chapitre 6 - axel

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Nos bouches ne se dessoudent pas, nous ne reprenons même pas notre souffle. Je m’abreuve de sa ferveur, de toute cette tension sexuelle qui règne entre nos deux êtres depuis l’instant où nos regards se sont croisés.
En effet, j’avais à peine posé mon coude sur le comptoir, que cette femme sublime a attiré mon attention. Une fois mes yeux posés sur elle, je n’ai pas eu besoin de faire la moindre technique d’approche. Un sourire de ma part, un battement de cils du sien, quelques échanges rapides de banalités et deux verres bus cul secs nous ont suffi pour que nous atterrissions dans les toilettes du Charly’s.
J’ai ressenti ce besoin de décompresser. De me perdre en elle l’espace de quelques minutes afin d’oublier cette journée de merde. J’apprécie de sentir sa langue caresser la mienne. À mesure que ses mains s’aventurent dans ma tignasse devenue un peu trop longue, je me sens à l’étroit et j’ai terriblement envie de baiser.
D’un mouvement sec, j’ouvre la porte d’une cabine, la pousse à l’intérieur et referme le battant à l’aide de mon pied. Surprise, elle se détache de mes lèvres et me toise en laissant couler son regard de mes yeux jusqu’à la bosse qui déforme à présent mon pantalon. Un sourire carnassier étire mes traits et à la manière dont elle se mordille la lèvre je comprends que nos intentions sont similaires. Sa tenue indécente est terriblement excitante. Son petit top blanc laisse percevoir la lingerie noire qu’elle porte en-dessous et sa jupe beaucoup trop courte ne demande qu’à être relevée sur ses cuisses.
— Je te préviens, n’attends rien de sérieux de ma part. Je t’offre une nuit et rien de plus.
Elle encaisse. Je le vois à sa manière d’opérer une sorte de mouvement de recul face à la froideur de mes paroles. Mais j’aime que les choses soient claires avant d'aller plus loin. Je ne compte pas lui mentir, je ne compte pas lui vendre du rêve. Pour autant, je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour qu’on passe le meilleur moment possible. Je n’utilise pas les femmes, je souhaite au contraire faire tout ce qui est en mon pouvoir pour qu’elle garde un souvenir agréable de notre moment. En revanche, je ne veux pas d’attache, pas de relations suivies. Du moins pas pour le moment.
Voyant qu’elle ne réagit pas, qu’elle mène un combat intérieur entre la raison et l’envie, je romps le peu de distance que la cabine nous permet d’avoir pour me coller à elle. Du revers de la main, je caresse la peau douce de sa joue et frôle du pouce la pulpe de sa lèvre. Mon regard toujours scotché au sien, je sens son souffle se tarir et mon excitation s’accentuer. Aussi, comme pour rompre les dernières barrières qui la font hésiter à se donner à moi, je viens mordiller la peau fine sous son oreille et lui chuchote d’une voix douce et suave :
— Laisse-toi tenter ma belle...
Elle hoche la tête contre ma main et d’une voix plaintive et gorgée de désir, un oui franchit ses lèvres. Comme pour me confirmer ses paroles, elle attrape mon visage et plaque de nouveau sa bouche contre la mienne.
Tout se passe très vite. J’ai tellement envie de m’enfouir en elle, que je la plaque contre le battant en dévorant ses lèvres avant de les abandonner au profit de sa mâchoire. Elle frissonne sous mes doigts. Sa peau se recouvre d’une chair de poule… Je l’embrasse jusqu’à l’orée de son décolleté. Sa poitrine est si généreuse que je glisserais bien ma queue dans le sillage de ses seins mais pas ici. Ce n’est pas le lieu. A la place, je libère un de ses seins en le faisant passer par-dessus sa lingerie. J’en presse le bout durci et fait rouler la pointe érigée. Elle gémit de plus belle. Mes mains glissent sur ses flancs puis descendent au bord de sa jupe que je remonte pour m’insinuer entre ses cuisses. Elle est carrément trempée et pour me sentir davantage, elle se cambre m’arrachant un sourire de satisfaction. Tout en venant l’embrasser à la base du cou, je la caresse à travers sa dentelle. Elle se tend, gémit. Son souffle se saccade lorsque mon doigt, se faufile et glisse en elle. Son clitoris est gonflé d’envie et elle crie.
— Tu veux que j’arrête ? lui chuchoté-je près de l’oreille.
— Non… t’arrête pas.
La voix entrecoupée par ses halètements, elle perd pied. Rapidement. Je m’amuse de sa jouissance, du plaisir que je fais naître au fond d’elle. Elle est au bord de l’extase. Je le sens à la manière dont ses parois se resserrent autour de mes doigts qui se meuvent et caressent ses chairs gonflées et humides. Elle est chaude, bouillante et prête pour moi. J’accélère tout en me concentrant sur cette petite zone qu’elle affectionne si j’en crois ses gémissements qui s’intensifient au rythme de mes caresses. Ses jambes flageolent, son corps vibre contre moi et ses gémissements se transforment en cris. 
. Je ne lui laisse pas le temps de savourer son moment de plénitude que je la retourne. Face contre le mur, je dégage sa nuque de ses cheveux et embrasse sa peau lisse. J’en profite pour descendre mon pantalon et mon boxer sur mes cuisses, attraper un préservatif et recouvrir ma verge prête pour elle. D’un pied, je l’intime d’écarter les cuisses. D’une main, le long de sa colonne vertébrale, je longe la courbe de son échine. Je me saisis alors de ses hanches que je ramène vers ma queue. D’un geste brusque je la pénètre. Elle gémit bruyamment sous la fureur de mon assaut. Je ne la caresse pas, ne la touche presque pas. Seule ma bouche lui dépose quelques baisers ici et là sur le haut de son dos.  
Obnubilé par les sensations, par le besoin de me détendre entre ses cuisses, je tente de profiter du plaisir que j’éprouve durant cet instant. Je vais et viens en elle, me cale sur les gémissements qu’elle émet.  Mais comme par automatisme, au moment où je la sens basculer, je me déverse en elle. Rien de plus. À bout de souffle tous les deux, je me retire et arrache le préservatif de ma queue et reboutonne rapidement mon pantalon. Un baiser sur le haut de l’épaule et elle a à peine le temps de se retourner que j’ai déjà refermé le bouton de mon pantalon.
— Merci c’était cool.
Satisfaite, elle réajuste sa jupe le long de ses cuisses. Je dépose un bref baiser sur sa joue et ouvre la cabine, la laissant-là encore pantelante et à bout de souffle.
À chaque fois c’est pareil. J’aimerais ressentir ce moment d’extase, ce moment de liberté, ce moment de jouissance absolue mais je n’y arrive pas. Ces plans d’un soir c’est sympa mais au fur et à mesure du temps, le sexe est devenu fade, sans réelle saveur. J’en éprouve du plaisir bien évidemment mais rien qui ne me transcende, qui me fasse quitter les pieds du sol. Il me permet juste de décompresser. 
D’un geste de la main, je me recoiffe et avance pour retrouver mes potes. Je n’en ai pas eu pour longtemps mais les salops ont l’air d’être en sacrée bonne compagnie. J’aperçois rapidement Sabrina, je ne savais pas qu’elle avait prévue de nous rejoindre ce soir. Dans un sens pas étonnant. Ça fait deux jours qu’elle nous bassine avec sa meilleure amie qui doit débarquer à Paris. J’ai écouté d’une oreille distraite ce qu’elle pouvait nous raconter à son sujet et je réalise en découvrant ce physique avantageux que j’aurais peut-être mieux fait de me montrer attentif.  J’y vois immédiatement une éventuelle nouvelle conquête et mon instinct primaire laisse couler mon regard sur le corps de la blonde. Ses formes sont délicieuses. Ses jambes sont musclées et son cul… Putain son cul mérite une bonne levrette doublée d’une claque sur la fesse. Je viens de baiser et me voilà déjà à planifier mon prochain plan… Je suis irrécupérable. 
Tel un félin je repositionne le col de ma chemise autour de mon cou et m’approche d’un pas lent et déterminé. Je ne sais pas lequel de mes potes a prévu de conquérir la blonde, mais je suis bien décidé à faire sa connaissance. D’une main sur chaque épaule de mes potes, je me positionne entre eux et fait face aux deux filles :
—  Alors les mecs, on ne me présente pas ?
À peine ai-je posé les yeux sur la blonde que je bloque. Le sourire carnassier que j’ai l’habitude d'apposer sur ma tronche de séducteur se fait la malle. Je suis incapable d’esquisser le moindre geste ni de dire un seul mot. J’ai l’impression de rêver, mais non.  Je cligne des yeux à de nombreuses reprises et réalise qu’elle est là, toujours face à moi. 
— Olivia ? dis-je stupéfait.
— Oh bordel, ma poule, mise à part ta mère, je ne savais pas que des personnes t’appelaient encore comme ça ! rigole sa copine à côté d’elle.
J’en suis certain, il s’agit d’elle. Elle ne ressemble en rien à l’image que j’avais pu garder dans mes souvenirs mais je reconnais ce regard de jade. Ces yeux verts à la fois rieurs et malicieux n’ont pas changé. Je ne peux pas faire erreur. Bien qu’elle soit beaucoup plus fine, beaucoup plus élancée et dix fois plus jolie. 
Putain, je tente de me ressaisir et de ne pas paraître troublé face à elle.  Si j’ai longtemps considéré Olivia comme une cousine – cette image a été renforcée par le fait de l’avoir vu porter des couches-culottes – ma vision d’elle a changé au moment de l’adolescence. Mais nous nous sommes perdus de vue avant même qu’un semblant d’histoire naisse entre nous. C’était une autre époque.
Elle me fixe sans ciller. Ses yeux me scrutent, m’analysent, comme si elle tentait de mettre un prénom sur ma belle gueule. Une lueur sauvage éclaire ses iris et alors que je suis certain qu’elle a enfin fait le rapprochement, elle me coupe la chique en me demandant : 
— Désolée, mais on se connaît ?

Action ou vérité ? Où les histoires vivent. Découvrez maintenant