chapitre 8

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Julien et Adrien sont tout compte fait adorables. Sexy, beaux et super sympas. On passe un agréable moment. J’apprends à les connaître et les langues se délient au rythme des verres que nous avalons. Ils sont tous les deux pompiers et travaillent dans la même caserne. Je ne peux m’empêcher de me demander avec lequel des deux Sabrina a bien pu coucher, à moins que ce soit le troisième qui n’est pas présent. 
— Et sinon ce n’est pas trop difficile de supporter cette folle ? dis-je en rigolant.
— Franchement on a connu pire. Tu te rappelles Adrien de cette tarée qui étiquetait tous les aliments du frigo car elle ne voulait pas partager ses courses.
— Mais grave, ou l’autre dégueulasse qui se rasait et laissait tous ses poils par terre. Même moi je n’en fous pas partout lorsque je rase ma barbe !
— Beurk, grimace Sabrina, heureusement que je pratique l’épilation intégrale en institue !
Alors que nous rions et continuons de parler de tous les colocataires qu’ils ont pu voir passer, je tourne la tête et reste figé en voyant un homme sortir des toilettes. Une démarche assurée, il avance vers nous tout en refermant la boucle de sa ceinture sur son pantalon et en ajustant sa chemise. Ses cheveux sont similaires à ceux d’un mec qui vient de baiser. Bruns, complètement désordonnés, une attitude nonchalante qui paraît tout de même calculée.  Happée par son magnétisme, je suis incapable de détourner le regard mais plus il s’avance vers nous et plus son visage me semble familier. Je l’ai déjà vu quelque part. Cependant, impossible de me souvenir d’où. Il s’approche. Je me détourne et tente de paraître intéressée par le sujet de conversation en cours dont je n’ai suivi ni le début, ni le milieu. Avec un peu de chance, j’arriverais à connaître la fin. En pleine tentative pour rejoindre leur échange, j’aperçois le beau brun attraper les deux mecs par les épaules comme s’il les connaissait depuis toujours.
—  Alors les mecs, on ne me présente pas ?
Sa proximité me confirme que je l’ai déjà vu. Bordel mais où ?! Je le fixe sans gêne en tentant de me souvenir. Mais alors qu’il a l’air lui aussi de m’analyser, une lueur étrange passe dans son regard. 
— Olivia ? dit-il stupéfait.
— Oh bordel ma poule, mise à part ta mère, je ne savais pas que des personnes t’appelaient encore comme ça ! rigole Sabrina.
Une chose est sûre, lui me connaît. Mais alors pourquoi suis-je incapable de me souvenir de qui il s’agit.
— Désolée mais on se connaît ?
Il glisse la main dans ses cheveux l’air tendu. Un sourire espiègle et séduisant naît sur ses lèvres et tout d’un coup ça fait tilte dans mon esprit.
— C’est moi, Axel.
Bordel … Axel Rénier… En chair et en os. Je dois probablement avoir la mâchoire déboitée tant je suis sur le cul. Sabrina confirme mes pensées en m’obligeant à refermer la bouche avec sa main alors qu’elle s’explose de rire. Son air bad boy et sûr de lui n’ont pas changé. Cependant, la coupe au bol de son adolescence a été remplacée par une coupe plus tendance. Ses cheveux bruns coupés de près sur les côtés et légèrement plus long sur le dessus, sont coiffés sauvagement.  Ses yeux noirs sont rieurs, insolent et horriblement pénétrant. Ils s’immiscent en moi comme un poison. A la simple manière de me détailler, je sens mon sang bouillir dans mes veines. Mon rythme cardiaque s’accélère. Quelque chose se produit dans ce silence pesant et je suis incapable de le définir.
— Bordel c’est bien toi ? dis-je choqué.
Il ne lui en faut pas plus pour s’approcher et me serrer dans ses bras. Son geste est si intense qu’il réussit à me faire décoller du sol. Son parfum si familier bien que plus virile vient chatouiller mes narines. Je suis à la fois heureuse et chamboulée de le revoir, au point que je sens mes yeux s'humidifier à cause de l’émotion. Tout s’emballe en moi. Mon cœur bat à tout rompre et l’envie de le serrer aussi fort que mes muscles me le permettent est e. Cependant, rapidement, peut-être trop rapidement, Axel me repose au sol. 
Je ne peux empêcher mes mains de venir saisir son visage. Un silence chargé d’intensité se crée dans ce bar pourtant très bruyant, alors que nous nous détaillons tous les deux sans dire un mot. Il a tellement changé. Il est encore plus beau que dans mon souvenir. Voilà plus de treize ans que nous nous sommes perdus de vue. Depuis son départ pour la côte Vendéenne. Je n’imaginais pas un jour le revoir, j’avais comme qui dirait perdu espoir.
La distance, à nos âges, nous a séparés. Si au départ nous échangions de nos nouvelles par voie postale, on s’est vite éloignés. Nos lettres se sont espacées, nos vies sont devenues mouvementées. J’ai perdu mon père tandis que lui venait d’obtenir un beau-père. Il n’était plus là pour moi alors que je me sentais terriblement seule et que jusque-là je n’avais jamais eu autant besoin de lui. 
— Vous vous connaissez ? nous demande Julien.
Axel recule, glisse de nouveau les doigts dans ses cheveux, probablement gêné d’être surpris si proche de moi t. 
— Ouais, on était ami.
— Ami ? Tu veux dire qu’on était aussi proche qu’un frère et une sœur ! dis-je pour défendre les liens qui nous unissaient autrefois en l’assénant d’une tape sur l’épaule.
— Ouais tu as raison. Tu étais aussi casse-couille qu’une véritable petite sœur, se moque-t-il.
— Ah ouais et toi tu n’étais pas aussi chiant qu’un grand frère peut-être à me dire sans arrêt ce que j’avais le droit de faire ou non ? 
— Ouais bah tu n’avais qu’à pas te mettre toujours dans des situations impossibles.
— Non mais ce n’est pas vrai !
— Mollo, mollo vous deux, s’interpose Sabrina.
— Bon ça vous dit qu’on aille finir la soirée à l’appart ? propose Julien.
— Vendu ! s’exclame ma meilleure amie, je suis rincée. Tu nous accompagnes Oly ?
— Ouais pourquoi pas, dis-je avec un haussement d’épaules.

Action ou vérité ? Où les histoires vivent. Découvrez maintenant