ℕ𝕠𝕥 𝕖𝕟𝕠𝕦𝕘𝕙 ?
Au début ça ne lui avait pas sauté au yeux. Mais maintenant c'était flagrant. Il était populaire malgré lui.
Hinata regardait celui qui était son copain au loin, le cœur lourd. Le noiraud au yeux bleu se démarquait de par sa taille, ses yeux, son caractère, son talent pour le volley, les regards était sur lui.
Depuis qu'il s'était rendu compte que son amoureux était aussi populaire surtout au près des filles il se sentait mal. Il était amoureux de Kageyama de manière inconditionnelle et celui ci l'aimait autant en retour, où du moins il espérait. Mais avec le temps une sensation nouvelle gonflait dans sa poitrine. Une sensation désagréable. La jalousie.
Maintenant qu'il le savait il ne faisait attention qu'à ça. Déjà au collège malgré son très mauvais caractère Tobio plaisait. A côté Hinata se sentait insignifiant, il n'était que le petit roux, le rigolo de service, le "bon pote" de Kageyama. Pourtant son copain ne faisait rien pour être populaire mais c'était comme ça.
Le jour de la saint Valentin lorsque Kageyama avait ouvert son casier plusieurs lettres s'y trouvait. D'une belle écriture des filles déclaraient leur sentiments et Hinata avait sentit son cœur gonflé et sa gorge se nouer. Mais il avait ravalé sa rancoeur et lui avait sourie. Le noiraud lui avait dis qu'il les avait jeté avant de l'embrasser sur le front. Mais pourtant la jalousie avait continué à faire son chemin dans sa tête. Il n'était pas jaloux du fait que personne ne s'intéresser à lui, non, c'était quelque chose d'autre.
Il avait honte d'être comme ça, parce que ce n'était habituellement pas son genre. Il avait une confiance aveugle en son copain et il savait que celui ci ne répondait pas au avance des autres. Mais la découverte de l'amour semblait ne pas être toujours rose.
Mais l'angoisse avait atteint son paroxysme ou soir de l'entraînement au club. Un petit groupe de fille s'était agglutiner devant la porte du gymnase pour regarder les garçons jouer, ça arrivait de temps en temps. Elles venaient encourager, discuter avec les managers ou simplement se rincer un peu l'œil. Simplement Hinata savait qu'il ne faisait pas partie du phantasmes contrairement à d'autres membres du club dont Kageyama. Ce jour là il s'était mis à les observer un peu de loin, il ne pouvait pas entendre ce qu'elles se disaient mais en revanche il savait lire sur les lèvres et le nom "Kageyama" était revenu plusieurs fois. Une réalité l'avait frappé à ce moment là, ces filles étaient grande, belle, amusante, sans doute intelligente et attentionné. Il avait l'impression qu'elles étaient un tout qui pouvait facilement plaire. Il savait que son copain n'était pas gay mais bisexuel. Et si Tobio se lassait ? Et si finalement il se tournait vers une fille ? Et si il n'était pas suffisant face à elles ?
Une fois cette prise de conscience faite elle ne quittait plus son esprit. La sensation de ne pas être suffisant ou de ne bientôt plus l'être faisait mal, il s'était construit plein de scénario où il se faisait quitter de la pire des manières.
De son côté le noiraud n'était pas aveugle et avait bien évidemment remarqué que son amoureux était différent c'est dernier temps et il avait du mal à en comprendre la source. Il ne s'était pas disputé, ils continuaient à se tenir la main sur le bout de chemin qu'ils faisaient ensemble, ils continuaient à s'embrasser mais Hinata semblait distant. Il commençait à se demander s'il n'avait pas fait quelque chose de mal sans s'en rendre compte.
A la fin la semaine, le vendredi, il n'y avait pas de club alors comme à son habitude le roux voulu attendre son copain pour rentrer mais quand il arriva à proximité des casiers à chaussures le noiraud était déjà là, il semblait discuter avec une fille et la encore une fois Hinata sentit sa poitrine se comprimer, la jalousie qui lui faisait tellement honte était plus forte que jamais.
Elle était belle, elle avait un jolie sourire. Il se clissa dans la rangée d'à côté pour enfiler ses chaussures et au passage essayer d'écouter.
"Tu me plait"
"Faire connaissance"
"Je peux avoir ton numéro ?"
" Toi tu me trouve comment ?"
Toutes ces choses que le roux ne voulait absolument pas entendre. Alors il enfila en vitesse ses chaussures et se faufila vers la sortie sans que personne ne le voit. Ils fonça jusqu'au porte vélos, enfourcha le siens et pédala de toutes ses forces jusqu'à chez lui. Il se sentait tellement bête de ne pas réussir à communiquer son mal-être à son petit ami, il se sentait honteux d'être autant angoissé, mais surtout il avait peur qu'un jour il ne suffisent plus au noiraud.
De son côté Kageyama l'avait attendu sans qu'il ne vienne. Il s'était résolu à rentrer tout seul, un peu dans l'incompréhension et sans aucun message d'explication.
Le roux s'était écroulé dans son lit, il avait enfouis sa tête dans son oreiller qui fut bientôt mouillé de quelques larmes. Il ne mangea pas ce soir-là. Son téléphone tout au fond de son sac en mode silencieux, il ne voulais parler à personne. Même sa petite sœur à ce moment-là avait compris qu'elle ne devait pas déranger son frère. C'était tellement inhabituel de le voir comme ça, mais un trop plein d'émotions finit toujours par exploser.
Le lendemain alors qu'elle essayait tant bien que mal de faire des pancakes pour son grand frère elle entendit sonner à la porte. Elle s'en approcha méfiante en sachant très bien qu'elle n'avait pas le droit d'ouvrir la porte quand ses parents n'était pas là, mais elle avait tout de suite reconnu la voix qui se trouvait derrière. C'était Kageyama qui lui demandai d'ouvrir. Alors elle ouvrit la porte mais ne le laissa pas rentrer tout de suite.
- C'est toi qui a fait pleurer mon frère ? Tu n'es plus amoureux de lui c'est ça ?
- Quoi ? Mais pas du tout ! Il t'a dit quelque chose ?
- Non, il dort. Il ne veut pas nous parler.
Le noiraud soupira.
- Il est dans sa chambre ? Je vais aller le voir.
La petite fille hésita un instant.
- Bon d'accord, apporte-lui le petit déjeuner s'il te plaît.
- Merci Natsu.
Il caressa gentiment les cheveux roux de la petite fille avant d'attraper au passage l'assiette de pancakes et de se diriger vers les escaliers.
Malgré l'heure avancé, la chambre était toujours plongé presque dans le noir. Seul la faible lueur de la lampe de chevet se faisait voir. Hinata dormais toujours, les yeux légèrement gonflés.
- Shoyo ?
Mais pas de réponse.Tobio posa l'assiette sur le bureau avant de s'asseoir sur le bord du lit. Il se mis à caresser la joue du rouquin et celui ci entrouvrît enfin les yeux.
- Tobio ? Qu'est-ce que tu fais là ?
Sa voix était fatigué et légèrement enrouer.
- Ta sœur m'a ouvert.
Un moment de blanc passa.
- Dis-moi ce qui ne va pas.
- Tout va très bien.
- Tu ne mens pas très bien, tu es distant en ce moment. J'ai fait quelque chose ?
- Non c'est que ...
- Que quoi ?
Son copain fini lui aussi par s'asseoir, les jambes toujours sous ses draps.
- J'ai honte de te dire ça.
- Mais honte de quoi ? Je te comprends pas.
- J'ai peur que tu te lasse de moi pour être avec l'une d'elles.
- C'est qui "elles" ?
- Toute les jolies filles qui t'admirent et se déclare à toi. J'angoisse à l'idée que tu ne me trouves pas suffisant, que tu en trouve une qui soit mieux que moi.
En disant cela il s'était mis à rougir, la jalousie n'était pas joli.
- Tu as peur que je te quittes pour une fille ? Mais je suis avec toi et ça se passe bien.
- Je sais mais ... je crois que j'étais jaloux.
Kageyama cligna des yeux plusieurs fois. Shoyo jaloux ? C'était surprenant mais maintenant il comprenait. Évidemment que lui aussi il s'était rendu compte de son succès et que pouvait-il faire ? Il rejetait gentiment les filles c'était comme ça.
- Tu veux que je leur disent que je suis avec toi c'est ça ?
- Non c'est pas ça le problème. En fait il n'y a pas vraiment de problème, c'est juste moi.
Le noiraud s'avança vers lui pour une embrasser la joue.
- Je t'aime toi et pas elles.
Kageyama n'était pas d'un naturel démonstratif d'affection mais il y avait des moments comme ça on ça s'imposait et c'était agréable.
Puis il lui embrassa les lèvres avant de reculer.
-Ta sœur t'as fait des pancakes, ils sont un peu brûlé sur le côté mais je l'ai trouve plutôt réussi.
- On les mangera plus tard, j'ai pas très faim.
Le roux se laissa de nouveau tomber sur son oreiller. Son copain retira ses chaussures et se glissa à ses côté sous la couverture. Il passa une main dans son dos pour le caresser distraitement. Hinata se mis un peu plus contre lui avant de fermer les yeux à nouveau.
La jalousie aussi vilaine soit elle avait fini par disparaître.