Héritière de l'Ombre

Chapitre 37 : Horrible découverte

Comme prévu, les Egwöls n'avaient pas mis longtemps à découvrir son dispositif, mais ce n'était pas pour cela que Lyanna allait se laisser abattre.

Il lui restait encore pleins d'atouts, dont un qu'elle allait utiliser maintenant.

-Captain Marvel ? S'interrogea la blanche. Je ne sais pas qui elle est, mais ce dispositif de vol a été trouvé sur notre planète, suite à l'attaque de Thanos. Je l'ai trouvé sur l'un de ses soldats que j'ai vaincu. Je l'ai donc gardé et avec notre équipe scientifique, nous avons découvert son utilité. Je suis donc la première de ma planète à l'essayer pour ma mission.

Les citoyens se regardèrent avec interrogation.

On avait dit à l'humaine que ce peuple savait reconnaître les mensonges juste en observant le visage de l'interlocuteur, mais la chance était avec la jeune fille.

Elle savait mentir depuis son plus jeune âge, et cela sans que personne ne puisse dire si ses paroles étaient vérité ou tromperie, ce qui lui avait souvent rapporter des ennuis au sein de son clan.

Enfin, sur ce coup-là, Lyanna ne se faisait aucun souci.

Elle avait parlé sans hésitation, débitant son monologue avec conviction et en usant d'un talent d'acteur digne d'un comédien professionnel.

-Très bien ! S'exclama soudainement Dilrỳẹ avec un grand sourire. Alors vous êtes notre invitée d'honneur ! Venez donc dans notre humble demeure vous reposer de votre voyage.

Arborant un sourire de convenance, Enola se mit donc à suivre le dignitaire et ses conseillers à l'intérieur de l'immeuble.

Après avoir utilisé une sorte d'ascenseur bien plus avancée que sur Terre, Lyanna se retrouva dans ce qu'il semblait être un loft.

-Cet étage est non utilisé. Lui expliqua Dilrỳẹ avec enthousiasme. Je ne sais pas combien de temps vous comptez rester parmi nous, mais nous nous ferons une joie de vous laisser l'accès à cet appartement aussi longtemps qu'il vous plaira.

-Je vous remercie, c'est trop, je ne voudrais pas m'imposer.

-Mais vous ne le faites pas voyons ! C'est plutôt un honneur pour nous de vous recevoir.

-Même si je suis moins évoluée que vous ?

La remarque de Lyanna était accompagnée d'un petit sourire amusé qui plût énormément au dirigeant qui lâcha un rire gras et pourtant rempli d'amicalité.

-Je vous en prie, n'en voulez pas à mon peuple. Nous sommes seuls ici, nous ne connaissons pas vraiment bien les autres planètes, alors ils ne mesurent pas leurs mots.

-Ne vous en faites pas, je comprend totalement. Sur ma planète aussi, nous pouvons parfois agir de cette façon à ce qu'il nous est inconnu.

-Au fond, nous sommes tous les mêmes après tout. Ria de bon coeur Dilrỳẹ.

Il ne se formalisa pas en n'entendant pas la blanche le suivre, mais sembla apprécier le sourire qu'elle lui lançait.

Le dignitaire finit par la laisser seule dans le logement mis à sa disposition, tout en l'invitant à aller faire en tour dans leur cité pour découvrir leurs façons de vie.

Il n'en fallu pas plus pour Lyanna qui s'empressa alors que redescendre par l'élévateur et se promener à travers les rues pavées.

A première vue, les egwöls vivaient comme n'importe quels autres êtres vivants.

Les marchands vendaient leurs produits, les enfants jouaient au milieu des habitants qui parlaient joyeusement entre eux.

Le seul point noir de ce tableau était les esclaves qui se tenaient derrière leurs maîtres, droits, le regard vide, certain légèrement blessés, sûrement parce qu'ils avaient refusés les ordres donnés.

Voulant essayer de comprendre la situation, Lyanna interrogea les egwöls, essayant de comprendre leurs motivations, ce qui les poussaient à asservir un autre peuple.

Les réponses qu'elle obtenue furent pire que ce qu'elle avait pu s'imaginer.

La raison qui revenait le plus était "Ils sont faibles, ils pensent qu'être altruistes résoudra tous les problèmes, mais ils se sont trompés, et payent juste le prix de leur idiotie désormais".

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Ce fut en début d'après-midi que les pas de Lyanna la menèrent à nouveau devant l'immeuble des nobles d'Egwöl.

Elle fut surprise en voyant Dilrỳẹ venir à sa rencontre, l'air soucieux.

C'était-il passé quelque chose ?

Ou avait-il eu vent des questions qu'elle posait ?

Si c'était le cas, Lyanna allait devoir improviser pour ne pas réduire à néant tout le plan pour sauver les alwöls.

-J'ai entendu dire que vous vous questionniez sur notre système de servants.

Oui, c'était ainsi qu'ils les appelaient, des servants, de simples domestiques qu'ils pouvaient traiter de la manière qu'ils voulaient.

Personne n'utilisait le mot esclave, alors que la situation ne résumait que cela.

-Sur votre planète, les plus forts ne traitent pas les plus faibles de cette façon ? Comprit alors Dilrỳẹ, surprit de voir le visage de son invitée prendre un air réprobateur.

Face à ces mots, Lyanna sentit son esprit se remplir de honte alors qu'elle se mit à se mordre la lèvre inférieure.

Elle était originaire d'un peuple qui se croyait au-dessus des autres, qui, bien avant de se couper du reste du monde, se moquait des autres.

Et l'histoire passée de sa planète n'aidait pas non plus, certains pays ayant effectivement connu l'esclavage dû à leurs différences.

-Plus depuis bien des années. Finit-elle tout de même par dire. Nous avons abolis ces méthodes.

-Oh, je vois. Désolé que cela puisse choquer, mais c'est ainsi que nous fonctionnons depuis des années... Accepteriez-vous de me suivre ? Je vais vous montrer le système qui régit sur Wöl.

Intriguée, et espérant qu'on lui montre où se trouvaient les prisonniers, Lyanna suivit Dilrỳẹ, sans se préparer à ce qui allait l'attendre.

Prenant l'un des ascenseurs de l'immeuble, la blanche vit son guide appuyer sur un bouton qu'elle n'avait jamais vu jusque-là, caché par un mécanisme Egwöl.

Quand l'élévateur se mit en route, Lyanna comprit qu'ils allaient descendre bien en dessous du rez-de-chaussée.

Ils allaient dans le souterrain dont la jeune alwöl lui avait parlé avant son arrivée en ville.

Une fois la descente terminée, la jeune fille suivit Dilrỳẹ dans un couloir illuminer uniquement par de petites lumières artificielles et tamisées, n'offrant pas une grande visibilité, mais la vue de la blanche s'y habitua rapidement.

Il ne fallut que quelques secondes pour arriver devant une porte en métal qui ne donnait rien d'autre comme impression que froideur et douleur.

Quand Dilrỳẹ l'ouvrit, les yeux émeraudes de Lyanna s'écarquillèrent d'effroi, son coeur loupa un battement et son sang se glaça.

Jamais elle n'avait vue une telle chose, et l'odeur qui vint lui chatouiller les narines lui donna envie de vomir.

Sa peau chocolat prit une légère teinte blanchâtre alors que peu importe où elle regardait, Lyanna ne voyait que du sang.

Du sang.

Des pleurs.

Des tâches rouges et violettes, au sol.

Lyanna sentait sa bouche devenir pâteuse, elle avait froid, son corps refusait de bouger.

Elle avait envie de vomir, mais elle prit sur elle et parvint à prononcer quelques mots.

-Mais que faites-vous à ces pauvres gens ? Souffla-t-elle, horrifiée.