Et me voilà clouée sur une chaise dans le bureau de la directrice, et comme si cela ne suffisait pas Lucian est avec moi, assis sur l'autre.
- Comme je m'apprêtais à vous expliquer Mme Waldorf. Dit le vampire en prenant un air faussement innocent. Mlle Weston m'a sauvagement attaqué avec une énorme perd de ciseaux à cause d'une simple petite blague que j'ai dite, heureusement que le prof est intervenu à temps, je n'ose même pas imaginer ce qu'elle aurait pu me faire...
Il hausse les sourcils faisant mine d'être sous le choque, son visage prend des airs dramatiques, je serre la mâchoire brûlant de rage intérieurement, je rêve...quel putain d'acteur celui la, si c'était à refaire je ne me contenterais pas d'un ciseaux mais plutôt d'un pieux dans le cœur.
Je tourne ma tête vers lui, le maudissant avec mes yeux. Ses yeux gris croisent les miens, puis il me fait un rapide sourire moqueur, assez discret pour que Mme Waldorf ne s'aperçoive de rien.
- Regardez moi Mlle Weston !
Crie la directrice, j'exécute son ordre en soupirant d'agacement, elle remonte ses lunettes en forme de papillon sur son nez crochue, les sourcils foncés elle me transmet un regard sévère. Quelle sorcière cette Mme Waldorf..., tout en croisant ses bras autour d'elle, elle me dit.
- Est ce que ce que rapporte M. Salvador est vrai...!?
Je balade mon regard cherchant une explication, je ne peux évidemment pas lui dire la vérité comme vous vous en doutez, dire que je fais partie de la mafia est plus réaliste que dévoiler le fait que Lucian est un vampire et qu'il a manipulé tout le lycée...et elle par la même occasion.
- M...mais c'est lui qui m'a gravement provoquée et j'ai réagi impulsivement...!
Le visage ridé de Mme Waldorf se durcit, j'en déduis elle ne me trouve vraiment pas crédible..., faut avouer que mon excuse était toute pourrie.
- Vous allez être durement sanctionnée, je ne tolérerai pas une fille dangereuse dans mon établissement, vous êtes virée Mlle Weston...! Je prends rendez-vous avec vos parents dès maintenant !
Je tombe des nues...la directrice saisit immédiatement le téléphone sur son bureau, elle compose le numéro, la panique me submerge soudainement et je me lève de là où j'étais assise.
- Attendez...!
Elle stoppe son geste et me foudroie du regard, attendant ce que j'ai à dire. Sauf que je n'ai absolument aucune idée de ce que je vais dire..., je me tourne vers Lucian qui assiste à la scène avec un ennui qu'il ne cache même pas, il reste indifférent à ma colère.
- Lucian, tu peux pas me faire ça, mes parents vont me tuer si je me retrouve virée du lycée avec ça dans mon dossier je suis fichue, tu comprends...?! Ne gâche pas ma vie...je pense qu'elle l'a été bien assez jusqu'à là...!
Il soupire, la tête légèrement sur le côté il m'observe d'une attitude lassé.
- Je pourrais effacer sa mémoire mais qu'est ce que j'y gagne ?
Je râle en réfléchissant, il me demande de lui donner quelque chose en échange ? faire un accord avec un vampire est tout sauf l'idée du siècle, je jette un rapide coup d'œil au téléphone que la directrice tient encore en main, mais...ai-je vraiment le choix au final ?
Après un long soupire, je réponds.
- Qu'est ce que tu veux ?
Quand ma question lui parvient aux oreilles, son visage s'illumine en à peine une seconde, il semble être d'humeur, seulement l'expression malicieuse et diabolique qu'il m'accorde me donne des frissons et n'annonce rien de bon.
- J'aime cette question. Et si tu me laisser boire ton sang à chaque fois que je le souhaite ?
Je suis prise de dégoût à ses mots, il veut que je lui serve de banque de sang?
- Hors de question...!
Il hausse les épaules.
- Alors tant pis, ravi de t'avoir connu Nora, j'espère que tu n'auras pas trop de mal à trouver un autre lycée qui accepte les « filles dangereuses ».
Je passe ma main dans mes cheveux perdue. C'est la catastrophe...l'idée de le laisser boire mon sang me dégoûte au point que ça me prend au tripes, mais ce lycée c'est la seule clé de mon avenir professionnel, je ne peux pas me permettre ça.
- Je peux savoir ce que vous racontez bande de morveux ?!
Nous interrompt Mme Waldorf, c'est vrai qu'elle ne doit absolument rien comprendre de notre discussion.
- D-d'accord...! J'accepte... Je ferme les yeux me sentant honteuse d'avoir accepté.
Puis les réouvre sur le visage amusé du vampire. Sans un mot il se lève et s'avance vers le bureau de la directrice qui reste perplexe de la situation, il se penche un peu sur le bureau pour plonger ses yeux dans ceux de Mme Waldorf, j'observe curieusement la scène.
- Vous allez tout oublier Mme la directrice, rien ne s'est passé, nous sommes jamais venus dans votre bureau aujourd'hui.
Sa voix est calme et d'une note très sérieuse. Alors c'est comme ça que les vampires effacent la mémoire des humains, c'est à la fois effrayant et fascinant à voir. Il se remet droit, puis je vois la directrice figée les yeux grands ouverts, c'était extrêmement rapide, sans que je ne puisse la regarder d'avantage Lucian me tire par le bras pour nous faire sortir du bureau. Une fois dans le grand couloir vide, je dégage sèchement ma main de la sienne. Il s'approche dangereusement de moi.
- Nourris moi Mlle Desmond.
Dit-il tout bas, je regarde les alentours.
- Tu es fou ou quoi ? Là maintenant ?dans le lycée ?!
Je regrette déjà amèrement cet accord...
- Je ne peux pas attendre, ton odeur me rend fou chaque seconde, puis de toute manière les couloirs sont vides, tout le monde est en classe. C'était le marché.
Il me plaque contre le mur, ses mains à chaque côté de ma tête. Je ne sais pas quoi faire, je n'ai même pas la force nécessaire pour le repousser, comment je pourrais faire pour m'échapper d'ici ?! Me faire morde par celui qui a tué mon petit ami...comment en suis- je arrivée là...? Ça me dégoûte tellement...
Il dégage les cheveux de mon cou, puis approche un peu plus près son visage du mien.
- Euh...attends ! est ce que...ça fais mal ? Tu vas pas me tuer quand même...?!
Il ricane, ses yeux gris se baladant de mes yeux à mes lèvres pour finir sur mon cou.
- Si tu ne résiste pas ça peut même faire l'effet d'un orgasme. Mais si tu résiste ça peut tout aussi bien être une douleur intense. Tu sais mordre c'est comme embrasser, quelqu'un qui le fait correctement c'est beaucoup plus agréable. Je ne vais pas tuer une chose comme toi c'est tellement évident, la dernière de la lignée est toute à moi maintenant.
C'est tellement répugnant que je ne peux empêcher mes sourcils de se froncer. Il parle de moi comme un objet, je le déteste tellement. Je déteste tout les vampires ! ils sont tous immondes et se ressemblent, tant que leurs soif est étanchée plus rien n'a d'importance, avec leur attitude arrogante et hautaine, qu'est ce que je les hais ! Si j'ai ne serais-ce qu'un infime pouvoir pour me défendre contre eux j'en serais plus que ravie...
- Laisse moi partir tout de suite...!
Son visage s'assombrit, sa mâchoire se contracte, on dirait bien que je l'ai énervé.
- Non, on a un accord Nora, j'ai fais ce que tu m'as demandé rempli ta part !
Sans plus attendre je passe sous son bras pour m'échapper, je cours à toute vitesse dans le couloir, mais il se déplace extrêmement vite, en à peine une demi seconde il apparaît juste devant moi les bras croisés, je m'arrête net, désespérée, à quoi je m'attendais...
- Sérieusement tu pensais pouvoir m'échapper comme ça ? Ne m'oblige pas à employer la force sur toi, cela risque de te faire encore plus mal.
Ses pas se dirigent en ma direction, à chaque fois qu'il approche je recule, hélas il arrive rapidement à m'attraper, ses mains empoignent fermement mes bras. J'aurais tant aimé demander à Darmon ce que je suis sensée faire quand un vampire m'attaque, il sait sûrement pas mal de choses à leur sujet.
- Rien ne pourra te sauver. Carlisle n'a plus besoin de toi, tu es toute à ma mer-
- Nora...?
Une voix qui m'est familière provenant derrière Lucian lui coupe la parole, il me lâche et se retourne sur celle qui vient de nous interrompre, je vois Ambre au milieu du couloir un sourcil arqué de surprise entrain de nous dévisager, ses yeux passent de moi au vampire, je suis aussi surprise que lui de la voir, sauvée par le gong..., en revanche elle va se faire des idées sur ce qui se passe.
- Je vous laisse.
Fini par dire Lucian en brisant ce silence gênant, il passe à côté d'Ambre pour s'aventurer dans un autre couloir, nous nous retrouvons seules toutes les deux, silencieuses et gênées.
- Toi et...Lucian Salvador vous vous embrassiez ?
Je grimace de dégoût en secouant négativement la tête, non mais quelle idée atroce...!
- N-non ont...enfin, ont parlait du cours...
Les bras croisés autour de sa poitrine, les sourcils haussés elle me regarde d'un air accusateur.
- Oh après l'avoir sauvagement attaqué vous parliez gentiment du cours ? Réponds t-elle pleine de sarcasme.
- Oui et tu penses que « après l'avoir sauvagement attaqué » je l'embrasserais au milieu du couloir ? Ça te semble plus logique ?
L'ambiance devient soudainement électrique entre ma meilleure amie et moi.
𝕱𝖎𝖓 𝖉𝖚 𝖈𝖍𝖆𝖕𝖎𝖙𝖗𝖊 17 .