Andie [Édité]

Chapitre 4

Andie

Je range mes achats de la veille lorsque j'entends Coline sortir de sa chambre.

— Bien dormi ? me moqué-je vu qu'il est treize heures passées.

— Chut. Doucement, répond-elle d'une petite voix.

Je ris et la laisse se réveiller pendant que je termine mes rangements.

Quand je reviens au salon, mon amie a fait un saut à la salle de bain et a meilleure mine.

— En fait, t'as un entretien.

— Quoi ? m'étranglé-je.

— Hier soir, une serveuse a foiré pour la énième fois et s'est fait virer. Du coup, Malcom, le proprio, est dans la merde, car il a besoin de quelqu'un pour ce soir. Il était trop énervé sur le moment et l'a foutue loin sans réfléchir, explique-t-elle en levant les yeux au ciel. Bref.

Elle se redresse et me pointe du doigt.

— Je lui ai parlé de toi, sans mentionner la case prison, ne t'en fais pas. Il veut te voir à quinze heures.

Mes yeux s'écarquillent.

— T'as un sacré bol ! Ne gâche pas tout. Je l'apprécie beaucoup et il est également un bon contact pro que je ne peux pas perdre, me menace-t-elle.

— Mais, t'es folle ! Je n'ai jamais été serveuse.

— Je sais, mais je ne me fais pas de soucis pour toi, répond-elle avec un clin d'œil.

— Mouais, marmonné-je. Il me faut un travail, peu importe ce que c'est.

— Ah, tu vois quand tu veux ! s'amuse-t-elle. T'es plus positive qu'avant.

Ou pas, malheureusement.

***

L'entretien s'est bien passé avec le patron, Malcom. Un jeune homme d'affaires d'environ vingt-cinq ans avec qui j'ai eu un bon feeling. Je souris encore en pensant à sa question piège, mais intelligente.

— Pourquoi tu veux travailler pour moi ?

— Vous cherchez une serveuse et je cherche un travail. Gagnant-gagnant, avais-je expliqué, avec assurance.

— Pas mal, m'avait-il répondu, amusé.

Me revoilà prête à affronter cette première soirée. Le club n'ouvre qu'à vingt-deux heures, mais je suppose qu'il y a pas mal de choses à faire avant. J'entre avant de monter dans les vestiaires où je découvre quatre femmes.

— Bonsoir, je suis Andie et je cherche Keyah, annoncé-je.

Elles me dévisagent tellement que je finis presque par être mal à l'aise.

— C'est l'une d'entre vous ?

— Pardon, c'est moi, m'informe une femme à la peau noire, au sourire ravageur et aux cheveux séparés en un nombre indéfinissable de tresses fines.

Elle est vraiment belle, tout comme les autres filles. Elle me présente à chacune, m'indique mon casier où je laisse mes affaires, puis nous faisons le tour des lieux.

Je commence par aider à sortir des bières de la réserve pour les amener au bar. Ensuite, nous nettoyons les sièges et les tables, puis préparons des glaçons et les alcools forts.

Le temps passe vite, l'ambiance est bonne entre les filles, même si j'observe en retrait. Je préfère travailler avec des hommes, il y a bien moins d'histoires et de mesquineries. Mais bon, je verrai bien comment ça évolue, si je reste.