Chapitre 3

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Le lendemain Katniss voulut appeler Camille pour se plaindre en long et en large du problème qui s'était installé dans l'appartement d'à côté mais elle se ravisa au dernier moment. Camille était très prise par son travail et en y réfléchissant bien, le problème de Katniss n'était pas à proprement parler un problème. Pas encore en tout cas. De plus, si le docteur Aurelius apprenait qu'elle perdait les pédales pour quelque chose d'aussi insignifiant, il la ramènerait à Atlanta en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Il avait encore le pouvoir de la déclarer dangereuse pour elle même et réduire à néant tous les efforts qu'elle faisait pour se créer une nouvelle vie.

Katniss avait tendu l'oreille toute la matinée mais pas un bruit ne s'était échappé de l'appartement au bout du couloir. Elle en conclut qu'ils n'étaient pas rentrés. Six personnes enfermées dans un espace de la taille d'une boîte à chaussure, ça peut s'avérer bruyant. Mais peut être qu'elle avait surestimé leur proximité et que Johanna serait seulela plupart du temps.

Elle se rendit soudain compte que ses inconnus monopolisaient ses pensées depuis leur malheureuse rencontre de la veille. Une vague d'agacement la traversa. Katniss détestait plus que tout donner raison au docteur Aurelius et il lui avait dit récemment - pas en ces termes - que un de ses plus gros problèmes était sa tendance à l'obsession.Katniss savait très bien qu'il y avait une bonne part de vérité dans ce qu'il lui disait là, mais elle avait été si offensée par cette remarque qu'elle lui avait raccroché au nez, sa fierté mal placée étant un autre de ses gros problèmes. Elle avait un nombre conséquent de gros problèmes pour une fille de si petite carrure.Force était de constater que encore une fois il avait raison à son sujet. Elle sur-analysait les choses jusqu'à s'en rendre malade et se créait des problèmes qui n'existaient pas. La situation présente en était un parfait exemple. D'une rencontre de cinq minutes, Katniss avait déjà intériorisé des détails que son  cerveau refusait d'oublier. Comme la façon dont les yeux de Finnick pétillaient de malice. Ou la corne qu'elle avait sentie sur la main de ce garçon quand il l'avait posée sur son bras nu. Ou encore les regards qu'ils échangeaient qui semblaient valoir milles mots. Ils lui donnaient vraiment l'impression d'être une fratrie. Cette pensée lui fit l'effet d'une flèche qui lui transperçait le cœur. Pour la deuxième fois, Katniss se résolut à ne plus y penser. A la place elle s'absorba dans les tâches ménagères qu'elle ignorait depuis plusieurs jours. Son esprit préoccupé par des considérations plus matérielles, elle se détendit peu à peu. Elle se surprit même à siffloter une vieille mélodie en descendant ses poubelles. Elle arrivait dans le hall quand le fracas de la porte du hall qui s'ouvrait vint interrompre le fil de ses pensées. Le bruit fut immédiatement suivi d'une voix, accompagnée par les bruits de pas de ce qui semblait être une petite armée :

- Je pourrais manger un bœuf ! Jo, ma douce, s'il te plaît dit moi qu'il y a quelque chose de comestible dans ton taudis.

Cela prit une seconde à Katniss pour reconnaître la voix suave de Finnick et une seconde de plus pour se jeter derrière la première porte qu'elle vit. Dans la précipitation elle ne parvint pas à refermer la porte complètement et un filet de lumière vint se poser sur son visage. Elle lâcha une bordée de jurons dans un souffle puis les pas se rapprochèrent et elle retint sa respiration. Ils la dépassèrent sans accorder un regard au placard à balais dans lequel elle était cachée. Ils s'arrêtèrent comme un seul homme devant l'ascenseur. De là où elle était, Katniss pouvait apercevoir un large dos musclé sur lequel était perché une tête brune. Soudain le pouls de Katniss s'accéléra imperceptiblement :contre une paire de jambes reposaient une guitare électrique bleue turquoise. Sans vraiment s'en rendre compte et poussée par une force qui semblait la dépasser, Katniss poussa la porte du bout des doigts. Elle les voyait maintenant. Ils étaient tous là. Non, il manquait quelqu'un. Un, deux, trois, quatre, cinq silhouettes. La fille aux cheveux roses n'étaient pas là.

The upside of falling (Fanfiction Hunger Games)Where stories live. Discover now