude, mes pensées se perdaient dans la danse hypnotique des gouttes qui déferlaient sur ma peau. L'eau, à mes pieds, se teintait de rouge, le liquide écarlate s'éclaircissait lentement

Sous le jet d'eau chaude, mes gestes se firent méthodiques et minutieux, comme si chaque frottement était une prière silencieuse pour effacer les vestiges de l'horreur qui s'étaient incrustés sur ma peau. 

Mes mains, devenues des outils déterminés, glissèrent sur chaque recoin de mon corps, explorant chaque centimètre avec une intensité presque obsessionnelle. Même mes ongles ne furent pas épargnés, comme si je cherchais à purger chaque particule de cette nuit traumatisante.

Éteignant le flot d'eau chaude, je me séchai rapidement, pressée de clore ce rituel de purification autant physique que symbolique. 

Les vêtements que Danny m'avait généreusement fournis étaient amples, les dimensions dépassant les contours familiers de mon corps, mais dans cet instant, l'importance résidait davantage dans la fonction que dans l'ajustement.

Je glissai dans le tee-shirt ample, sentant le tissu doux envelopper mon corps meurtri. Les manches tombaient sur mes bras comme des rappels silencieux de la générosité de ceux qui se tenaient à mes côtés dans ce moment sombre. Le short, tout aussi grand, devint un bouclier temporaire contre la vulnérabilité qui persistait malgré le rafraîchissement physique.

Sortant de la douche, je me refusai à croiser mon propre regard dans le miroir. La perspective de voir les traces visibles de la tragédie qui avait frappé ma vie semblait insupportable. Je choisissais l'ignorance momentanée, préférant me perdre dans la fumée qui s'échappait du joint que Danny fumait.

Je rejoignis Danny, allongé sur le lit, laissant l'air saturé de fumée me caresser. 

Sans un mot, je m'étendis, sentant le matelas s'affaisser sous mon poids, l'oreiller devenant un réceptacle pour mon crâne lourd de chagrins.

Allongée, les yeux fixés sur le plafond, le joint de Danny apparut dans mon champ de vision. C'était comme une proposition silencieuse, une invitation à partager un instant d'oubli dans la fumée tourbillonnante. Sans un mot, je pris le joint entre mes doigts, l'approchant de mes lèvres. La fumée, une bouffée de soulagement temporaire, enveloppa mes pensées tourmentées.

Chaque inhalation était un pas de plus vers l'apaisement, un moyen de laisser la douleur s'atténuer dans la brume de l'oubli.

-Je ne pourrai même pas aller à leurs enterrements, chuchotai-je à moi-même, mes paroles s'échappant comme des échos d'une culpabilité insurmontable.

La perspective de ne pas pouvoir rendre un dernier hommage à mes proches, de ne pas assister à leurs adieux finaux, semblait rendre la chose encore plus déchirante.

La réponse de Danny, simple et compréhensive, trouva écho dans le silence

- Je sais.

- Ils sont morts par ma faute, confessai-je finalement, sentant une larme solitaire tracer sa route sur ma joue.

C'était un fardeau que je portais, la conviction pesante que mes actions avaient déclenché cette tragédie inimaginable.

Danny ne chercha pas à répondre avec des paroles inutiles. À la place, sa main se posa délicatement sur mon crâne, caressant mes cheveux dans un geste apaisant.

La douceur des gestes de Danny était une mélodie réconfortante, m'emmenant lentement vers le seuil du sommeil. Mes paupières, lourdes de chagrin et de fatigue, luttaient pour rester ouvertes, mais la douceur de ses mains avait un pouvoir apaisant.

Observant ma détresse grandissante, Danny retira délicatement le joint de mes doigts, reconnaissant le besoin de sommeil qui s'emparait de moi. 

Dans ce moment, il n'y avait pas besoin de mots. La fumée se dissipa lentement dans l'air, laissant place à un silence réconfortant. 

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