-𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟑𝟏-

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─ Oui.

Le silence nous engloutit et fait apparaître quelque chose de nouveau entre nous : le malaise. Je comprends que son ego ou je ne sais quoi puisse avoir été touché, mais qu'il ne me boude pas alors que j'ai été honnête avec lui. Je tente de capter le regard de Thibault, mais le visage de celui-ci reste figé, la mâchoire serrée, tourné vers l'extérieur pour se garer. Elle promet d'être intéressante cette soirée.

***

Après être passée par l'accueil pour savoir où se trouvait la chambre d'André, je n'ai pas pris la peine d'écouter d'autres informations venant de la réceptionniste que je me précipite vers l'ascenseur, Thibault sur les talons.

Heureusement, l'espace clos dans lequel nous nous trouvons est assez grand par rapport à la normale puisqu'on est dans un hôpital. Au moins s'il vient à faire une crise, on est entouré de personnes compétentes.

─ C'est plus haut, m'informe Thibault quand je m'apprête à sortir.

─ Tu en es sûr ?

─ C'est ce qu'elle a dit avant que tu ne partes comme une voleuse, après fais comme tu veux.

J'espère pour lui que Thibault va arrêter son petit numéro, il commence à m'agacer. Moi qui pensais qu'on avait dépassé un stade avec lui.

Une fois avoir trouvé le bon couloir, je cherche d'une marche rapide le numéro où se trouve André.

Ça y 'est, je l'ai trouvé. Des tas de scénarios me viennent en mémoire et compriment mon cœur d'une vive douleur. Rien que l'idée qu'il puisse souffrir me file des sueurs froides. Je souffle doucement avant d'ouvrir la porte.

André est allongé dans son lit, les yeux clos. Son corps me paraît soudainement fragile au milieu de cette grande chambre blanche. Hormis un plâtre au niveau de la jambe, je ne vois pas d'autres blessures visibles.

Je m'approche de lui. Je n'ai qu'une envie, c'est de le serrer contre moi, et qu'il me dise qu'il n'a rien de grave.

─ Psss, l'entendis-je chuchoter. Les infirmières sont parties ?

Mon inquiétude commence à redescendre, et un sourire flotte sur mes lèvres.

─ Il n'y a que Thibault et moi.

Ses beaux yeux marrons s'ouvrent, puis André se redresse en soufflant :

─ Elles cherchent à me faire avaler leur nourriture infecte. D'accord elles sont mignonnes, mais je ne suis pas encore assez vieux pour me laisser faire.

Je m'assois au bord de son lit. Non sans garder un œil sur Thibault, je le vois s'installer sur un fauteuil qui traîne dans un coin de la pièce. André se penche pour m'embrasser la joue, pendant que je lui demande de m'expliquer ce qu'il a.

─ J'ai glissé dans mon salon quand ma canne s'est accrochée à mon tapis. Je n'ai pas eu le temps de rire bien longtemps que j'ai eu mal au pied.

─ Tu sais que j'ai eu la peur de ma vie.

─ Tout va bien, Ania, me rassure-t-il.

Au lieu d'être entièrement rassurée, je ne peux m'empêcher de reprocher à Thibault son comportement. Tellement qu'il a été préoccupé par rapport à Jake, il n'a pas pris la peine d'essayer de me libérer de mon inquiétude.

─ Tu vas devoir attendre, le snack n'a pas encore ouvert.

J'ai beau ne pas m'être retournée, je sais exactement qui est le propriétaire de cette voix, qui vient de faire irruption dans la chambre. Alors que j'aperçois la mine déçue d'André, je sens un regard sur moi. Je ne reste pas figée bien longtemps et me tourne lentement.

Près de moiWhere stories live. Discover now