2 | Chapitre

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Hermione atterrit sur l'herbe, se laissant tomber comme une masse, reposa un instant la tête lui tournant. Pas étonnant vu le nombre de fois où elle a eu l'impression de faire la toupie pendant le voyage.

Après cela la voyageuse se leva, elle chancela en sentant le sang affluer à sa tête. Une fois remise, la jeune fille décida de chercher Dumbledore.

En même temps avec ses cheveux ébouriffés, les estafilades qui la parsemaient et le sang qui coulait de son front, Hermione passait difficilement inaperçue au milieu des quelques élèves, la plupart étant en cours. Observant avec attention les alentours, elle se rendit rapidement compte que c'était la rentrée à Poudlard, le 1er septembre donc. Coïncidence ? Elle ne savait pas.

Afin de ne pas attirer l'attention, la jeune fille se jeta un sort de Désillusion puis entreprit de trouver le bureau de Dumbledore. Son sortilège n'atteignait pas la perfection de celui qu'elle cherchait, mais pour une sorcière de son âge, il était pas mal. Sa silhouette ne se voyait que dans les endroits extrêmement lumineux, dans les cas contraires, elle était quasiment invisible.

Hermione fut émue de voir que Poudlard conservait le même charme et la même décoration qu'à son époque ; elle passa devant le tableau de la grosse dame, qui comme à son habitude, riait comme une folle avec son amie Violette et refusant l'entrée à un pauvre Gryffondor ayant oublié le mot de passe.
Devant l'air accablé de celui-ci, le visage fugitif de Neville apparût dans l'esprit de la jeune fille.

Le sourire mélancolique qui venait de se peindre sur ses lèvres, s'effaça en une grimace pleine de larmes.
Ne faisant plus attention où elle allait, Hermione laissa ses pas la guider.
Après avoir essuyé la dernière larme de son visage, la brune était face à l'aigle qui gardait le bureau de Dumbledore.

Ce n'est que quand elle se rendit compte de l'immobilité de la statue qu'elle réalisa qu'elle n'avait pas le mot de passe. Hermione jura. Toutes traces de tristesse disparurent de son visage. La voyageuse débita alors un multitude de mot de passe, passant de sorbet citron à Capu Draconi, et enchaînant avec d'autres encore plus farfelus.

- Les Dragées Surprises de Bertie Crochue, (elle jeta un coup d'œil à la statue qui ne bougez pas d'un iota) euhh, nids de canards (encore rien), patacitrouilles ? (Idem) Rahh mais c'est quoi ce putain de mot de passe ! s'énerva Hermione.

Elle essaya une ribambelle de mots qu'elle inventa.

- Le pire c'est qu'on peut s'attendre à tout avec lui, marmonna la voyageuse pour elle-même.

Obsédée par son désir de trouver ce fichu mot de passe, qu'Hermione tenta aussi les formules magiques, lorsque qu'une impression qu'un liquide chaud coulant le long de son dos la tira alors de sa litanie.
Elle s'interrompt brusquement, cherchant à trouver la source de cette sensation.

Quand elle se rendit compte que sa silhouette se dessinait progressivement, Hermione réalisa qu'elle avait effectué le contre-sort du sortilège de Désillusion. D'instinct, elle se plaqua contre le mur.
Plusieurs minutes s'écoulèrent sans que personne ne se manifesta. La voyageuse souffla profondément, et se remit à son brainstorming. Seulement elle fut interrompue par des bruits de pas qui venaient dans sa direction.

Paniquée, elle lâcha "Ariana" comme mot de passe. À son grand soulagement, l'aigle daigna à révéler un long escalier en colimaçon. Hermione s'y engouffra au même moment que des voix retentirent avec clarté. Elle eut juste le temps de voir apparaître des ombres avant que le passage se referma derrière elle.

Étrangement, une sensation de déjà vu la transperça. Une des ombres lui était familière. Je divague, cela fait longtemps que je n'ai dormi, pensa Hermione en secouant la tête. Tout de même, c'est incroyable comment l'ombre ressemblait à celle d'Harry.

Arrivée devant la lourde porte, Hermione frappa sans hésiter. Une voix s'éleva :

- Entrez !

La brune ne se fit pas prier. Hermione s'attendait à l'air surpris du directeur de Poudlard. Après tout, peu de gens connaissait le mot de passe du bureau du directeur.

- Vous êtes ?
- Hermione Granger, professeur. Je ne suis pas d'ici, précisa-t-elle.
- Je pense l'avoir remarqué Miss Granger, répliqua Dumbledore. Mais comment avez-vous ?...

Il ne termina pas sa phrase mais Hermione en avait saisi la teneur.

- Professeur, je sais que ça va être difficile à croire mais tout ce que je vais vous raconter est la pure vérité.

Hermione lui jeta un coup d'œil et nota la lueur grave dans le regard bleu de Dumbledore.

- Pour commencer, je viens du futur. J'ai remonté le temps car ce qu'il s'est passé à mon époque le nécessitait.
- Et quelles sont les preuves de ce fait Miss Granger ?

Hermione s'était aussi préparée à cette éventualité.

- Avoir réussi à entrer dans votre bureau ne vous suffit pas comme preuve ?

Les yeux vifs d'Albus Dumbledore la scrutèrent derrière ses lunettes en demi-lunes. Un mouvement de tête de celui-ci l'indiqua qu'elle pouvait parler. Hermione eut un signe reconnaissant puis entreprit alors de relater son histoire, enfin, plus celle de son meilleur ami. Partant de la pierre philosophale et terminant à son saut dans le temps ; la bouche sèche d'avoir trop parlé.

- Je crois avoir deviner ce que vous avez en tête. Vos motivation et vos objectifs me semblent très clairs et louables. Tout ce que je peux vous dire c'est que c'est une tâche extrêmement difficile et à ne pas prendre à la légère. Vous risquez bien plus que votre vie dans cette quête.
" Votre esprit pourrait se briser. Vous devrez faire d'une prudence hors norme et votre capacité d'endurance sera mis à rude épreuve. Faite attention et ne vous fiez qu'à vous-même.
- Je ferais de mon mieux professeur, promit Hermione avec ferveur. Je n'aurai pas besoin de l'aide de l'Ordre du Phénix. Je préférerais éviter d'attirer l'attention.

Dumbledore pinça les lèvres.

- Êtes-vous sûre de vouloir mener cette mission toute seule ?

Hermione opina vigoureusement du chef.

- J'avoue préférer que vous ne soyez pas seule à vous embarquer dans cette mission, mais si tel est votre souhait, je ne vous en empêcherais pas. Si vous avez besoin d'une quelconque aide, faîtes-moi signe, fit Dumbledore.
- Bien sûr, hésita Hermione avant de changer de sujet. Concernant mon logement, j'ai déjà une idée.

Albus pencha la tête, signe qu'elle pouvait continuer.

- J'ai pensé à la Salle sur Demande, poursuivit la voyageuse. Personne n'est au courant de son existence et c'est l'endroit parfait pour continuer mes recherches. De plus peu de gens circulent devant, je ne risque pas d'être dérangée et d'être distraite.
- Je vois que vous êtes bien informée, observa le directeur. Vous aviez dû être une excellente élève, je me trompe ?

Flattée, Hermione opina du chef.

- Puisque vous avez l'air décidée, je vous laisse le champs libre, je n'avertirai pas les professeurs et la Réserve vous est ouverte. Je vous donnerai une robe de sorcier pour que vous passiez pour une des nôtres quand vous irez dans les cuisines. Les elfes de maison vous serviront avec joie. Vous pouvez disposer.

Hermione s'étonna de la confiance que plaçait Dumbledore en elle. Mais préféra se taire, au risque de le faire changer d'avis. Hermione acquiesça, ne laissant transparaître que peu d'émotions pour paraître le plus professionnel possible.

Elle s'autorisa un sourire satisfait et victorieux après avoir quitté le bureau de Dumbledore. Puis plongea dans Poudlard, toujours dissimulée par un sortilège de Désillusion.

Pendant le trajet, la jeune fille réfléchissait à un autre moyen d'invisibilité. Répéter le sort plusieurs fois dans la même journée la fatiguait énormément, elle se promit d'y réfléchir puis atteignit la Salle sur Demande. Les trois tours passés, Hermione entra dans la salle des objets perdus.

Elle suivit les indications de Ron et trouva un vieux carnet dans la gueule de l'ours empaillé. Hermione le feuilleta rapidement et fut surprise d'y voir des dates inscrites. Puis elle réalisa que c'étaient les plus grandes batailles entre l'Ordre et Voldemort. Le cœur battant, Hermione le rangea précieusement dans sa poche et quitta la salle pour en retrouver une autre adaptée à ses besoins.

Elle se réjouit de trouver un espace bien aménagé : un lit était encastré dans un coin, une table en bois massif trônait au centre qui servirait comme table à manger et comme bureau. D'un coup d'œil, Hermione avisa avec contentement un laboratoire qui prenait un pan entier du mur et une immense bibliothèque qui occupait le reste. Une penderie avait été placé juste à côté d'une salle de bain d'une taille raisonnable.

À son grand étonnement, quand Hermione ouvrit le placard, celui-ci révéla un couloir sombre s'enfonça dans les entrailles de Poudlard. Elle distingua un levier à côté, et sans perplexité, le leva. Aussitôt le placard se transforma en un simple meuble de rangement.

La voyageuse s'activa alors à ranger les quelques affaires qu'elle avait emporté. Pour tout dire, elle n'avait aucun vêtement, mais elle comptait sur Pré-Au-Lard pour acheter des habits ainsi que sa nourriture.

- Bon ! Maintenant on peut commencer ! s'écria Hermione toute seule. Allez ma petite Hermione, tu peux le faire ! lança-t-elle pour elle-même.

La jeune fille se jeta sur le matériel de potion, et se mit en quête d'une potion d'invisibilité. Hermione avait déjà une idée pour procéder. Un sort de Désillusion parfait dans de la bave de Soenor, ferait beaucoup de choses.

Mais Hermione supposait que remuer quarante fois dans le sens inverse des aiguilles d'une montre pouvait améliorer le résultat. Le fait d'ajouter, de la peau d'un camiliçon pouvait ancrer la potion dans un textile.

Seulement, cela ne pourrait marcher que si on la faisait reposer. La peau de camiliçon étant particulièrement toxique et irritante. Et puis, si elle arrivait à se procurer des bulles de chat-fantômes, ce serait encore mieux. Les bulles de chat-fantômes avaient un effet étonnant. La brune l'avait découvert il n'y a pas longtemps...

En s'imposant autant de travail, Hermione pensait arriver à faire disparaitre la solitude qui finirait à coup sûr par lui tomber dessus. Elle n'arrêta son travail que quand son ventre se mit à gronder.

Avec un soupir, et quelques coups de baguette, Hermione partit pour Pré-Au-Lard, changée en en une brune flamboyante aux yeux pervenches. Elle hésita quelques minutes avant de décider de se poser pour manger.

Assise seule dans un coin, sur une table des Trois Sorciers, le bar de Mme Rosmerta, elle faisait peine à voir. Une fois son plat arrivé, Hermione sortit un livre de potions avancées et se mit à le feuilleter.

Cependant un bruit la fit relever les yeux. Un homme lui faisait à présent face, un sourire qui se voulait charmeur collé à son visage dur. Surprise, Hermione plissa les yeux.

- Qu'est-ce que vous voulez ? demanda-t-elle sèchement.

Le sourire de l'inconnu s'élargit.

- Vous m'avez l'air bien seule, voulez-vous un peu de compagnie ? Vous pourrez venir chez moi, peut-être vous aimerez ce que je peux vous offrir ? dit-il d'une voix grave, une lueur lubrique s'allumant dans son regard noir. Vous savez, je suis très doué dans ce domaine, et je pourrais rapidement vous envoyer... (en l'air ? pensa Hermione en roulant mentalement des yeux, dégoûtée) au septième ciel.

Hermione soupira devant les paroles de l'homme et se leva pour s'en aller. Mauvais choix. L'inconnu crut saisir sa chance et en la voyant de lever, il se jeta sur elle et voulut transplaner.

À peine sa main toucha le bras d'Hermione, que celle-ci lui fit une clé. Son corps vola et s'écrasa au sol. En peu de temps, l'inconnu se retrouva sous la jeune fille avec un coude sur sa gorge.

- Vous me touchez encore une fois, vous recevez un sortilège, et pas un des moindres, menaça Hermione.

Elle appuya légèrement sur sa gorge pour montrer à quel point elle était sérieuse avant de le relâcher. Une fois libre, l'inconnu bondit sur ses jambes et fila comme une flèche. Elle fixa son assiette encore pleine, elle n'avait plus faim, il lui avait coupé l'appétit. D'un geste rageur, Hermione balança sa baguette sur la table et s'en alla, le ventre toujours vide.

Guardian AngelWhere stories live. Discover now