NAFIR, le magnifique.

By iamkunafa

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J'étais le prince héritier du trône d'Oman. Accusé à tort, on a fait de moi le traître de la couronne. Je su... More

اِسْتِهْلال
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏: 𝐎𝐌𝐀𝐍.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐: 𝐃𝐄𝐒𝐓𝐈𝐍𝐄́𝐄.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟑: 𝐉𝐀𝐂𝐎𝐁.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟒: 𝐒𝐎𝐌𝐀𝐋𝐈𝐄.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟓: 𝐂𝐇𝐄𝐃𝐈𝐃.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟔: 𝐄𝐔𝐃𝐎𝐑𝐄.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟕: 𝐍𝐎𝐎𝐑.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟖: 𝐂𝐀𝐔𝐂𝐇𝐄𝐌𝐀𝐑𝐒.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟗: 𝐀𝐍𝐍𝐈𝐕𝐄𝐑𝐒𝐀𝐈𝐑𝐄.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟎: 𝐄𝐑𝐑𝐄𝐔𝐑.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟏: 𝐁𝐄𝐋𝐋𝐄 𝐃𝐄𝐂𝐎𝐔𝐕𝐄𝐑𝐓𝐄.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟐: 𝐒𝐔𝐑 𝐋'𝐇𝐎𝐑𝐋𝐎𝐆𝐄.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟑: 𝐋𝐄𝐒 𝐂𝐋𝐄́𝐒 𝐃𝐄 𝐌𝐎𝐍 𝐓𝐑𝐎̂𝐍𝐄.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟒: 𝐂𝐎𝐋𝐎𝐌𝐁𝐄.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟓: 𝐑𝐄𝐕𝐎𝐋𝐔𝐓𝐈𝐎𝐍.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟔: 𝐔𝐓𝐎𝐏𝐈𝐄.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟕: 𝐋𝐈𝐁𝐄𝐑𝐄-𝐌𝐎𝐈.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟖: 𝐂𝐎𝐍𝐒𝐄́𝐐𝐔𝐄𝐍𝐂𝐄𝐒.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟗: 𝐌𝐀𝐋𝐀𝐈𝐒𝐄.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟎: 𝐑𝐄𝐒𝐓𝐄 𝐒𝐀𝐆𝐄.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟏: 𝐏𝐎𝐔𝐑𝐐𝐔𝐎𝐈.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟐: 𝐑𝐄𝐐𝐔𝐄̂𝐓𝐄.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟑: 𝐒𝐀𝐍𝐒 𝐄𝐒𝐏𝐎𝐈𝐑.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟒: 𝐃𝐀𝐍𝐒 𝐋𝐀 𝐏𝐄́𝐍𝐎𝐌𝐁𝐑𝐄.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟓: 𝐂𝐎𝐔𝐋𝐄𝐔𝐑𝐒.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟔: 𝐒𝐀𝐂𝐑𝐈𝐅𝐈𝐂𝐄.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟕: 𝐒𝐓𝐑𝐀𝐓𝐄́𝐆𝐈𝐄 𝐌𝐎𝐑𝐓𝐄𝐋𝐋𝐄.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟖: 𝐂𝐄 𝐒𝐎𝐈𝐑.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟗: 𝐋𝐄 𝐃𝐄𝐑𝐍𝐈𝐄𝐑.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟑𝟎: 𝐒𝐀𝐔𝐕𝐄𝐓𝐀𝐆𝐄.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟑𝟏: 𝐎𝐒𝐌𝐀𝐍𝐈.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟑𝟐: 𝐏𝐀𝐑𝐃𝐎𝐍 𝐏𝐎𝐔𝐑 𝐌𝐄𝐒 𝐅𝐀𝐔𝐓𝐄𝐒.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟑𝟑: 𝐈𝐍𝐓𝐈𝐒𝐀𝐑.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟑𝟒: 𝐃𝐀𝐌𝐄 𝐃𝐄 𝐂𝐎𝐄𝐔𝐑.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟑𝟓: 𝐇𝐎𝐍𝐍𝐄𝐔𝐑.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟑𝟔: 𝐈𝐍𝐓𝐄𝐑𝐃𝐈𝐓𝐒.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟑𝟕: 𝐏𝐋𝐄𝐔𝐑𝐒.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟑𝟖: 𝐀𝐊-𝟒𝟕.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟑𝟗: 𝐂𝐎𝐍𝐅𝐈𝐀𝐍𝐂𝐄.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟒𝟎: 𝐕𝐈𝐒𝐀𝐆𝐄𝐒.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟒𝟏: 𝐒𝐀𝐇𝐁𝐀𝐇.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟒𝟐: 𝐌𝐄𝐍𝐓𝐈𝐑.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟒𝟑: 𝐋𝐄 𝐌𝐎𝐍𝐃𝐄.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟒𝟒: 𝐋𝐀 𝐁𝐎𝐌𝐁𝐄.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟒𝟓: 𝐒𝐈 𝐉𝐎𝐋𝐈 𝐕𝐎𝐈𝐋𝐄.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟒𝟔: 𝐒𝐎𝐔𝐇𝐀𝐈𝐓𝐄𝐑.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟒𝟕: 𝐅𝐋𝐀𝐌𝐌𝐄𝐒.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟒𝟖: 𝐕𝐈𝐂𝐓𝐎𝐈𝐑𝐄.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟒𝟗: 𝐂𝐈𝐍𝐐 𝐇𝐄𝐔𝐑𝐄𝐒.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟓𝟎: 𝐓𝐄 𝐌𝐎𝐍𝐓𝐑𝐄𝐑.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟓𝟏: 𝐋𝐄 𝐊𝐀𝐍𝐃𝐉𝐀𝐑 𝐃'𝐎𝐌𝐀𝐍.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟓𝟐: 𝐋𝐀 𝐑𝐄𝐈𝐍𝐄.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟓𝟑: 𝐏𝐀𝐑𝐀𝐃𝐈𝐒.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟓𝟒: 𝐔𝐍𝐄 𝐕𝐈𝐄.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟓𝟓: 𝐏𝐔𝐑-𝐒𝐀𝐍𝐆.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟓𝟔: 𝐇𝐀𝐍𝐓𝐄́.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟓𝟕: 𝐋𝐄 𝐑𝐎𝐈.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟓𝟖: 𝐂𝐀𝐕𝐀𝐋𝐈𝐄𝐑.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟓𝟗: 𝐏𝐑𝐎𝐕𝐄𝐑𝐁𝐄𝐒.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟔𝟏: 𝐎𝐔𝐁𝐋𝐈𝐄𝐙.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟔𝟐: 𝐂𝐇𝐀𝐂𝐔𝐍 𝐃𝐄 𝐌𝐄𝐒 𝐏𝐀𝐒.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟔𝟑: 𝐌𝐎𝐍 𝐀𝐌𝐈.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟔𝟒: 𝐔𝐍𝐄 𝐏𝐀𝐑𝐓𝐈𝐄 𝐃𝐄 𝐌𝐎𝐈.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟔𝟓: 𝟑𝟏 𝐎𝐂𝐓𝐎𝐁𝐑𝐄.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟔𝟔: 𝐇𝐎𝐒𝐓𝐈𝐋𝐄 𝐐𝐀𝐌𝐀𝐑𝐈.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟔𝟕: 𝐒𝐈 𝐒𝐄𝐔𝐋𝐄𝐌𝐄𝐍𝐓 𝐓𝐔 𝐒𝐀𝐕𝐀𝐈𝐒.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟔𝟖: 𝐑𝐄̂𝐕𝐄𝐒 𝐄𝐓 𝐂𝐀𝐔𝐂𝐇𝐄𝐌𝐀𝐑𝐒.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟔𝟗: 𝐉𝐄 𝐒𝐀𝐔𝐑𝐀𝐈𝐒 𝐓'𝐄𝐗𝐀𝐔𝐂𝐄𝐑.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟕𝟎: 𝐏𝐀𝐑 𝐀𝐌𝐎𝐔𝐑 𝐏𝐎𝐔𝐑 𝐓𝐎𝐈.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟕𝟏: 𝐉𝐎𝐔𝐑𝐒.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟕𝟐: 𝐌𝐈𝐒𝐄́𝐑𝐈𝐂𝐎𝐑𝐃𝐄.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟕𝟑: 𝐋𝐀 𝐂𝐈𝐓𝐀𝐃𝐄𝐋𝐋𝐄.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟕𝟒: 𝐒𝐔𝐋𝐓𝐀𝐍𝐄.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟕𝟓: 𝐏𝐀𝐑𝐃𝐎𝐍.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟕𝟔: 𝐋𝐄 𝐋𝐎𝐍𝐆 𝐃𝐄 𝐌𝐎𝐍 𝐂Œ𝐔𝐑.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟕𝟕: 𝐒𝐀𝐍𝐒 𝐅𝐀𝐈𝐋𝐋𝐄.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟕𝟖: 𝐀𝐋𝐇𝐀𝐍 𝐖𝐀 𝐒𝐀𝐇𝐋𝐀𝐍.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟕𝟗: 𝐏𝐔𝐋𝐒𝐀𝐑.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟖𝟎: 𝐌𝐎𝐍 𝐒𝐔𝐋𝐓𝐀𝐍.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟖𝟏: 𝐀𝐑𝐎𝐔𝐒𝐒𝐀𝐓𝐈.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟖𝟐: 𝐀𝐋 𝐈𝐒𝐓𝐈𝐊𝐀𝐍𝐀.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟖𝟑: 𝐍𝐀𝐖𝐌 𝐇𝐀𝐍𝐈.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟖𝟒: 𝐉𝐄 𝐃𝐄́𝐒𝐈𝐑𝐄.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟖𝟓: 𝐖𝐀𝐃𝐈 𝐒𝐇𝐀𝐁.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟖𝟔: 𝐒𝐀𝐈𝐒𝐎𝐍𝐒.
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟖𝟕: 𝐓𝐑𝐎̂𝐍𝐄.
𝐄́𝐏𝐈𝐋𝐎𝐆𝐔𝐄.
𝐀𝐳𝐫𝐚.

𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟔𝟎: 𝐄𝐗𝐈𝐒𝐓𝐄𝐑.

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By iamkunafa

Coucou mes amours, ça-va? 🌹



Je tiens à m'excusez pour mon temps de publication ! 😭 C'est pas facile mdr, j'essaye vraiment d'être régulière en plus mais miskine. Bon pour vous remerciez d'avoir patienté ce chapitre est assez long. Et vous allez apprendre PLEINS de trucs (essentiel à la suite de l'histoire 😎).

J'attends vos retours de ouf parce que j'espère que vous allez aimer ce chapitre 🥲, j'avoue je stresse deuspy 😂.

Aussi je suis choquée mais on est 10 000 sur Instagram wesh, eh pour moi c'est trop choquant c'est gigantesque ! (En vrai j'attendais que ça pour avoir la fonction mettre un lien en story 😂 MDR)

Je sais pas quoi faire à chaque fois pour vous remercier 😭 ! Ça me fait tellement chaud au coeur que l'on soit aussi nombreuses vraiment j'aime trop troooooop ma communauté sur wattpad 🥺 ! Merci d'être là les filles vraiment !









Backup Account: ikunafa

Bonne Lecture! 📖

Xoxo - Iamkunafa. 🍓

@𝐢.𝐚𝐦𝐤𝐮𝐧𝐚𝐟𝐚 𝐬𝐮𝐫 𝐈𝐧𝐬𝐭𝐚𝐠𝐫𝐚𝐦
































































































NIZAR.





— C'est comme mettre une graine en terre, tu vois. Enfin je suppose que tu le vois puisque c'était ton idée.

Je continue.

— Et puis je pense que nos gars feront l'affaire. J'ai pu rassembler une équipe parfaite. Des citoyens tout ce qui a de plus banal. J'ai tout anticipé, ça va le faire. En tout cas moi j'y crois.

Je me rends compte que le bruit des 4x4 me fait légèrement hausser le ton.

— Tu sais Nafir, ça peut le faire. La fin du mois approche, on sera fixés à ce moment-là.

Je fronce les sourcils. Je parle tout seul depuis au moins quarante bonnes minutes.

— Hum ? Tu en penses quoi alors ?

Je me rends compte de deux choses; non seulement je suis une pipelette, et certainement la personne qui parle le plus dans cette organisation. Mais qu'en plus de ça, mon discours atterri dans la plus grande majorité du temps dans l'oreille de sourds qui au bout du compte s'en branlent pas mal de ce que je jacte.

— Nafir !?

J'ai mis un petit coup de volant, déviant dangereusement la trajectoire. Une légère fumée de poussière s'est matérialisée derrière nous, il a brusquement posé sa paume sur l'encadrement de sa fenêtre. J'ai un large sourire sur la face, et mon regard sur lui a duré plus longtemps que prévu. À son tour de froncer les sourcils.

— À quoi joues-tu Nizar ?

— Tu en penses quoi ?

Toujours cet air suffisant. Le genre "Dépêchez-vous petites-gens d'accéder à ma requête".

— À ton avis ça fait combien de temps que je suis en train de parler ?

— Je n'ai ni le temps ni la patience pour ce type de devinette, contente-toi de répéter ou de me conduire là où je te l'ai demandé.

— Oh...

Maintenant je suis intrigué. Ce petit sourire devient narquois et s'étire sur mes lèvres.

Les phares de nos 4x4 éclairent à bonne distance. Il fait nuit noire à présent, la brise est excellente sur ma peau bronzée. Nous longeons les routes parallèles à Nizwa. Inutile de se fondre dans la masse de la population avec une équipe tout droit sortie du désert. Trois voitures nous suivent, pour se rendre dans une des planques enfoncées dans une partie aride de la ville. Il est rare de croiser âme qui vive mais cela n'est pas impossible. Mais pour la majorité du temps, ce sont de simple Bédouin qui passe par là.

Je disais donc, que l'envie de rire me prend donc à la gorge alors en lui jetant des coups d'œil, je revêts le masque "Noham", c'est à dire que je décide d'être un pitre le temps de quelques minutes.

— Bah alors... Il est rare que tu sois d'aussi mauvais poil Nafir.

Hum... Comme c'est intéressant. Il n'a fait qu'inspirer profondément. Sans un mot de plus, et mon esprit de compétiteur veut à tout prix en savoir plus !

— Il y aurait-il une raison en particulier qui... Tu sais, te titilleraient les méninges ?

Je fais exprès de parler avec un peu plus de noblesse, comme monsieur l'est. J'ai l'impression que mes remarques le dérangent, mais il veut à tout prix garder son calme.

— Je vais bien Nizar. Nul besoin de te ridiculiser à ce point.

— Moi, ridicule !? Cela est insultants messires. Et je n'ai pas dit que tu allais mal, j'ai dit que tu étais de mauvais poil, c'est rare.

Il m'a férocement toisé. J'ai ricané en décidant de changer de stratégie mais j'avoue qu'intérieurement je me suis bien pissé dessus.

— Bon OK, ça ne me va pas de parler comme toi, mais en tout cas, c'est quoi le problème ?

— S'il y en avait un qui te concernait, tu aurais été le premier au courant Nizar, néanmoins ce n'est pas le cas.

— Ah...

Et tout ce qui ne me concerne pas concerne Noor, et tout ce qui concerne Noor est aux yeux de notre Nafir un secret professionnel.

— Petit cachottier ! Hum ! Aller crache le morceau bordel ! Dis-moi tout ! J'ai besoin d'aventures, de vibreer !

J'ai secoué mes mains sur le volant, j'ai presque haussé le ton en prononçant ces mots. Il s'est réajusté sur son siège, mais rien à faire, mon amusement semble décuplé sa colère.

— Aller putain, un petit mot pour nous donner de quoi nous divertir le temps de ce long voyage !

— J'ai sincèrement envie de t'éjecter de mon véhicule Nizar. Roule.

— Ouais, mais c'est moi qui conduit, tu ne risquerais pas de m'éjecter d'un coup de pied dans mon cul. Déjà que je l'ai bien ouvert pour ton poney ! Bon aller, c'est quoi, elle n'a pas aimé ton cadeau. J'avoue qu'à sa place aussi j'aurais trouvé que c'est un peu trop, c'était poétique hein, on ne t'enlèvera pas ça, mais bon voilà, tu aurais du lui offrir une box de hijab en soie de quelque chose, ça fait souvent son effet. Tu savais qu'il existe différents types de matière pour les hijabs ? Honnêtement je n'en savais que dalle. Apparemment ceux en jersey sont-.

— Nizar, tu te tais.

Putain. Mais comment je vais le décoincer ?

— Mon ami, hurlais-je presque en lui montrant mon pouce levé, je veux t'aider, confie-toi à moi, tes secrets seront précieusement conservés, tu sais que je ne te trahirai jamais !

Mon air victorieux a fait grimacer sa face. Je me suis retenu d'exploser de rire, il est presque écoeuré de ma mise en scène.

— Ce n'est pas cool de me regarder comme si je te donnais envie de vomir Nafir.

— C'est le cas.

J'ai souri.

— C'est rare que tu sois drôle, alors, mais tu vas parler oui ou merde ?

— J'ai fait une chose que je n'aurais pas due. Cela reste de l'ordre du privé je n'ai pas besoin d'exposer ces détails avec quiconque.

— Ouais, en gros, tu l'as embrassé. Et bref du coup elle n'a pas aimé ?

Le regard de mort qu'il m'a lancé m'a tellement fait froid dans le dos, que j'ai fini par exploser de rire. C'était une sorte de haine balancée des yeux. Lui visiblement ça ne le faisait pas rire mais une chose qu'il faut comprendre est qu'en termes de cachotterie je suis le spécialiste, vous aurez pu le constatez avec Intisar donc toute sa mascarade sur "l'ordre du privé" est pour moi un aveu ouvert.

— Que ce soit bien clair Nizar. Tu n'es pas à l'abri de ma colère, et encore moins du fait de te limiter dans la façon dont tu t'adresses à moi.

— OK, là, tu es gêné, ce que, articulais-je en toussant à cause de mon rire, je peux tout à fait comprendre. Ce n'est pas facile de parler de relation intime dans le cadre d'une disco-.

— Je suis extrêmement sérieux.

Peut-être, mais Nafir est moi, on est comme une fesse et sa cuisse, l'amitié surpasse tout non ? Bon bah je continue alors.

— Tu es en train de produire un schéma de défense pour ne pas t'embarrasser devant moi. C'est OK. Mais, si je peux te donner un conseil. Parce que je sais que tu en as besoin. Moi j'ai dragué des femmes, je vais t'expliquer comment ça marche dans leur tête.

Tout ce que je constate, c'est qu'il ne m'interrompt plus, hein... Petit chenapan ! Là ça t'intéresse hein ! Je sais qu'il a besoin de conseils, je le sens, c'est dans mes gênes !

— Là, si tu as merdé, tu retournes la voir en paix, évites les compliments, le bla-bla, laisses la parler. Laisse-là t'expliquer là où tu as déconné, et ensuite, fait un effort pour comprendre exactement ce qu'elle te reproche, et là, et seulement là, quand elle verra que tu comprends, ça va passer tout seul.

— J'ai horreur de ce genre de discussion avec toi.

— Oui bref, les femmes ont besoin de se sentir entendues. D'avoir l'impression que tu vas changer, tu vas faire des efforts pour mieux entrer dans sa tête.

— J'en ai assez entendu.

— De rien, Nafir, en tout cas quand tu seras réconcilié je ne veux une autorisation pour Intisar.

— Tu prends tes aises avec elle Nizar, ça ne me plaît pas du tout.

— Oui... J'en ai totale conscience. Mais je te demande de me faire confiance.

— Sur ce point-là, tu ne peux me demander de te faire confiance. Cette femme est un danger, et tu le sais aussi bien que moi.

— Honnêtement Nafir, cette femme à moins de chance de nous trahir, que Noor elle-même.

— Prononce encore son nom, dans les termes dont tu l'accuses et nous en rediscuterons avec moins de courtoisie. Maintenant roule Nizar, le sujet est clos.

C'est tellement dommage, d'être si ennuyeux, à seulement vingt-huit ans.

Pourquoi c'est air si sérieux mon ami ?











NAFIR.





J'ai beaucoup de choses à dire.

Mais savoir par laquelle commencer scelle ma mâchoire.

Je serre les dents. J'essaye tant bien que mal de camoufler que je suis, disons préoccupé.

Pas vraiment par ce qui s'est passé avec Noor, mais c'est une des causes prédominantes.

J'ai placé en elle, un espoir. Un pari très risqué, animé par ma folie des grandeurs j'ai donné du pouvoir à cette femme. Alors ça me tend. J'ai besoin, de gagner ces élections pour la présidence de la chambre du conseil et pour ça j'ai besoin d'argent. De beaucoup d'argent.

J'ai aussi besoin d'un fils. J'ai besoin d'un territoire pour un royaume.

J'ai besoin de tout ça.

Il pleut maintenant. Un léger grondement dans le ciel annonce une tempête certaine. La mélodie du temps me semble sourde et lointaine, pourtant, la pluie s'étale sur nous.

Assis sur cette petite chaise de bois, au milieu de cette pièce aux murs en chêne sombre qui rapetisse la salle.

Cela doit bien fait vingt minutes que je n'ai dit mot. Je ne sais ce que j'attends pour être honnête. Je le regarde intriguer. Je me demande ce qu'il fait là. Que me reproche-t-il. Noor m'a dit qu'il en avait expressément après moi. Mais il ne fait n'y partir de l'ONU ni d'aucune police internationale. Lui, c'est les services secrets. La DGSE ?

Il a des ressources. La puce qu'il a donnée à Noor lorsqu'elle était sous ma tutelle, cela vaut des millions à générer.

Ce Jacob connaît mon histoire, alors la France connaît mon histoire. Mais quelle histoire exactement ?

Après plusieurs minutes de réflexions. D'un mouvement sec, mon pied s'écrase sur son genou.

Un sursaut incombe au moment, il écarquille les yeux et s'écoule une seule seconde avant qu'il ne réfléchisse pas. Je vois foncer dans un parfait mouvement circulaire un morceau de bois pointé se précipiter sur moi. Je lève le bras gauche pour me protéger de l'impact.

Une stridente douleur s'impose tout de suite. Je plisse les yeux, ma gorge se serre face à la puissance de l'impact. L'adrénaline picote l'ensemble de mes muscles maintenant je ne respire plus quand je me dépêche de frapper au milieu de son ventre un coup puissant de mon pied.

Il s'étale au sol, privé de mes émotions mon cerveau tourne pour réagir face à ce qu'il vient de produire; il s'est libéré et il a réussi à s'armer. Ce n'est pas bon du tout !

La haine qu'il semble entretenir à mon égard surmonte tout. Son corps cherche à se redresser, la détermination dans son regard se lit d'elle-même il va m'attaquer de nouveau. J'arrache sèchement l'épais morceau de bois qu'il a enfoncé dans mon avant-bras et le retourne contre lui. La douleur me fait grogner. J'en ai la gorge noyée de glaire mais je m'empresse de le clouer au sol avant qu'il n'ait le temps de se lever. Mon genou sur sa gorge, le pic devant ses yeux hystériques. Je n'ai entendu mot s'échapper de lui, juste des grommellements, tel un animal sauvage. Son visage rougit à mesure que mon poids l'étouffe, le rythme de son souffle d'endiable, je remarque que moi aussi je prends de grosses bouffées d'air.

Ses veines gonflent sur sa face, je compte en seconde dans mon cerveau. J'ai sincèrement envie de mettre fin à ses jours, enfoncer l'épine jusque le fond de son crâne. Mais je ne peux tuer sans raison. J'ai besoin d'un ennemi, d'un pourquoi, d'une raison valable avant de prendre quelconques vies qui ne m'appartient pas.

— Autre chose ?

Sa rage s'est décuplée. J'ai senti toute cette hargne, et tout ce que j'arrivais à me dire c'est: "pourquoi contre moi ?"

Alors j'ai attendu patiemment que son corps se calme et me signale qu'il capitule, j'ai glissé l'arme de fortune dans ma poche puis je le libère enfin l'emportant avec moi dans un mouvement strict. J'ai repéré la corde dont il a réussi à se défaire, j'ai noué avec habileté ses mains au radiateur de cette pièce humide.

Je sais que le morceau avec lequel il m'a attaqué est une partie de la chaise en bois qu'il a dû gratter jusqu'à la chair et au sang, mais un homme est censé resté avec lui 24h/24. La sécurité de mes troupes m'inquiète, c'est un otage précieux. J'en suis persuadé alors j'exige qu'il soit traité avec le même degré d'importance. Je prendrais le temps de rappeler à mes hommes que je ne leur laisse aucun choix le concernant.

Je vois sa rage dans ses yeux vides. Et je suis prêt à l'entendre à présent.

Je tire le dossier de la chaise jusque devant lui me rassois, en regardant les dégâts sur mon avant-bras. Il vaudrait mieux pour moi que je ne tarde pas avant de désinfecter cette plaie.

— Tu crois que tu me fais peur.

Ma tête se relève, mes yeux trouvent les siens. Mais il ne me regarde pas vraiment. Ses pupilles sont extrêmement dilatées j'ai presque l'impression qu'il a été drogué. L'agitation paranoïaque de ses yeux m'annonce qu'il est en proie à une instabilité palpable.

— Tu crois, tu crois que tu me fais peur ?

Il murmure des mots, des sons. Il se crispe et esquive dans des mouvements brefs des choses que lui seul peut voir apparemment. Je l'entends souffler "Il l'a violé", de façon obsessionnelle et incontrôlée. Il ne me regarde pas, il regarde, derrière moi, au sol, le plafond, ses jambes, autour de lui.

— Tu ne me fais pas peur. Je n'ai pas peur. Je n'ai pas peur de toi.

Je ne suis pas si sûr de son discours à le voir trembler et transpirer à grosse goutte. Il est tétanisé. Certainement pas par moi, mais ce qu'il a dû subir durant sa captivité est resté bien ancré en lui, elle l'a changé.

— Je n'ai pas peur. Je n'ai pas peur de toi ASMAR !

J'ai eu un mouvement de recul accompagné d'un haut-le-cœur phénoménal. Cette fois-ci, c'est moi qu'il regardait quand il m'a hurlé son nom. Comme si j'étais lui.

— Asmar n'est pas là.

— Tu es là. Tu es là ! Je te vois ! T-t-t'es là !

Il hallucine. Il y a une fracture en lui qui met dans cerveau dans une réalité dont il ne peut avoir pleine conscience. Ses poumons font gonfler son ventre, il n'arrive pas à se gérer lui-même.

— Je suis Nafir. Asmar n'est pas là.

Tout s'est arrêté.

D'un coup. Il y a eu un silence extrêmement pesant. Il y a eu une sorte de nouveau souffle dans cette pièce. J'ai oublié la blessure sur mon bras. Je ne voyais plus que ses iris bruns me fixer moi. Comme s'il me découvrait enfin. Il me voit moi.

Doucement le bruit de la pluie s'est immiscé de nouveau dans mes oreilles. Sa folie avait annihilé tout autre son autour de nous, je n'entendais plus que ses murmures terribles. Mais il ne dit mot. Il regarde droit au fond de moi.

Puis, ses lèvres s'étirent. Il cligne des yeux, un rire strident détruit tout autour de lui. Il se plonge dans une hilarité maladive qui le saccage lui plutôt que moi. Son comportement m'intrigue tellement que je ne peux m'empêcher d'admirer ce que la folie fait sur un homme qui semble pourtant bien portant. Mais rien à faire. J'attends les mains sagement sur les cuisses que cesse le spectacle macabre.

Cela aura duré peut-être une ou deux bonnes minutes. Mais j'ai cette sensation d'être là depuis des heures.

— Est-ce fini ?

Il ne répond rien. Son regard se perd maintenant dans un vide sidéral.

— Tu sais qui je suis, je n'ai besoin de te le rappeler.

Son corps se crispe et frissonne, comme si ma voix provoquait sous sa peau des soupçons de dégoût.

— Qui es-tu ? demandais-je.

— J'ai tout compris...

Je sens mes sourcils se froncer.

— Tout ça la... ça va trop loin... Putain...

— Qu'entends-tu par "ça" ?

— Toi, lui... Tout ça.

Ce voile de désespoir que revêt son visage me tend à comprendre qu'il n'a pas récupéré le maximum de ses capacités.

— Que sais-tu sur Asmar ?

Il a laissé un rire maladif s'échapper, et enfin ses yeux m'ont fixé.

— Toi, tu crois que tu es dangereux ?

— L'est-il plus que moi.

— Peut-être, non, oui. Oui. En France, là où je travaille, on ne voulait que toi. Je, je ne voulais que toi. Mais quand je rentrerais, je leur dirais ce que j'ai vu.

— Qu'as-tu vu. Parle.

— Le mal en personne.

Il va me répondre à présent alors j'enchaîne pour garder le fil.

— Que cherches-tu as Oman, Jacob ?

— Je te cherchais toi.

— Qu'ai-je donc à te prendre ou te donner ?

— Tu as déjà pris, tu dois donner maintenant. Eudore, il devait, il devait nous dire où tu étais. Eudore, il savait mais il est mort maintenant. Peut-être que tu l'as tué.

— Eudore ?

— Oui ! C'est ça, c'est lui. Il devait te suivre. Je ne sais pas pourquoi ils ont fait ça ? Pourquoi ? Pourquoi ils ont fait ça Jacob ? Je ne sais pas. Je ne sais pas.

Son souffle accélère, je sens qu'il se perd de nouveau.

Eudore c'est quoi ? Moi aussi je ne sais pas quand je claque des doigts devant son visage. Je capte immédiatement son attention. Il écarquille les yeux dans un sursaut bruyant comme s'il revenait sur cette planète.

— Eudore est avec moi ? posais-je la question non sans ressentir l'immergeant d'une inquiétude.

— Non, pas avec toi, il est contre toi.

— Qui est-ce ?

— Il me connaît, moi je ne le connais pas.

— Que me veut-il ?

— Juste des informations. Juste, quelques informations pour suivre ton enquête.

— Où est-il maintenant ?

Je me suis redressé devant son regard. Mon dos a trouvé le dossier de cette chaise qui à présent me semble trop petite pour moi.

Mon coeur à tambouriner jusque créer l'acouphène de son tempo dans mes propres oreilles. L'état de ma mentale est passé de l'assurance d'obtenir des réponses, à la crainte terrible qu'un malheur soit tellement proche de moi. J'ai ressenti jusque dans mon ventre le stresse acide que provoque le danger constant.

— Tu le connais ?

Sa question me rappelle à l'ordre. L'air passe mal dans mes poumons, je ne pense pas savoir si je le connais où non ? Je ne le sais pas.

— Me connaît-il ?

— Je ne pense pas que tu le connaisses.

Cognement sur la porte, font trembler mes muscles. Je cache la tempête qui m'abrite en réécoutant la pluie tomber dehors. Je me lève un peu trop vite face au second martèlement. J'ai la douleur de mon avant-bras qui me revient.

La porte s'ouvre sur Nizar. Ses traits m'inquiètent, car il l'est sans doute, et je comprends quand il me dit:

— Nasserredine au téléphone.

Je baisse les yeux sur l'appareil qu'il me tend. J'expire d'agacement je n'ai pas besoin de plus de pression que celle que je subis maintenant.

— Reste avec lui.

J'ai pris le combiné de ses mains et je suis descendu. En traversant les couloirs, mes hommes m'ont laissé passer. Je n'ai pas dit un mot au téléphone avant d'avoir quitté cette maison. Je me suis laissé trempé pour les torrents de pluie, protégeant l'appareil contre mon torse.

Quelques secondes ont suivi pour que j'atteigne un de mes véhicules. Le silence est si pesant quand je referme la portière derrière moi.

Je place l'appareil sur mon oreille. Je n'entends rien de très pertinent. Mais j'aimerais rester comme ça. Encore un peu. Le temps de réfléchir à ce que je vais dire. Mais les secondes s'écoulent et je pense qu'il est temps de parler:

— Nasserredine ?

Il laisse un "ah" suffisant pénétrer mon ouïe. Je n'attends que le moment où je raccrocherais enfin.

— Cela faisait bien longtemps que nous ne nous étions appelés. Nafir.

— Car je n'appelle pas. Je n'appellerai pas.

— Mais nous devons savoir si les choses ont bougé.

— Elles bougent.

— Mais encore ?

— Penses-tu avoir autant de droits sur moi quant au fait de me demander plus amples détails à ce sujet Nasserredine ?

— Le marché est pourtant simple, cela fait plus de six mois que nous attendons de vos nouvelles. N'est-elle pas à votre goût sultan ?

J'ai horreur, non, je vois comme une abomination que l'on se moque de mon statut. C'est une chose que je ne peux supporter.

— Elle l'est. Je me demande encore comme ma femme peu encore tenir des discours respectueux à ton égard Nasserredine dans la mesure ou tu fais partie des hommes qui ont souillé le nom de votre propre famille, puisque tu es aussi coupable que celui qui l'a violé pour t'être tu. Si tu penses pouvoir composer ce numéro dont je prendrais la décision d'utiliser au moment opportun tu te trompes. Et tu sauras ce que c'est d'être un sultan au moment où je te le ferais comprendre.

Un très long silence s'en est suivi.

J'ai fini par regarder la pluie s'écraser sur le pare-brise. L'air est très froid dans le véhicule, j'en frissonne.

— Toi qui ne voulais pas de se mariage, je suis surpris de t'entendre la qualifier comme étant, "ta femme".

Sa réponse, il me l'a craché à l'oreille. Mes mots l'ont touché et j'en suis plus que satisfait, je ressens sa colère dans chaque syllabe qu'il m'a dite.

— N'est-ce pas ce qu'elle est ?

— Faites d'elle ce que bon vous semble, mais votre temps est compté, bientôt il n'en restera plus assez pour jouir des avantages de mon père.

— Oui, ton père. C'est avec lui que j'ai passé un accord. Et ma femme n'est pas ma prostituée alors je vais te répéter ce que je lui ai dit: Ça sera avant toute chose, mon enfant. Et cela prendra autant de temps que nécessaire. De l'argent je pourrais en trouver, un sang comme le mien en revanche ne court pas les rues. Alors il patientera six ans si c'est le temps qu'il me faut pour répondre à son caprice. Ne me menacer plus jamais, toi, ou ton père. Je tiendrais ma promesse, mais je n'ai de compte à rendre à personne.

— Vous êtes bien hautain Nafir. C'est nous qui avons le pouvoir sur la continuité de vos affaires.

— Certainement pas. Et sache que je ne prendrais pas un temps pour débattre avec un Al-Kahina.

— Nous pouvons reprendre notre sœur demain si vous n'êtes pas assez compétent, elle est une Al-Kahina avant toute chose.

— Vous n'avez plus de sœur depuis qu'elle élève seule un fils depuis presque trois ans. Ne laisse pas ta fierté gonfler un ego qui n'est plus viril car vous avez laissé une « des vôtres » à la merci de tout. Elle est une Osmani à présent et comme votre père lui-même l'a conféré, je ne salirais son nom, et je serai sa protection. J'appellerai le jour où j'aurais un nom pour mon fils, pas avant, n'ose plus m'appeler de cette façon.

J'ai raccroché moi-même.

Ma main à poussé avec rage la poignée, j'ai accéléré le pas vers la cette maison plantée là. Le temps s'est montré gris toute la journée décidément.

En entrant, le regard de Noham sur mon bras m'a remémoré le fait que je devais panser ma plaie.

— Rassemble les hommes ici.

Noham a hoché la tête quand je me suis enfoncé dans une pièce que l'on pourrait confondre avec un cagibi. J'ai saisi une bouteille d'alcool que j'ai ouvert avec les dents. La douleur s'est enfoncée dans la profondeur de mon os. Il a fallu serrer les dents, il ne m'avait absolument pas raté et j'aurais pu subir bien pire que ça si je n'étais pas resté sur mes gardes.

— C'est bon Nafir, ils sont là.

J'ai hoché la tête et reposé cette bouteille. Un torchon propre qui pendait sur l'étagère devant moi a servi à compresser la blessure.

Quand je suis sortie de la pièce pour la pièce principale.

L'avant-bras levé, j'ai présenté à tous mes hommes les conséquences de leur incompétence. Mon regard a jonglé entre eux. Wissal, Jaafar parfois, Isam, et les dizaines d'autres qui m'entourent. Ma colère se dessine sur mon visage, je sens mes traits se renfrogner.

— Ça n'aurait jamais dû arriver. Vous ne pouvez laisser cet otage seul, et lui donner le temps de mettre en place des armes pour me nuire. J'ai horreur des plans avortés, pour l'unique raison qu'un manque d'attention de votre part cause ce type d'erreur fatale.

J'ai fini par baisser le bras. Le lourd silence et les regards fuyants m'ont bien fait comprendre que je n'aurais pas à me répéter une seconde fois.

Alors je suis remonté, en trouvant Nizar appuyé sur le mur du couloir devant la porte ouverte sur l'otage.

— Il m'a l'air dérangé...

— Qu'est-ce qu'il a dit ?

— Je ne sais pas, je ne comprends rien, il alterne entre "Il l'a violé", et "Eudore" ? C'est quoi cette merde encore ?

— Je t'en dirais plus quand j'en aurais fini avec lui. Son discours me semble vrai mais ce qu'il a subit chez Asmar a totalement détruit son esprit.

— Tu penses qu'il lui a fait quoi ?

— Je ne le sais pas encore... Va Nizar, auprès d'Intisar. J'ai besoin que tu t'assures qu'il n'y a aucun danger pour l'enfant.

Un hochement solennel de la tête m'indique que sa mission me semble être la plus importante de sa vie. Il s'empresse de descendre quand je pénètre de nouveau la pièce, la porte se referme avec moi.

Mes pas me mènent devant la chaise. Il semble se calmer d'une sorte de transe.

Quand je m'assois devant lui, il reprend ses esprits.

C'est tellement étrange que ça sonne une sorte de signal d'alarme en moi. Sauf que je ne sais pas à quel connecteur dans mon cerveau relier son comportement. J'ai l'impression que toutes les réponses sont devant moi, qu'un mot de sa part changerait totalement le cours des événements mais je n'ai pas encore trouvé la bonne question.

— Parle-moi d'Asmar.

La vitesse à laquelle son souffle s'est accéléré me fait comprendre que c'est un sujet sensible. Ses yeux se perdent dans une forme de folie passagère. Je ne pense pas que raviver ses souvenirs soit une très bonne idée dans l'immédiat, il n'a pas encore la présence d'esprit d'en parler. 

— Parle-moi de Noor, Jacob.

— Hein ?

— Parle-moi de Noor.

Mes coudes s'appuient sur mes genoux. J'attends avec impatience qu'il me conte tout ce qu'il sait.

— Tu as fait quoi de cette fille ?

— Parle-moi d'elle.

— Tu l'as tuée !? Et son fils ?

— Je ne tue pas les femmes Jacob et encore moins les enfants.

Ses yeux se sont écarquillés.

Il y a eu une lueur atroce qui a voyagé dans ce regard. Une sorte de hurlement du coeur. La vraie colère qu'il m'adresse s'est matérialisée devant moi.

Je n'ai pas flanché. Mon regard et ma posture sont restés les mêmes. Mais une grimace douleur à écœurée son visage.

— Toi...

Il l'a répété comme s'il avait beaucoup de mal à croire mes paroles.

— Tu... Tu n'es qu'un ramassis de foutaises à toi tout seul.

Son arabe n'est pas parfait. Assez sommaire, mais une chose est certaine, il vient bien de m'insulter.

Je prends sur moi. Je ne vois aucune utilité à être touché par un être que je ne considère en rien. Je sais qu'il en a après moi, depuis de très longues années, je souhaite simplement savoir ses motivations.

— Tu n'as pas pris de plaisir à carboniser son corps ? Leur corps ?

Je sens bien que mes sourcils se froncent. Mais je n'arrive pas à raviver quelconque souvenirs concernant une mort par le feu que moi j'aurais causé.

À part...

— Ça ne t'a pas fait bander, de brûlé Fahra. Et ma fille ? Ça ne t'a rien fait ? Où la vie humaine est à ce point insignifiante pour toi ?

Mon coeur a frappé très fort. Les souvenirs m'ont pris à la gorge, la douleur s'est ravivée. J'ai ressenti sur mes doigts, la sensation que revoir leur corps carbonisé sur le sol m'a faite. La ridicule douleur face à la leur. Face à leur mort. Mais je n'arrive pas à comprendre.

— Comment... connaissais-tu Fahra ?

J'ai eu du mal à l'articuler. Mon ventre se retourne sous ma peau. Ces souvenirs font partie de ceux qui m'empêchent de trouver le sommeil. Ils me hantent et m'empoisonnent au point où une nausée me prend.

— C'était ma femme. La femme que tu as tuée avec mon enfant !

— Ce n'était pas ton enfant.

Il s'est violemment agité. Une rage immense l'a possédé de toute part, son regard m'a presque fait frissonner. Il a essayé de m'atteindre, de casser le radiateur pour juste m'effleurer. Je sais qu'il me tuerait, maintenant, si jamais il réussissait à se libérer.

— Je n'ai jamais touché à Fahra !

J'ai haussé le ton sans vraiment de contrôle.

— TU L'AS TUÉ ! TU L'AS ASSASSINÉ COMME UN CHIEN !

— Elle était la mère de mon fils !

Son acharnement m'a donné l'impression qu'il allait finir par faire céder les attaches du chauffage. Je n'ai compris que plus tard que sa colère était la même que je ressentais depuis un peu près sept ans.

Celle d'un père à qui on a arraché son enfant.

J'ai eu une soudaine envie de le tabasser à mon tour. Revendiquer mon enfant que j'ai trouvé à même le sol de couleur noir. Car les flammes ont fait de son corps un amas de lambeaux carbonisés. Je n'ai pu ni voir ses traits, ni savoir s'il avait mes yeux, ni connaître son nom. J'ai rencontré mon fils le jour où son corps fumait à côté de sa mère. C'est le seul moment que j'ai passé avec lui.

Alors qu'il s'acharne pour calmer la paternité d'un enfant qui est le mien, et qui plus est affirme que c'était une fille me retourne le cerveau.

Je serre les dents, mais je finis par me lever. Une colère monstrueuse me prend, je sens mes poings se serrer autour du col de son t-shirt. Ma force le cloue au mur et les sons de ma gorge me semblent être un amas de bruits animaux:

— Parle ! Parle Jacob !

— Elle est née le quinze juillet ! Le quinze juillet ! Ma fille !

— Qu'est-ce que Asmar t'a fait !? Fahra a eu un fils, le mien, il est né le quinze juillet. Je ne sais pas ce que l'on t'a fait croire Jacob mais tu te trompes, sur mon cas et sur ta relation avec Fahra.

— Tu l'as vu !? Tu as vu ton fils toi !? Putain de merde tu es sorti de prison et tu l'as buté en voyant certainement qu'elle ne t'était pas fidèle alors ? C'est pour ça que tu l'as tué !? C'est pour ça !?

— Je n'arrive pas à te comprendre...

J'ai secoué la tête, lentement.

En fait en moi le mensonge s'est immiscé. J'ai eu cette sensation que le sol s'est dérobée sous mes pieds. La déglutition s'est mal faite la première fois, la deuxième fois fut pire encore.

— Je n'ai eu de mon fils, qu'une échographie...

— Et toi, bête et naïf, tu as pensé que c'était le tien ! Je découvre en même temps que toi que Fahra nous a berné tous les deux !

— Tu sais ce qu'elle m'a fait ?

Un immonde sourire s'est matérialisé sur ma face. Plus une déchirure que la joie.

Ses yeux ahuris n'ont pas compris, la passagère folie, qui m'a pris.











FLASH-BACK

Voix du présent, récit du passé.



Prison d'Oman.

Il y a huit ans.





Il y a une chose que je ne dis à personne.

Parfois c'est la honte qui me fait taire.

Ou l'incompréhension.

J'ai mis quatre ans pour le comprendre. Pour comprendre ce que c'était.

Quand les larmes ont plu sur mes joues, hantées par le souvenir d'un père que je n'ai pas pu enterrer. Un père pour lequel je n'ai pu ni prier ni regarder une dernière petite fois. J'ai su qu'Oman avait pris une partie de moi, et l'avait remplacé par une douleur accrue. J'en voulais au monde pour cette injustice. Mais j'étais trop naïf, trop gentil pour conserver ma rancune.

Elle m'a giflé. Fahra m'a giflé dans cette cellule. J'avais peur ici. Je n'avais jamais mis un pied dans une prison avant ce matin là. Traité tel un criminel, je me suis senti trembler.

J'avais tellement honte que je voulais lui faire beaucoup de mal. Alors je lui ai demandé d'enlever les menottes. 

Elle m'a donné son nom:

— Fahra.

— Fahra quoi ?

—  Fahra. Juste Fahra.

Et je lui ai redemandé d'enlever les menottes.

Nous étions, sans surveillance. D'ailleurs cela m'a beaucoup étonné.

Moi, le régent. Seul avec une femme ? Un homme tel que moi devrait être assiégé par des gardes en tout genre, par des avocats, des journalistes... Mais non, ce jour-là j'étais seul au monde.

J'ai compris que c'était un complot contre moi à ce moment précis. On aurait pu me tuer à ce moment-là, mais quand elle a enlevé les menottes j'ai compris ma faiblesse.

Je n'étais qu'un "petit sultan". Comme elle avait l'habitude de me le souligner.

Je voulais vraiment lui faire du mal. Trancher sa gorge pour ne plus l'entendre m'accuser du meurtre de mon père. Mais les menottes sont tombées et son uniforme aussi.

Je n'ai pas compris tout de suite.

Quand elle a enlevé sa veste et ses bas. J'ai détourné le regard comme un enfant de vingt ans qui n'avait jamais vu de femme avant.

Je me suis dit qu'ils diront que c'est moi qui ai fait ça. J'ai reculé effrayé. Je me souviens encore d'avoir tellement crispé les yeux que les rouvrir m'a fait voir des étoiles. La boule au ventre, mon destin basculait vers une chose à laquelle je n'étais pas préparé.

Perdre espoir.

Elle m'a fait perdre espoir quand je n'ai pas su dire non.

Ce petit jeu a duré, sur un mois. Je n'ai plus eu la notion du temps lorsque l'on m'a oublié derrière ces barreaux. Mon procès n'avançait pas, c'était comme si l'ont m'avait jeté aux oubliettes. J'étais dans le fauve aux lions, entourés par plus grands, plus forts mais surtout plus dangereux que moi.

Elle est revenue, tous les samedis. Et pas une seule fois, je lui ai dit "non". Je n'ai pas su l'articuler peut-être en avais je vraiment envie. Je ne le sais pas à ce moment j'ai cessé de voir les choses, je n'ai pensé qu'au moment où je reviendrais sur le devant de la scène. Alors je me suis tus, le mois qui a suivi .j'ai appris qu'elle avait fait de moi un père. J'ai reçu une lettre, de ses aveux avec une échographie de mon enfant. C'est tout ce que j'ai eu.

Et quand je me suis échappé de prison une première fois il y a quatre ans. Elle a été la première personne qu'il fallait que je retrouve. Alors je l'ai cherché, et je l'ai trouvé.

J'ai trouvé ses flammes. Et celles de mon fils.

Voilà ce qu'elle m'a fait.











PRÉSENT.





Je ne sais pas pourquoi je l'ai conté.

Il n'y a que Nizar qui sait, parce que c'est Nizar qui m'a aidé à accepter et comprendre. Je n'ai plus jamais déterré ce secret de sous mon coeur.

Mais après huit ans de silence, je ne sais pourquoi je me suis senti obligé de dire ce que Fahra m'a fait.

Le dégoût que j'ai ressenti à mon égard m'a rongé la peau. Les sentiments que j'ai longtemps refoulés ont refait surface. Mon corps s'est immédiatement éloigné de celui de Jacob.

Le dire m'a fait plus d'horreur que je ne l'aurais pensé. Parce qu'en y repensant, c'est la raison pour laquelle je sais pourquoi Noor est dégoûtée du touché.

Je me suis mis à faire les quatre cents pas. Les yeux grands ouverts, Jacob me fixe avec incompréhension. Ses traits me parlent d'une infime douleur qu'il ressent, je ne sais pas contre qui elle est dirigée.

Et tout me paraît surfait à présent.

Parce que maintenant je me demande:

— Pourquoi... Pourquoi quelqu'un aurait utilisé ma femme et surtout ma fille pour te faire croire qu'elle était de toi ? Pourquoi ? Tu-Tu me ment ! Tu dois me mentir Osmani !

Il l'a articulé à ma place. Je me demande la même chose. Et je n'ai aucun moyen de répondre à cette question. La réponse c'est que je ne sais pas.

— Qui est Eudore ?

Mon souffle est court. J'ai le ventre retourné, parce que cela va plus loin qu'un simple complot contre moi. Ce n'est pas juste me jeter du trône, c'est me prendre mes possessions pour ne laisser que mon corps, vivant, mais sans vie. Me détruire intérieurement pour faire de moi, un amas de vide et de souffrance perpétuelle.

— C'est-Je ne peut pas en parler...

J'ai avancé de nouveau vers lui. M'asseyant avec rage sur cette chaise, j'ai eu une colère noire parcourir mes veines.

— Je n'ai pas le temps de m'amuser à te faire passer sous une torture Jacob, je n'ai pas ce temps. S'il faut que je te fasse parler, ça ira vite, extrêmement vite. Alors encore une fois, qui.est.Eudore ?

Je pense que l'on s'est compris.

Il y a erreur sur la personne.

Alors il baisse la tête et détourne le regard, je sens mes traits se détendre légèrement.

— Un programme de surveillance. Visant à te surveiller toi afin d'en savoir plus sur tes activités.

— Un programme, ou une personne ?

— Les deux. Je ne connais pas les investigateurs de ce programme. Je n'ai eu que des bribes d'informations lorsque nous avions encore droit de regard sur toi en prison. Après ton évasion il était impossible d'en savoir plus sur toi, nous n'avions plus de moyen de te surveiller, plus d'espions infiltrés. Tu as disparu avec Cruz et Chedid. Nous avons tout perdu.

— Pourquoi as-tu aidé Noor à s'échapper ?

Ma question l'a étonné, il ne s'en est pas caché, ses sourcils se sont haussés quand il m'a regardé.

— Je...

Il a toussé avant de se s'asseoir plus confortablement. Son dos s'est écrasé contre le mur et d'une voix très basse il m'a expliqué:

— Je ne l'explique pas... Il fallait qu'elle sorte de là avec son petit. Il y a bien des gens que je pourrais sauver... ?

C'est une question.

— Qui est Asmar ?

La peur qui anime ses traits se transmet sous ma chair à moi. Je me sens frissonner sans vraiment comprendre pourquoi sa vive terreur me touche tellement.

Peut-être parce que déchirer ce ventre pour en sortir cette enfant me fait comprendre qu'il va falloir être pire que lui pour l'éliminer.

— Tout ce que je sais de lui...

Je relève les yeux dans les siens à l'entente de sa voix, il s'éclaircit les cordes vocales avant de finir:

— En dehors du fait que le viol est sa seconde nature, la première et la dernière chose qu'il m'ait dite a été:  "Quand il était petit... Il voulait être le roi du monde. Mais que seuls les princes avaient le droit à ce privilège." C'est tout ce que je sais de lui.

Être le roi ?

C'est ça qu'il veut ?





Il est dix-sept heures quand je rentre.

La maison est très calme. Le soleil dans une harmonie sublime se colore d'orange, puis de rose, et doucement, d'un peu de violet. La nuance du désert m'apaise le temps d'une seconde illusoire.

Je ne sais pas ce qui me fait le plus de bien...

Les couleurs de la terre. Ou le thé de Noor...

J'avale une gorgée de plus en pensant au fils que je n'ai jamais eu.

J'ai passé huit ans à compter son âge chaque année, il en aurait eu sept cette année. Dans ces cellules atroces, je n'ai cessé d'imaginer ses traits. Est-ce que tu es en bonne santé ? Est-ce que tu sais qui je suis ? Est-ce que tu m'en veux de ne pas être là ? As-tu froid mon fils ? Te sens-tu seul ? Ta mère s'occupe-t-elle bien de toi ? Es-tu heureux ?

J'en étais fier.

De m'accrocher à cette échographie. Imaginer que mon sang coule dans ses veines.

Je l'avoue, j'en étais extrêmement fier.

Ça m'a fait tellement mal de voir ce petit corps brûlé. Noir de ce que porte la haine humaine. Comment ne pas devenir fou après sentir chaque fois sous ses doigts la sensation de la chair brûlée ? Ou avoir l'odeur de la chair fumante dans la gorge ? Comment ne pas passer de l'autre côté du miroir quand on perd un fils.

Et quand j'avale une dernière gorgée de son shaah, il est déjà dix-huit heures.

Maintenant les couleurs s'assombrissent. Et leurs goûts me disent qu'elles existent elles.

Pas mon fils.

Lui n'a jamais existé.

Je n'ai jamais eu d'enfant. Je n'ai jamais été père. Pas une seule seconde.

Je me suis fait bercer d'illusions. Et c'est fort, car ça me fait extrêmement mal. Bien plus que j'ai essayé de me faire croire. Ça m'érode de l'intérieur. La douleur devient physique, je sens la compression de mon coeur sur ce que mes sentiments me disent.

J'ai très longtemps tus mes émotions à propos de cet enfant. Je ne voulais pas ressentir qu'il était là. Mais au final, il n'était vraiment pas là et c'est pire que de le savoir mort.

Exister.

C'est pour ça que l'on s'accroche. Pour se sentir vivant.

Mais je n'ai ni souvenir ni existence auxquels me raccrocher.

Je n'ai plus parlé sur le chemin du retour.

Le genre de douleur que je ressens est déconcertant. Parce qu'elle n'a pas lieu d'être. Elle n'est pas réelle, basée sur un mensonge qui a été articulé huit ans en arrière. Ma réalité se déconstruit, je perds des repères pourtant solides. Je me sens déboussolé maintenant, c'est dur à mettre un pas vers l'avenir car le passé est en fait une fumée d'illusions...

Je ne sais qui m'en veut à ce point ? Mais sa douleur surpasse tout ce que je peux imaginer. J'en suis persuadé.

J'ai laissé cette tasse dans l'évier de la cuisine.

Triste d'avouer que c'est son thé qui m'apaisait.

Alors je suis monté à l'étage. Pour être honnêtes, les paroles de Nizar se sont immiscées dans mon esprit. L'écouter parler pour régler notre différend... C'est ce que j'avais envie de faire.

J'avais juste envie de l'écouter en fin de compte.

Ça va plus loin que ça... Je sais pourquoi elle fait ce qu'elle a fait.

Je sais ce que ça fait.

Djilali a descendu les escaliers quand il m'a vu monter. Un salut simple auquel j'ai répondu avec autant d'humilité. Puis mon index a toqué à sa porte.

Je n'ai pas eu de réponse... J'ai pensé "Elle doit faire une sieste avec son fils". Mais j'ai reconnu les pas de Taimim sur le sol. Je savais que c'était lui, et je n'ai pas compris le sourire qui a étiré mes lèvres. Il m'a provoqué la même douleur que de savoir que je n'ai jamais eu d'enfant, mais une autre chose également. Je n'ai pas réussi à trouver de mot pour exprimer ce que l'entendre m'a fait.

J'ai fini par ouvrir la porte. Malgré le silence.

Une petite tête ronde m'a accueillit d'un sourire qui à ma grande surprise à étouffé la fumée et illuminé une petite part de moi.

Il a tendu les bras vers moi, avec l'excitation qu'il a de me voir. C'était comme si j'étais tout ce qu'il attendait. Tout ce dont il avait besoin dans son petit monde de ballons et de dinosaures. Il y avait moi aussi sur le tableau de son imagination.

Je n'ai même pas pénétré la chambre encore que je me suis déjà penché pour le prendre. Sentir son petit corps brûlant me paraît si différent ce soir, sa tête se pose sur mon épaule et ses bras me serrent le cou. Mais encore une fois je n'ai pas de mots pour exprimer ce que ça me fait. Mais la cadence de mon coeur est d'une douceur juvénile.

J'ai enlevé mes chaussures à l'entrée quand j'ai pénétré sa chambre.

À vrai dire je pensais qu'elle dormirait, ou bien qu'elle serait dans la salle de bain.

Mais j'avais tort.

En refermant sa porte, je l'ai trouvée en état de prière.

À voix basse, ses lèvres articulent les paroles. Sur sa poitrine, la main droite sur la gauche, ce voile noir couvre sa pudeur... Pourtant porté par des milliers de musulmanes. J'ai eu l'impression qu'il la rendait unique. Précieux, il couvrait son âme, comme la lumière couvre la lune.

Et là, je ne voulais plus savoir ce qu'il y avait en dessous, je voulais connaître les détails de son petit coeur. Qui bat vite ? Qui bat plus vite que le mien. Et encore plus quand je suis là.

Est-ce le cas ?

Maintenant ?

Est-ce que ton coeur accélère pour moi Noor ?

Parce que j'aurais pu jurer en t'embrassant que ce coeur ne battait que pour moi.

Je regrette de t'avoir pris ce que tu t'efforces de conserver.

Je me suis rendu compte que cela fait plusieurs minutes que je suis à quelques mètres d'elle. Que je l'observe s'incliner, se prosterner pour ce en quoi elle croit.

Et je suis toujours là. Je n'ai pas détourné le regard face à sa foi. Pour la première fois. Je n'ai fui sa religion. J'ai observé sa pratique.

Rakates, après rakates (unités de prières), je regarde. Jusqu'à ce que je décide de l'attendre.

Je sais que sa prière est surérogatoire quand après quatre rakates elle ne s'arrête pas. Je me demande quelles sont ses louanges ? Je me demande ce qu'elle confie ? Si elle parle de moi ? Ou d'elle ?

Je m'assois sur son lit qui est fait mais assiégé de jouets. Mes paumes passent sous les aisselles de son fils. Je le place devant moi. J'avais envie de le regarder. Savoir qu'il est une partie d'elle provoque un petit émerveillement. Sa boule de chair, qui a grossi sous son ventre, qu'elle a protégé de son organe. De sa peau. Pour qu'aujourd'hui je pose les yeux sur lui.

Ses boucles ont doublé de volume. Il a les cheveux plus longs à présent. Mais ce qui me fascine le plus c'est à quel point ses yeux sont très noirs. C'est tellement intrigant de les regarder. Ce n'est pas ce marron que l'on peut souvent rencontrer, c'est plus sombre que ça. C'est beau.

C'est son trésor, je le sais. Taimim incline la tête. Il porte ses doigts à sa bouche, il ne comprend pas ce que je fais de son petit corps. Ses jambes se replient parfois, ses pieds se posent sur mon buste. Son insouciance m'amuse. Je me demande si "mon fils" aurait pu lui être comme lui ?

À cette pensée, je colle le corps de Taimim sur moi. Naturellement mon dos trouve le lit. Ma paume se pose sur son dos et le caresse avec une tendresse que je ne devrais probablement pas lui témoigner mais je le fais quand même. Il est très calme ce soir. Je le sais car il n'a pas dit un mot.

J'entends les murmures des prières de Noor.

Mais j'ai beau tendre l'oreille, sa conversation est entre elle et Dieu.

Alors je me berce de ses louanges et ferme les yeux.

Pour exister.





J'ai ouvert les yeux dans un sursaut. Pris de tétanie j'ai fait l'état des lieux.

Ma main a compressé l'enfant contre moi.

Elle est là, debout devant moi.

Intérieurement, je me suis dit, "heureusement que Taimim dort", parce que c'est mon coeur à moi qui bat très vite.

Elle a ses paumes sous les aisselles de son fils. Et même s'il fait sombre, je vois à son regard inquiet qu'elle se demande si elle peut reprendre son fils de mes bras.

C'est toi qui fais pression sur l'enfant Nafir.

— Navré.

J'ai retiré ma main. Elle a repris son enfant.

Il fallait que j'inspire. Parce que dans ce que je tombe, j'ai bien l'impression d'être seul au monde.

C'est une forme tordue de douleur, mais rare de bonheur.

J'ai frotté mes paupières de mon pouce et mon index. En réalisant que je me suis laissé m'endormir des heures sur son lit. Peut-être veut-elle dormir ?

Je me redresse. Je me sens extrêmement lessivé, dans le crâne. Là-haut, je me sens, ce soir, exténué.

Je la sens derrière moi. Je n'ai ni l'urgence de me dire de faire attention ni la méfiance de penser qu'elle me ferait un mal quelconque. Alors en restant assis au bord de son lit j'ai compris qu'elle ne faisait qu'allonger son fils sur ses draps.

Elle n'a rien dit de plus après ce que j'ai reconnu être le son d'un baiser d'amour. Un petit bisou pour lui. Je me suis senti si idiot de penser que certainement, dans un autre contexte j'aurais pu y avoir droit moi aussi. Mais je n'ai rien fait correctement avec cette femme. Je comprends sa rancoeur, sa terreur aussi.

Et pour la première fois. Je me suis dit, si je veux faire un pas pour elle. Alors je dois m'en séparer. Elle doit partir, rentrer chez sa famille. Je n'obtiendrais rien d'elle ici. Je brunirais la moitié de l'éclat qu'il lui reste, et honnêtement, ce soir, mon urgence est de me débarrasser de ce regard à moitié admiratif qu'elle m'adresse, mais surtout craintif.

— Noor, je-.

— Chut.

Mes sourcils se sont froncés, j'ai tourné la tête pour la regarder. À vrai dire ce qu'elle a prononcé n'avait rien d'insolent. Je suis plus intrigué qu'autre chose.

Au chevet de son fils, je comprends que j'ai failli le réveiller.

Elle se relève. Et finalement, traverse la chambre. Elle se rend dans la salle de bain, ça ne dure pas très longtemps. Je remarque qu'elle ne me regarde jamais dans les yeux. J'ai dû mal à croire que trier le linge à cette heure soit une activité primordiale à ses yeux. Mes mains passent dans mes cheveux car j'ai senti l'élastique se détendre. Je la regarde plier le linge de son enfant en même temps que je ne refais une demi-queue de cheval.

Je finis par me lever, et maintenant elle me regarde.

Elle est tétanisée.

J'ai pincé les lèvres quand je me suis rendu compte que ça m'a dérangé.

Alors ce calme qu'elle me montre est une belle comédie, car à mesure que j'avance elle longe les murs de cette chambre. Son souffle accélère, à aucun moment elle ne s'est sentie en sécurité en ma présence ou bien ne serait-ce que détendue ? Elle n'a fait que mettre sur ses épaules un masque. Celui de sa force.

— S'il te plaît...

La douleur dans chacune des syllabes prononcées. Elle a tellement, tellement peur de moi.

Et j'ai l'impression que cette terreur s'est décuplée à cause du baiser.

La cadence de mon coeur n'a plus rien de paradisiaque, je crains d'avoir éveillé quelque chose que je n'aurais probablement pas dû raviver. Quand elle a mis sa paume sur ses lèvres j'ai compris une nouvelle fois qu'elle se soit dit: "Nafir, va me violer". Je le savais, c'est comme si elle me le disait rien qu'avec ses yeux.

— C'est qui ?

Elle ne comprend pas. Mais maintenant moi je dois le savoir, c'est primordial et je finirais par le savoir.

— La personne qui t'a touché ?

Elle regarde son fils. Dans une panique, torture.

Elle hyperventile presque. Je n'arrive pas vraiment à faire la part des choses. Il faut de la patience, mais j'ai de la colère à la place. Il me faut juste un nom, un visage, un détail qui me mette sur la piste, il me faut quelque chose !

— Aller, Noor, c'est qui ?

— Non... Personne, c'est personne ! S'il te plaît, ne fais pas ça. Je ne veux pas le réveiller, je t'en prie !

Elle l'a chuchoté, mais croyez-moi quand je vous dis que j'ai eu l'impression qu'elle me l'a hurlé. Chacun de ses mots s'est planté en plein coeur.

— Tu le sais que je ne te ferais rien. Je ne te ferais rien Noor.

Elle s'est retrouvée coincée dans un coin de la chambre, et même si l'envie de prendre ses poignets m'a rongé, j'ai préféré garder mes distances. Mes mains sont passées sur l'ensemble de mon visage, glissé sur ma barbe puis j'ai finis par croisé les paumes, laissant mes index devant mes lèvres. C'est très différent ce soir. Je m'interdis de dire la mauvaise chose qui pourrait tout faire basculer. Mais je dois tout tenter pour calmer ces tremblements-là.

Je pourrais dire et faire ce que je veux. Cette femme porte mon nom. Osmani est trop lourd pour que je ne l'honore pas. Ce n'est pas n'importe quel patronyme, c'est le mien, le sien. Le nôtre.

C'est, malgré moi, malgré elle, ma famille.

— Tu as honte ? Pour ce que j'ai fait.

Elle a baissé la tête.

— T'es-tu sentie forcée de le faire ?

J'ai craint de le demander, mais elle a répondu d'un hochement négatif de la tête. J'ai eu la sensation qu'un immense poids s'est envolé de ma chair. Alors j'ai avancé d'un pas, sans enlever mes mains de devant mes lèvres. Elle m'a fixé. Entre crainte, appréhension, et émotions nouvelles. Je me convaincs que je ne suis pas le seul à le ressentir. J'en suis persuadé en réalité. Mais la situation n'est pas la bonne, ni pour elle ni pour moi.

— Je sais que tu as peur de moi. Et je conçois que ce soit normal en vue des circonstances dans lesquelles toi et moi nous sommes mariés.

Son teint est pâle, c'est la première fois que je ressens autant sa terreur. Et je pense aussi savoir la raison.

— Je l'ai compris quand tu as préféré te taire, plutôt qu'alerter le monde le jour où tu étais dans ma chambre. J'ai fait pareil à ta place, et je sais que c'est plus facile de ne rien dire que de sentir le déshonneur salir qui nous sommes.

Son regard s'est fracassé.

Et je dois vous dire que c'est horrible à regarder. J'ai fait un pas de plus. À présent, peut-être qu'il ne nous reste qu'un mètre pour combler le vide. Mais ses larmes silencieuses m'ont confirmé mes dires. J'ai eu l'impression qu'elle aurait pu vomir maintenant. Je sais qu'elle se dégoûte. Je comprends ce que ça fait.

— Qui est-ce ?

Elle a de nouveau baissé la tête en la secouant, sa paume s'est posée sur le mur. Je sais que je ravive des images qui lui donnent mal au ventre, c'est sur. Mais il me les faut. Ses souvenirs, et son nom. À mesure que l'attente me semble interminable. Il y a une très mauvaise chose qui se passe dans ma tête. Une idée très sombre qui m'enlise et me signale que je sais que je n'aurais pas de limite.

Je me demande quand, comment, dans quelles circonstances, je voudrais qu'elle me détaille ça, pour nourrir ce que je veux faire pourrir en moi. J'aimerais un peu plus de méchants présages car j'ai des idées, des images qui ne me plaisent guère.

Un dernier pas. Pour qu'elle soit là, juste à côté de moi. Elle tremble tellement que je me demande le niveau de violence qu'elle a subit. Je me demande aussi si c'est le père de son fils mais je me garde de prononcer ces mots, si c'est le cas, je sais que ça lui ferait extrêmement mal que je le dise. Alors je descelle les mains, et la main qu'elle a laissées sur le mur, trouve la mienne.

Elle fixe le voyage de mes doigts entre les siens.

J'entends ses reniflements qu'elle essaye de faire discrète. J'ai tiré, doucement vers moi.

Peut-être n'aurais pas dû... Et honnêtement, je pense que j'en avais besoin tout autant qu'elle, mais sa tête s'est délicatement posée sur mon torse.

J'ai quitté ses doigts pour entourer mes bras autour de sa nuque.

Sa douleur s'est déversée sur moi. Elle a serré les dents, pour rester très discrète. Pleurer sans que personne n'entende si ce n'est vous-même.

Cacher sa peine pour ne plus avoir honte.

Mais j'ai senti ses doigts s'agripper à mon t-shirt dans mon dos.

Parfois, laisser la désolation faire loi est un moyen de lui donner moins de pouvoir. Elle prendra une place, le temps que les larmes pleuvent et l'essuient.

Je me suis demandé si elle sent comme mon coeur accélère. Je me suis demandé si elle sait que mon corps se brûle à son contact. Je n'ai pu m'empêcher de pencher la nuque, et déposer sur son crâne voilé un petit baiser simple. J'ai pensé... J'aurais aimé que mes lèvres touchent ses cheveux... Mais je me suis tu.

Je ne sais pas si j'avais le droit de montrer autant de signes d'affection. De casser les codes et enlever un rempart de ma carapace... Mais ses bras m'ont contourné, elle a étranglé mon ventre à m'en étouffer. Partager la peine d'un autre, cela faisait huit ans que je n'ai pas pris réellement la peine de le faire. Sincèrement, avec mon coeur ouvert et ça fait mal.

— Dis-le-moi.

Elle a caché son visage, en le plaquant sur mon torse. Ses tremblements m'ont fait vibrer de l'intérieur. Sa peur est palpable et froide, du genre ancien, inoubliable. Glauque aussi. C'est l'ambiance que j'ai ressentie quand elle m'a dit:

— Il-Il... Il avait les yeux n-n-noirs... C'est tout ce dont je me souviens.

Et tout ce que je sais.

C'est que je les trouverais ces yeux noirs.

Je sais que je les trouverai...

Ce n'est pas humain ce qui se mélange dans mes tripes. Ça fait cogner mon coeur d'une manière malsaine. D'une chose qui m'écœure.

Et plus encore je me dis que je n'aurais jamais dû prendre cette femme, et faire d'elle la mienne.

J'ai senti ce soir mon chemin dévier, d'un micro centimètre de trop. Le centimètre qui rapproche de la rive. Celui qui peut faire tomber tellement bas...

Je l'ai senti, et j'ai regretté ce que j'ai fait de cette femme. Cette maman. Cette Noor.

La lumière est-elle mauvaise pour les petits coeurs obscurs ?

Dans mes bras... Ma femme est à l'image de la lune, noyée dans l'immense vide des variantes de noir que fait le ciel le soir. Un espoir de lumière, mais sa lumière ne change pas la couleur du monde.

Mais tu existes.

C'est suffisant.





Assis sur le ponton.

Deux tasses fumantes de shaah reposent sur les marches des escaliers de cette maison.

Je regarde droit devant moi. Le désert n'est immense que pour nous en fin de compte. Je pense que le creux de nos coeurs est plus vaste encore.

Alarmé par ses pleures, nous sommes descendus ensemble afin de prendre l'air. J'en avais besoin, elle aussi... Alors on regarde les étoiles. La lune est là aussi. Aussi belle qu'au premier  jour, et je n'arrive pas à lui trouver de défaut, malgré ses crevasses. Sa lumière est à l'image de mon désir, ronde et sèche, mais éclatante et magnifique.

Elle ne se souvient que de ses yeux alors je commencerais par sa famille. Mais il va falloir que quelqu'un me donne un nom. Une image, une chose pour me mener sur sa piste.

Le bruit du souffle de Noor me fait détourner la tête vers elle.

Elle fait refroidir sa boisson. Je regarde ses lèvres pousser l'air pour y parvenir. Ce plaid sur ses épaules, ses yeux légèrement gonflés, son voile. Elle me donne l'impression d'être magnifique à chaque fois qu'elle ne fait rien.

Elle renifle, retroussant son petit nez. Je me rends compte que je suis en train de perdre un self-contrôle que je suis sûr je finirai pas payer plus tard. J'ai les jambes tendues. Ça remonte sur certaines parties de moi. Alors je détourne le regarde en prenant la tasse qu'elle à déposé pour moi.

— Je le trouverai.

Un petit silence pèse entre nous. Puis de nouveau, son souffle me prouve encore qu'elle existe. Elle est là, et mienne. Alors j'avale une gorgée de son thé, pour me sentir vivant, et un peu différent.

— Je n'ai besoin que de la justice d'Allah... Je ne veux pas qu'un homme soit blessé par ma faute.

— Ton honneur est le mien. Alors si l'on bafoue mon honneur, je prendrais la blessure des hommes sur moi. Ça ne sera jamais de ta faute, c'est la faute son péché.

— Je ne le désire pas.

— Je l'entends bien Noor. Mais concernant ma décision, je ne t'ai pas convié à me soumettre ton avis.

— Tu aurais pu être merveilleux...

Elle l'a murmuré, tellement bas que si je n'avais pas laissé mon coeur branché à sa fréquence je ne l'aurais jamais entendu.

Je l'ai fixé, laissant la tasse sur mes lèvres. L'odeur à roulé sous ma chair et je vous l'affirme c'est extrêmement bon. C'est bien meilleur que tout ce que j'aurais pu imaginer. J'ai voulu répondre mais elle à finit par dire:

— C'est ton ego qui parle, ne prend pas sur toi plus de mal, je n'en ai pas besoin.

Alors j'ai répondu à ça en me répétant au fond de moi ces mots discrets qu'elle a tenté de me cacher...

— Ce n'est pas mon ego, c'est mon nom. C'est ton nom. Et une Osmani est respectable. Elle est honorable, et en dépit de ce qui touche un Osmani, la dignité n'a pas de prix. Quand tu penses à mon nom, considère que tu es pure à mes yeux. Et parce que ce n'était pas de ton fait, tu l'es aux yeux du monde également. Sache que je te crois, et je ferais en sorte que tes frères le sachent.

La seconde qui a suivi. J'ai senti une violente frappe sur ma main, et ma tasse s'est enfoncée dans le sable. Il n'y avait presque plus rien à boire mais je n'ai pas compris son geste.

Quand mes yeux ont trouvé les siens, j'ai froncé les sourcils devant l'inondation sur ses joues.

— Pardonne-moi !

Elle s'est rapidement levée.

— Noor ?

— Je suis désolée. Désolée Nafir, je suis tellement, tellement, tellement désolée, je t'en supplie de me pardonner !

— Qu'est-ce qu'il se passe No-...

D'abord, j'ai eu la vision brouillée.

Ensuite, très vite la douleur est arrivée.

J'ai voulu lui dire que quelque chose n'allait pas.

Mais aucun mot n'est sorti de ma bouche.

C'était quelque chose dans mon ventre, mais aussi le long de mon œsophage. Une sorte d'acidité maladive. Qui m'a donné le vertige m'a affaibli très vite. J'ai essayé de me lever. Mais je me suis écroulé sur le sable. Je ne sens plus mes jambes ni mes bras. Juste mon estomac.

J'ai vu, son visage peine.

J'ai eu sincèrement l'envie de lui dire que tout allait bien.

Mais elle a disparu, quand j'ai cligné des yeux.

Et je me suis senti m'étouffer.

J'ai cessé d'exister.


















Alors... Ça vous a plu ? 🥰


D'habitude je parle avant mais là j'avais envie d'écrire quelques lignes haha.

En écrivant mon scénario je me suis rendue compte que Nafir ne sera pas aussi long que Valentina. Et pour être honnête ça me convient.

En fait je suis impatiente de finir ce livre. Pour moi il est un challenge que je saurais réussi ou non une fois l'histoire terminée. Je suis impatiente d'avoir votre avis final in sha'Allah ❤️.

Je voulais vous demandez, j'hésite à refaire une histoire tourné vers les organisations criminelles, ou faire comme j'avais prévu avec le PDG new-yorkais (La femme ne sera pas sa secrétaire ou une stagiaire en détresse loin de là 😂, et il y aura même si on reste dans le monde des affaires des petits meurtres et trahisons par-ci, par-là). Vous aimeriez lire quoi ?

Après bien sûr je vais vraiment faire selon mon mood et tout je choisirais ce qui me tente le plus au final en fonction de mes idées et ce que j'ai vraiment envie d'écrire mais ça m'intéresse de savoir.

Et qu'est-ce qui vous plait dans une histoire ? Qu'est-ce qui fait qu'à la fin vous vous dites, ah ouais, ça c'était un livre de ouf ? 🥰 (Je demande dans le seul but de m'améliorer ! ❤️)

En tout cas les filles je vous fait de gros bisous ! Deux ans sur cette plate-forme et vous m'avez tellement apportées c'est incroyable 🥺 ! Je ne cesserais de vous remercier ! ❤️


🍓

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