Chapitre 15: Souvenir.

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Le passé remontait a la surface et Mary avait pleuré. Cela n'était pas arrivé depuis longtemps. Elle avait toujours était une maîtresse dans l'art de dissimuler ses émotions, et toute cette accumulation débordait, lui faisant tourner la tête et surtout, perdre le contrôle.

Michael se levait, et s'étira, avant de rapidement s'habiller pour rejoindre ses cousins à la société.
Il repensa au visage de Mary qui reflétait une tristesse littérale, une angoisse a l'état pur, comme il n'en avait jamais vu.
Lorsqu'il l'avait retrouvé, le déséspoir transpassait clairement sa voix, et ses beaux iris émeraudes brillaient d'une lueur inconnue.

À l'autre bout du quartier, la jeune femme qui occupait son esprit si tourmenté se levait elle aussi, d'une nuit écourtée par son insomnie.
Elle s'habilla sans plus réfléchir, executant chaque geste avec une mécanique qui lui était inhabituelle, désinteressée de tout ce qui l'entourait.

Voluptueusement indifférente, voilà comme elle se sentait.

Son peigne d'ambre divisa la masse soyeuse de ses cheveux en deux longs filets auburn, pareils au sillons que le laboureur traçait, et elle les noua en un chignon appliqué.
Elle sortit, désireuse de s'echapper d'ici au plus vite, et rejoignit la voiture garée devant la maison de sa cousine.
Elle y monta et démarra le moteur sans plus attendre.

Le gravier de l'allée crissa sous ses chaussures neuves, et les feuilles de arioles fauves s'agitaient au vent frais du matin, tandis qu'elle progressait d'un pas lent mais assuré vers les écuries luxueuses.
Les chevaux, comme l'alcool, la nicotine et la coke entre autres, faisaient partie de ses refuges, qui avaient souvent le pouvoir de lui faire oublier tous ses pouvoirs, bien que la coke, l'opium et l'alcool soient bien plus efficaces sur ce point là que ces animaux majestueux dont elle aimait faire l'éloge.

C'est en ayant cette réflexion, qu'elle changea d'avis en pleine balade, et qu'elle fit demi tour pour mettre pied a terre le plus rapidement possible, au moins faire une pause durant le chemin.

Mais à peine ses chaussures eussent-elles retrouvé la terre ferme qu'elle se plia en deux, pour vomir sur l'herbe parfaitement taillée. Elle se vidait, dissimulé aux yeux de tous par une végétation épaisse, et elle supposa que c'était un des aléas de sa grossesse, problème qui la degoutait au plus haut point, lui donnant l'envie de faire disparaître cet enfant qu'elle avait pourtant l'impression de désirer.
D'un geste de la tête, elle essaya de se débarasser de ces pensées trop récurentes a son goût, mais en vain, elles continuaient d'occuper une place trop importante dans son esprit.
Elle parcourut encore deux kilomètres avant d'enfin arriver a destination.
Sans plus attendre, elle descendit de sa monture, la pansa puis la débarassa de tout harnachement avant de la remettre au box, la cajolant affectueusement.
Sur le chemin jusqu'à la voiture, elle pria pour ne croiser personne.
Dieu n'avait visiblement pas entendu ses prières, car elle tomba nez à nez avec Thomas, au moins elle ne subirait pas des bavardages futiles, cela n'etait absolument pas son genre, non, l'homme parlait quand il le besoin s'en ressentait, de nature silencieuse.
Il prit tout de même l'initiative de s'approcher d'elle et de lui adresser un signe de tête.

Thomas: Bonjour Mary. Tu vas mieux depuis hier ?

Mary: Bonjour. Oui merci, tout va bien, ce n'etait qu'une crise d'angoisse.

Thomas scruta son beau visage, il sentait que Mary était tiraillée par une quelconque émotion, même s'il ne saurait dire laquelle.

Thomas: Quelque chose ne va pas ?

Ce n'était pas dans ses habitudes de se soucier des problèmes d'autrui, aussi Mary haussa un sourcil, étonnée.
Thomas attendait une réponse, et le regard de son interlocutrice se perdait au loin, fixant un point invisible.

A new Shelby.Where stories live. Discover now