Le soleil était haut et chauffait les rives remplies d'élèves. Le lac n'était pas l'endroit préféré de Mayzel, mais quand le temps était favorable c'était le plus bel endroit de l'école. En toile fond la salle de bal vitré du château les observait avant de laisser s'élever les tours de l'école. La forêt offrait de l'ombre et un décor fascinant en toute saison. Et le lac, bordé de roches et d'une petite falaise de terre et de pierre était l'attraction parfaite. La directrice avait vérifié par deux fois cette année que le nettoyage du lac ne tombait pas durant le rentré.
Mayzel trouva ses amis sans peine. Ils avaient étendu une nappe, et tous avait déjà quitté leurs vêtements et attendaient qu'elle arrive. Elle les salua et résuma son aventure. Albacorvus intéressait toujours. Elle avait après tout emmené Mayzel à l'école d'une certaine façon.
« Bon, conclut Corwynn avec un grand sourire. On y va, le soleil ne va pas nous attendre. »
Ils plongèrent tous dans le lac. Le pique-nique et la baignade de la rentrée devenaient une tradition. Mayzel espérait que se faire attaquer par un peuple géant ne ferait pas de même. Elle se glissa dans l'eau froide et claire. Le lac était nettoyé toutes les années. On y vérifiait qu'aucune pierre n'était trop tranchante, que les élèves ne perturberaient pas la vie marine et inversement. Un équilibre minutieux.
La sorcière plongea dans l'eau froide. Elle adorait cette sensation grisante de l'eau fraiche sur son corps. Elle se releva attends pour intercepter une balle. Rapidement des élèves de première année s'attroupèrent sur la plage, peu sûre d'eux. Corwynn leur fit signe de venir et les invita à un volleyball aquatique. Contre tout attend, ils se débrouillaient bien. Et les secondes années durent défendre leur titre avec acharnement. Trempés et épuisés, ils s'allongèrent sur la plage de sable gris et de galets.
« Ah.
— On n'a pas oublié quelque chose ? murmura Camille, un bras sur sa tête.
— Hum ?
— Nos devoirs.
— Oh.
— On devait les faire avant de venir ? Demanda Corwynn.
— Oui, Cor'...
— J'ai création à seize heures. On peut rentrer à quatorze heures et les faire avant.
— Hum...'k »
L'odeur de l'eau et le soleil dorant sa peau empêchaient Mayzel de s'inquiétèrent à propos d'autre chose. Elle sentait sous ces doigts le mélange de sable doux et de galets polis, le bruit de l'eau clapotant près d'eux fut interrompu par des voix. Mayzel tourna la tête. Ces lunettes de soleil cachaient une partie de son visage, assez pour ne pas attirer l'attention. Des secondes années discutaient avec d'autres ainés. Elle et ses amis étaient visiblement le sujet de conversation. Elle allait en faire part à ses amis, curieuse quand deux garçons se détachèrent du groupe et s'approchèrent d'eux. Elle se releva, ne suivit pas Henuie et Corwynn, puis les autres.
« Oui ?
— Hum, désolé, mais, tu es Mayzel, non ?
— Euh, oui ? »
Les rumeurs sur elle et Albacorvus n'avaient jamais trop circulé dans l'école en soi. On avait supposé qu'elle fût la fille de Shelys, oui, sa chouchoute, mais rien de plus. Ou du moins les rumeurs sur Arsène intéressaient moins les adolescents que les adultes. Mayzel s'inquiéta tout de même l'espace d'un instant, mais les deux garçons ne semblaient pas agressifs, ou même curieux. En fait c'était tout l'inverse.
« C'est toi qui as sauvé la classe du prof fou. Pourprebraise ?
— Je n'ai pas sauvé, juste... aider. Je me suis plus fait sauver au final... »
Elle ne leur avoua pas que tout était de sa faute en premiers lieux. Néanmoins, c'était tout de même elle et ces amis qui l'avaient fait fuir - en partie. Ils n'avaient pas eu d'autre choix, coincer dans cette salle sans recours.
« Merci.
— Euh, de rien... Mais tu n'y étais pas, non ?
— Non, mais Shen mon jumeau oui.
— Et ma petite sœur. Proserlyne.
— Oh oui, elle avait greffé un violet à un lierre pour l'examen, non ? Ils vont bien ?
— Oui. C'est juste que... on voulait de te dire merci.
— C'est gentil, mais pas besoin. On était tous dans le même bateau. On a fait de notre mieux.
— Oui, mais c'est toi qui as fait quelque chose, pas les autres.
— J-j'étais bien entouré. »
Ceci parut les satisfaire : ils penchèrent la tête de reconnaissance et rejoignirent les leurs. Enfin fin de premières années Mayzel avaient eu son long de remerciement et ces noms lui rappelaient quelque chose. Peu se souvenait de ce qu'ils s'étaient vraiment passé, mais des élèves l'avaient couvert de remerciement, elle et ses amis. Quelques parents leur avaient même offert des paniers garnis. Corwynn avait proposé de sauver l'école tous les mois contre quelques paniers. L'école s'en était bien sortie. L'incident avait été classé en dehors de leur contrôle et la directrice avait instauré un suivi psychologique pour tous les professeurs. Pour éviter d'autres « dépressions ». Si Mayzel se sentait plus rassurée, elle savait bien que si Pourprebraise avait su se faire si discret, d'autres pourraient en faire de même. Néanmoins, la directrice était aux aguets, et ceci ne la concernait plus.
« May', tu es vraiment une héroïne, dis donc.
— Pourtant je n'étais pas seule. C'est pas juste.
— Bah, fit Corwynn.
— Puis tu es la major de la promo, on se souvient de ton nom. Madame, je sais tout.
— Sans compter le concours. Il y en aura un cette année ?
— Toutes les années, Hélène. Et maintenant Mayzel doit viser les deux premières places.
— Merci de ne pas me mettre du tout la pression.
— Laissez donc May' respirer un peu, soupira Sorën. Mangeons. J'ai fait des sandwiches. »
Mayzel se jeta sur les sandwichs houmous, olives et tomates séchées ces préférés. Elle savoura chaque bouché, les yeux fermés. Elle écoutait Corwynn faire des blagues, et rire aussi tôt, Frigga et Hélène discutaient à voix basse, pendant que Camille et Henuie débattaient si les blagues du sorcier étaient amusantes ou signent d'un manque d'humour flagrant. Sorën lui l'observait. Lui et Corwynn étaient vraiment devenus de bon ami en vacances, les sorciers l'aidaient à se sociabiliser et le revenant l'avait apparemment aidé avec sa garde-robe.
« Eh, mais, c'est pas... Luc ? »
Mayzel releva la tête, c'était bien le garçon du dortoir. Il trainait toujours avec Paul, mais deux filles - une sirène et une centauresse - s'étaient apparemment jointes au groupe. Corwynn leur fit signe. Mayzel imagina qu'être hélé par un groupe de seconde année devait avoir son effet. Le petit groupe se joignit au leur et naturellement, Corwynn demanda de ses nouvelles. Luc était de retour dans le dortoir ce soir, mais il s'était lié d'amitié avec Mornwin, un centaure et Lissyera une sirène. Il avait besoin.
« Oh, mais depuis que la directrice leur a parlé, ils m'embêtent plus. Je ne sais pas ce qu'elle leur a dit, mais ça a été plus efficace que tout ce que mes anciens proviseurs et mes parents ont pu faire avant.
— Shelys est ... très persuasive.
— J'avais peur de changer d'école après avoir mis si longtemps à m'adapter à la première.
— J'imagine. Et tes premiers cours ?
— À part l'histoire, j'adore. »
Henuie éclata de rire.
« Ah. Ne dis pas ça devant Mayzel, elle risque de te changer en grenouille. C'est une mordue d'histoire magique. »
Luc parut vraiment pensé qu'elle puisse le faire et commença à bafouiller.
« Je change personne en quoique ce soit. La transfiguration c'est en troisième année de toute façon.
— Genre tu ne connais pas des sorts de troisième année, se moqua Corwynn.
— Pas celui-là. Et puis tu as le droit de pas aimé. Je trouve juste ça très intéressant de voir comment nos deux mondes ont évolué.
— Oui, je vous ce que tu veux dire. »
Le petit groupe resta avec eux un instant, jusqu'à ce que Frigga annonce que c'était l'heure pour eux de rentrer étudier. Ils laissèrent les premières années à leur baignade, et prirent le chemin de l'école, accompagnez par les croassements des grenouilles et les chants des cigales.