CHAPITRE 33 (2) : SANS PITIÉ

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Armand passa rapidement son pouce sur sa griffure et lança une contre-attaque. Il courut et, une fois qu'il fut assez proche de son adversaire, déferla une pluie de coups de pied. Éléanor les contra tous malgré la vivacité de l'enchaînement.

-- Je dois frapper encore plus vite, remarqua-t-il.

Il retenta alors sa chance. Comme précédemment, la Renaissang bloqua chacun de ses coups, de quoi mettre en rogne Armand.

-- Ma proie a-t-elle fini de faire joujou ? A-t-elle enfin réalisé qu'elle n'a aucune chance ? Allez, à table !

Éléanor fit pousser ses ongles d'une longueur suffisante pour atteindre sa cible sans se déplacer.

-- C'est un pouvoir de lâche en fait ! rétorqua-t-il.

-- Appelle cela comme tu le veux, ça ne m'empêchera pas de te tuer.

Elle se lécha les babines et plaça un de ses ongles face au torse de son ennemi.

-- Penses-tu qu'il arrivera à te transpercer ? questionna-t-elle en affichant un sourire sadique.

Armand préféra ne pas répondre et recula un de ses pieds.

-- Tatata. Ne fuis pas ou tu mourras sur le champ. Quoique, c'est quand même ce que je souhaite... Jouer avec ton cadavre va être tellement jouissif ! J'ai hâte !

CRAC !

Alors que son esprit était ailleurs, Éléanor ne remarqua pas qu'Armand s'était décalé et avait brisé l'ongle d'un coup de pied. Furieuse, la femme le rétrécit et s'attaqua à son adversaire avec ses neuf autres. Malgré leur taille immense, elle réussit à les manier habilement et à infliger de nombreuses griffures plus ou moins importantes au géant. Les vêtements de ce dernier commençaient au fur et à mesure à se défaire et ne ressembler qu'à des lambeaux. Cela n'empêcha pourtant pas Armand de continuer à se battre. Plus le combat durait, moins les coups de la combattante étaient précis. Ses yeux devenaient rouges et elle ne cessait d'haleter.

-- Laisse-toi faire enfin !

Évidemment, il n'exécuta pas ces ordres et continua d'esquiver du mieux qu'il pouvait.

-- Mais tu le fais exprès en plus !

Avec ses neuf ongles, elle tenta d'attaquer des deux côtés en simultané pour l'emprisonner comme dans une cage. Seulement, Armand fit un grand saut et les ongles manquèrent de peu de le transpercer. Pendant sa chute, il joigna ses pieds et brisa les neuf d'un coup. Éléanor poussa alors un cri à plein poumon, pas de douleur mais de rage. Maladroitement, elle sortit un coupe-ongle de sa poche et commença à tailler les siens.

-- Qu'est-ce que tu fous toi ? Ça ne présage rien de bon.

Il se rua en un instant sur son adversaire et envoya balader l'objet très loin d'un coup de pied. Cela ne fit qu'énerver encore plus la jeune femme qui s'en mordait les lèvres à tel point qu'elles saignaient. Malheureusement pour Armand, elle avait tout de même réussi à couper les ongles de sa main gauche. Ainsi, la psychopathe repartit à la charge. Cette fois, ses griffes poussèrent en zigzag à une grande vitesse. Le jeune homme en était désorienté et ne faisait que pivoter en se mettant en garde. Seulement, il ne fut pas prêt à recevoir un coup, ce coup. Tandis que quatre ongles faisaient diversion en allant dans tous les sens, le dernier se mit à part et attaqua le géant au niveau de l'oeil droit. Cela le poussa à sortir un hurlement de souffrance que l'on pouvait entendre aux quatres coins du royaume. Pendant qu'il se tordait de douleur, la main ensanglantée sur son œil, Éléanor en profita pour lui infliger cinq griffures plutôt profondes sur le torse.

-- Pétasse..., souffla Armand alors que son corps, dans un sale état, était torturé de ses blessures.

La membre de l'élite des Renaissangs semblait se délecter du spectacle.

-- Eh bien voilà. Je vais enfin pouvoir passer au plat de résistance.

Sûre d'elle, elle s'étira tranquillement et joua à faire différentes formes avec ses ongles en levant les yeux. Quand elle les rabaissa, sa proie n'était plus là.

-- Comment... ?

Par automatisme, elle se retourna et fut finalement face au géant. Celui-ci, toujours l'œil couvert, lui donna un coup de pied dans le ventre. Il poursuivit avec le genou contre le menton et un coup de pied circulaire, ce qui fit vaciller Éléanor. Sans qu'elle ne puisse faire quelque chose, il l'acheva par un mouvement de ciseaux avec ses jambes qui la blessa encore deux fois en-dessous de la tête. La jeune femme tomba, raide, en arrière, le regard agard, le visage en sang et le souffle irrégulier. Armand, ayant puisé dans ses dernières forces, posa ses deux genoux à terre.

-- Je t'ai fait ravaler tes ongles... pétasse...

Et il s'allongea lentement, peignant l'herbe en rouge.

760 mots.

Renaissangs (ancienne version)Where stories live. Discover now