Chapitre 1

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Le soleil chauffait ma peau caramel et me faisait pleurer les yeux à travers mes lunettes de soleil. Je m'amusais à regarder les passants se hâtaient en marchant vite, les femmes qui traînaient leur enfants par la main tellement elles marchaient vite et qu'eux ne pouvait suivre avec leurs petites jambes. Ma vie avait repris son cour : rapide et monotone. Voilà maintenant plus de quatre mois que j'étais en Californie: mes activités avaient reprisent leur cour. Je venais de signer un contrat après deux anciens qui venaient de se terminer. J'avais fait de belles rencontres, de nouveaux amis, de nouveaux contacts mais de nouvel amour. Depuis mon arrivée je ne recevais plus aucune nouvelle de Julien -ce qui n'avait rien de nouveau- mais je ne pouvais m'empêcher de penser à lui. Je voulais savoir comment il allait, si il s'était trouvé quelqu'un, si il s'était finalement mis avec son Anaïs qui l'aimait tant et qui ne cessait de lui tournait autour. Il fallait bien que je me fasse une raison: notre histoire était terminée. Je ne devais pas être triste, il avait quand même fait le plus beau cadeau du monde : Alice. Elle était devenue ma force et ma motivation mais elle demeurait comme son père loin de moi. Un serveur m'apporta un verre de Perrier. Je bu une gorgée du liquide glacé. En face de moi était posé mon texte à apprendre : Célimène dans le Misanthrope de Molière. Je ne connaissais que quelques bribes de mon texte et ne m'étais pas encore décidée à l'apprendre franchement. Mon portable vibra à côté de mes feuilles ; j'allumai l'écran de mon appareil et vue que ce n'était qu'une alerte Twitter. Je balayai mon écran de manière à faire partir cette notification avant de me bloquer sur mon fond d'écran : c'était une photo de moi et Julien ; je riais aux éclats et lui avait la tête enfoncée dans ma nuque pour m'embrasser. La photo était en noir et blanc. Noir et blanc pour signifier que tout cela est de l'histoire ancienne. Je ne serai plus jamais heureuse comme avec lui. Je n'aimerai plus aucun homme car j'avais tout donné au précédent.

Je chassai mes pensées et éteins mon portable avant de reboire un peu de ma boisson. J'avais des milliers de questions à poser à Julien. Non, pas des questions de cœur, juste des questions d'organisation : l'appartement en particulier. Il y avait encore dedans pas mal de nos affaires, je continuais de payer le loyer juste pour abriter des meubles et les T-shirts de monsieur. Moi, j'avais tout pris et tout installé dans mon nouvel appart situé dans la banlieue de Los Angeles. Je pris mon courage à deux mains, écrivit un message bref lui demandant de me contacter par la suite à propos de l'appartement. Je sélectionnai son contact ; j'hésitais à appuyer sur le bouton « envoyer ». Crapule qui était attaché au pied de ma chaise s'agita, je clique sur l'icône et éteignis mon portable puis me commençai à apprendre mon texte.

Inutile de vous préciser que je ne reçus aucune réponse ultérieure. Ce mec était vraiment un lâche...un lâche que j'ai aimé et que j'aimais encore un peu au fond de moi. Il me fut impossible de ne plus penser à lui, de ne plus éprouver aucun sentiment pour sa personne car il était le père de mon enfant. Il avait laissé une trace de notre histoire dans le passé. Pour tout vous avouer, j'ai toujours pris Julien pour un garçon pas comme les autres mais je ne peux vous dire pourquoi. Peut-être dans sa personnalité, son habillement, son langage, ses goût, sa moralité...

Je me levai de ma chaise après avoir réglé l'addition et laissé un généreux petit pourboire au serveur car je n'avais aucune envie d'attendre la monnaie puis pris la direction de mon appartement. Il se situait à environ cinq kilomètre de ce petit café : je ne pris aucun taxi et rentra chez moi à pieds avec mon chien en laisse. Je regardais les passants, leur manière de marcher, de s'affairer, de s'habiller me faisait rire. J'ai toujours comparé les villes à d'immenses fourmilières. J'essayais de me faufiler entre eux. J'étais perdue dans mes pensées et marchait dans un automate. Je ne savais pas pourquoi mais aujourd'hui était un jour particulier. 25 juillet...25 juillet...cette date se répéta longtemps dans ma tête avant que je comprenne pourquoi : c'était le jour de notre première rencontre. C'était la première fois que j'avais rencontré Julien. Aujourd'hui, cela aurait fait deux ans que nous serions en couple. J'eus une once de déception qui fut rapidement chassée par mon petit chien : il s'agitait au bout de sa laisse sur laquelle était inscrit « God saves the dog » car nous venions d'arriver devant la porte de l'immeuble. Je sortis ma carte et le passa dans la fente du boitier électronique : la porte s'ouvrit et nous pénétrâmes dans le hall du bâtiment climatisé.

Avant de monter, je vérifiai mon courrier dans ma boîte aux lettres : pub, pub, pub, prospectus, pub, pub et une enveloppe cachetée. Je pris l'enveloppe et laissa le reste du courrier dans ma boîte aux lettres. A vrai dire, gagner des réductions pour des lasagnes faites au cheval, des Tampax, des pulls en imitations cachemire ne m'intéressai guerre. Une fois arrivée sur le perron de ma porte, je glissai la clé dans ma serrure et pénétra dans mon chez-moi. C'était un appartement de 40 m², qui me fut offert à la suite d'un contrat. L'intérieur était meublé assez sobrement, des plantes vertes par ci par là, un cadre qui ornait la façade de quelques murs... Je fermai le loquet derrière moi, posa mon sac sur un fauteuil et mon texte ainsi que mon portable sur la table basse du salon avant de me diriger vers le balcon. Là, je m'appuyai sur la rambarde et pris un grand bol d'air. Je regardais l'enveloppe et l'ouvrit : c'était une lettre de mon contrat précèdent qui me proposait et me demandait -pour être plus exacte- de reprendre mon rôle afin d'assurer une courte tournée de deux mois en Belgique. Il y avait si joint un formulaire. Je rentrai dans mon salon, attrapa mon agenda et mon stylo puis m'assis sur un de mes fauteuil. Je comparai toutes les dates avec celle de ma tournée et de mon spectacle actuel. Je finirai mon rôle le 27 octobre et on me demande d'être à Liège au plus tard le 27 novembre. Il n'y avait aucun problème : je rempli le formulaire, le signa puis le mis dans une enveloppe blanche que je posterai certainement le lendemain. J'étais même plus tôt heureuse d'aller en Belgique. J'avais beaucoup aimé ce pays et y aller la veille de mon anniversaire pour me retrouver avec des anciens compagnons, rien n'étais mieux. Je ressorti, alluma mon portable : aucun nouveau message. Julien ne voulait définitivement plus de moi.

Intrusøs (Tome 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant