Passionnel

chapitre 23

Je dis au revoir à tout le monde puis me retrouvai seule avec Noam qui était garé un peu plus loin.

Nous marchions côte à côte, silencieusement. Si notre petit jeu m'avait "amusée" dans le bar, il s'agissait à présent d'une autre paire de manches. En quelques minutes, je m'étais calmée et je tentais de me poser les bonnes questions. Et si tout ce jeu de séduction était tout simplement une très mauvaise idée ? Après tout, je ne connaissais absolument rien de lui. Il m'intriguait certes, mais tout ce mystère autour de lui n'était pas des plus rassurants. Et cette insécurité qu'il me faisait ressentir lorsque nous étions trop proches ne me m'était pas en confiance non plus.

D'un côté, je pouvais choisir la sécurité avec Ian, ou du moins la facilité bien que je n'étais pas certaine d'avoir réellement envie d'une relation sérieuse avec lui. Et d'un autre côté, j'avais cette attirance physique pour Noam à laquelle j'avais du mal à résister. Je ne voulais pas céder pour Ian d'une part mais également pour moi car si je craquais une fois, je craignais qu'il n'y est pas de retour en arrière.

Nous avions à présent fait un bon bout de chemin en voiture, toujours en silence. Je regardais la nuit défiler sous mes yeux pas la fenêtre ; cela m'évitait de regarder ailleurs. Lorsque Noam se gara en bas de chez moi, je peinais à relever la tête. Je finis par poser mon regard sur le sien et aucun mots ne sortaient de ma bouche. Il détacha sa ceinture d'un geste lent, je pouvais déjà voir dans ses yeux ce qu'il s'apprêtait à faire mais je rassemblai mes forces pour stopper cela.

Je me raclai la gorge et détourna le regard :

- Merci beaucoup de m'avoir déposé, souris-je. Rentre bien.

J'hésitai un petit instant, puis descendis de la voiture sans lui laisser le temps de répondre.  J'étais quasiment arrivée à la porte de mon immeuble quand j'entendis une portière claquer. Je me retournai et vis Noam s'avancer d'un pas décidé vers moi. Il me regardait avec un regard brûlant de sens et se rapprochait beaucoup trop rapidement de moi. Sans m'en rendre compte, je reculai de quelques pas. Il n'était maintenant plus qu'à un petit mètre de moi ; j'eu le réflexe de mettre ma main sur son torse pour le stopper. Il me lança un regard ampli d'incompréhension. Je ne pouvais pas le blâmer pour cela ; je me laissais faire dans le bar et maintenant je l'arrêtais.

- Noam arrête, soufflai-je en le fixant intimidée. Je ne peux pas.

- Pourquoi pas ? dit-il d'une voix rauque en fronçant les sourcils.

- Parce que c'est compliqué, il y a Ian et je ...

Je ne finis pas ma phrase et me contentai de secouer la tête.

- Je croyais que tu n'étais pas en couple avec lui.

- Je ne le suis pas.

Noam resta de marbre face à moi, qui avais toujours la main sur son torse. Malgré le fait que je me démenais pour ne pas céder, la tentation grandissait. Je pouvais sentir sa respiration sous la paume de ma main ; elle était calme et profonde. J'aurais pu la retirer mais je ne le fis pas. Mes yeux étaient plongés dans les siens, toujours sombres et hypnotisants. Ma tête voulait partir se réfugier dans mon appartement mais mon corps me disait tout autre chose. Sans réfléchir, mon regard descendit naturellement vers sa bouche. Sa mâchoire se contracta et il entrouvrit ses lèvres.

- Charlie.

Le son de sa voix ne m'avait pas brusqué, elle était grave mais douce. Personne ne parlait mais ce silence en disait long sur nos envies. Je relevai mon regard vers lui, il prit une inspiration ; il ne me laissa pas le temps de faire quoi que se soit. Il attrapa mon visage avec ses mains et plaqua ma bouche contre la sienne. Je fus surprise sur l'instant mais lui donna directement accès à ma langue. Le feu qui s'était allumé à l'intérieur de moi me fit oublier tout ce pourquoi je ne voulais pas céder à la tentation. Je passai mes bras autour de sa nuque afin de le serrer encore plus fort. Notre baiser devint alors beaucoup plus ardent et sauvage. Il me poussa contre le mur et fit descendre ses mains sur mes hanches puis sous mon t-shirt. Je me plaquais de tout mon long contre lui et l'embrassai de plus belle. Je ne voulais pas que ce baiser s'arrête tellement il était bon et excitant. Le contact de ses mains contre ma peau me fit frémir, je bouillonnais intérieurement. Le goût de ses lèvres me faisait totalement flancher.

Une de ses mains se glissa sous ma jupe afin de saisir mon fessier qu'il empoigna farouchement ce qui ne fit que redoubler mon excitation. Il se décolla de mes lèvres et embrassa mon cou, ma clavicule, mon épaule ; toutes les parcelles de peau qui se trouvaient sur son passage. Quant à moi, je glissais mon visage au creux de son cou et m'enivrai de son odeur parfumée. Je laissais échapper de petits gémissements au fur et à mesure qu'il embrasait mon corps de ses baisers fiévreux. Ma respiration était saccadée et terriblement rapide ; j'avais envie de lui, là, tout de suite. J'attrapai ses cheveux et les tira ce qui le fit grogner. Il déposa à nouveau sa bouche sur la mienne ; nos langues et nos lèvres bougeaient sur un rythme parfait.

- Charlie.

Je ne répondis pas, je ne l'avais pratiquement pas entendu. Pour des tas de raison, il faudrait que j'arrête ce qui était en train de se passer entre nous mais je ne pouvais pas. Je me frottai de plus en plus à lui et je pouvais déjà sentir son entre-jambe se durcir contre ma cuisse.

- Charlie attend.

Cette fois-ci, il recula sa tête et décolla ses lèvres des miennes. Il restait néanmoins très proche de moi, nos nez se touchaient. Je le regardais sans comprendre.

- On est dans la rue, lâcha t-il en rigolant généreusement.

Je ricanai à mon tour ; j'avais totalement omis ce détail. J'aurais pu coucher avec lui devant les phares de sa voiture si Noam ne m'avait pas stoppé.

- Il n'y a pas mon frère, lâchai-je.

Je n'avais pas hésité une seule seconde tellement je voulais continuer ce que nous avions entrepris. Je pris sa main et commençai à monter les marches jusqu'à la porte de mon immeuble mais je sentis une résistance sur mon bras ; Noam ne bougeait pas. Je me retournai pour être face à lui, étonnée.

- Je ne vais pas rester, affirma t-il.

Voyant que j'étais stupéfaite par ce qu'il venait de dire, il décida d'argumenter :

- Je ne veux pas que tu regrettes et si on fait ça maintenant, ça risque d'être le cas.

- Tu es sérieux ? Tu me chauffes toute la soirée pour me lâcher ça ? répondis-je nerveusement.

Je pouvais déjà voir qu'il se refermait sur lui-même au vu de ma réponse. Peu importe, il se trouvait que j'avais des raisons d'être vexée, voir énervée. Cela faisait deux fois qu'il me faisait le coup : au bar vendredi dernier juste avant son altercation avec Ian en plus de ce soir. Cela commençait à faire beaucoup, et même si la raison qu'il venait de donner était tout à fait respectueuse envers moi, c'était à moi de prendre ce genre de décisions.

- Tu devrais rentrer chez toi, me donna t-il comme seule réponse sur un ton froid.

- Merci du conseil, rétorquai-je sur le même ton avant de me retourner et partir en direction de mon appartement.