Andie [Édité]

Chapitre 7

Andie

Malcolm m'a demandé de l'attendre à vingt-deux heures et c'est ce que je fais, intriguée. J'ai terminé ma sixième soirée de travail au MIB et j'aime ce que je fais. Je suis de plus en plus à l'aise et, chose surprenante, je m'entends avec tout le monde.

Mon patron finit par arriver vers moi, habillé d'un jean, d'un t-shirt blanc et d'une petite veste. Un style bien différent de son costard habituel.

— J'aimerais te proposer quelque chose, débute-t-il sans formalité.

Méfiante, je l'invite à m'en dire plus, mais il me fait signe de le suivre. Nous marchons jusqu'à sa voiture, une Audi récente.

— Il va falloir m'expliquer si tu veux que je monte avec toi, répliqué-je, tendue.

Il se met à rire, augmentant ma frustration.

— Ça devrait sacrément te plaire, Speedy.

Je recule d'un pas, les yeux écarquillés. Ma respiration s'accélère. Je me sens prise au piège. Non, il ne peut pas faire partie des Mambas, ce n'est pas possible.

— Tu croyais vraiment que je ne savais pas qui tu étais ? m'interroge-t-il en s'appuyant contre sa voiture, les mains dans les poches.

Je hausse les épaules. Comment peut-il être au courant ?

— Tu peux même garder le couteau suisse que tu caches à ta cheville.

Bordel.

J'avais caché un sac à dos avec quelques objets de secours dans ma chambre, fermé par un cadenas. J'ai demandé à Tori de me le ramener. Avoir cette arme avec moi me rassure, même si je sais que je ne devrais pas.

— Comment tu peux savoir ça ? l'interrogé-je, autant surprise qu'inquiète.

— On ne change pas de vieilles habitudes, ce n'est que de la déduction logique.

Je déglutis. Est-il un ami ou un ennemi ?

— Bon, tu viens ? On ne va pas passer toute la nuit ici et je suis attendu. À toi de voir, mais dépêche.

Je pèse le pour et le contre, puis finis par le suivre. Mon instinct m'a très rarement trahie.

Rarement, pas jamais.

— OK, mais m'embarque pas dans une connerie, le préviens-je, regrettant aussitôt mes paroles.

Je ne voulais pas parler d'une manière aussi familière à mon patron, mais apprendre qu'il me connaissait avant même de m'engager ne me plaît pas. S'il dit la vérité, il sait ce que j'ai pu faire pour le gang et surtout, de quoi je suis capable. Pourquoi avoir pris le risque de m'embaucher ? Je veux en avoir le cœur net.

Nous entrons dans la voiture. Il allume le moteur avant de s'engager dans la circulation.

— T'as de la fumée qui sort des oreilles, se moque-t-il en me jetant un coup d'œil.

— Il y a de quoi. Tu sais que j'ai été en prison, que je fais partie d'un gang et malgré ça, tu me donnes un boulot.

— Ce n'est pas faux, mais je t'ai engagée, car tout le monde mérite une deuxième chance, peu importe ses conneries. J'ai vu à quel point tu désires t'éloigner des Mambas. Et bon, tu bosses bien.

— Alors je dois t'être éternellement reconnaissante, dis-je avec sarcasme.

— Du tout. Tu travailles pour moi et je te paye, basta !

— OK.

Il me regarde avec un petit sourire en coin qui m'agace, tout en gardant le silence.

Après une quinzaine de minutes de route, nous arrivons dans une zone abandonnée. Il arrête la voiture et m'invite à le suivre. Nous passons entre deux vieux bâtiments et là, j'en reste bouche bée.