NAFIR, le magnifique.

By iamkunafa

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J'étais le prince héritier du trône d'Oman. Accusé à tort, on a fait de moi le traître de la couronne. Je su... More

اِسْتِهْلال
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏: 𝐎𝐌𝐀𝐍.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐: 𝐃𝐄𝐒𝐓𝐈𝐍𝐄́𝐄.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟑: 𝐉𝐀𝐂𝐎𝐁.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟒: 𝐒𝐎𝐌𝐀𝐋𝐈𝐄.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟓: 𝐂𝐇𝐄𝐃𝐈𝐃.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟔: 𝐄𝐔𝐃𝐎𝐑𝐄.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟕: 𝐍𝐎𝐎𝐑.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟖: 𝐂𝐀𝐔𝐂𝐇𝐄𝐌𝐀𝐑𝐒.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟗: 𝐀𝐍𝐍𝐈𝐕𝐄𝐑𝐒𝐀𝐈𝐑𝐄.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟎: 𝐄𝐑𝐑𝐄𝐔𝐑.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟏: 𝐁𝐄𝐋𝐋𝐄 𝐃𝐄𝐂𝐎𝐔𝐕𝐄𝐑𝐓𝐄.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟐: 𝐒𝐔𝐑 𝐋'𝐇𝐎𝐑𝐋𝐎𝐆𝐄.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟑: 𝐋𝐄𝐒 𝐂𝐋𝐄́𝐒 𝐃𝐄 𝐌𝐎𝐍 𝐓𝐑𝐎̂𝐍𝐄.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟒: 𝐂𝐎𝐋𝐎𝐌𝐁𝐄.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟓: 𝐑𝐄𝐕𝐎𝐋𝐔𝐓𝐈𝐎𝐍.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟔: 𝐔𝐓𝐎𝐏𝐈𝐄.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟕: 𝐋𝐈𝐁𝐄𝐑𝐄-𝐌𝐎𝐈.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟖: 𝐂𝐎𝐍𝐒𝐄́𝐐𝐔𝐄𝐍𝐂𝐄𝐒.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟗: 𝐌𝐀𝐋𝐀𝐈𝐒𝐄.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟎: 𝐑𝐄𝐒𝐓𝐄 𝐒𝐀𝐆𝐄.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟏: 𝐏𝐎𝐔𝐑𝐐𝐔𝐎𝐈.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟐: 𝐑𝐄𝐐𝐔𝐄̂𝐓𝐄.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟑: 𝐒𝐀𝐍𝐒 𝐄𝐒𝐏𝐎𝐈𝐑.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟒: 𝐃𝐀𝐍𝐒 𝐋𝐀 𝐏𝐄́𝐍𝐎𝐌𝐁𝐑𝐄.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟓: 𝐂𝐎𝐔𝐋𝐄𝐔𝐑𝐒.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟔: 𝐒𝐀𝐂𝐑𝐈𝐅𝐈𝐂𝐄.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟕: 𝐒𝐓𝐑𝐀𝐓𝐄́𝐆𝐈𝐄 𝐌𝐎𝐑𝐓𝐄𝐋𝐋𝐄.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟖: 𝐂𝐄 𝐒𝐎𝐈𝐑.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟗: 𝐋𝐄 𝐃𝐄𝐑𝐍𝐈𝐄𝐑.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟑𝟎: 𝐒𝐀𝐔𝐕𝐄𝐓𝐀𝐆𝐄.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟑𝟏: 𝐎𝐒𝐌𝐀𝐍𝐈.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟑𝟐: 𝐏𝐀𝐑𝐃𝐎𝐍 𝐏𝐎𝐔𝐑 𝐌𝐄𝐒 𝐅𝐀𝐔𝐓𝐄𝐒.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟑𝟑: 𝐈𝐍𝐓𝐈𝐒𝐀𝐑.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟑𝟒: 𝐃𝐀𝐌𝐄 𝐃𝐄 𝐂𝐎𝐄𝐔𝐑.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟑𝟓: 𝐇𝐎𝐍𝐍𝐄𝐔𝐑.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟑𝟔: 𝐈𝐍𝐓𝐄𝐑𝐃𝐈𝐓𝐒.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟑𝟕: 𝐏𝐋𝐄𝐔𝐑𝐒.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟑𝟖: 𝐀𝐊-𝟒𝟕.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟑𝟗: 𝐂𝐎𝐍𝐅𝐈𝐀𝐍𝐂𝐄.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟒𝟎: 𝐕𝐈𝐒𝐀𝐆𝐄𝐒.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟒𝟏: 𝐒𝐀𝐇𝐁𝐀𝐇.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟒𝟐: 𝐌𝐄𝐍𝐓𝐈𝐑.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟒𝟑: 𝐋𝐄 𝐌𝐎𝐍𝐃𝐄.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟒𝟒: 𝐋𝐀 𝐁𝐎𝐌𝐁𝐄.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟒𝟓: 𝐒𝐈 𝐉𝐎𝐋𝐈 𝐕𝐎𝐈𝐋𝐄.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟒𝟔: 𝐒𝐎𝐔𝐇𝐀𝐈𝐓𝐄𝐑.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟒𝟕: 𝐅𝐋𝐀𝐌𝐌𝐄𝐒.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟒𝟖: 𝐕𝐈𝐂𝐓𝐎𝐈𝐑𝐄.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟒𝟗: 𝐂𝐈𝐍𝐐 𝐇𝐄𝐔𝐑𝐄𝐒.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟓𝟎: 𝐓𝐄 𝐌𝐎𝐍𝐓𝐑𝐄𝐑.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟓𝟏: 𝐋𝐄 𝐊𝐀𝐍𝐃𝐉𝐀𝐑 𝐃'𝐎𝐌𝐀𝐍.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟓𝟐: 𝐋𝐀 𝐑𝐄𝐈𝐍𝐄.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟓𝟑: 𝐏𝐀𝐑𝐀𝐃𝐈𝐒.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟓𝟒: 𝐔𝐍𝐄 𝐕𝐈𝐄.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟓𝟓: 𝐏𝐔𝐑-𝐒𝐀𝐍𝐆.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟓𝟔: 𝐇𝐀𝐍𝐓𝐄́.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟓𝟕: 𝐋𝐄 𝐑𝐎𝐈.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟓𝟖: 𝐂𝐀𝐕𝐀𝐋𝐈𝐄𝐑.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟓𝟗: 𝐏𝐑𝐎𝐕𝐄𝐑𝐁𝐄𝐒.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟔𝟎: 𝐄𝐗𝐈𝐒𝐓𝐄𝐑.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟔𝟏: 𝐎𝐔𝐁𝐋𝐈𝐄𝐙.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟔𝟐: 𝐂𝐇𝐀𝐂𝐔𝐍 𝐃𝐄 𝐌𝐄𝐒 𝐏𝐀𝐒.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟔𝟒: 𝐔𝐍𝐄 𝐏𝐀𝐑𝐓𝐈𝐄 𝐃𝐄 𝐌𝐎𝐈.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟔𝟓: 𝟑𝟏 𝐎𝐂𝐓𝐎𝐁𝐑𝐄.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟔𝟔: 𝐇𝐎𝐒𝐓𝐈𝐋𝐄 𝐐𝐀𝐌𝐀𝐑𝐈.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟔𝟕: 𝐒𝐈 𝐒𝐄𝐔𝐋𝐄𝐌𝐄𝐍𝐓 𝐓𝐔 𝐒𝐀𝐕𝐀𝐈𝐒.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟔𝟖: 𝐑𝐄̂𝐕𝐄𝐒 𝐄𝐓 𝐂𝐀𝐔𝐂𝐇𝐄𝐌𝐀𝐑𝐒.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟔𝟗: 𝐉𝐄 𝐒𝐀𝐔𝐑𝐀𝐈𝐒 𝐓'𝐄𝐗𝐀𝐔𝐂𝐄𝐑.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟕𝟎: 𝐏𝐀𝐑 𝐀𝐌𝐎𝐔𝐑 𝐏𝐎𝐔𝐑 𝐓𝐎𝐈.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟕𝟏: 𝐉𝐎𝐔𝐑𝐒.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟕𝟐: 𝐌𝐈𝐒𝐄́𝐑𝐈𝐂𝐎𝐑𝐃𝐄.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟕𝟑: 𝐋𝐀 𝐂𝐈𝐓𝐀𝐃𝐄𝐋𝐋𝐄.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟕𝟒: 𝐒𝐔𝐋𝐓𝐀𝐍𝐄.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟕𝟓: 𝐏𝐀𝐑𝐃𝐎𝐍.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟕𝟔: 𝐋𝐄 𝐋𝐎𝐍𝐆 𝐃𝐄 𝐌𝐎𝐍 𝐂Œ𝐔𝐑.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟕𝟕: 𝐒𝐀𝐍𝐒 𝐅𝐀𝐈𝐋𝐋𝐄.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟕𝟖: 𝐀𝐋𝐇𝐀𝐍 𝐖𝐀 𝐒𝐀𝐇𝐋𝐀𝐍.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟕𝟗: 𝐏𝐔𝐋𝐒𝐀𝐑.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟖𝟎: 𝐌𝐎𝐍 𝐒𝐔𝐋𝐓𝐀𝐍.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟖𝟏: 𝐀𝐑𝐎𝐔𝐒𝐒𝐀𝐓𝐈.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟖𝟐: 𝐀𝐋 𝐈𝐒𝐓𝐈𝐊𝐀𝐍𝐀.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟖𝟑: 𝐍𝐀𝐖𝐌 𝐇𝐀𝐍𝐈.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟖𝟒: 𝐉𝐄 𝐃𝐄́𝐒𝐈𝐑𝐄.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟖𝟓: 𝐖𝐀𝐃𝐈 𝐒𝐇𝐀𝐁.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟖𝟔: 𝐒𝐀𝐈𝐒𝐎𝐍𝐒.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟖𝟕: 𝐓𝐑𝐎̂𝐍𝐄.
𝐄́𝐏𝐈𝐋𝐎𝐆𝐔𝐄.
𝐀𝐳𝐫𝐚.

𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟔𝟑: 𝐌𝐎𝐍 𝐀𝐌𝐈.

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By iamkunafa

Hello mes kunefettes, ça-va? 🌹


Ça fait un petit moment je l'avoue ❤️ !

Je suis en train de refaire ma chambre en ce moment du coup je suis dans l'enlevage de papier peint, le rangement etc j'ai du mal à écrire.

J'espère que vous me pardonnerez ❤️


Backup Account: ikunafa

Bonne Lecture! 📖

Xoxo - Iamkunafa. 🍓

@𝐢.𝐚𝐦𝐤𝐮𝐧𝐚𝐟𝐚 𝐬𝐮𝐫 𝐈𝐧𝐬𝐭𝐚𝐠𝐫𝐚𝐦






































































































Cours d'Appel de Paris.

Parquet général.



JACOB.


— Écoute, je ne dis pas que je ne vais pas m'occuper de cette affaire. C'est clair que ça m'intéresse, c'est un témoin oculaire non négligeable ! Mais tu as déconné !

— Je n'ai ni le temps, ni la patience de débattre sur ça maintenant Ilane.

— J'ai une responsabilité envers la juridiction française bordel Jacob ! Je suis le vice-président de la DGSE et toi tu me mets dans la merde, à chaque fois !

— Aller ferme-ta-gueule. Je t'apporte sur un plateau d'argent la promotion de ta vie et tout ce que tu sais faire toi c'est être un ingrat capricieux.

— Rien ne garantit qu'elle livrera des informations sur lui. Regarde-la, elle m'a l'air d'être complètement perdue !

— C'est parce qu'elle ne parle pas français et qu'elle voit bien que tu as l'air plus con que prévu !

Il ouvre la porte du palais, où nous pénétrons avec une vitesse affolante. La plupart des magistrats reconnaissent très vite mon frère, mais je sais que leur regard ne s'éternise pas vraiment sur lui. C'est moi qu'ils regardent, mon bras ensanglanté, et la femme qui marche tant bien que mal à côté de moi, avec son enfant dans les bras.

Nous empruntons très rapidement l'ascenseur situé au centre du parquet. Je ne m'attarde absolument pas sur les détails et la grandeur du lieu, je n'ai pas le temps.

Noor berce son enfant en le serrant très fort dans ses bras. Il ne les a d'ailleurs pas quittés une seule fois. Je pense que la France sera un très grand changement pour le petit mais il en va de leur sécurité.

Moi j'ai réussi ma mission et j'espère sincèrement qu'elle acceptera de témoigner contre Nafir afin que nous puissions avoir d'informations à son sujet.

Les portes de l'ascenseur s'ouvrent, nous sommes accueillis par une dizaine de policiers. Ils saluent très vite Ilane avec le plus grand des respects. On m'ignore, comme d'habitude comme si je n'avais pas littéralement ramené un témoin crucial dans cette affaire.

J'entends Noor geindre à côté de moi. En tournant la tête, je vois qu'un des policiers a saisi son bras.

— C'est bon officier, c'est sans danger, prononçais-je.

Son air renfrogné m'annonce que si moi je pense que Noor est inoffensive, lui certainement pas.

— Vous pouvez la lâcher, répète mon frère.

Et bien sûr, cette fois-ci, on l'écoute.

Nous pénétrons une pièce. Une sorte de salle de réunion. Je vois bien que Noor n'est absolument pas à l'aise entouré de tous ces hommes, on l'installe sur une chaise atour de la table ovale. Les officiers de police allument l'écran plat contre le mur. Ilane a les paumes sur les hanches. Son air est comme il le fait si bien comprendre confiant et stressé à la fois. Une contradiction pourtant compréhensible, son travail n'est pas facile. C'est à lui qu'incombe la tâche de garder en vie les différents agents secrets français éparpillés partout dans le monde.

L'écran s'allume. Très vite je repère un informaticien qui rétablit un contact.

Moi-même je ne savais pas avec qui nous allions parler jusqu'à ce que l'écran s'allume et présente la tête de Warren petit. Le petit fils-de-pute qui m'a relevé de mes fonctions il y a plus de six mois de ça. Le commandant général des troupes du renseignement de la DGSE.

— "Expliquez-moi ce foutoir en cinq minutes, je n'ai pas votre temps, commence-t-il sèchement."

— Elle parle quelle langue, me demande mon frère, demande-lui vite.

Sale petit connard. Putain !

— ما هي اللغات التي تتحدثها؟ (vous parlez quelles langues ?)

Ses grands yeux miel me fixent pendant plusieurs secondes. Putain. Ce n'est certainement pas le moment, mais putain qu'elle est très belle.

"Tu es un pervers Jacob."

Mes traits de visage se crispent, je me force à ne pas détourner le regard sur ma droite. J'ai la sensation que Amel est assise à côté de moi. Mais ce n'est pas réel ! Et je m'interdis de montrer quelconque signe de déviance, ça pourrait remettre en cause toute mon intégrité. Étant donné que l'on m'a déjà fait passer pour un fou après avoir perdu ma femme et ma fille.

— Elle parle quelles langues putain !

La voix de mon grand-frère me fait presque sursauter.

— C'est quoi ce cinéma, Jacob, renchérit monsieur Warren petit.

— Ça va, crachais-je, laissez-lui le temps de répondre ! ما هي اللغات التي تتحدثها؟ (vous parlez quelles langues ?)

Je l'ai répété doucement. Ça ne sert à rien de la braquer. Si elle refuse de collaborer avec nous, ils l'enverront très certainement en prison. Et mon opération n'aura servit à absolument rien du tout.

— أنا أتكلم العربية والإنجليزية (je parle l'arabe et l'anglais)

— Anglais et arabe.

— Me confirmez-vous qu'elle soit bien la fille d'Abdirisak Al-Kahina.

Elle me regarde en fronçant les sourcils  à l'entente du nom de son père.

— Où sont ses papiers ? Mais d'où elle sort putain !? Jacob ?

Pourquoi j'ai l'impression que l'on me reproche de l'avoir emmené ici ?

— C'est elle. Il n'y a pas de doute. Elle s'est échappée de l'emprise de monsieur An-Nabêer Osmani, ça ne vous intéresse pas de savoir ce qu'il manigance, monsieur Petit ? Parce que moi si. C'est probablement l'un des criminels les plus dangereux du vingtième siècle et vous me donnez l'impression que vous facilitez la tâche est une erreur. Elle sera prête à témoigner contre lui, mais certainement pas si vous ne vous montrez pas un peu plus courtois avec elle. Elle n'est pas conne croyez-moi qu'elle sait que vous vous foutez de sa gueule.

— OK. Alors vous commencerez les audiences pour qu'elle dise tout ce qu'elle sait.

— Ouais, c'est ça-.

— Jacob, m'interrompt mon frère devant ma rage palpable.

— Attend Ilane, je n'ai pas fini. Je demande l'activation du programme de protection de la protection témoins, pour elle et son fils.

— C'est la commission qui décide d'attribué ou non le statut de pro-.

— Oh... l'interrompais-je, arrête de te foutre de ma gueule petit, tu passes deux appels et ses nouveaux papiers d'identité débarquent dans l'heure.

Une moue renfrognée déguise les traits de son visage. Visiblement il n'apprécie ni mon ton ni mon tutoiement mais si je ne sors pas un peu les crocs, il laissera cette femme dans la nature de France avec son fils sous le bras.

— Si Abdirisak décide de reprendre sa fille, Jacob, je ne pense que la France sera d'accord pour résister à un géant du pétrole !

— Ouais, ouais, mais si on attrape Nafir, ce petit incident diplomatique sera moindre face aux mérites que vous en tirerez d'avoir démanteler son organisation criminelle, parce qu'entendez-moi quand je vous dis qu'il risque de nous faire tous sautez s'il arrive à nous passer dessus.

Un silence de plomb s'abat dans la salle.

Mes yeux rivés ne lâchent le grand écran. Je ne sais pas encore si j'ai merdé. J'attends qu'il daigne à parler ! Si on ne l'a ne protège pas, je donne peu cher de sa peau, et c'est moi qui aurai causé sa mort, et celle du gamin aussi. Je ne prendrais pas ce risque une deuxième fois.

— J'accepte. Ilane, passez ces appels. Placez le sous-programme. Donnez-lui sa nouvelle identité, pour elle et son fils. Mais-.

Il laisse sa phrase en suspend, je guette ses cheveux qui dégarnissent sur son crâne. Il a la gueule d'un mec haut placé on ne peut pas le nier.

La peau de ses yeux s'est plissée avec le temps, leur noirceur se dirige hors des miens. C'est Noor qu'il regarde maintenant...

— Elle a grand intérêt à parler, articule-t-il en la pointant du doigt, rien ne me garantit qu'elle n'est pas sa complice. Rien ne m'assure qu'elle n'est pas un piège. Si elle l'a fréquenté, nous ne connaissons la nature de leur relation, et je ne risquerai pas la vie de mes troupes pour elle. Traduisez-lui bien ça. Si elle ne nous donne pas matière à travailler, je l'envoie en prison sans hésiter, et son fils retournera dans un foyer dans les tréfonds d'Oman, c'est suffisamment clair ?

Petite merde.

Un vrai fils de pute.

— C'est clair.

— Je veux un rapport dès le début de la semaine prochaine Jacob.

Il a raccroché.

Ça veut dire que j'ai récupéré mon poste, non ?

J'ai tourné la tête vers Noor avec un sourire crispé.

Elle m'a regardé elle aussi. J'ai bien vu qu'elle me demandait des réponses pour ce qui venait de se passer.

Vraiment je me demande ce qu'elle a pu vivre avec Nafir. Je me demande jusque ou c'est allé et si elle mentirait pour le protéger... Il n'y a rien, effectivement, qui me garantisse qu'elle ne le protégerait pas.

Elle m'a expliqué son mariage forcé lorsque nous étions dans l'avion-retour pour la France. C'est la seule chose qu'elle m'a dite.

À la place de Nafir, je serais personnellement enchanté d'être accompagné par une telle femme. J'aurais fait beaucoup pour l'avoir, il faut le reconnaître, scientifiquement, et moralement, en tant qu'homme c'est ce que je me dis quand je la regarde, alors passé six mois en sa présence... Je me demande bien ce qu'il put lui faire...







— Je vous promets qu'il ne vous arrivera rien.

Elle s'engouffre dans cette berline noire banalisée. Son bébé est toujours dans ses bras et malgré l'immense fatigue qui semble l'envahir, il lutte de toute ses petites forces pour ne pas céder au sommeil. C'est un brave petit, je pense sincèrement qu'il saura tout surmonter dans la vie, surtout avec une maman comme elle.

Elle tire le bas de sa robe noire pour ne pas gêner la fermeture de la portière. J'ai une main sur la carrosserie de la voiture.

— Merci.

Un simple petit mot. Mais c'était suffisant. J'ai habillé mon visage d'un léger sourire satisfait.

— N'oubliez pas Noor, vous devez leur dire tout ce que vous savez. C'est important...

— Je ne sais pas beaucoup de choses...

— Parlez-leur de lui. Essayez de vous rappeler de tout ce qu'il a pu vous dire, d'où vous étiez, ses plans ? Vous êtes restée sept mois avec lui, il a dû laisser un nombre d'informations incalculables lui échapper...

Elle a hoché la tête, une manière d'acquiescer.

Je suis content qu'elle accepte de collaborer avec les services secrets français. Son aide nous sera si précieuse et j'espère qu'elle permettra sa capture, mais aussi celle d'Asmar.

Je reconnais que je n'avais pas très envie de m'éloigner. Vraiment c'était étrange, mais j'ai pincé les lèvres de façon courtoise et tapé deux fois sur le toit du véhicule avant de refermer la portière.

J'ai regardé son visage à travers la vitre presque teintée. Elle a très rapidement détourné les yeux. Je sais que jamais elle ne m'accordera ne serait-ce que le soupçon d'un regard. Je le sais bien... Mais bon.

"Elle est trop jeune pour toi."

Ferme-là...

J'ai baissé la tête en reculant de quelques pas quand la voiture à creuser la distance et quitté le palais de la cour d'Appel.

— J'espère pour toi qu'elle parlera.

Je tourne la tête vers Ilane.

Très choqué pour être honnête. Jusqu'a aujourd'hui je me demande bien ce que j'ai pu lui faire pour ne plus reconnaître mon propre frère.

— Je t'emmène un témoin clé, et toi... Toi tu penses que je me fous de toi ?

— Ce n'est pas ce que j'ai dit. Mais si c'était sa poule et qu'elle a tout simplement eu marre du coq, les millions que l'on place dans son dossier seront ta dette à toi Jacob.

— Mais, commençais-je en le suivant rapidement, tu es un con ou quoi Ilane ?

Il s'engouffre vers le parking. Plusieurs policiers nous suivent de près, ils iront tous vers le siège de la DGSE. Et moi aussi.

— Je t'avais dit de ne pas retourner à Oman, me crache-t-il à la gueule.

Son long manteau noir d'hommes d'affaires me fout plus en rogne qu'autre chose. J'ai l'impression que l'on n'est pas sorti du même ventre.

— Mais tu m'as quand même donné les codes pour la retrouver non ?

— Sous TA demande, et tu as disparu des mois !

Il ouvre sa portière et reste planté debout là. Moi je l'observe de l'autre côté, heurté par son insensibilité à mon égard.

— Tu ne me demandes même pas ce qui m'est arrivé ? Où est Bechara ? Ça ne t'intéresse pas ?

— Morte ? Je présume ? Ça fait des mois ! Des MOIS ! Qu'on te demande d'arrêter avec cette opération ! Des mois ! On arrête avec Nafir ! Ce n'est plus de notre ressort ! Il a tué ta femme et ta fille, je comprends tu voulais ta vengeance, mais c'est une affaire d'État maintenant, et ce n'est plus du ressort de la France maintenant.

— COMMENT ÇA ?

— Il n'y a rien de difficile à comprendre ! La France s'est retirée de cette enquête. Ça nous coûte trop d'argent et les résultats ne sont pas convaincants. La guerre contre le Moyen-Orient nous plonge dans de beaux draps !

— Ouais, en gros, vous avez eu une pression politique et vous décidez de tout abandonner ?

— Exactement ! Tu demanderas le rapport à Warren. Il te le dira lui-même, Aïssar lui-même a fait pression. Tu sais ce que tu es Jacob ? Un soldat. Tu obéis aux ordres, tu exécutes les ordres, et tu ne réfutes pas les ordres ! Tu nous as ramené une merde là, tu ne te rends pas compte ? Qu'est-ce qui nous garantit qu'elle n'est pas complice ?

— Ohr arrête, arrête Ilane ! Tu l'as vu ? Elle sort de l'enfer, on pourrait la faire briller ta France avec l'arrestation de Nafir. C'est un des criminels les plus recherchés au monde !

— Certainement, mais si Oman décide de contrer, tu auras la mort de nos soldats sur les mains ! Et arrête de surprotéger cette femme, crois-moi, elle ne t'accordera rien.

Il s'engouffre dans son véhicule, mais avant de claquer sa portière ses yeux sombres entrent dans les miens:

— Tu fais peur à voir. Tu rentreras chez toi prendre une douche avant de passer au bureau, il est hors de question que tu te présentes comme ça.

Il n'a fallu que quelques secondes avant qu'il ne quitte les lieux accompagné d'un cortège de véhicules. Et je suis resté debout-là, le temps que ces paroles s'enfoncent dans mon cerveau.

Et j'en suis très rapidement venu à la conclusion, que si je n'ai pas osé passer le cap, c'est officiel, à présent je te haïrai mon frère.







Je suis resté toute l'après-midi à regarder le plafond. À mourir de faim parce que je n'ai pas eu la force de prendre soin de moi.

Je me demande bien ce que j'ai pu faire à mon frère pour que ma vie ne le touche plus. Que je sois si inférieur à lui ? Que je devienne tellement insignifiant ? J'aimerais, non, je préfère qu'il me crache à la gueule ce qu'il me reproche, plutôt que faire grossir cette boule de haine que je lui réserve.

J'ai regardé mon bras, la blessure a séché d'elle-même. J'ai la sensation de ne même plus sentir la douleur.

Les pendules de l'horloge.

Le bourdonnement du frigo.

Les gouttes de mon évier dévissé.

Mon souffle.

Si, je sens tout.

Mais tout est à l'intérieur.

Et parce que j'avais une mission à accomplir, je me suis oublié le temps de plusieurs heures pour m'assurer que cette fois-ci, je la mettrais en sécurité. Comme je lui ai promis. Je l'ai mise en sécurité, elle et son fils.

Demain elle sera interrogée, elle dira tout je le sais qu'elle parlera. Pour son fils, et parce qu'elle ne veut pas être associée au crime. Je comprends. Malgré tout je me demande quand même ce qu'il lui a fait ? Pendant sept mois. Je me demande sincèrement s'il lui a fait subir ce que Asmar a fait ?

Si oui...

Mon Dieu...

Elle a du cran.

Parce que moi, je n'arrive pas à me relever de ce que j'ai vu.

C'est plus psychologique que physique pour ma part. Il a joué sur ma détresse, sur le fait que c'est moi qui ai mis Amel dans cette situation. Il m'a montré des photos de Lola et Matthieu mes neveux. Il connaît toute ma vie. Il connaît le nom de mes parents. Il connaît mon frère... Alors j'ai encaissé pour eux, ma famille...

Mais je suis seul dans le noir.

"Je t'ai appelé."

Je le sais Amel...

"Tu n'es jamais venu m'aider."

— Je ne le pouvais pas... J'ai essayé...

"C'est faux Jacob... Arrête de mentir tu veux ?"

Amel s'est levée. Et comme à chaque fois que je la vois, elle est nue. Sale et enceinte. Elle est cassée. Comme il a réussi à briser une femme que j'ai toujours trouvé incroyablement forte. J'ai la forte envie d'en vomir. La voir traverser mon salon plongé dans le noir. J'entends même ses pas. Et elle me parle normalement. Elle revient de la cuisine, je sens d'atroces larmes me prendre et ma gorge enfle anormalement.

— Je te jure que j'ai essayé ! Je te jure Amel... Crois-moi, je t'en prie...

"Je suis morte pourtant."

Je me suis senti presque hurlé de souffrance. Mon corps s'est rejeté en avant.

Je n'ai pu retenir au fond mes tripes cette gerbe d'horreur.

— Je sais !

Mon pied a poussé ma table basse !

Et tout s'est enchaîné. Mes membres ont tremblé de part en part, une brûlante rage m'a poussé à tout détruire sur mon passage. J'ai laissé ma haine anéantir mon environnement. Mes poings se sont écrasés sur tous les meubles de ma maison. J'ai renversé ma télé, mon canapé, mes commodes. J'ai tout ravagé à m'en brûler les cordes vocales.

— Il n'a pas tué ma famille...

Mes genoux ont cogné mon parquet, mon front aussi, et mes poings serrés devant moi ont tapé contre le sol plusieurs fois.

— Il n'a pas tué ma famille ! Il n'a pas tué ma famille ! Alors qui !?

Je sens que je n'ai plus le sens de la réalité. Amel a disparu dans mes sensations, je suis seul.

Et je repense au récit de Nafir, je n'y crois pas une seconde ! Lui, violé et trompé ? Je ne pense pas que ça puisse être vrai. Il a dit ça pour me berner je ne vois pas d'autres explications ! Il veut me piéger !

Son fils ?

Ma fille à moi ! Ma fille à MOI !

Le flanc de mon corps s'écroule. Je me recroqueville comme un bébé dans le ventre de sa mère. Terrassé par l'angoisse, la déchirure du coeur, la haine de la famille, la rage de vengeance. J'ai mal à en hurler et pleurer. Ma famille à moi, on l'a brûlé, pas la sienne. On m'a volé mon sang, et je n'ai personne contre qui me retourner. Personne à qui en parler. Personne.

Ma solitude aura causé ma perte...

Je veux juste que l'on me rende justice.










NIZAR.

Je suis tombé du véhicule en sortant.

Relevé par Noham, ça m'a même étonné qu'il apparaisse dans mon champ de vision. Je ne l'avais pas vu avant.

Je n'aurais probablement jamais dû regarder son visage.

Il est anéanti. Anéanti.

Nous avons couru tous les deux vers la maison. Cette charmante petite maison qui l'a l'abrite sept mois. J'ai vu une tasse sur le ponton. Certainement celle de cette femme.

Je me demande encore comment c'est arrivé ?

Comment c'est arrivé ?

Mes yeux n'ont cherché personne. Rivé droit devant moi, mon seul objectif c'est de monter et constater de moi-même si c'est vrai. Alors j'ai monté les escaliers en courant. Je sais que Noham me suit de près, j'ai même cette sensation qu'il a besoin de moi. Bordel !

La porte de la chambre de la fille est ouverte. Je passe devant et constate qu'une foule se trouve là. Alors je recule, et ils me regardent tous. Et j'ai compris, je succède.

Ils me regardent l'air de dire que maintenant, ils s'accrochent à moi. Ils demandent après moi. Ils se calqueront selon mes commandements.

Je n'ai jamais, jamais pu penser qu'un seul jour, je prendrais cette place.

Mais j'ai approché du lit.

Et j'ai compris.

L'ambiance, si seulement vous y étiez, pour voir comme c'est glacial. Un mélange austère de désespoir. Le désert n'est pas aussi rouge aujourd'hui.

Quelques pas ont suffi... En réalité, voir, les dinosaures, le ballon, les doudous du petit éparpillés sur le lit m'a fait froid dans le dos. Ils étaient là eux aussi...

C'est trop bizarre. J'ai dégluti. Nafir, là ?

Sur son lit de mort, c'est trop bizarre, je me suis tourné vers les hommes pour être sûr que ce n'était pas une plaisanterie. Mais je n'ai vu que des visages serrés. J'ai constaté la peine, la douleur, et la colère aussi.

Contre elle...

Je n'ai pas su quoi ressentir en surplombant son lit. Je n'ai pas su quoi dire en regardant ses cheveux noirs, sa respiration invisible, son corps gris. Je n'ai pas su quoi dire. Alors j'ai juste regardé, et attendu que ses yeux s'ouvrent enfin.

Mais les secondes se sont transformées en minutes. De longues minutes. Trop longues pour que l'espoir reste. Ses paupières sont restées clauses, de même que son torse se soulève à peine...

— Il va s'en tirer, demandais-je la voix brisée.

— Je ne sais pas Nizar...

C'est Jaafar qui m'a répondu, un spécialiste du poison, quelle ironie, ou quelle chance de l'avoir permis nous. Et puis je ne sais pas pourquoi, mais le temps d'une seconde, je me suis demandé, et si c'était lui qui avait donné du poison à Noor...

Non, ça ne peut pas être lui.

Ce n'est pas ça. Elle ne nous regardait même pas. Elle n'a pu entretenir une relation avec aucun d'entre nous. Alors c'est quoi ? Comment elle a fait !?

— Je l'ai trouvé sur l'escalier, prononce Djilali, il serait mort si je n'avais pas procédé à un massage cardiaque. Il s'est étouffé avec son vomi. Isam, Wissal et Hafiz sont partis dans l'hôpital de ta copine, nous avons besoin de perfusions et de médicaments. Le problème c'est qu'il ne s'est toujours pas réveillé depuis deux jours. Je pense qu'il est dans le coma et si l'ont ne le traite pas, je pense qu'il mourra de mort naturelle, de faim ou de soif.

— Vous allez le traiter !

Je l'ai articulé très sèchement. J'ai presque regretté d'avoir été aussi rude. Mais Nafir et moi c'est sept ans côte à côte, et en dépit de tout ce que je me reproche, l'abandonner n'est pas dans mes plans. Il peut lui arriver toutes les merdes du monde, il faut qu'il vive, c'est tout ce qu'il faut !

— On va le faire Nizar.

C'est la voix très calme de Djilali qui me rassure.

J'ai juste envie qu'il ouvre les yeux...

— Noor ?

— Elle est avec le blanc ! Il m'a mis l'arme sur la tête et il allait tirer !

— Donc tu les as vu Noham ?

— Oui ! Il allait tirer, elle lui a dit non, il m'a frappé et je sais juste qu'en ouvrant les yeux, ils avaient disparu.

— Alors on recherche Jacob. On creuse jusqu'à ce que nos recherchent nous mène à cette putain de Jacob. On ne laisse rien de côté. Je veux qu'on me le trouve.

— Et la fille ?

Une voix s'est imposée parmi la foule.

J'ai baissé les yeux sur Nafir. Je ne l'ai jamais, jamais, jamais vu aussi faible.

Jamais.

Même après qu'il m'ait raconté pour ce que Fahra lui a fait, même après qu'on l'ait brûlé, même après tout ce qui nous est arrivé en prison, il gardait toujours cette férocité dans ses traits. Le genre d'air sûr qui nous empêche de douter de sa sincérité. Ouais ce genre-là.

Mais là, je ne sais pas. C'est comme si on lui avait tout enlevé. Comme s'il n'était plus rien.

Putain, je le savais. Il s'est fait prendre comme le plus grand des imbéciles de la terre ! Je le savais ! J'en étais sûr qu'il finirait par tomber !

Le voir lui parler des heures, sourire, être perturbé par sa présence, ce n'est pas le Nafir que j'ai côtoyé huit ans, non. Les silences qu'il nous imposait pendant qu'elle passait devant nous. Ses yeux sur elle à en oublier notre présence, tous les signes étaient là. Devant ma face et j'aurais dû lui dire de faire attention ! J'aurais pu lui éviter de tomber aussi bas !

Putain de merde, Nafir tu es un vrai petit con ! Tu es trop con ! Et si tu meurs par amour, tu es une petite merde ! Putain !

J'ai eu envie de le secouer. Lui mettre une gigantesque patate dans le nez pour qu'il comprenne ! Je lui avais dit que l'idée du mariage avec cette femme en était une très mauvaise ! Mais je n'aurais pas pensé une seule seconde qu'il tombe avant elle. Et ça, c'est très fort. Vraiment elle est forte !

Je ne sais pas ce que Noor a, mais c'est une des raisons pour laquelle j'évite vraiment de lui parler. Je l'ai déjà regardé, et je n'ai eu qu'une envie l'aider. La sauver, l'accompagner pour que tout aille bien pour elle. J'ai trahi Nafir pour elle alors que je ne la connaissais pas. En lui rendant c'est émetteur que Jacob lui avait donné, et je ne l'ai jamais repris... C'est en partie de ma faute mais avouer c'est signer mon contrat de mort !

Je ne sais pas... Mais quand on l'a regardé, on sait qu'elle ne mérite rien d'autre qu'un peu de douceur et de bonté. Et plus je fixe mon ami, plongée dans ce coma, plus je me dis que s'il continue de courir après cette douceur là, il dormira pour l'éternité.

Putain...

Nafir...

Qu'est-ce que tu t'es fait ?

Qu'est-ce que tu as fait à ta tête ?

À ton coeur ?

Hein...

Qu'est-ce que tu t'es fait.

Mon ami ?

Nafir.

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