The Maestro - Partie II ( En réécriture)

24. Ezio

Une première tonalité.

Puis une deuxième.

Tous concentrés sur le téléphone posé sur la table basse de la terrasse, seules les tonalités de ce dernier résonnent dans le silence de la nuit.

Une troisième tonalité.

Une quatrième tonalité.

A mesure que les secondes passent, ma respiration devient plus irrégulière. Cette putain de tonalité est en train de me rendre dingue. Cet appel est plus que crucial. S'il ne répond pas, je n'ai plus aucun moyen de le trouver. Il est hors de question qu'il m'échappe une fois de plus, non, j'ai attendu assez longtemps pour lui éclater la gueule.

La tonalité s'arrête d'un coup.

Le sang me monte au cerveau comprenant que je ne vais pas tarder à entendre la voix de cette saloperie de messagerie vocale. Contre toute attente, rien ne vient. Une légère respiration derrière le combiné me fait comprendre qu'il est là. Il a décroché. De longues secondes défilent avant qu'il ne lance, en italien:

- T'en as mit du temps. T'es seul?

Mes poils se hérissent en entendant cette satanée voix. Je le méprise si fort que j'aimerais juste lui trancher les cordes vocales pour ne plus jamais entendre le son de sa voix. Je jette un oeil à Ghost qui pianote activement sur son clavier d'ordinateur pour tenter de géolocaliser l'appel.

Un léger rire résonne soudainement à l'autre bout du fil, je sais pertinemment ce que cela signifie. Il est intelligent, il sait que c'est moi.

- Comment ça va, mon cher frère?

Je ne réponds rien me contentant de regarder mon hacker. J'attends qu'il me donne le signal m'indiquant qu'il l'a trouvé. Il relève les yeux sur moi et fait un mouvement circulaire avec son index me faisant comprendre de faire durer la conversation.

- Ou peut être devrais-je dire, comment va ma chère petite Cara? Ajoute t-il en anglais afin qu'elle comprenne.

Mon regard glisse sur elle, qui se trouve juste en face de moi. Ses mâchoires sont serrées et ses sourcils froncés. Son regard est autant animé par la haine que le mien.

- Je t'interdis de parler d'elle, répliqué-je d'un ton cassant en fixant toujours ma femme.

- Ne soit pas égoïste, il y a eut une époque ou tu me refilais tes putes. Cara est autant à moi, qu'à toi, on lui a tout les deux écarté les cuisses après tout.

Mon sang ne fait qu'un tour dans mes veines. Je vais le tuer ce bâtard. Les doigts crispés sur le téléphone que je viens de prendre sur la table basse, je ne rêve que d'une chose: Lui défoncer le crâne jusqu'à ce qu'il se noie dans son propre sang.

C'est à ce moment là que Ghost me fait un ok avec son pouce. Je jette un oeil à l'écran pour savoir où il est. Un motel de bord de route, non loin de notre position. D'un signe de la main à Valentino je lui fais comprendre d'aller me chercher mes gars.

- Tu ne poseras plus jamais tes mains sur elle, je te le garantie.

- C'est ce qu'on verra, mon frère.

Puis il raccroche sans un mot de plus. Je me lève du canapé, avec rage et passe frénétiquement une main dans mes cheveux. C'est en relevant les yeux que je trouve une Cara tétanisée. Son regard fixe toujours le téléphone que je viens de balancer sur la table basse, comme si elle était figée dans le temps. Je m'approche sans plus tarder d'elle et attrape ses épaules.

- Cara, lancé-je en la voyant dans un état second. Regarde moi!

Elle relève aussitôt ses yeux sur moi comme si elle se reconnectait à la réalité.