Mouhamed et Soukeyna

By naadouraa

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Plongez dans l'histoire passionnante de Mouhamadou Moustapha Gueye et Soukeynatou Sy. Amis, amants, ennemis... More

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Chapitre 01
Chapitre 02
Chapitre 03
Chapitre 04
Chapitre 05
Chapitre 06
Chapitre 07
Chapitre 08
Chapitre 09
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35
Chapitre 36
Chapitre 37
Chapitre 38
Chapitre 39
Chapitre 40
Chapitre 41
Chapitre 42
Chapitre 43
Chapitre 44
Chapitre 45

Chapitre 24

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By naadouraa

Point de vue Soukeyna

Deux semaines étaient passées depuis ma fausse couche. Une fausse couche, peu importe le nombre de semaines ou de mois, c'est un deuil qui est très difficile à surpasser. Même si Mouhamed est là, je pleure chaque nuit depuis cette nuit. Tout le monde me dit que je suis jeune et que je pourrai en voir d'autres, je me le dis à moi-même aussi mais à l'intérieur de moi je sais que jamais je n'oublierai ce bébé. Mon bébé. Mon premier.

Parfois je reste là à regarder Momo et je ressens aussi son mal. Il ne faut pas croire qu'une fausse couche affecte juste la mère, même s'il ne ressent pas de la même façon que moi je sais qu'il a mal aussi. Mais nous avons Allah et je sais qu'on traversa cela même si on n'oubliera jamais notre bébé.

Fatima m'a annoncée qu'elle était enceinte et honnêtement je suis super contente pour elle. J'ai quand même eu un petit pincement au cœur mais je me suis juste dit que c'est la décision de notre Créateur. C'est Lui qui donne et c'est Lui qui reprend.

J'ai eu la visite de presque tout le monde ces derniers jours. En même temps je ne connais pas beaucoup de personnes. J'ai toujours été une personne qui reste dans son coin. Je ne suis pas timide ou réservée c'est juste que j'aimais bien être seule du coup je n'ai pas eu beaucoup d'amis dans ma vie. J'ai eu Enzo et Mary au téléphone aussi, ma copine de l'Angleterre. On ne se parle pas souvent mais dès qu'on le fait c'est comme si on venait de se quitter. Mes parents viennent tous les jours aussi même si je calcule à peine ma mère. Je n'ai pas aimé la façon dont il a parlé de Mouhamed devant moi et surtout devant sa mère. Quel être humain fait ça ? Elle devrait me soutenir, soutenir mon ménage mais ses vielles habitudes reviennent à chaque fois. Elle ne supporte pas mon mari et tant que ça ne changera pas, notre relation ne s'améliorera pas.

Je me prépare à aller au travail. J'ai repris une semaine après et je dois avouer que ça me manquait. Les déjeuners avec Sophia et Amdy et Momo parfois, j'avais hâte de reprendre ma vie.

- « Est-ce qu'on peut prendre ma voiture babe ? » je demande à Momo lorsque je le vois sortir du dressing déjà habillé

Après la prière de Fajr, il part courir jusqu'à 7 heures et il arrive quand même à être prêt avant moi.

- « Si tu veux » il répond avec un sourire

- « Je conduis alors » dis-je déjà excitée à l'idée de conduire ma Mercedes

- «Pas si vite. On peut faire un tour à l'heure de pause mais conduire Mbao ba Yoff mome dou meune nekk, n'y pense même pas »

- « Tu me sous-estimes mais je conduis mieux que toi. Vous croyez trop que les femmes ne savent pas conduire »

- « Va t'habiller » fait-il en venant me faire un bref baiser

Le médecin nous a recommandés d'attendre au moins un mois pour mon cas avant d'avoir à nouveau des rapports sexuels et je peux vous affirmer que c'est insoutenable. Pour moi en tout cas. Parce que monsieur mon mari prend le truc trop au sérieux. Il ne veut même pas m'approcher. Il me fait des bisous, des câlins et tout mais dès qu'il sent que je commence à vouloir plus, il se détache avec un sourire moqueur. Mais yallah bakhna, quand le temps viendra, ma revanche sera bien hot.

On arrive au bureau et j'attaque directement le dossier que j'étudiais avant que je ne finisse à la clinique. C'était un dossier avec un promoteur événementiel ivoirien qui travaillait sur un défilé de mode et voulait qu'on présente nos tenues. Je ne l'ai pas encore présenté à Mouhamed. Pour l'instant c'est juste une proposition que je suis entrain d'étudier.

J'ai travaillé pendant au moins deux heures, jusqu'à ce que mon téléphone se met à sonner. La première fois je n'ai pas répondu parce que j'étais concentrée mais la personne insistait et j'ai fini par décrocher.

- « Oui ? » dis-je lasse

- « Soukeynatou est-ce qu'on peut se voir s'il te plaît ? »

Je reconnaîtrai cette voix entre mille. La voix de la femme qui a failli détruire mon mariage. Quel culot !

- « Iow da nga doff wala da nga tokh ? Tu es folle ou quoi ? Comment tu te permets de m'appeler alors que tu accuses mon mari de violeur ? Qu'est-ce que tu veux ? » commencé-je directement à hausser la voix

- « Faut que je te parle. C'est urgent » révèle-t-elle dans un sanglot

Na dioy deret sakh. Qu'elle pleure même du sang.

- « Je suis occupée. En fait, même si je ne l'étais pas, je ne t'accorderai pas cette importance. Tu n'es qu'une moins que rien, sans classe, sans vergogne Maïmouna. Tu oses faire ça à Mouhamed qui, même si vous aviez rompu, te respectait énormément »

- « Je sais, je sais. Je suis désolée. S'il te plaît. Je suis prête à retirer ma plainte et avouer que c'était une erreur mais il faut que tu m'aides »

Je me mets à rire. Faire ce que tu as fait et venir s'excuser comme si c'était aussi facile.

- « J'ai perdu mon enfant à cause de toi. J'ai perdu ce qui était le centre de ma vie alors qu'il n'était même encore né. Tout ça à cause de tes mensonges. Maïmouna jamais je ne pourrai te pardonner ça, jamais » dis-je sentant mes larmes qui menaçaient de couler

- « Je t'en supplie Soukeyna. Je sais que tu es une bonne personne contrairement à moi. J'ai toujours été jalouse de toi parce que je voyais à quel point tu étais sincère, gentille. S'il te plaît, juste cinq minutes »

Je raccroche immédiatement le téléphone mais quelques minutes je ne sais pas je l'ai rappelée. Mieux vaut fermer ce chapitre une bonne fois pour toute.

- « Tu es où ? »

Je la retrouve en bas, un peu plus loin dans sa voiture. J'ai failli crié lorsque je l'ai vu au volant. Elle était énorme, elle pourrait accoucher d'une minute à l'autre et elle prend risque de conduire. Cependant je ne dis rien et m'assois sur le côté passager.

- « Tu as deux minutes » lui ordonné-je

- « Avant tout, je voudrai m'excuser pour ... »

- « Maimouna gawal dama yakamti, dis ce que tu as à dire »

Je ne pensais qu'à Momo. Il est bientôt 13h, l'heure de la pause et s'il ne me trouve pas dans mon bureau je vais avoir de sérieux problèmes.

- « Je n'ai pas agi seule. Il y a une personne derrière moi qui me commande. Une personne qui vous connaît très bien. Je ne fais qu'exécuter ses plans. J'ai toujours voulu récupérer Mouhamed mais pas de cette manière, maintenant il me déteste plus que tout. J'ai été naïve de faire confiance à cette personne et maintenant je suis menacée » confie-t-elle difficilement, entrecoupée par ses sanglots

- « Menacée par qui ? »

- « Par cette personne. J'ai été une prostituée et il m'arrivait de vendre de la drogue quand je n'avais rien à manger. Cette personne menace de me jeter en prison si je ne fais ce qu'elle me dit. Je n'ai pas connu Amdy puis Mouhamed par hasard et c'est elle qui est derrière cette affaire. Soukeyna je te jure sur mon enfant que je ne voulais pas vous faire du mal, enfin pas à ce point. Je voulais juste récupérer Mouhamed »

Je la regarde, pleurer et grimacer quelques temps. C'était la première fois qu'elle n'était pas maquillée. Elle caressait son ventre lorsque quelques douleurs s'intensifiaient, elle allait accoucher c'est certain. J'avais pitié d'elle et je la croyais. Mon bon cœur me tuera un jour. J'allais lui demander à quel mois elle était lorsqu'elle se met à crier et à se tordre de douleur.

- « Je viens de perdre les eaux Soukeyna »

- « Quoi ? »

- « Il faut que tu m'emmènes à l'hôpital sinon je vais accoucher ici. S'il te plaît conduis moi à la clinique, on a le même médecin » déclare-t-elle

- « Comment tu sais ça ? » j'étais de plus en plus choquée

- « Soukeyna je vais mourir, ça fait trop mal. Aide moi à me mettre derrière »

J'étais en panique totale. Je n'arrivais ni à penser ni à bouger. Et le pire est que je fais la maligne mais je n'ai jamais conduit une voiture seule et surtout une aussi grosse 4x4. La voix de Maïmouna qui me suppliait toujours me fait revenir sur terre et je la regarde souffrir pendant de longs moments avant de décider de l'aider. Je ne le fais pas pour elle, je le fais pour moi, pour Allah. Je ne vais pas suivre ma rancune. Il s'agit d'un bébé et il n'y est rien pour rien.

Je demande à un passant de m'aider à l'installer derrière et je me mets au volant. La chaise était toute mouillée. A'oudhou billahi mina chaytani rajim. Que Dieu me protège parce que vraiment si je meurs là alors que je veux juste faire du bien. Je démarre la voiture et jusqu'à la clinique j'ai récité toutes les invocations que je connaissais dans ma tête. J'ai failli renverser des passants mais Alhamdoulillah nous sommes arrivées saines et sauves à la clinique. Maïmouna a été prise en charge aussitôt et me voilà entrain d'attendre.

Quand docteur Mbengue m'a vue accompagnée Maïmouna, il semblait surpris mais s'est vite repris. Il était presque 14h et j'ai voulu appeler Momo mais je me suis rendue compte que je n'ai pas pris mon téléphone. Je suis foutue !

Heureusement il y'a avait une jeune fille à côté de moi qui semblait chaleureuse et je lui ai empruntée son téléphone. Je compose le numéro de Momo, les mains tremblantes. Il ne répond pas et je finis par être redirigées.

- « C'est Soukeyna. Rappelle-moi sûr ce numéro s'il te plaît »

Il me rappelle presque aussitôt.

- « J'espère que tu as une bonne explication Madame Gueye. Depuis 13 heures je te cherche partout et le pire tu laisses ton téléphone dans ton bureau » affirme Momo et je sentais la colère dans sa voix

- « Je ne devais pas durer. J'étais juste en bas ... » dis-je faiblement

- « Tu y faisais quoi ? Tu n'était pas sensée travailler ? » crie Momo cette fois

- « Si ... J'étais avec Maimouna et maintenant nous sommes à la clinique. Elle doit accoucher »

Il reste quelques secondes sans parler ou je n'entendais que sa respiration.

- « Avec qui ? » finit-il par demander

- « Je t'expliquerai plus tard. Tu peux dire à Ibou de venir me chercher ? »

- « Comment t'as fait pour aller là-bas ? »

- « J'ai conduit la voiture de Maimouna » confié-je

J'étais quand même fière de moi dans le fond mais c'était sans compter sur la réponse qu'il allait me sortir.

- « Débrouille toi pour revenir alors »

Et il raccroche. Il m'a raccrochée au nez. Je rends le téléphone à la fille et la remercie chaleureusement.

Mane sakh qu'est-ce qui m'oblige à rester là ? En plus, ça peut durer des heures un accouchement non ? Mieux vaut que je parte sinon mon mari va me trouver ici et me tuer. Je remets les clés de la voiture à la réceptionniste pour qu'elle les mette dans les affaires personnelles Maimouna. J'espère qu'elle ne les volera pas rek. Je vais prendre un taxi et payer à l'arrivée.

J'arrive à SG Couture trente minutes après. Lorsque je monte pour prendre l'argent, je croise Mouhamed sur le couloir discuter avec un employé. Il me regardait avec des yeux qui voulais tout dire. Je savais déjà que j'allais passer un sale moment. Je paie le taximan et je remonte aussitôt. Il était toujours au même endroit avec cet homme. Je les salue cette fois et rentre dans mon bureau pour continuer mon travail. Environ dix minutes après, Momo entre avec un sachet dans les mains. C'était mon repas.

- « Merci » dis-je

- « J'ai tout mon temps pour tes explications » fait-il en s'installant confortablement devant moi

Je lui raconte alors ce que son ex m'a révélée et il m'écoutait religieusement. 

- « Elle n'a pas agi seule ça c'est sûr » conclut-il

- « Et tu penses à qui ? Elle a dit que c'était quelqu'un proche de nous » révélé-je

- « Je ne sais pas. Elle a peut-être dit ça comme ça. On verra plus tard »

- « Plus tard ? Et si cette personne nous fait encore plus de mal. Momo cette fois-ci je ne vais pas me laisser faire. Je ne sais pas qui ça peut-être mais il ou elle le paiera cher » juré-je entre les dents

- « Ne souhaite pas le mal même à ton pire ennemi. Comme je te l'ai dit on verra le moment venu »

Je ne dis rien et attaque mon thiebou dieune. J'ai comme l'impression qu'il en sait plus que moi mais c'est pas grave. Je ferai mon petit enquête de mon côté aussi. On discute un peu le temps que je finisse mon déjeuner. Il vient me faire un bisou sur le front, sur le nez puis sur la bouche avant de retrouvent à son bureau. C'est un peu notre rituel de s'embrasser ainsi lorsque l'un doit quitter l'autre.

Point de vue Mamadou Sy

- « Madou »

C'était la voix de Aminatou qui m'appelait. J'étais dans le jardin comme d'habitude. C'est mon lieu de détente. Je peux y rester des heures.

- « Madou khana dou iow lay wakhal, c'est à toi que je parle non ? » grogne ma femme

- « Je ne t'ai pas entendue. Qu'est-ce que tu veux ? » je lui répond calmement

J'étais assis sur le fauteuil balançoire entrain de lire un livre. Elle me retire le livre des mains et le jette dans la piscine. Je me lève immédiatement et attrape son cou.

- « Ma patience a des limites Aminatou. Je t'ai trop laissée faire mais cette fois ça ne passera pas »

- « Qu'est-ce que tu vas faire ? Tu vas me tuer ? Et être veuf une nouvelle fois, c'est ça que tu veux ? » nargue Aminatou

Je pressais son cou de plus en plus. Elle me narguait avec un sourire et tout ce que je voulais c'était de ne plus voir son putain de visage.

- « Mamadou ! » criait une voix. « Tu veux la tuer ou quoi ? »

Je sens des mains essayer de me détacher de Aminatou et lorsque je reprends mes esprits et je vois que c'est Ndeye Fily, ma belle-sœur. Aminatou se met à tousser et je la fixais comme si je voyais un démon maintenant.

- « Mamadou, tu as failli la tuer. Qu'est-ce qui t'as pris ? » demande Fily

- « Il ne m'aime pas. Depuis le début je vous le dis vous ne me croyez pas » déclare Aminatou qui avait du mal à parler

- « Bien sûr qu'il t'aime. Il ne serait pas rester avec toi pendant 25 ans si ce n'était pas le cas » la rassure sa sœur

- « Il est resté avec moi pour sa fille et depuis qu'elle est partie de la maison il commence enfin à montrer son vrai visage » accuse Aminatou

- « Celui qui a deux visages c'est bien toi. Ne crois pas que je ne sais pas ce que tu trafiques dans mon dos. Je sais tout je n'ai juste pas ton temps » confié-je

Évidemment c'est du bluff mais je sais que si je cherche je vais forcément trouver quelque chose.

- « Oui parce que tu passes ton temps à penser à ta chère femme. Celle que tu aimes plus que tout, l'amour de ta vie, la mère de ta fille. 25 ans de mariage et tu ne m'as jamais regardée comme tu l'as regardée. Tu ne m'as jamais aimée Mamadou » explose Aminatou

Elle était maintenant en pleurs et moi j'étais à deux doigts de la faire tomber dans la piscine pour qu'elle se taise. Fily me regarde, sûrement pour voir ma réaction mais je reste de marbre. Elle fait exprès pour que je pète les plombs mais je ne lui ferai pas ce plaisir. Elle a touché mon point faible, le sujet dont il ne faut surtout amener sur la table.

- « Ne mêle pas Soukeyna à cela » dis-je entre les dents

- « Si je vais parler d'elle nak parce que c'est ma sœur aussi. Ma jumelle. Tu n'as jamais voulu parler d'elle mais dafa doy. Dès demain je vais tout aller raconter à ta chère petite princesse. Elle qui déteste le mensonge comme sa mère ne te pardonnera jamais de lui avoir caché ça. Elle saura qu'elle porte le nom de sa mère décédée à sa naissance. Je vais tout lui dire. Comment sa putain de mère a volé mon putain de petit ami et finir par se marier avec lui »




N'hésitez pas à lire mon autre histoire Jamais deux sans toi 🫶🏾

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