Mouhamed et Soukeyna

Par naadouraa

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Plongez dans l'histoire passionnante de Mouhamadou Moustapha Gueye et Soukeynatou Sy. Amis, amants, ennemis... Plus

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Chapitre 01
Chapitre 02
Chapitre 03
Chapitre 04
Chapitre 05
Chapitre 06
Chapitre 07
Chapitre 08
Chapitre 09
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35
Chapitre 36
Chapitre 37
Chapitre 38
Chapitre 39
Chapitre 40
Chapitre 41
Chapitre 42
Chapitre 43
Chapitre 44
Chapitre 45

Chapitre 28

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Par naadouraa

Point de vue Soukeyna

Je reste à la maison depuis une semaine maintenant. Sophia nous a trouvés une femme de ménage il y a trois jours et pour l'instant elle a l'air d'être bien. Il me reste encore une semaine de congés donc j'en profite pour la guider un peu même si elle se débrouille bien. Elle s'appelle Clémence.

C'est moi qui cuisine mais mère Aïda ne mange pas. Enfin elle ne mange plus mes plats. Lorsque je viens déposer le déjeuner dans le salon elle se lève immédiatement. Je ne dis rien à Momo mais c'est seulement quand il est là qu'elle mange pendant quelques minutes avant de dire que soit le repas est trop salé ou trop épicé soit il ne l'est pas assez. Elle raffolait de ma cuisine mais bon ce n'est pas grave. J'essaie de ne pas le prendre trop à cœur. Je lui réponds simplement que j'y veillerai la prochaine fois. 

Vu qu'elle ne mange pas lorsqu'on est seule à la maison, je demande à Clémence de lui amener son déjeuner dans sa chambre. Cependant elle revient quelques instants après avec le plateau.

- « Nena elle n'a pas faim » dit Clémence en déposant le plateau sur le plan de travail

- « Tu lui as dit que c'est toi qui as cuisiné ? » lui demandé-je

- « Oui mais elle ne m'a pas cru »

Je hoche la tête et décide de lui amener son repas moi-même. Je ne la trouve pas dans sa chambre mais dans la boutique. Il y avait une petite table où je dépose le plateau.

- « Yaye aujourd'hui on a cuisiné ton plat préféré, mafé. J'ai découpé du citron aussi » dis-je en souriant

- « Je ne veux pas de ton mafé. J'ai déjà commandé à manger et ça arrive bientôt » fait-elle sans m'accorder un seul regard

- « Yaye je m'excuse vraiment si je t'ai une fois fait du mal. Tu me connais et tu devrais savoir que je ne suis pas capable de marabouter qui que ce soit. Si c'est le cas, qu'Allah me sépare de Mouhamed et que je sorte de votre vie. Ton comportement avec moi me rend triste même si je ne le montre pas » déclaré-je espérant qu'elle comprenne cette fois

- « Soukeyna tu peux dire tout ce que tu veux mais les faits sont là. Je sais que ton unique but est de me séparer de mon fils. Il est entrain de s'éloigner doucement de moi et c'est à cause de toi. Il ne vient même plus me voir comme avant où on restait des heures à parler. Tout ça à cause de toi »

- « Momo est un grand garçon et je n'ai pas de temps à perdre à lui dire quoi faire » dis-je fermement

- « Insolente. Gueinal fi, sors de là » s'écrie-t-elle

Je ne me fais pas prier et prend avec moi le plateau. C'est la dernière fois que je la supplie de manger. Cela m'importe peu maintenant.

Je monte dans ma chambre pour l'arranger un peu. Après avoir fini je fais un appel vidéo avec Kate. Elle est toujours de bonne humeur et parler avec elle me permet de ne pas perdre mon anglais. On discute pendant une heure avant qu'on ne raccroche. Je reste encore dans ma chambre jusqu'à 19heures. Avant quand Momo n'était pas là je descendais discuter avec sa mère mais c'est impossible maintenant et je m'ennuie comme pas possible. J'ai dormi, j'ai regardé un film, j'ai lu, j'ai tout fait mais l'ennui était toujours là. Heureusement que Momo est rentré 30 minutes après.

- « Qu'est-ce que tu as fait aujourd'hui ? » me demande-t-il lorsque je l'aide à se débarrasser de ses affaires

- « Rien de spécial. J'étais dans ma chambre » dis-je simplement

- « Tu aurais pu aller dans la boutique avec ma mère »

- « Ouais je ne me sentais pas bien »

Je ne voulais pas qu'il sache ce qui se passe réellement lorsqu'il n'est pas là. J'ai juste souri avant de hocher la tête. Je l'accompagne jusque dans la salle de bain et je prends une douche avec lui. D'autre trucs pas très catholiques se sont passés aussi mais vous le savez déjà.

Des jours ont passé et cela fait maintenant des mois que c'est la guerre froide entre mère Aïda et moi. À ma grande surprise, c'est ma mère qui est devenue sa meilleure amie. Je les entends parler au téléphone presque tous les jours. Ça me rend perplexe. Je veux dire comment tu peux détester une personne et être la meilleure copine de sa mère. C'est étrange.

Fatima a accouché d'un petit garçon très mignon qu'on a pu voir en vidéo. Ils l'ont appelé Mouhamed et mon mari a été très ému ce jour-là en apprenant qu'il était l'homonyme.

On a fêté nos un an de mariage avec Mouhamed. Nous sommes allés à Ziguinchor, je n'y étais jamais allée et je ne voulais pas sortir du pays. C'était une semaine de passion, d'amour, d'évasion. C'était vraiment les meilleurs jours de ma vie. J'ai pu m'éloigner du stress de Dakar. Je croyais qu'on avait atteint notre limite d'attachement et d'amour avec Momo mais nous nous encore plus rapprochés, nous sommes encore plus amoureux qu'on ne l'a jamais été. Je ne sais pas ce que je ferai sans lui.

Mais tout cela n'a duré qu'un laps de temps. Un mois après notre retour sur Dakar, j'ai appris que j'étais enceinte de quelques semaines. J'étais super heureuse pour nous et Momo l'était encore plus mais j'appréhendais. J'avais peur de faire quoique ce soit ne voulant pas perdre le bébé une nouvelle fois. Malheureusement deux mois plus tard, j'ai commencé à avoir des nausées graves dans la nuit et je saignais énormément. J'ai réveillé mon mari en panique et une fois à la clinique, le docteur nous a dit que j'avais perdu le bébé. Encore une fois.

Je n'ai pas pleuré. Je n'ai rien fait. C'était prévisible, je le sentais au fond de moi. Je savais que ce bébé n'allait pas naître. Évidemment que j'ai mal, j'ai énormément mais qu'est-ce que j'y peux ? C'est la décision d'Allah c'est tout. On veut tellement avoir un enfant et même si je n'ai plus d'espoir, cela arrivera quand Allah le décidera.

Cette fois j'ai perdu énormément de poids. Je n'avais plus d'appétit et ça se voit sur mon corps. Momo croit que je déprime. C'est peut-être le cas. En tout cas, je ne vais pas essayer de tomber enceinte avant longtemps. C'est si pour revivre ça, merci.


Point de vue Mouhamed

J'arrive à l'entreprise de Mamadou après le boulot du samedi. Le père de Soukeyna veut fusionner son entreprise d'hôtellerie avec la mienne même si je ne vois pas le rapport. Je lui ai maintes fois dit que je n'étais pas intéressé mais vu que Soukeyna ne veut pas diriger la société, il m'a intimé de gérer la direction lorsqu'il prendra sa retraite.

Je le trouve dans son bureau avec son assistante qui nous laisse après m'avoir salué. Elle avait un sourire malicieux collé à ses lèvres. Quoiqu'il puisse se passer entre eux deux, ce n'est pas mes affaires.

- « Tu n'as pas l'air d'être dans ton assiette » remarque mon beau-père

Je m'assois sur le canapé en face de lui et souffle bruyamment.

- « Je m'inquiète pour Keyna. Cette nouvelle fausse couche l'affecte bien qu'elle ne le fait croire. Elle se renferme sur elle, elle est toujours dans son coin maintenant. Je ne sais plus quoi faire » dévoilé-je

- « C'est dur de perdre un enfant. Effectivement je l'ai appelée hier et elle n'avait pas l'air d'être dans son assiette. Une mère aurait été ce qu'il fallait dans ces moments mais malheureusement Aminatou ne pense qu'à elle »

- « Je ne veux même pas qu'elle l'approche. Je suis désolée de dire ça mais je ne la supporte pas. Je ne peux rien dire à Soukeyna parce que je n'ai pas de preuves mais je suis sûr que tout ce qui nous arrive dernièrement c'est à cause d'elle »

- « Elle est capable du pire ça c'est sûr. Il faut qu'on l'arrête. Pour de bon cette fois. Et pour commencer on va aller parler à ce docteur. Les deux fausses couches de ma fille ne sont pas normales »

- « Je croyais que je devenais parano. Ce docteur nous a sortis des raisons vraiment pas plausibles. Je peine à y croire. Keyna faisait attention à elle, elle se portait bien »

- « On ira le voir demain InchaAllah. Parlons du projet maintenant »

J'arrive à la maison après avoir passé acheter quelques courses de la part de Keyna qui m'a appelé sur le chemin. Je dépose les sachets dans la cuisine avant de la retrouver dans le balcon entrain de lire un livre.

- « Depuis quand tu lis toi ? » dis-je pour la taquiner

Je lui fais un long bisou sur la bouche et m'assieds sur le canapé à côté d'elle.

- « Je lis beaucoup plus que toi » dit-elle en levant les yeux au ciel

Je regarde le livre et je vois que c'est un des romans de Danielle Steel. C'est vrai qu'elle lisait déjà beaucoup ce genre de livres au collège.

- « Tu vas bien ? » je lui demande en voyant qu'elle était pensive

D'habitude lorsque je rentre après elle, elle saute directement dans mes bras et m'embrasse comme une folle. Je faisais semblant de la repousser mais au fond je ne voulais même pas me détacher d'elle. C'est mon oxygène et je ne supporte pas de la voir comme ça.

- « Oui bien sûr »

- « Ce n'est pas vrai Soukeyna. Tu as le  droit de ne pas être bien, tu n'as pas besoin de le cacher, de faire semblant. Je sais que tu es une personne hyper fière mais tu n'es plus seule. On est deux maintenant »

Elle ne dit rien pendant un moment et je l'entends pleurer. Je lui prends le livre des mains et l'attire contre moi. Je lui caresse le dos et la laisse pleurer sur ma poitrine parce qu'elle en a besoin. Depuis la fausse couche, c'est la première fois que je la vois dans cet état.

- « Tu veux que je fasse quoi ? Les jours de semaine je suis au travail, j'arrive à penser à autre chose mais les week-ends ? Tu travailles les samedis et ta mère me déteste. Elle ne me donne même plus l'occasion de lui parler. J'ai essayé de faire des sorties avec ma mère mais laisse tomber » fait-elle avec un petit rire nerveux à la fin

- « Et tes amies ? »

- « C'est toi mon ami. Dès qu'on ne se voit pas cinq minutes on se manque déjà. Je regrette de ne pas avoir fait plus d'amis au collège »

Je rigole légèrement. En tout cas quoiqu'il arrive je vous qu'elle reste toujours drôle.

- « Makhala geumé woma wone, tu ne parlais à personne d'autre »

- « C'est parce que je suis timide » dit-elle en faisant une moue de petite fille

- « Ouais c'est ça. Allez viens »

J'essuie ses larmes et la prends par la main.

- « On va où ? » demande-t-elle

Je ne réponds pas et l'entraîne avec en bas. Lorsqu'on arrive devant la porte de la chambre de ma mère, elle me regarde avec de gros yeux.

- « Shii Momo je ne veux pas de problèmes »

- « Il n'y en aura pas » la rassuré-je même si on au fond je n'en savais rien

Je toque à la porte et quelques secondes après ma mère nous dit de rentrer. Elle était entrain de téléphoner et de rire aux éclats.

- « Yaye iow laniouy khar dh, c'est toi qu'on attend »

- « Une seconde » fait-elle en levant une main

Elle raccroche et nous salue froidement. On n'était pas assis et Soukeyna était toujours accrochée à moi comme si elle avait peur. Cette situation me fait rire sakh, jamais je n'aurai pu imaginer que la relation entre ma mère et elle arriverait à ce point.

- « Yaye, cette fois je voudrais qu'on parle sérieusement. Cette situation a assez duré, ça suffit maintenant. Tu ne vois pas qu'elle est fatiguée ? Elle ne peut pas vivre dans une maison où elle n'a personne avec qui parler »

- « C'est avec moi qu'elle s'est mariée ? Est-ce que je suis obligée de lui parler ? Je ne parle pas aux sorcières, même ta mère m'a avertie. Tu fais la sainte nitouche nekete ya geun neup nieup, pourrie gâtée » s'écrie ma mère à l'encontre de Soukeyna

- « Ah donc c'est Aminatou qui te monte le cerveau ? Elle est devenue ta meilleure amie et vous restez là à dénigrer ma femme, sa propre fille. Et toi tu cautionnes ça, toi qui prétends détester ce genre de choses. Bah bravo hein » je commençais à élever la voix tellement j'étais sidéré

- « Babe calme toi » me chuchote Keyna à l'oreille

- « Oui je vais me calmer ne t'inquiète pas. Mais sache une chose yaye, je t'avais dit que tu allais regretter ton comportement, lorsque cela arrivera malheureusement tu ne verras personne dans cette maison parce que je suis déjà entrain d'en chercher une autre pour nous deux, pour notre famille » déclaré-je fermement

- « Tu vas m'abandonner pour une fille Mouhamed ? Khana sagno lolou dh, tu n'oses pas ? Qui va rester avec moi dans ce cas ? » commence à s'affoler ma mère

- « N'est-ce pas tes nièces de Kaolack voulaient venir à Dakar, voici l'occasion parfaite »

- « Wa bakhna, on verra jusqu'où tu comptes aller pour les beaux yeux de ta femme »

- « J'irai jusqu'où elle décidera. C'est ma femme non ? Qu'elle me mène par le bout du nez ou je sais pas quoi, c'est mon problème » dis-je avant de sortir de la chambre

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