Le roman de Kelly

Oleh EpriseDeMots

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Cette dernière année au lycée Leclerc est sans aucun doute celle qui marquera à jamais la vie de Kelly... Lebih Banyak

Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26

Chapitre 9

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Oleh EpriseDeMots

Laeticia m'avait répondu qu'elle avait eu mal au ventre et de ce fait, avait dû rentrer en vitesse. Que son indigestion ne semblait pas près de se calmer et donc qu'elle ne se sentait pas de venir en cours le lendemain non plus. Vu que je n'étais pas moi-même au top de ma forme après ce que m'avait annoncé ma mère, je n'ai pas cherché à en savoir plus même si j'ai bien remarqué que sa version ne collait pas avec celle que m'avait donnée monsieur Dingué.
C'est ainsi que le mercredi matin nous nous sommes retrouvées en classe avec pas grand chose à nous dire à part :

— Tu as une sale mine.

— Crois-moi que toi aussi.

Je ne savais pas quoi d'autre exactement en dehors de sa jupe avait changé, mais elle paraissait différente. C'était presque flagrant. Cependant je doutais très fort qu'il s'agisse d'un changement positif.

Les cours terminés, c'est d'un pas lourd que j'ai effectué le trajet jusqu'à la maison de Jordan, il s'en est d'ailleurs fallu de peu pour que je zappe cette séance de travail.

— Tiens, ai-je exigé en lui tendant deux pages de photocopies agrafées. Tu étudieras la versification de chacun des poèmes qui s'y trouvent.

Jordan a examiné les feuilles, puis après avoir plissé les yeux d'un air sceptique, il a levé la main. J'ai roulé des yeux avant de rappeler :

— Tu peux poser des questions ou faire des remarques sans lever la main, Jordan, je ne suis pas ta prof et on n'est pas en classe.

Il a souri, à croire que c'était un but pour lui de réussir à m'agacer.

— En fait je remarque qu'il y a quelques textes qui ne ressemblent pas vraiment à des poèmes ici. Par exemple dans cet extrait de Balafon, comment j'étudie la rime alors que je n'en vois aucune ?

— Piège, ai-je soufflé avec désinvolture. On a vu ce que c'était la poésie moderne, à la différence de la poésie classique, non ?

Il a affirmé de la tête.

— Tu te souviens de ce qu'on a dit à ce sujet ?

— Euh oui un peu... Que la poésie moderne s'affranchit en quelque sorte des règles du vers traditionnel, c'est ça ?

— C'est ça. Alors si tu vois un poème qui se passe partiellement ou totalement de la métrique, du rythme ou de la rime c'est que tu as affaire à... ?

— De la poésie moderne.

— Bingo ! l'ai-je sarcastiquement félicité avant de me laisser disgracieusement tomber sur ma chaise en posant une main sur mon front.

— Wow... c'est moi qui t'épuise à ce point ?

J'ai levé les yeux, prenant conscience de mon caractère potentiellement offensant.

— Je suis désolée... Je... je ne me sens pas très bien.

— Tu es malade ? Dans ce cas on peut arrêter pour aujourd'hui hein, on en a assez fait je crois.

— Non, non, t'inquiète. Je ne suis pas malade. Juste... en colère.

— Contre moi ?

— Non, pas du tout !

Puis je me suis tue, me surprenant sur le point de me confier. À qui, en plus !...

— Écoute, si tu veux en parler... m'a-t-il encouragée.

— Non c'est pas la peine.

— Ok. Je comprends. Les problèmes de cœur ne sont pas toujours faciles à exposer.

Je l'ai fixé d'un air mitigé.

— Rien à voir. C'est ma mère.

J'ai encore marqué un temps d'arrêt, comme si je pesais en quelques secondes le pour et le contre de cette conversation que j'envisageais.

— Je crois que je lui en veux.

J'ai attendu qu'il demande des précisions, fasse un commentaire ou alors une blague comme à son habitude pour détendre l'atmosphère, mais il n'a rien dit. Il m'a simplement et librement laissé continuer :

— Je lui en veux de ne pas être une femme forte. De ne pas représenter cette figure féminine indépendante et puissante que j'aspire tant à devenir. Je lui en veux de ne pas être un exemple pour moi, et d'ailleurs, je pense qu'aucune jeune fille ne la prendrait comme modèle. C'est ça qui me met en colère.

J'ai levé les yeux vers Jordan, presque sûre que j'allais vite regretter de lui en avoir parlé, soit parce qu'il n'aurait rien compris, ou parce qu'il dirait un truc complètement débile après ça.

— Dis quelque chose, ai-je réclamé avec le sentiment de me tenir en face d'une statue.

— Je... euh... a-t-il bafouillé avant de se racler la gorge. Tu sais, je n'ai sans doute aucune idée de la raison pour laquelle tu portes ce jugement envers ta mère, et ton opinion est peut-être fondée mais... s'il y a bien une chose que je crois c'est qu'elle est certainement plus forte que tu ne le penses. C'est peut-être juste qu'elle ne te montre pas ses combats ou alors que tu les ignores. En tout cas je suis persuadé que d'une façon ou d'une autre, elle est une battante.

— Arrête, t'es pas obligé...

— Oh mais je ne dis pas ça pour te remonter le moral, hein... C'est vraiment ce que je pense.

— Ah ouais ? Et comment tu peux penser ça de ma mère alors que tu ne l'as même jamais vue ?

Il a ouvert la bouche de laquelle aucun son ne s'est échappé et l'a refermée aussitôt, puis il a baissé les yeux et prétendu se remettre à examiner le document que je lui ai remis. Je rêve ou Jordan vient d'hésiter à dire quelque chose ? Alors il réfléchit souvent avant de parler !

— Il n'y a qu'à te voir toi, a-t-il finalement avoué à voix basse, sans relever le regard. « Les chiens ne font pas des chats », n'est-ce pas ?

Ça alors ! Était-il là entrain de me faire un compliment ?

— Eh ben, ai-je repris tout sourire, je suis flattée... Tu me considères comme une femme forte ?

— T'emballes pas. Disons plutôt que tu... T'es une fille qui a du caractère et cela vaut un minimum de respect.

Je n'ai fait que sourire de plus belle.

— C'est bon, maintenant que ta mauvaise humeur est passée on peut se remettre au travail ?

J'ai acquiescé en riant et nous avons continué à réviser.

Au moment de m'en aller, Jordan m'a rapidement parlé d'une fête que son ami Didier organisait pour son anniversaire ce week-end. J'ai été très surprise qu'il m'invite et même, je lui ai demandé s'il était sérieux. Là aussi il m'a répondu de ne pas m'emballer, que Didier comptait sur lui pour inviter le max de filles alors c'est ce qu'il faisait, tout simplement. Tout à coup la proposition a paru moins flatteuse mais je lui ai quand même dit que j'y serais, et que pour le coup je ramènerais Laeticia.

*

— Je ne viens pas, m'a-t-elle répondu aussi violent et sec qu'un vent du désert.

— Mais pourquoi ? Ce sera chouette, en plus tu adores les fêtes, non ?

— Et toi tu les détestes. Pourquoi tu tiens à te pointer à celle-là ? Qui plus est l'anniversaire de Didier Koloko. Je croyais que tu ne supportais pas toute leur bande, là.

— C'est toujours le cas. Mais j'ai accepté pour faire plaisir à Jordan.

À cet instant mon cerveau a semblé s'arrêter brusquement, faire marche arrière, puis analyser scrupuleusement la phrase que je venais de lâcher. Et le regard considérant que m'a lancé Laeticia était, je dois l'admettre, très justifié. Sérieux, à quel moment étais-je passée de « je ne peux pas blairer Jordan » à « je veux faire plaisir à Jordan » ?!

— Tu es plus maligne que ça, ma puce, déclara-t-elle. Nous savons toutes les deux très bien que cette sympathie subite c'est juste pour te mettre dans son lit, et, une fois que ce sera fait, il va te jeter comme ils le font toujours, les gars dans son genre.

J'ai jeté le regard ailleurs puis haussé les épaules d'un air las.

— Et qu'est-ce qui te fait croire que je n'ai pas moi-même juste envie de coucher avec lui ?

J'avais posé cette question uniquement pour ne pas laisser Laeticia avoir le dernier mot de la discussion. Uniquement pour ça, ouais. De toute évidence. Ce n'est pas comme si je pouvais vraiment le penser...

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