(En média, Minefields de Fazouia et John Legend)
Quand la femme est douceur et le trouble,
l'amusement et la gravité,
la nouveauté et la mémoire,
le voyage et la demeure...
Quel homme digne de ce nom refuse
ce miracle et choisit de fuir
en invoquant l'inconfort d'aimer?
Erik Orsenna
Les vagues s'échouent sur le sable frais du matin et repartent lentement en arrière, juste avant de toucher mes pieds nus. Douce représentation de mon sang qui pulse dans mes veines, sans jamais irriguer mon cœur. Il arrive, et au moment d'arriver à destination, il fait demi tour. Comme si je ne méritais même pas de vivre et de sentir à nouveau la sensation d'être vivant, heureux.
Comment en vouloir à mon sang? Je mérite cette douleur qui me tord la poitrine.
De multiples pensées traversent mon cerveau, mais comme toujours, c'est vers Mia qu'elles se posent. Comme si elles voulaient que j'analyse la situation, que j'en prenne conscience et que je me bouge le cul pour trouver une solution. Comme si c'était facile de revenir et de la prendre dans mes bras. Comme si rien ne s'était passé et que nous étions dans le meilleur des mondes.
Le vent océanique est extrêmement froid et pourtant, je ne suis vêtu que d'un léger tee-shirt à manches longues et d'un jean. Il n'y a personne aux alentours, hormis un couple de retraités promenant leur caniche. J'ai roulé une heure pour venir ici, tenter de me ressourcer et prendre une bonne décision. En ce moment, agir de façon calme et réfléchie n'est pas mon fort. Mon départ précipité pour Bordeaux en est bien la preuve.
Si seulement j'étais resté, j'aurais pu essayer de recoller les morceaux et de m'expliquer le plus rapidement possible pour qu'elle comprenne. Je la connais, si j'avais communiqué avec elle, on aurait pu trouver une solution ensemble. Mais impossible. Je ne pouvais pas rester une seconde de plus à Toulouse. J'étais menacé.
Ma famille m'en veut énormément, si bien que Noé a refusé de me parler pendant deux longues semaines. Je les ai déçus en partant sans leur donner d'explications. Je n'avais plus aucune options, ni d'issues. Comme un lâche, j'ai préféré prendre le premier train pour m'éloigner de ma putain de vie.
C'est il y a seulement deux jours que j'ai trouvé le courage de les appeler pour tout leur dévoiler. Lorsqu'on déçoit sa propre famille, je vous jure, vous vous sentez comme la plus grosse merde du monde. Oui, ils sont censés me soutenir dans tous mes choix, quel qu'ils soient. Mais lorsque vous enchaînez les mauvaises décisions et que vous avez le pire des comportements possible, elle a raison de vous mettre en garde et de vous en vouloir.
En soit, je ne leur ai rien fait. Bien que partir sans leur dire pourquoi ne leur a pas plu, c'est ce que j'ai fait subir à Mia qui les a le plus mis en rogne. Mia est en quelque sorte la fille et la sœur qu'ils n'ont jamais eue. Elle fait partie de la famille. Et on ne fait pas de mal à la famille.
Mia est plus que ma famille, elle est mon âme sœur, la femme de ma vie.
J'ai tout foiré, avec tout le monde.
Hier soir, je les ai eu au téléphone pour leur annoncer que je partais de chez mes grands-parents demain matin. J'ai eu droit à des soupirs de soulagement et à des sourires. Mes parents n'aiment pas me savoir loin d'eux. Noé, quant à lui, m'avait pris à part et m'avait dit de me bouger les fesses si je ne voulais pas qu'elle me glisse entre les doigts. Et il avait raison.
Ma meilleure amie - si je peux toujours me permettre de l'appeler comme ça - est une fille qui plaît à énormément de garçons. Je le sais parce que c'était moi qui les faisait dégager pour ne pas qu'ils lui brisent le cœur. En vérité, je les éloignais pour ne pas qu'ils me brisent le cœur, à moi. La savoir avec un autre que moi me tue, mais aujourd'hui, je ne peux en vouloir qu'à moi-même.
Mathis a été là pour elle et l'aider à remonter la pente. Comment lui en vouloir? Il n'a fait que jouer son rôle de petit ami parfait quand j'ai failli à ma tâche de meilleur des meilleurs amis. Comment réagira-t-elle lorsqu'elle apprendra que je suis de retour et que je compte bien pouvoir m'expliquer pour ne pas la perdre? Hors de question que je continue à me tourner les pouces comme je l'ai fait jusqu'à présent. Il faut que je me bouge le cul et que je lui prouve qu'elle est la seule personne que j'aime du plus profond de moi-même.
Elle me manque. Elle me manque trop. Comme si le putain d'organe qui me sert de cœur avait cessé de fonctionner dès l'instant où j'avais blessé ma belle brune. Elle qui était aussi forte que sensible, et qui rêvait du bel amour tout en ayant peur de se lancer dans une relation. Un paradoxe à elle seule, dont j'étais - jusqu'à présent - le seul à comprendre.
Après une bonne heure à regarder la ligne horizontale que forme l'océan face à moi, je décide de rejoindre la parking. Il fait nuit depuis un moment et je meurs de froid. Mes pieds nus qui s'enfoncent dans le sable sont gelés, tout comme les doigts de mes mains que j'avais, sans m'en rendre compte, totalement ensablés.
La vieille Mercedes de mon grand-père broute avant d'accepter d'avancer. Elle me ferait presque penser à ma Fiat Panda restée chez mon mécanicien. Elle n'avait pas passé le contrôle technique, et pour que je puisse continuer à la conduire, j'ai dû faire arranger tout ce qui clochait. Impossible de m'en séparer alors qu'il y a l'intérieur de nombreux souvenirs avec ma nana. Le klaxon qui avait retenti quand elle s'était assise à califourchon sur moi et qu'on avait fait l'amour comme des dingues...
Il faut que je prépare mes affaires pour mon retour à Toulouse. Il faut que je rentre et que je réfléchisse à ce que je pourrais faire pour accepter me voir, m'écouter et surtout, me croire. Il faut que je lui dise tout. Tout. Ce que je ressens pour elle depuis tout ce temps. Ce qu'il s'est passé lors de la sortie au cinéma... Je dois lui dire la vérité. Peu importe si elle ne me veut plus dans sa vie, au moins, j'aurais tout déballé.
~~
Une cigarette entre mon pouce et mon index, je la regarde se consumer entre mes doigts. Je ne sais même pas pourquoi je fais ça parce qu'aujourd'hui, l'odeur me répugne. J'ai arrêté de fumer depuis des mois et je n'y avais plus touché depuis. J'ai trouvé un paquet au fond de mon placard à vêtement. Il n'en restait plus qu'une. Un seul bâton de nicotine que je déteste et que j'avais pourtant tant aimé avant. Avant que je me rende compte que c'était important pour Mia que j'arrête.
Je suis brusquement sorti de mes rêveries par la sonnerie de la porte d'entrée. Je me redresse, et toutes mes pensées se dirigent vers Mia. Est-ce que c'est elle? Sait-elle que je suis rentré? Comment l'aurait-elle su? Il n'y a personne à la maison, ils sont tous partis au travail ou en cours. Même le petit Baptiste est à la crèche. La porte composée de quelques carrés en verre dépoli me donne l'opportunité de me faire une petite idée de mon hôte.
C'est une carrure d'homme qui se dessine. Loin d'être ma belle Mia. Enfin Ethan, pourquoi est-ce qu'elle prendrait la peine de venir te voir après tout ce que tu lui as dis, et après l'avoir évité? Honnêtement, elle ferait mieux de complètement couper les ponts avec moi, je ne suis pas assez bien pour elle. Mais je ne peux pas vivre sans elle, c'est impossible.
La personne derrière s'impatiente et commence à taper sur la porte. Il m'appelle, et au son de sa voix, je comprends vite qu'il s'agit d'Austin, le frère de Mia. Je ne savais pas qu'il était rentré de Los Angeles. En même temps, comment aurais-je pu le savoir?
Austin: Je sais que tu es là, trou du cul. Putain, ouvre cette putain de porte!
J'ai envie de lui demander s'il compte me tuer si je le fais, mais je préfère garder le peu de dignité qu'il me reste. Je ne l'ai pas vu depuis un an, et s'il est là, c'est forcément pour mettre son poing dans ma gueule.
Dès l'instant où j'ouvre la porte, je suis surpris de voir Austin en béquilles, une jambe complètement enroulée dans une attelle. Pourtant, je suis obligé de remarquer que ce gars a toujours plus de flow qu'un vendeur chez Foot Locker alors que je me trimbale avec un vieux jogging gris et des chaussettes trouées au niveau du pouce du pied.
Moi: Merde, qu'est-ce qu'il t'est arrivé?
Austin: On s'en bat les couilles de moi.
Je me décale pour le laisser passer. Jusqu'à présent, nous nous étions toujours bien entendu. Etant donné qu'il n'avait que deux sœurs, il n'était pas rare de le voir débarquer à la maison pour une partie de Play avec mes frères et moi. Et quelque chose (seulement son visage crispé par la colère qui émane de lui) me dit qu'il n'est pas venu pour faire une partie mais plutôt pour m'arracher la tête...
Austin: Je suis là pour te parler de ma sœur.
Je lui montre le canapé pour qu'on puisse s'installer, mais il prend de lui-même la direction de ma chambre. Je le suis, sans rien dire. Seul le bruit de ses béquilles qui tapent sur le sol résonne dans le couloir.
Austin: Ça pu la clope ici, putain.
Je me contente de simplement hausser les épaules et de l'inviter à s'asseoir sur le matelas tandis que je m'appuis contre la fenêtre. Il décline en marmonnant que mon lit doit être composé de cinquante pour cent de drap, et cinquante autre pour cent de sperme. Je le laisse le penser, sachant qu'aucune fille n'a posé ses fesses nues sur le matelas. Pour ce qui est de mon plaisir en solo par contre...
Moi: Ouais... Je me contente juste de la sentir.
Austin: Passe-moi la.
Alors que je pensais qu'il allait directement l'écraser, il la rallume avec le briquet posé sur mon bureau et en prend une tafe en rentrant les joues au maximum. Je fronce les sourcils, ne comprenant pas vraiment ce qui est en train de se passer. Je suis pourtant persuadé que Mia m'avait dit qu'il avait arrêté de fumer il y a un bon moment déjà.
Moi: Mec, arrête tes conneries! Qu'est-ce que tu fous?
Austin: Relax, ce n'est rien. Je sais ce que je fais.
Il me la fait passer mais je préfère l'écrabouiller complètement plutôt que d'être tenté de tirer dessus et de replonger dans cet enfer. Il s'assied sur ma chaise de bureau et je prends place sur mon matelas.
Austin: Maintenant, tu vas me dire pourquoi tu as fait ça?
Moi: J'ai fait quoi?
Je joue à l'imbécile et il le sait. Je vois dans son regard que ma remarque l'exaspère et qu'il a très envie de me balancer une de ses béquilles dans la gueule. Je l'aurais amplement mérité, et ça aurait sans doute le mérite de me remettre les idées en place.
Austin: Continue, ça ne fait que me prouver que Mia a bien fait de s'éloigner de toi.
Moi: Comment elle va?
Austin: Ne fais pas comme si la situation te touchait et que ça t'intéressait. Après tout, c'est toi qui l'a décidé comme ça. Ah non, attends, tu croyais peut-être qu'elle allait te courir dans les bras après tout ce que tu lui avais craché au visage comme si elle était un vieux mollard périmé? Flash alert, ce n'est pas comme ça que les choses fonctionnent dans la vie.
J'encaisse ses paroles parce qu'elles sont vraies. Le cachet est difficile à avaler, mais c'est pourtant la vérité, affichée devant moi de manière différente. Là, c'est la version d'Austin, et je sais que c'est aussi celle de Mia. De mon point de vue, je n'avais pas le choix. Mais du leur, je n'ai seulement été qu'un lâche et un abruti. Je le pense également, mais au moins, j'en connais les raisons. Je ne suis pas capable de les lui dire maintenant. Je veux que Mia soit la première au courant. Le problème? Comment l'approcher sans qu'elle me repousse?
Austin: Le soucis, c'est que malgré le fait que j'ai envie de défoncer ta belle gueule d'ange blond, Mia souffre dans son coin. Et je ne supporte pas la voir malheureuse. Est-ce que tu aimes la savoir malheureuse, Ethan?
Je passe une main furieuse dans mes cheveux. Je m'en veux tellement, putain. Si Austin est là, c'est qu'elle ne va pas bien, bordel. Il a toujours été protecteur avec elle, mais de là à venir jusqu'à chez moi... Dieu, qu'est-ce que j'ai fait?
Moi: Non! Bien sûr que non!
Austin: Bien. Alors tu vas me faire le plaisir de te sortir les doigts du cul et d'agir. Ce que tu as fait était une bonne action de merde, et c'est à toi à faire en sorte de tout réparer.
Moi: Comment? Elle n'acceptera jamais.
Austin: Tu ne veux pas non plus que je t'organise le rendez-vous? Faut que ça soit toi qui le fasse, mon vieux! Même si elle ne l'avouera jamais, elle n'attend que ça. Du moins, elle veut un signe de ta part.
Moi: Dis moi qu'elle va bien...
Austin: La seule chose que je peux te dire, c'est qu'elle t'en veut énormément.
Moi: Elle ne voudra jamais me parler.
Austin: La question est plutôt si elle compte un jour te pardonner. Avoir une discussion avec toi, elle ne rêve que de ça. Elle veut des explications et j'espère pour toi qu'elles tiennent la route et que ça valait de sacrifier un si belle amitié.
Moi: Bordel, je ne suis qu'un con.
Austin: Je ne te le fais pas dire.
Il se lève en prenant appuie sur ses deux cannes.
Moi: Faut que je trouve une solution pour tout lui dire.
Austin: Elle a intérêt à être bonne parce qu'elle a été très longtemps au plus mal. Je ne te raconte même pas les longues discussions que nous avons eues au téléphone lorsque j'étais encore à Los Angeles. Elle pleurait, mon frère. Si tu fais pleurer une femme, c'est que tu ne la mérites pas.
Nous avons ensuite échangé quelques autres paroles, mais je n'étais plus là. Mes pensées étaient déjà dirigées vers ma meilleure amie que j'avais fait souffrir. Je savais que c'était le cas, mais l'entendre par la bouche de son frère n'a fait que le concrétiser. Je ne peux pas m'arrêter de penser à elle. Je l'ai rendue triste et malheureuse. J'ai agi de la plus lâche des manières alors que j'aurais très bien pu tout lui expliquer lorsqu'il en était encore temps.
Aller chercher ma voiture au garagiste m'a fait changer les idées. Quelques minutes après le départ d'Austin, il m'a appelé pour me prévenir qu'elle était prête. Enfin, j'ai envie de dire! Presque deux mois qu'elle y était et que ça n'avançait pas. Le contrôle technique avait révélé que trop de choses qui n'allaient pas, et sur lesquelles j'avais trop longtemps fermé les yeux. Cette épaisse fumée noire par exemple, qui s'échappait à chaque pente. Pas très écolo, je vous l'accorde.
Trop de gens m'ont dit de me débarrasser de cette poubelle. Si j'avais un minimum d'intelligence en moi, c'est ce que je ferais. Avec le coût très élevé de toutes les réparations que j'ai faites jusqu'à là, j'aurais pu m'acheter une chouette voiture d'occasion. Seulement, comment voulez-vous que je puisse m'en séparer alors que tous mes souvenirs avec Mia sont à l'intérieur?
Quand le garagiste m'a dit qu'il m'avait fait un nettoyage gratuit de l'intérieur pour s'excuser de l'attente, je n'ai pensé qu'à une chose : les tâches de sang sur le siège passager. C'est Mia qui les avait faites en saignant du nez un jour de forte chaleur, et elles sont un souvenir de nos premières vacances ensemble, un week-end à Narbonne. Fort heureusement pour moi, il était désolé de ne pas avoir réussi à les supprimer. Le soupir que j'ai poussé a dû l'interroger, au point de me faire passer pour un fou, mais j'en n'ai plus rien à faire.
Pendant tout le trajet du retour dans mon carrosse, j'ai repensé aux paroles d'Austin. Aux pleurs qu'il m'a décrit de sa sœur et de sa tristesse de n'avoir plus aucune nouvelle de moi. Je suis un monstre. Personne ne mérite être dans un état pareil, surtout par la faute de son meilleur ami. Alors que j'étais censé la protéger et la chérir de tout mon cœur, je l'ai brisée et j'ai cassé toute la confiance qu'elle me portait. En trois secondes.
Cette fille m'aimait. Et j'aimais la façon dont elle m'aimait. Simplement, tout en douceur et parsemé de rires et de pleurs. Nous étions deux personnes normales, liées par une force dont nous n'avions pas encore conscience à l'époque. Je suis tombé amoureux de Mia très jeune, mais je n'ai pas eu la maturité ni le courage pour lui en faire part à temps. La peur et l'appréhension faisaient étaient également de la partie. Et j'ai ensuite été bien trop aveugle lorsqu'elle m'a enfin envoyé ses signaux de détresse. Je n'ai pas été bon avec elle. J'ai agi comme le dernier des abrutis, pas comme si nous avions tout traversé ensemble, main dans la main.
Je suis seul face à ma merde, et il faut que je m'en débarrasse. La seule idée qui me vient en tête et qui ne me semble pas être stupide, c'est d'écrire. Lui écrire. A poser des mots sur une feuille de papier, sans vraiment savoir où je veux en venir, ni savoir ce que je veux lui dire. Ce dont je suis certain, c'est que ça m'aiderait à reprendre tous les événements où nous avons merdé. Et surtout, ceux où j'ai merdé. Parce que ce sont ceux-là qui ont mis fin à notre merveilleuse amitié. Tout est de ma faute, je le sais.
Crois-tu que tu me pardonneras un jour, Mia?
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Alors? Enfin, Ethan est là! Vous étiez NOMBREUUUUUSES à le vouloir, et il arrive une semaine en retard... Je sais, vous vous attendiez à la révélation du contenu de la lettre, mais c'est pour demain! J'ai préféré écrire cette scène avec Austin avant. C'est une lectrice qui me l'a proposé et j'avoue que j'ai adoré l'idée! Est-ce que ce chapitre vous a plu? J'espère! ❤
La suite arrive demain (soit dimanche 13 juin). Deux chapitres dans un week-end, vous êtes gâtés (hum, c'est juste que le chapitre 84 était écrit depuis longtemps déjà, parce que comme vous l'avez deviné, c'est la lettre! Et j'adore écrire ce genre de chapitre hihi)! Que pensez-vous que Ethan va révéler à Mia? Pensez-vous qu'elle va lui pardonner? Que va-t-il se passer?😉😏
Gros bisous et bon week-end (et à demain!)💙