"Stop being rude with yourself !"

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Tu t'es déjà posé la question ? Si tu avais vraiment ta place parmi eux ? Si ça valait vraiment le coup d'être mêlé à ces histoires avec eux ? Tu t'es déjà demandé s'ils étaient vraiment amis avec toi ? Si tu ne leur faisais juste pas pitié ? Des tas de fois. Tant de fois où tu t'es demandé si tu avais ta place, si tu n'étais pas de trop. Tant de fois où personne n'a rien vu sur ton visage. Parce que tu sais bien cacher ton jeu. Tu le caches si bien que parfois tu as l'impression que tout va bien toi aussi. Tu enfouis tellement ta douleur au fond de toi, ce sentiment de solitude constante, que tu réussi, parfois, à te persuader toi-même que ça va. Alors que clairement, ça ne va pas. Tu prends soin des autres, parce que tu sais faire ça, écouter les autres, prendre soin d'eux, mais toi, toi le petit bouclé du groupe, qui prend soin de toi ? Qui t'écoutes quand ça va pas ? Qui te rassures quand tu ne trouves pas le sommeil à cause de tes cauchemars ? Personne.


Tu es seul. Au fond tu le seras toujours et tu l'as toujours un peu été. Tu fais passer ton soit disant bonheur par effet miroir de celui des autres. Mais ça ne fonctionne qu'un certain temps. Toi aussi. Toi aussi tu as le droit à la parole, toi aussi tu as le droit d'être amoureux, t'es un garçon comme les autres tu sais, toi aussi tu as le droit de te sentir bien. Mais non, ce droit, tu l'accordes aux autres mais pas à toi. Qui écouterait celui qui écoute ? Qui aimerait le garçon qui est amoureux de ses amis d'enfance ? Personne. C'est faux, tu le sais ça. Tu le sais que c'est faux. Y'a toujours eut ce garçon, garçon dont tu as toujours été amoureux. Ce petit blond, arrivé un peu plus tard. Ce garçon qui lui t'écoutes mine de rien. Qui a toujours su trouver les mots justes pour te rassurer, te réconforter. C'était le seul. Le seul à lire sur ton visage la peine que tu transportes, la peur qui te ronge, l'anxiété qui t'asphyxies. Et y'avait l'autre aussi, ce garçon à la blague facile, celui là alors, sans savoir ni comment ni pourquoi, il avait prit cette place dans ton coeur. Tes deux amoureux silencieux, tu ne leur a jamais dis. Mais eux tu les écoutes et ils t'écoutent en retour, même si tu ne leur dis rien. Rien sur ce que tu ressens pour eux.


Ashton et Richard, tu les aimes, de manière égale et inconditionnelle. Tu ferais tout pour les protéger. Parce que tu as toujours été comme ça au fond n'est-ce pas Stanley ? Protéger les autres mais pas toi. C'est a eux que vont tes dernières pensées. T'es dans ton bain, ce qui est supposément ton dernier. Tes prunelles claires sont rivées sur le plafond et s'embrument de larmes. Tes mains tiennent le rebord de la baignoire. Est-ce que ce que tu vas faire c'est pas la pire connerie de ta vie ? Sans doute. Tu marmonnes quelque chose. Cet appel, il t'a fait peur plus que de raison. Tu as tout revu. Lui. Eux. Et eux deux. Eux deux, le souvenir de tes deux idiots te tire un mince sourire. Tu pousses un long soupir avant de te saisir de l'une des lames posées sur le rebord et tu la regarde. Comme si tu hésitais sur ton geste. Pourquoi hésiter Stanley ? Tu as toujours été en retrait dans le groupe, tu es toujours passé en arrière plan. Alors pourquoi hésiter ? Tu sais que si tu restes en vie et que tu y vas, tu y resteras. De peur. D'angoisse. Et parce que c'est un fait Stanley, tu as toujours fais partit des plus faibles. Ne dit-on pas que ce sont ceux qui s'occupent des autres qui ont besoin qu'on s'occupe d'eux ? Si. Tu hésites parce que Ash. Tu hésites parce que Richie. Tu hésites parce qu'avec eux, tu avais vraiment l'impression d'exister.


Un nouveau long soupir. Tu fermes les yeux en espérant trouver une réponse à tes questions internes. Tu te mets à jouer avec la lame, inconsciemment. Tu les entends. Ses blagues. Tu l'entends. Son rire. Tu les entends, leurs voix. Leur inquiétude pour toi. Tu les revois, tu les imagine à ton âge, à 40 ans. Ils sont beaux. Ils ont toujours eut ce charme de toute manière. Et là tu pousses un léger hissement de douleur. Tu sors de tes pensées, ouvres tes yeux et te redresses. Ton regard se pose sur ta main, elle saigne. Tu t'es coupé en jouant instinctivement avec ta lame. Lame qui a fini par terre. Tu te perds sur ton propre sang qui glisse sur ta peau. Est-ce que ça en vaut vraiment la peine ? Oui. Tu as cet espèce de sentiment que cela en vaut la peine. Au moins d'essayer. Alors tu te sors du bain, tu soignes ta main avant de faire ton sac.


- Whoa regardez vous les gars vous êtes magnifique. Je me demande ce qui m'est arrivé !

- Roh ça va Rich' t'as vu la gueule ?

- Ash ...?!

- Le seul et l'unique.

- Mais putain y'a que moi qui suis devenu un laidron ?

- Arrête de te rabaisser Richie, t'es pas un laidron.

- C't'intonation du jugement ... Stan ?!

- Stanley ?!

- Qui d'autre vous voulez que ce soit ?

Error_Euc404's CarryallWhere stories live. Discover now