-𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟑𝟏-

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Adolescent, Jake était adorable et mignon. Mais, le temps est passé par là, laissant derrière lui tout ce que j'aime chez un homme. Ses traits sont devenus plus durs ; sa mâchoire, qu'auparavant j'embrassais, est carrée ; les cheveux plaqués ont laissé place à une coupe aérienne, laissant toute la liberté à ses cheveux d'or. Son regard bleus pétillent, je lui souris automatiquement quand je constate que lui aussi ne peut s'empêcher de m'analyser.

Jake s'avance rapidement pour m'enlacer. Son odeur familière me fait abandonner totalement mes pensées, et elles dévient vers nos souvenirs ensemble.

─ Tu es magnifique, An', me murmure-t-il.

Mon surnom dans sa bouche fait battre mon cœur plus fort, ne serait-ce qu'un court instant. Je mets fin à notre étreinte. Le voir fait remonter en moi plus de choses pour lui que je ne le voudrais.

─ Ne me fais pas croire que tu n'as croisé aucun distributeur sur ton chemin ? gémit André.

Merci, André, vraiment, tu viens de rompre je ne sais quel moment avec ton petit-fils. Même si c'est ce qu'il y a le mieux à faire, je pouvais continuer notre étreinte.

─ Je ne vais pas te donner de la sale bouffe.

─ Toute façon, j'ai toujours su que tu ne m'as jamais aimé.

Voir André et Jake se taquiner, c'est comme faire un bond dans le temps. Nos soirées film avec Jake, nos repas, nos rires face à la tête de notre petit papi quand il perdait à un jeu.

─ Fais pas ton malheureux, Ania et moi, on ira te chercher un sandwich dès que ça ouvrira.

André se réinstalle dans son lit en me lançant un léger clin d'œil. Le souci, c'est qu'avec lui, ce qui doit être discret ne l'est pas, au contraire.

─ Tu as vu, je te l'avais dit qu'il ressemblait à Thibault, s'empresse-t-il de commenter d'un air enjoué.

Ma gorge se serre. Comment j'ai pu oublier sa présence ? Ce dernier me dévisage en silence de l'autre côté de la pièce. J'essaye de toutes mes forces de le rassurer à travers mon regard, mais il est trop tard, son visage est fermé, pire que ça, il ne prend même plus la peine de m'affronter et détourne les yeux.

Jake tente de le saluer en lui tendant la main. Thibault l'observe avec désinvolture, pourtant son regard noir trahit la colère qui l'habite. Avant qu'il ne puisse lui parler, je pousse doucement Jake derrière moi.

─ An', qu'est-ce que tu fais ?

Thibault souffle grossièrement quand Jake se tourne vers moi, dans l'incompréhension des plus totales.

─ Rien, ne cherche pas à comprendre.

Je n'ose même pas imaginer la réaction de Thibault si je venais à lui parler de sa phobie. Jake se recule et retourne auprès de son grand-père, pendant que moi, je chuchote à Thibault :

─ Ça va ?

Ma question est stupide, mais ce n'est pas le moment pour discuter.

─ Je crois que tu t'es trompé de mec, celui qui t'intéresse est derrière toi.

Ça, c'est vraiment mesquin de sa part. Je ne suis pas sûr de pouvoir excuser son attitude jalouse plus longtemps.

─ Pourtant, il me semble que c'est avec toi que j'ai envie de sortir. Mais bon, tu dois sans doute savoir mieux savoir que moi, pesté-je.

Je pense le comprendre, il a le droit d'être jaloux, d'être perturbé, car je viens de bousculer sa routine avec l'arrivée de Jake, mais peu importe. Thibault aussi devrait essayer de me comprendre. Je viens de revoir la personne qui m'a le plus apporté avec André, quand je me suis retrouvée perdue.

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