Chapitre 2

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Katniss ne croisa pas sa voisine avant jeudi. La semaine ayant commencé sur les chapeaux de roues elle n'avait pas vraiment eu le temps d'y penser. Quand elle aperçut son reflet dans la vitre du magasin elle ne put se retenir de froncer le nez.Même si elle n'avait jamais été très coquette,il était dur de ne pas trouver son apparence préoccupante à cet instant. Des mèches folles s'échappaient de la tresse qu'elle avait faîte hâtivement avant de quitter son appartement ce matin. Son uniforme était souillé de tâches de graisse et d'après les regards appuyés des autres passagers du bus, il était possible qu'elle dégage une forte odeur de friture. Katniss aurait pu être embarrassée mais elle était bien trop fatiguée pour quoique ce soit de ce genre. Elle n'avait pas l'habitude de quitter Donnie's sans se changer car les uniformes choisis par Plutarch – son patron- étaient bien trop courts pour se balader dans les rues de New York si on voulait rentrer chez soi sans se sentir comme une proie. Elle avait tellement l'habitude de tirer sur l'ourlet de sa robe pour couvrir un petit peu plus ses cuisses que le vêtement commençait à se déformer. Elle détestait ce sentir vulnérable. Katniss suspectait Plutarch d'avoir choisi ces uniformes en fonction de ses fantasmes personnels. Quoiqu'il en soit, elle n'avait pas eu la force de se traîner jusqu'au vestiaire ce soir. Ses écouteurs vissés dans les oreilles pour bloquer toutes les remarques graveleuses et les yeux fixés droit devant pour éviter les regards insistants, Katniss se laissait bercer par le balancement du bus et la musique.

Come on baby, say it first

I need to hear you,say those words

If i'm all that you desire, I promise

There'll be fire

L'album the thrill of it all tournait en boucle dans ses oreilles depuis sa sortie. La tristesse de la chanson faisait écho à la sienne. Elle n'était pas bien sûre de savoir si chanter ses peines aider à les surmonter ou si au contraire les revisiter en chanson jour après jour l'empêchait de passer à autre chose. La vérité qui s'était imposée à elle,c'est que la musique était la seule chose au monde qui la faisait se sentir vivante. Comme si elle était une personne à part entière de ce monde. Après l'accident qui avait emporté tout ce qu'elle avait de plus cher au monde, Katniss avait passé des semaines à l'hôpital entra la vie et la mort. Elle avait survécu mais c'était comme si son âme tentait absolument de rejoindre ceux qu'elle avait aimé.Elle était vivante mais avait déjà un pied dans l'autre monde, les bras tendus vers les silhouettes estompées qu'elle voyait dans des rêves sans fin. Le monde aurait pu disparaître et elle avec,qu'elle n'aurait rien remarqué. Katniss s'était souvent fait la réflexion qu'elle serait probablement passée de l'autre côté si Camille n'était pas intervenue. Camille était une des infirmières qui s'était occupée quotidiennement de Katniss depuis son arrivée à l'hôpital. C'était une toute petite femme noire avec un sourire presque trop grand pour son visage. Elle était entièrement dévouée à son métier et à son entourage. Elle était attentionnée mais ferme. Elle avait été tout ce dont Katniss avait eu besoin pour revenir à la vie. Katniss n'était pas une personne superstitieuse mais elle croyait dur comme fer que Camille possédait un don qui lui permettait de sentir les choses avec une intensité effrayante.

Tous les jours Camille rendait visite à Katniss, allongée dans son lit d'hôpital et brisée jusqu'à l'irréparable. Plus tard lors d'une de leurs nombreuses conversations dans la chambre d'hôpital, Camille lui avait dit : « C'est comme si je pouvais sentir ton âme quitter ton corps un peu plus tous les jours. Tes constantes restaient les mêmes mais je savais que tu étais entrain de partir ». Camille avait alors été fouiller dans les affaires personnelles du patient. Dans un sac plastique avec le nom de Katniss dessus, elle avait trouvé un petit mp3 tout cassé et des écouteurs.A partir de ce jour là, Camille s'était battue bec et ongles pour que Katniss écoute de la musique tous les jours. Elle y avait mis un point d'honneur. Comme elle ignorait quel genre de musique Katniss aimait, elle lui fit écouter de tout. Du jazz, du rap, de la pop, du slam, du classique, du reggae ton. De très vieilles chansons ou les tout nouveaux singles des pop star du moment. Peu à peu, les mélodies, les voix ramenèrent Katniss à la vie. Jour après jour. Morceau après morceau. 

The upside of falling (Fanfiction Hunger Games)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant