Chapitre 18: New wife.

723 17 1
                                    

C'était la femme de ménage, revenant de son congé, qui avait découvert le corps d'Aaron.
Elle avait hurlé de peur en voyant tout le sang qui tâchait le sol ciré.
Quand la police avait été appelé et mise au courant de ce meurtre, ils ne prirent pas la peine d'ouvrir une enquête.
Polly avait joué de son pouvoir, maintenant que Campbell était mort, Moss se laissait corrompre sans remords.
Le cadavre avait été emporté sans plus d'interrogations, comme si ce crime n'avait jamais eu lieu.
Les policiers de Birmingham avaient l'habitude, ce n'était pas la première et sûrement pas la dernière que cela arrivait.

Mary, quant à elle, s'était remise de ses blessures. Physiques.
La douleur qui se tait est celle qui froisse le plus le coeur.
Et elle restait ancrée en elle.
Elle avait enfin tué ce monstre, mais elle avait l'impression de ne pas lui avoir fait subir ne serait-ce qu'un millième de ce qu'elle avait vécu. Et sa mort n'effaçait en rien son lourd passé, dont elle ne parvenait pas à se détacher. En réalité, maintes fois, les rares proches qui l'entouraient comme Kara avaient tenté de la faire parler, en vain, pour qu'elle se libère de ce poids qui l'entraînait lentement mais sûrement vers les abysses.
Ceux qui refusent de se libérer des chaînes du passé sont condamnés à le revivre, encore et encore.
Mary le savait, mais comment pourrait-elle oublier tout ce qu'il lui avait fait subir ? Elle n'avait eu qu'une chance d'éventuellement finir heureuse, de porter l'enfant de Michael, de le voir grandir, mais cette chance avait été réduite au néant, et Mary ressentait plus que jamais son esseulement.

De plus, la connivence qu'elle avait toujours partagé avec son frère lui manquait horriblement.
Mais la jeune femme détestait se plaindre, alors elle se murrait dans son silence habituel, désargentée.
Malgré tout, ces traverses l'avaient rendue plus forte qu'autrefois, son mental était à toute épreuve.

Michael méditait dans l'appartement qu'il avait décidé d'acheter, ne supportant le manque d'intimité.
Touché par la requête de celle qui avait porté son enfant, il avait arrêté la neige, et buvait plus modérement.
Il fut sorti de ses pensées par la sonnette qui grésilla et résonna dans tout le séjour. Il alla ouvrir, et ses sourcils se froncèrent d'eux mêmes quand Mary apparut devant lui.
Il se décala pour la laisser entrer, et elle alla se laisser choir sur le canapé.
Il alla remplir deux verres de whisky irlandais, en posa un devant elle, et garda le second dans sa main.

-Comment as-tu su où j'habitais? fut la seule question qu'il réussit à poser, malgré les nombreuses autres qui se baladaient dans sa tête.

-Polly.

Michael hocha la tête, et un silence pesant prit place dans la pièce.
Une question taraudait son esprit, effectuant d'incessants allers-retours dans son esprit. Il l'observa alors qu'elle portait le contenant à sa bouche rose, et s'eclaircit la gorge pour prendre la parole, hésitant.

-Qu'est ce que tu fais là ?

Elle reposa le verre sur son support, et sortit un étui de la poche de son manteau, ainsi qu'un briquet doré, sur lequel était gravé de magnifiques motifs, faisant ressortir une certaine classe sur cet objet pourtant anodin.
Elle fit rouler le mécanisme à l'aide de son pouce, et une flamme incandescente apparut au bout de l'appareil, qu'elle utilisa pour allumer sa cigarette qui pendait a ses lèvres.
C'est seulement après avoir tiré une fois dessus, qu'elle la cala entre deux de ses doigts et se prépara à répondre.

-Tu me manques.

Surpris par cette soudaine déclaration, Michael ne sut pas répondre à cette simple phrase.
Mary, elle, portait nerveusement sa cigarette à ses lèvres et en recrachait régulièrement la fumée toxique.
De longues secondes passèrent, et Mary eut la patience d'attendre la reponse de Michael, qui tardait à faire son apparition.

A new Shelby.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant