The Maestro - Partie II ( En réécriture)

21. Cara

- Bon je répète, lance Valentino d'un air sérieux. Il s'appelle Vicenze Conti. Il bosse de temps à autre pour Adrían, pour des services bien particuliers. Comme nous l'avions prévu, il est arrivé avec un peu d'avance. Tu vas le droguer et l'attirer dehors. Capisce?

- Oui.

- Très bien.

Je jette un dernier coup d'oeil à Ezio sentant son regard brûlant sur moi.

- On te surveille, au moindre problème, on interviendra, ok? Me souffle ce dernier le visage fermé.

J'hoche la tête avant de prendre une grande inspiration pour me donner du courage.

Allez, c'est parti.

En ouvrant la portière de la voiture, le vent frais me fouette le visage. Malgré mes jambes tremblantes, je parviens à me donner une démarche faussement assurée. Une fois devant l'entrée du bar, où plusieurs personnes attendent, je me dirige aussitôt vers le videur ou devrais-je dire l'armoire à glace, habillé d'un costume sombre. Il me jauge aussitôt du regard en me voyant m'approcher de lui, une expression de marbre sur le visage.

- Deve mettersi in fila, signorina, me lance t-il aussitôt.

- Je suis pressée, lui chuchoté-je à l'oreille tout en sortant un billet de cent euros de mon décolleté.

Le visage du barbu se détend alors qu'il prend mon billet sans hésiter.

- Je vous en prie, me souffle t-il en m'ouvrant la porte derrière lui.

- Grazie, dis-je avant de le dépasser.

Première étape passée, je dois maintenant trouver Vicenze. Le bar est plutôt vide, malgré la foule qui attend dehors. Les lumières tamisées et la musique de fond me mettent aussitôt plus à l'aise. Je balaye la pièce du regard analysant silencieusement mon environnement. Longeant le comptoir du bar je ne peine pas à reconnaitre ma cible, pour l'avoir vu en photo quelques heures plus tôt.

Bouc épais, peau hâlée et cheveux attachés dans une queue de cheval basse, il a l'étoffe d'un tueur à gage ou un truc du genre. Je m'approche et m'assieds à deux tabourets de lui. Son regard sombre est aussitôt attiré par moi alors que je fais glisser ma veste le long de mes bras. Comme prévu, il semble captivé par les courbes de mon corps misent en avant par ma robe. L'ignorant du mieux que je peux, j'observe le barman qui s'approche de moi avec un léger sourire.

- Cosa le servo, signorina? Me demande t-il aussitôt.

- Heu, fais-je semblant de bafouiller, la même chose que Monsieur...

Le serveur plisse les yeux m'indiquant qu'il n'a pas comprit ce que je venais de dire.

- Lei vuole uno scotch, lance Vincenze depuis sa place.

- Oh! Ok, répond le serveur d'un air gêné avant de se retourner pour prendre un verre.

- Merci, dis-je en jetant un oeil à Vincenze.

- Anglaise?

- Irlandaise, mentis-je avec un léger sourire.

- Je me disais, vous êtes trop pâle pour être italienne!

- Ça va faire deux semaines que je suis là et je n'ai toujours pas bronzé! Je dois être un cas désespéré!

- Oh non, loin de là, vous êtes très belle.

Le barman dépose mon verre face à moi, me permettant ainsi de rompre ce jeu de regard à la con. J'ai toujours détesté draguer mais encore plus dans un bar, ça me rappelle tous les lourds qui m'emmerdaient quand je travaillais chez Joe.