Baisers salés (Terminée)

By MaevaAndStories

86.7K 9.8K 497

À vingt-sept ans, sans attache particulière, loquace déconneur et bien souvent immature, Ange cache un secret... More

Préface
Chapitre 1 - Bouffée d'oxygène
Chapitre 2 - Sentir le monde qui nous entoure
Chapitre 3 - L'avant-rencontre
Chapitre 4 - Instant panique
Chapitre 5 - Bouche cousue
Chapitre 6 - Mauvaise surprise
Chapitre 7 - A la recherche du défi parfait
Chapitre 8 - Pari et ami perdu ?
Chapitre 9 - Quand l'inquiétude fait déguerpir la haine
Chapitre 10 - Comme des chiens errants
Chapitre 11 - Faire comme si de rien n'était
Chapitre 12 - Douche retardataire
Chapitre 13 - Ethan Foster
Chapitre 14 - La carte du mec marrant
Chapitre 15 - En mode « attaque »
Chapitre 16 - Vamos a la playa
Chapitre 17 - Le secret d'Angèle
Chapitre 18 - On emmerde tous ces connards
Chapitre 19 - Regardez la bête que je suis !
Chapitre 20 - La dispute
Chapitre 21 - Sauvetage en mer
Chapitre 22 - Il faut qu'on parle
Chapitre 23 - La déclaration
Chapitre 24 - Tu ne le détestes pas
Chapitre 25 - Tout doucement
Chapitre 26 - Confidences pour confidences
Chapitre 27 - L'erreur de diagnostique
Chapitre 28 - Elle est aveugle, pas en sucre
Chapitre 29 - Désolé, pas désolé
Chapitre 30 - Sale petit con
Chapitre 31 - Le pardon
Chapitre 32 - En route matelot
Chapitre 33 - Virée en mer
Chapitre 35 - Douce découverte
Chapitre 36 - Seuls
Chapitre 37 - Je n'ai pas envie de partir
Chapitre 38 - Faire son deuil
Chapitre 39 - Travail de merde
Chapitre 40 - Les ennuis
Chapitre 41 - Couper les ponts
Chapitre 42 - La réalité
Chapitre 43 - Presque comme des étrangers
Chapitre 44 - La famille
Chapitre 45 - Arrêter de se morfonde
Chapitre 46 - Le début d'une nouvelle aventure
Chapitre 47 - Dîner mitigé
Chapitre 48 - Le cœur en vrac
Chapitre 49 - Révélations
Chapitre 50 - Triste Halloween
Chapitre 51 - Soirée entre anciens potes de vacances
Chapitre 52 - La fille qui vole désormais de ses propres ailes
Chapitre 53 - Envie de changement
Chapitre 54 - L'ange déchu
Chapitre 55 - The young Santa Claus is coming
Chapitre 56 - Une avancée in-considérable
Épilogue

Chapitre 34 - Éclate-toi, profite de la vie

1.2K 160 5
By MaevaAndStories

— Allez Lulu, s'il te plaît !

La voix suppliante d'Ange fit soupirer la jeune femme. Un jour et demi était passé depuis sa virée en mer avec celui qu'elle avait autrefois détesté. Un jour et demi durant lequel elle s'était sentie comme sur un nuage. Son voisin de tente avait toujours trouvé le moyen d'être partout où elle allait et malgré ses premières réticences, elle avait fini par se laisser entraîner par le blond.

Une fois sur la plage, rien que tous les deux. D'ailleurs, Ange en avait profité pour lui tenir la main une bonne partie de l'après-midi. Et qu'est-ce que cela avait été bon, de se sentir soutenue et aimée ! Désirée du moins, ça, Luce en était sûre.

Puis ce soir, devant un club qui diffusait de la musique bruyante et qui faisait suffoquer Luce à cause du nombre trop grand de fumeurs qui stagnaient devant la porte. Ce soir par contre, la jeune femme regrettait son choix.

— Je ne suis plus retournée en discothèque depuis mon accident.

La brune était si peu convaincue par son annonce qu'elle se douta qu'Ange n'était pas tombé dans le panneau. De toute façon, ne lui avait-elle pas déjà parlé de ses petites aventures durant sa rébellion ? Elle ne se souvenait plus. Il faut dire qu'elle avait tellement échangé avec cet homme depuis que leur chemin s'était croisé...

— C'est pas une discothèque. C'est plus que ça, tu verras. Enfin non, pas que tu...

— Ça va ! J'ai compris ! trancha Luce sur un ton autoritaire.

Mais en vérité, Luce n'avait pas compris. Car comme venait de dire Ange, il ne s'agissait pas d'une discothèque mais d'un club. D'un club de strip-tease plus exactement. Et que le blond n'était pas tout à fait sûr de son plan.

— Allez, on y va ! déclara-t-il en attrapant la main de la jeune femme.

Malgré la légère résistance de Luce, Ange la guida dans le couloir de l'entrée. Il ne savait pas vraiment à quoi s'attendre. Bien évidemment, il avait fait des recherches sur le domaine à partir du portable de Fabrice (puisqu'il n'avait toujours pas de mobile). Mais entre les avis des autres et son propre avis, parfois, il pouvait y avoir un fossé.

— C'est quoi comme discothèque ? demanda Luce tandis que l'homme observait les lieux.

Même si la musique était forte, l'ambiance était plutôt tranquille. Les gens semblaient être assez posés. Peut-être parce que la plupart des personnes était des habitués.

— C'est...

Ange s'apprêtait à répondre lorsque son regard se posa sur un homme qui regardait sa protégée avec un peu trop d'expressivité. Certes, Luce était belle dans sa robe noire et avec sa natte sur le côté, mais de là à la bouffer des yeux...

Elle n'était pas un morceau de viande. En plus, elle ne pouvait même pas se défendre.

— Tu veux une photo, connard ?

A l'entente de la phrase, Luce se figea. Ange qui jusque-là avait été un bon hôte, devenait froid voire même provocateur. Que se passait-il ?

— Non, mais je ne suis pas contre de l'essayer.

— T'as dit quoi là ? Répète un peu ce que tu viens de dire là !

La main d'Ange lâcha celle de Luce et la jeune femme se sentit soudainement seule. Perdue, dans un milieu inconnu rempli d'étrangers, entourée par une musique forte lui empêchant d'avoir la moindre info sur les lieux. Pas d'odeur connue, pas de nombre de pas comptés, pas d'objet de repère. La brune était une proie en pleine jungle.

— Je demande juste à essayer madame. Elle a l'air plutôt conciliante.

La suffocation de Luce commença à la mettre à mal.

— Ange, souffla-t-elle.

— Tu te fous de ma gueule, toi, c'est pas possible ! Qui t'a dit que la femme était un objet ? Le respect, tu connais ? On n'essaie pas une femme, espèce d'abruti !

— Ange ! répéta Luce.

Alors que le concerné s'apprêtait à en venir aux mains avec l'homme qui ne semblait pas décidé à arrêter d'être un con, les doigts de la brune frôlèrent son bras.

— Je veux partir.

Les yeux verts d'Ange croisèrent ceux de son adversaire. Ces derniers étaient noirs et le visage macéré de leur propriétaire l'était encore plus de par la déformation des traits.

— Mais on vient juste d'arriver, répondit Ange, embêté.

— Alors reste avec moi et laisse les imbéciles là où ils doivent être, c'est-à-dire dans la jungle.

Parce que le cœur d'Ange gonfla à l'entente de la phrase de Luce et à la vue de son visage, il fut assez fort pour abandonner l'emmerdeur. D'ailleurs, suite à cela, durant plusieurs secondes, les deux jeunes gens marchèrent sans rien dire.

— Bien, et si tu me disais où nous sommes, désormais ?

La question de Luce surprit Ange.

— Tu as dit que ce n'était pas vraiment une discothèque et de toute façon, ça s'entend et ça se sent.

L'homme se demanda s'il pouvait dire la vérité.

— L'image de la femme est toujours un peu salie dans ce monde, mais ici, elle a l'air de l'être encore plus, puisque ça fait trois hommes que j'entends dire que je suis trop vêtue pour être ici. Laisse-moi deviner... Un club de strip-tease ?

Comme toujours, Luce épatait Ange. Comment pouvait-elle « voir » juste à chaque fois ?

— Eh bien...

— Et je suppose que tu m'as amenée ici pour ?

— Pour que tu te réconcilies avec ta part...

— Féminine, le coupa Luce dans un soupir. OK, c'est sympa, mais je n'ai pas besoin de ton aide. Alors maintenant, on rentre ! Merci Ange, merci d'avoir gâché ma soirée !

Luce avait eu envie de rajouter que compte tenu de son passé, celui-ci avait dû fréquenter ce genre d'endroit et qu'elle s'en foutait pas mal (ce qui n'était pas vrai évidemment, elle qui était rongée par la jalousie et l'idée qu'une femme ait pu poser ses sales doigts sur son blond) mais elle réalisa que cela aurait voulu dire qu'elle aurait régressé et serait redevenue la Luce du début. Aussi, elle se contenta de s'éloigner.

D'ailleurs, parce que la jeune femme se défit de son étreinte, Ange resta sans voix.

— Bon sang, c'est où la sortie ? s'agaça la brune.

Désormais, Luce s'énervait toute seule de ne pas se repérer.

— Tu es certaine de...

— Sûre ! trancha-t-elle en croisant les bras sur sa poitrine.

— OK, capitula Ange, suis-moi.

La main de l'homme attrapa à nouveau le poignet de Luce et la guida peu à peu vers la sortie. Et tandis que celui-ci déprimait en imaginant la remontée de bretelles que la jeune femme allait lui filer une fois sorti du club, cette dernière ne put s'empêcher de se concentrer sur le contact de la peau du blond avec la sienne.

Certes, il venait de l'emmener dans un endroit inconnu qui ne l'avait pas mise à l'aise et dans le but de faire quelque chose qui ne pourrait pas être réalisable. Mais était-ce vraiment dans un mauvais fond, au final ? Pas vraiment...

— Je suis désolé, avoua Ange lorsqu'ils ressortirent du club.

Pour le coup, Luce n'en douta pas une seule seconde.

— Les erreurs, ça arrive.

Ange remarqua que la voix de la jeune femme s'était adoucie. Venait-elle de faire un monologue dans sa tête concernant la situation ? Les femmes pouvaient se montrer si compliquées parfois...

— Tu veux que l'on rentre au camping ?

L'hésitation du blond fit comprendre à Luce qu'elle l'avait perdu en route. En même temps, comment aurait-elle pu ne pas le perdre en route alors qu'elle-même ne savait plus où elle en était désormais ?

— Puisque nous sommes en ville, je suis certaine que l'on peut trouver un coin sympa.

— Comme tu veux.

La main emprisonnant toujours le poignet de Luce, Ange fit quelques pas pour s'éloigner du club.

— Encore désolé. J'ai bêtement cru que ça te permettrait de te détacher de toutes les chaînes et de te sentir femme, au milieu de plein d'autres.

Luce savait qu'au fond, cela était parti d'un bon sentiment.

— Je sais. Mais crois-moi Ange, ce n'est pas de femmes à moitié à poil dont j'ai besoin pour me sentir femme. Et encore moins d'être vue comme un morceau de viande par la gent masculine.

C'est de toi, me serrant dans tes bras et me disant que tu me désires, songea-t-elle.

Son cœur accéléra subitement à l'idée de prononcer ces quelques mots à voix haute. Oserait-elle ? Après tout, elle avait déjà fait bien plus provocant ou difficile... Oui, sauf que se promener devant des inconnus dans une robe blanche laissant apercevoir ses tétons avait été plus facile. Et que traiter Ange de fêlé l'avait été encore plus. Car elle ne s'était jamais vraiment mis en danger ainsi. Alors que maintenant, tout était différent.

— Ouais, je m'en rends compte.

Parce que le ton d'Ange était morose, la jeune femme se dit qu'elle devait faire quelque chose.

— Ça fait longtemps que je ne t'ai pas entendu parier, nota-t-elle.

Elle n'aurait jamais cru penser cela mais les paris pourris d'Ange commençaient à lui manquer. Ils avaient toujours été là pour détendre l'atmosphère et surtout la rendre moins réelle. Alors désormais qu'ils n'étaient plus là, le blond paraissait beaucoup plus triste.

— Les paris, c'est pour les gamins ou ceux qui ne veulent pas affronter la réalité.

Luce réalisa que c'était plus ou un moins une de ses répliques qu'il répétait.

— Je suis désolée Ange, je ne voulais pas te changer en disant que les paris étaient...

— Non, mais tu avais raison. Je suis plus proche des trente ans que des quinze, alors il est temps que j'arrête de fuir et que j'affronte la réalité.

Cela faisait quelques minutes que les jeunes gens marchaient. Ange, malgré sa morosité, veillait à sa tache du jour : guider du mieux possible sa Pocahontas rebelle. Luce quant à elle, était rongée par les remords. Avait-elle éteint le soleil de son voisin de tente après ses nombreux discours ?

— Là, c'est pas de la musique que j'entends ? demanda-t-elle subitement.

Ange fronça les sourcils car il n'avait pas entendu le moindre bruit. Du moins, musicalement parlant. Pourtant, à force de regarder le coin, il remarqua la petite pancarte au loin. Un bar... Luce venait d'entendre la musique d'un bar dont la porte était fermée.

— C'est un bar Luce, je ne suis pas sûr que...

— Allons-y ! le coupa-t-elle.

Et ce fut ainsi qu'ils se dirigèrent vers le petit pub.

Aussitôt Ange eut-il poussé la porte qu'il comprit qu'ils étaient plutôt bien tombés. Premièrement, la disposition du commerce était originale, les matériaux utilisés faisaient référence à une période plus ou moins révolue. Et deuxièmement, le choix des morceaux semblait assez bon.

— Bonsoir, une table pour deux ? demanda un mec à l'allure de motard.

— Bonsoir, oui s'il vous plaît.

— Tu es certaine de vouloir...

— Mais puisque je te le dis, soupira Luce.

Ange aida la jeune femme à s'asseoir puis prit sa place, sur la banquette plutôt que sur la chaise.

— Tu ne crois pas qu'on est un peu à l'étroit là ? rigola la brune.

C'était le cas, mais au moins, grâce à cela, il pouvait la coller. Son parfum, son rire, sa respiration, la couleur de sa peau, le mouvement que faisait ses seins à chaque fois qu'elle inspirait, il était fou de tout chez elle. Et être à ses côtés était autant un délice qu'une torture. Car il ne se sentait jamais assez près. Il avait toujours l'impression qu'il avait besoin de plus.

— Éclate-toi, profite de la vie Ange !

La surprise assombrit le visage du concerné. Luce ? Était-ce vraiment elle qui venait de parler de s'éclater ?

— Je sais que je t'ai dit qu'il fallait grandir et arrêter de fuir la réalité. Mais ça ne veut pas dire que tu dois t'enfermer dans un état de dépression. Toi comme moi avons connu des choses terribles. Nous sommes passés par des étapes difficiles. Mais au final, nous sommes là. Certes, un peu cassés, mais nous tenons encore debout. Alors profitons-en.

Désormais, c'était l'émotion qui gagnait Ange. Car jamais, ô grand jamais, il n'aurait pensé entendre de tels mots sortir de la jolie bouche de Luce.

— Je ne sais pas comment, mais grâce à toi, je me sens moins brisée. C'est comme si tu avais recollé une partie de moi. Alors je ne vais pas te laisser briser une de toi. Pas alors qu'avant mon discours, cette partie là allait bien.

— Je donnais l'illusion.

— Peut-être, mais n'étais-tu pas mieux ainsi ?

Ange se tut pour réfléchir à sa question. Était-ce mieux de vivre dans l'illusion du bonheur ou bien dans la réalité du malheur ?

— Allez, lève-toi.

Les doigts de la brune venaient de tapoter la main du blond.

— Pourquoi ?

— Parce que ce bar dont je serais incapable de décrire l'apparence passe de la bonne musique et que j'ai envie d'être dans tes bras.

A petit feu... Luce allait le tuer à petit feu avec ses mots.


On voit la progression de Luce, n'est-ce pas ? Et étrangement, on dirait qu'Ange régresse... A moins qu'il mette fin à ses illusions ?

Continue Reading

You'll Also Like

1.1K 54 16
Je maudis le jour où nos chemins se sont croisés, car depuis, je suis prisonnière à tes côtés et ce jusqu'à la seconde où j'arriverai à trouver un mo...
399K 28.6K 32
Blaise est une jeune femme de vingt-six ans. Travaillant dans l'entreprise des amis de ses parents, elle n'accorde de la place dans sa vie qu'à son t...
157K 10.6K 40
Juhayd Al Qasimi, roi d'Anjalar traverse le désert de ses terres avec comme ambition de relever son pays en proie à une terrible guerre. Il fera la...
44.3M 607K 83
« Y'a eu des bons moments mais beaucoup moins qu'ceux noirs » Chronique réelle avec des passages fictifs.