Mayzel bien décidée à prendre sa retraire d'enquêtrice en herbe apres sa première année chaotique se retrouve face à d'étranges incidents qui semblent se propager autours d'elle : une bibliotheque lui tombe dessus, une potion ratée prend des proportion bien trop grand et pour finir sa baguette qui se brise lors d'un duel. Peu à peu la jeune fille commence à se demander si tout es bel et bien fini ou si le danger rôde encore.
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« Faut vraiment qu'on s'occupe de cette baguette, » soupire Corwynn en s'épousant. Mayzel avait dû tester un sort d'embellissement pour leur cours de magie usuelle - le résultat avait été plutôt poussiéreux et fort peu embellissent. Corwynn s'était retrouvé affublé d'une veste à kaki, à carreaux, tachetée de lilas, d'une cravate moutarde assortie d'un chapeau melon, et d'une paire de bretelles brune retenant un pantalon bien trop grand et trop court avec au moins deux couleurs en trop pour ne pas être une insulte visuelle.
« On dirait mon grand-père Merlin... »
Face au sourire grandissant de Mayzel, il se reprit en agitant un doigt.
« Oui mon grand-père maternel s'appelle Merlin, ne commence pas. »
Ceci n'eut pas l'effet escompté - Corwynn ayant la dureté d'un avocat trop mûr. La jeune fille leva les mains en signe de paix. Elle n'y pouvait rien. Sa baguette n'en faisait qu'à sa tête. Ses sorts marchaient toujours - mais le résultat était toujours loin de celui espéré. En voulant se tresser les cheveux ce matin-là, elle s'était retrouvée avec un chignon élaboré à trois étages, élégant, mais peu pratique.
« Il reste huit jours avant la sortie.
— Ben qu'ils passent vite, se plaignit le garçon.
— Te plaint pas, on part en voyage, genre juste après. Double vacance.
— Hélène à raison, sourit Frigga. C'est temporaire. Et c'est marrant.
— Parle pour toi. Je me suis pris la honte internationale.
— Rhoo, c'est pas si terrible. Hen', tu en penses quoi. C'est classe ? Rétro, mais ça lui vas bien ?
— Hum ? »
Henuie leva les yeux de son cahier et répondit d'une voix morose.
« On dira un clown sous Xanax. »
Les rires à leurs tables se turent aussitôt. Si la remarque d'Henuie avait dû les faire rire, son manque d'intérêt balaya la bonne humeur. Mayzel perdit son sourire et tenta d'attirer son attention à nouveau, mais la vampire ne daigna pas répondre. Mayzel avait le coeur lourd. Elle avait déjà perdu une amie elle ne pouvait pas perdre sa première amie à Soralen. Sa meilleure amie. Pourtant plus elle essayait de se rapprocher et de lui parler plus Henuie avait l'air ennuyé.
« Je dois y aller. J'ai cours. »
D'un même geste, elle se leva et attrapa ses affaires. Soren en fit de même et la suivit.
« Pardonne-moi, mais nous savons tous que ceci est un piètre mensonge.
— Ouaip Hen' confirma Frigga la bouche pleine. Shi tu veux nous 'acher des choses, mens mieux.
— On est pas supposer se mentir... »
Corwynn avait l'air sincèrement blessé. Henuie ne dénia pas leur accusation.
« Désolée. Je dois y aller.
— On vient avec toi. »
Mayzel était déjà debout.
« Vous devez manger, moi ça va.
— On mangera plus tard, confirma Camille avec une autorité inhabituelle.
— Oui, je voulais aller voir les Brownies de toute façon. Je suis sur ils seront content. »
Mayzel leur avait créé des petits tabliers en cours de création, et avait hâte de leur montrer. Elle les avait à peine vus cette année. Henuie ne refusa pas, mais les pressa. Elle paraissait gênée, mais les connaissait assez pour savoir qu'elle ne se débarrasserait pas d'eux si facilement. Une fois hors du réfectoire, elle leur fit signe de se taire. Elle ne leur donna aucun indice sur où ni ce qu'ils allaient faire. Mayzel était simplement contente qu'elle ne les laisse pas sur le carreau encore une fois. Elle se détachait du groupe, et semblait ne plus avoir aucun intérêt ni dans leurs discussions ni dans leurs inquiétudes.
« Qu'est-ce qu'on fa - »
La vampire leva un doigt et Corwynn se tut. Les murs gris de l'école les regardaient silencieusement. Agglutinés au deuxième étage, en haut des escaliers, ils attendaient le signe d'avance. Mayzel avait du mal à comprendre la raison de leur discrétion. À cette heure, ils avaient parfaitement le droit d'être ici. Plusieurs de leurs salles de cours n'étaient d'ailleurs pas loin. Mayzel avait trois heures de Sortilèges en fin de journée juste à l'angle. Elle ne fut pas surprise, quand silencieusement, Henuie leur fit signe de s'approcher d'une porte. Elle était entrouverte, mais personne ne semblait être là. Henuie prit des notes et s'approcha de l'embrasure.
« Pourquoi Marchetombe a laissé la porte ouverte. En dehors des c -»
Henuie leva la main et une fois de plus Corwynn se tut de mauvaise grâce. Henuie ouvrit la porte en plein et les invita dedans. La vampire était sur ces gardes et regardait dans chaque recoin. Mayzel ne voyait rien d'anormal dans la salle. Rien du moins qui détonnait pour une salle de magie : une sphère lumineuse flottante, un balai finissant de se débarrasser d'un tas de poussière... Henuie leva la main et une lumière rouge en sortie. Mayzel reconnut tout de suite la couleur si particulière de la magie vampirique. Henuie leva la main en direction du toit.
« Tttt. »
Une ombre apparut derrière elle et attrapa son bras. Le coeur de Mayzel manqua un battement, et par instinct, Corwynn, Camille, Frigga, Hélène et Sorën se rapprochèrent d'elle, baguettes sorties. Son bouclier humain l'empêchait presque de voir l'individu qui avait approché Henuie. L'homme portait un costume beige, qui aurait plu au grand-père de Corwynn, bien que plus ajusté. Il le portait avec une assurance et un goût que forçait le respect. Mayzel trouva qu'il semblait tout droit sorti d'un des Otome auquel Maissa jouait parfois l'été : légèrement musclé avec de longs cheveux noir, partiellement relevé, des traits fins, mais une mâchoire marquée et un drôle de sourire en coin. La base de son cou révélait des traits blancs sur sa peau noire, se perdant sous ses vêtements. Elle se demanda qu'elle sorte de tatouages cet homme si particulier pouvait avoir. Et, s'il ne tenait pas la main de sa meilleure amie en l'air d'un air contrit, Mayzel aurait pu le trouver charmant.
« Chère élève. Je n'apprécie guère les sorts dans ma classe en dehors des heures de cours.
— Q-quoi ?
— Qui êtes-vous ?!
— Lâchez-la. Vous n'avez rien à faire ici ! »
Sorën et Corwynn s'étaient resserrés autour de Mayzel d'un air autoritaire. Frigga et Camille, elles s'étaient avancées prêtes à user de leurs baguettes. L'homme parut surpris. Ces sourcils parfaits se haussèrent.
« Pardon ?
— C'est la classe de Madame Marchetombe.
— En effet. C'était.
— Qu'est-ce que vous lui avez fait ? »
L'homme relâcha la main d'Henuie qui les rejoignit en hâte.
« Je ne suis pas sur ce comprendre.
— Où est madame Marchetombe ?
— Vu l'heure, Charlize doit donner leur cours d'histoire aux troisièmes années, je suppose.
— Qu'est ce que vous faites là ?
— Il ne me semble pas avoir signé pour un interrogatoire. Je pourrais vous retourner la question. Je suis toujours très heureux d'assister mes élèves en dehors des cours, néanmoins, je préfère être prévenu. Et ne pas être menacé de baguette.
— Vos élèves ? »
Il soupira.
« Je suis Monsieur Ghenzs. Votre nouveau professeur de sortilèges. Et vous ? »
Mayzel du retenir un rire nerveux. Finalement, leur professeure avec eut gain de cause. Empêchant Corwynn de proférer plus de menaces elle présenta le groupe avant d'ajouter :
« On n'a pas été prévenue. Désolé.
— Après les évènements de l'année passée, votre inquiétude est compréhensible. »
Mayzel et Corwynn échangèrent un regard et se tendirent à nouveau. La directrice n'avait parlé à personne de la vraie raison de l'incident.
« Le meltdown de votre professeur a dû grandement vous affecter. Néanmoins l'accès aux salles de classe est interdit en dehors des cours. Si vous voulez venir vous entrainer dans ma classe, c'est avec plaisir. Juste, faites-le-moi savoir.
— Normalement la plupart des salles nous sont accessibles en dehors des cours, explications Hélène.
— Pour réviser et tout...
— Hum. Il ne m'étonnerai que cette classe en face partie. Je n'ai pas été prévenu de cette politique. J'en toucherais un mot à votre directrice. »
Il n'avait pas tort, Hélène avait omis ce détail - certaines classes restaient ouvertes, mais pas celles de sortilèges ou de potions, sans autorisation.
« D'accord. Désolé du dérangement. On va y aller. On doit y aller. »
Leur nouveau professeur les salua d'un air troublé.
« B-bien. Oh. Et joli chapeau. »
Corwynn inclina la tête avant de réaliser qu'il portait toujours le chapeau moutarde.
« J'en ai un similaire.
— Au vu des évènements récents, je vérifiais s'il est toujours à sa place si j'étais vous, grogna Corwynn en lançant un regard en coin à Mayzel. On a une baguette qui en fait qu'à sa tête.
— Oh. Bien.
— Bonne journée. »
Malgré son air grognard, Corwynn était flatté. Il sortit de la salle en discutant de plus belle, la tête haute. Tous aussi surpris de la nouvelle. Henuie insista pour vérifier l'information et comme à leur habitude, ils se rendirent auprès de leur cher Nadine Ellichaise nationale. Nadine leur confirma qu'un nouveau professeur venait d'arriver et que la directrice l'introduirait surement dans la journée. Elle avait du enquêter sur une paire de bretelles manquante d'un professeur ce matin, ce qui l'avait considérablement mise en retard. Mayzel ne demanda pas si les bretelles avaient été retrouvées.
« Ok donc pas un menteur,
— Ça peut toujours être un meurtrier.
— Le nouveau professeur est tout droit sorti des cabinets royaux. Il a été dans la garde royale, major de sa promotion en sortilège avancée et amie proche de la reine.
— Donc coté bonjour je-cherche-à-tuer-la-descendante inexistante D'AlbaCorvus-et-faire-régner-le-chaos, ont devrait être bon.
— Devrait, nota Corwynn avant de se tourner vers Henuie. Ce qui me fait me poser la question suivante : Henuie qu'est ce qu'il se passe ?
— Rien.
— Non. Tu agis étrangement, assura Camille inquiète.
— Oui. Tu ne me parles plus. Tu nous ignores. »
Mayzel chassa un trémolo dans sa voix. Henuie sembla sincèrement peine. Elle soupira et s'assit en tailleur. Des mèches noires se mêlaient à ses cheveux rouge sang. Elle voulait se raser les cheveux. Elle en avait parlé à Mayzel quelques semaines auparavant. Une envie de changement. Mayzel espérait que ses envies de changement n'étaient que capillaires.
« Bien. Les derniers incidents de Mayzel ont tous eu lieu dans l'école sans que personne ne soit directement impliqué.
— Oui. Officiellement.
— Officiellement. Donc j'ai commencé à observe les allées et venues dans les places à risques. Des endroits où beaucoup de personnes vont et qui pourraient faire lieu d'incident : la salle de potion, de sortilège, etc. J'ai noté que beaucoup de professeurs ne suivent pas les consignes de Shelys et laissent toutes les classes ouvertes à toute heure, ainsi que leurs cabinets d'ingrédients - ce qui est formellement interdit. Toute interaction avec doit être enregistrée. La plupart des classes ayant accès à du matériel doivent être soit fermées, soit superviser en dehors des cours.
— Donc beaucoup de potentiels suspects.
— Hum. Pour l'instant personne ne sort du lot, mais je continue ma liste de suspect. Voilà. Je voulais ne rien vous dire parce que vous alliez encore en faire un fromage.
— Au contraire, on pourrait en faire une terrine. Je peux filer le nouveau prof. »
Mayzel haussa un sourcil ignorant sa blague, et Frigga éclata de rire :
« Le gars te complimente une fois et c'est bon c'est ta nouvelle idole.
— Non, mais je n'ai pas dit ça. Faut en apprendre plus sur lui.
— Oui, genre ce qu'il met comme vêtement, son équipe de vol préféré, s'il peut signer ta baguette... »
Frigga continua de se moquer de Corwynn un moment. Henuie partagea ensuite ces notes, et alors qu'elle leur expliquait ces trouvailles, Mayzel croisa son regard. La vampire lui sourit franchement et réchauffa le coeur de Mayzel. Elle n'avait pas perdu son amie, loin de là.
*
« Qu'est-ce que tu fais ? »
Mayzel sursauta.
« Tu as un crayon dans les cheveux. »
Felicya lui faisait face, l'air passablement ennuyé. Elle retira stylo de son énorme chignon qui tenait seulement par une intervention divine. Mayzel ne rebondit pas tout de suite. Elle ne savait pas vraiment quel mensonge inventer et elle n'avait pas beaucoup de temps : elle devait surveiller la salle de potion. Chaque minute comptait et elle devait bientôt courir à son prochain cours.
« Je... Euh.
— Oui ? Je t'écoute.
— Je surveille si quelqu'un ne mélange pas les ingrédients.
— À cause de ta potion ? »
Derrière ses airs d'ange, Felicya était loin d'être une imbécile.
« Oui, je pense que quelqu'un joue des tours. Donc on surveille. Henuie surveille la bib', Corwynn la salle de sortilège...
— Oh. Je suis d'accord, commença-t-elle avant d'ajouter sur un ton de confidence, je trouve qu'il y a beaucoup d'incidents. Tu sais Helnielle parle toujours de toi. Je pense qu'elle y est pour quelque chose.
— P-peut-être. »
Mayzel ne s'attendait pas à autant de coopération. Elle dansa d'un pied à l'autre. Évitant d'aborder le sujet toujours douloureux d'Helnielle. Elle décida tout de même saisir l'occasion.
« Peut-être, mais il faut être sure.
— Je peux aider ? Si quelqu'un pense que faire ce genre de chose est amusant, je veux aider à le trouver et le signaler a la directrice. Elle lui fera passer l'envie de jouer au troll.
— C'est gentil.
— Non. C'est normal. Ça n'a pas sa place à l'école. On ne met pas en danger d'autres élèves. Qu'est-ce que je peux faire ?
— J'ai mon cours de spé. Je dois y aller. Tu pourrais surveiller discrètement les vas et viens et me dire si tu vois un truc étrange ?
— Bien sûr. Je peux rester jusqu'a six heures. J'ai de quoi m'occuper. »
Elle brandit des livres. Mayzel sourit.
« Merci. »
*
« Felicya garde quand même l'oeil ouvert, donc on verra. »
Le groupe marchait tranquillement dans la forêt entourant l'école. Les arbres avaient pris la couleur des flammes et s'agitaient doucement. Le sol crissait sur le pas et l'odeur de la mousse et des champignons les accompagnait. Quelques oiseaux chantaient encore et deux courageux écureuils cherchaient les dernières noix avant l'hiver. Le groupe s'était retrouvé après leur cours, malgré la lumière descendante. Ils n'étaient pas venus ici depuis longtemps. Leurs animaux eux en étaient ravis. Alors que leur maitre et maitresse discutaient d'avoir fait chou blanc durant leur première journée d'observation, ils gambadaient, jouaient et faisait valser les feuilles d'automne. Cassie restait tout de même autour du cou de Soren, mais son petit nez était levé en direction du ciel et frémissait au gré de leur balade. Grispoil et Moony gambadaient ensemble colle l'une a l'autre comme leurs maitresses. Le loup et le chien avaient trouvé des branches qu'ils exhibaient fièrement à quiconque croisait leur regard. Juni les suivait distraitement fouillant les buissons, cherchant quelque chose à grignoter et poussant des petits cris lorsqu'il se sentait ignoré.
« Qui que ce soit, ils finiront par faire une erreur. Felicya aide et Nadine ouvre les yeux... Est-ce qu'elle a deux yeux ?
— Bien sûr que non, rétorqua Corwynn. On les verrait.
— Felicya pense à Helnielle.
— Pour la potion oui.
— Pour le reste finit Mayzel, c'est peu probable, ça demande un accès spécial aux livres, etc., etc.
— Faut bien grader en tête que cela pourrait être des incidents isolés dus à plusieurs personnes.
— Dont les motifs pourraient être différents. »
Frigga et Hélène se sourirent en complétant les phrases de l'autre. Toutes les théories étaient bonnes à ce stade. Pourtant au fond d'elle Mayzel ne doutait pas qu'Helnielle avait sa part de responsabilité, que ce soit en dispersant des rumeur ou autre chose.
La forêt laissa place aux plaines entourant l'école. L'herbe verte brillait sous les restes de la pluie. Le groupe continua d'échanger un moment avant que la conversation ne dérive. Tous accueillir le changement avec joie. Mayzel, elle, avait hâte de voir les brownies -ils savaient toujours comment lui remonter le moral.
Bien qu'il n'ait prévenu personne et que le groupe soit venu en dehors des heures de repas, les Brownies les attendaient sagement. Le groupe s'assit sur les bancs en bois entourant la table de cuisine après avoir forcé Corwynn à se taire. Mayzel l'adorait, mais ses blagues avaient tendance à prendre toute la place. Mayzel et Camille offrirent les tabliers verts brodés qu'elles avaient réalisés en cours. Perchés sur la table les Brownies les examinèrent : ils n'avaient pas l'habitude de recevoir des cadeaux encore mois d'élèves. Le groupe se retrouva forcé à embarquer avec eux deux plats de muffins et une tarte à la rhubarbe après avoir ingurgité une quantité astronomique de cacao. Sorën avait tenu à les interroger sur les allés et venues dans le château, mais après une demi-heure le groupe du abandonner. Les Brownies ne payaient aucunement attention à cela et en dehors des repas peu de personnes venaient dans les cuisines. Frigga et Hélène les laissèrent au milieu de leur goûter tardif, ce qui fit râler Henuie. Elle roula des yeux alors qu'ils rejoignaient leur dortoir en soupirant que les deux filles faisaient bande à part.