"Shut up."

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Tu as clairement besoin de son aide, cette situation, tu ne l'as clairement pas voulu. Qui voudrait d'un élève qui vous stalke où que vous alliez parce qu'il veut tester des trucs avec vous ? Personne. Tu es terrifié, pétrifié, tu ne pensais pas qu'un jour cela t'arriverais, d'avoir encore plus peur que pendant la nuit. Tu es plus pâle qu'à ton habitude, tes mains sur ses avant-bras comme pour tenter de garder une certaine distance avec lui. Tu marmonnes, tu le supplies, tu t'abaisses bien bas d'ailleurs, de le supplier de te lâcher, de ne pas se rapprocher plus de toi. Et c'est toi qui a des problèmes ? Ton corps se mets à trembler, certains, en geste de défense, ont une grande force, toi, tu te pétrifies et tu trembles. Tu ne peux même pas hurler pour qu'il vienne t'aider. Tu espères juste qu'il ne passe, comme tous les jours, te voir, parce que c'est comme un petit rituel entre vous deux, il passe souvent te voir, parce qu'il a conscience de tes problèmes.

Ton sauveur, tu le bénie d'avoir passer la porte. Seul soucis ? Il se fige lui aussi. En le voyant sur toi et toi qui ne bouge pas. La plupart des personnes dans ce bahut croiraient que tu te laisses tout bonnement faire. Mais pas lui. Il te connaît. Il sait que quand tu n'es pas décidé, tu te figes. Il sait pertinemment que si tu as ce regard vide, pétrifié de peur, ce n'est pas parce que tu te laisses faire, simplement que ton corps réagit de cette manière là au danger. Toi qui apprécies tant l'inconnu, le danger, la peur de la mort, là, tu n'aimes pas ça du tout. Tu as réellement peur et cette peur, elle te fige. Ton homme se rapproche, le pas lourd, l'air ambiant se fait irrespirable, presque irrespirable.


- Je peux savoir ce que vous faites là.

- J'ai une consultation privée avec le psychologue scolaire mons-

- Hm.

- Monsieur Tolkien ...

- Dégagez de là.

- Sinon quoi ?

- Sinon c'est moi qui vous dégage. Et cela ne va pas vous plaire. A ce que je vois, vous n'avez pas compris mon avertissement de la dernière fois. J'estime avoir été assez patient avec vous Freud. Alors maintenant déguerpissez si vous voulez avoir l'espoir de pouvoir terminer votre année parmi nous.


Il te lâche, mais pas pour partir, non, il se lève pour lui faire face. Lui tenir tête. C'est la pire idée de sa vie, enfin, tu ne juges pas, tu es en couple avec. Ton corps retrouve ses mouvements, lents. Tu sais ce que c'est ton principal problème Howard ? C'est que tu es imprévisible, totalement et complètement imprévisible. Alors que Freud et Tolkien ne se tiennent silencieusement tête, tu te saisi d'un des livres qui trône fièrement sur ton bureau avant d'asséner un coup violent à l'arrière du crâne de Freud qui tombe au sol, inconscient. Personne ne pourrait te prêter cette force, même John te regard avec les yeux grands ouverts.


- Mon chéri tout va bien ?

- ... Oui.

- Tu es sur ..?


Tu ne réponds pas, tu lâches juste le livre tout en regardant d'un air presque absent l'étudiant allongé au sol. Tu aurais pu réagir avant, ou même autrement, mais non, tu as un petit train de retard. Tes mains tremblent, ta respiration aussi, il faut simplement que tu redescendes de ton pic d'adrénaline ou d'autre chose, tu ne sais pas trop. Un moment d'absence ou ton instinct à prit le dessus ? Tu sais pas vraiment. Tu relèves le regard vers John puis tu as cette lueur, cette même lueur de peur, tu as peur de lui avoir fait peur, alors que tu sais pertinemment qu'il en faut plus pour effrayer ton bel homme.


- Je ... désolé ...

- Arrête.

- Mais-

- Tais toi.


Il vient te prendre dans ses bras, tu ne lui as pas fait peur, loin de là, il a beau te connaître, il ne s'attendait pas du tout à cette réaction de ta part, c'est tout. Dans ses bras, tu profites de son étreinte pour t'y blottir comme un enfant perdu. En vérité, ce moment de défense, c'est simplement un moment d'extra-lucidité chez toi. C'est rare, mais quand tu as véritablement tout ta tête, tu es loin d'être le Lovecraft adorable. Heureusement que c'est rare d'ailleurs. Tu fermes les yeux contre John et tu en profites pour sentir son odeur.


- T'es en sécurité maintenant.

- ... Merci ...

- Je ne le laisserais plus t'approcher.

Error_Euc404's CarryallWhere stories live. Discover now