Chapitre 1

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Katniss fut réveillée un dimanche matin par un grognement de douleur. Il lui fallut un moment pour se rendre compte que l'éclat de voix ne venait pas de sa propre chambre mais de l'appartement voisin au sien. Les murs de son immeuble étaient fins comme du papier, si bien qu'elle n'eut aucun mal à entendre la conversation qui s'ensuivit :

- Tu as failli m'amputer d'un orteil Finnick, dit une voix de femme d'un ton hargneux.

- N'importe quoi. Tu n'as qu'à avoir des meubles qui pèsent moins lourd toi aussi. Il est en plomb ton canapé ou quoi ? Lui répond une voix plus grave de plusieurs octaves. Un homme.

Quelqu'un était entrain d'emménager dans l'appartement vide d'à côté. Possiblement un couple. Katniss sentit des nuages s'amonceler au dessus de sa tête. Elle avait espéré que le prochain locataire de l'appartement serait un petit retraité silencieux qui occupait ses journées en buvant du thé et en faisant ses courses. Avec la famille espagnole de l'étage inférieur et les fêtardes de l'appartement d'en face,un couple qui finirait par s'entre-déchirer allait être le coup de grâce pour le cycle du sommeil de Katniss. Elle tendit l'oreille et écouta ses nouveaux voisins qui étaient manifestement entrain d'essayer de faire passer un canapé de la taille d'un petit éléphant dans le couloir étroit de l'immeuble, à grands renforts de jurons et de grognements.

Katniss envisagea d'aller les espionner à travers son judas pour se faire une idée plus claire des nouveaux résidents mais à peine eut-elle esquissé un mouvement que tout son corps protesta de douleur en unisson. Les retombées de ses dures journées de travail Chez Donnie. Depuis quelques semaines, elle avait été forcée d'enchaîner les heures supplémentaires dans le petit restaurant, son salaire ordinaire lui permettant à peine de garder la tête hors de l'eau. Bien sûr, si elle cherchait elle pouvait peut être trouver un emploi qui lui rapporterait plus mais les cours de ce semestre ne lui laissaient pas le temps d'explorer cette option. De plus, elle était bien trop fatiguée pour courir dans les rues de New York à la recherche d'un nouveau travail. Katniss entendit un trousseau de clés qu'on agite puis une porte qui s'ouvrait. La voix de l'homme – Finnick –s'éleva et encore une fois Katnisss l'entendit aussi clairement que s'ils étaient dans la même pièce.

- Bon sang Jo, tu peux pas vivre dans ce taudis.

Katniss était bien consciente que cette résidence n'était pas un palace. Elle était la première à le reconnaître. Humide, rongé par les mites, sombre, mal isolé. Le quartier entier était un peu douteux en fait, si on était tout à fait honnête. Mais curieusement le ton de dégoût de Finnick vexa profondément Katniss. Peut-être parce qu'elle savait qu'elle ne pourrait rien s'offrir de mieux même si elle passait ses journées à récurer le sol de Donnie's.

- C'est temporaire, rétorqua la-dite Jo. J'étais un peu pressée tu te souviens ?

- Mon cul que c'est temporaire. C'est la dernière fois que je t'aide à déménager.

Ce n'était pas un couple. La nouvelle améliora sensiblement l'humeur de Katniss. Elle écouta la porte se refermer sur eux. Elle aurait très bien pu continuer à les écouter parler, si la famille espagnole n'avait pas décidé d'entamer sa cacophonie quotidienne à cet instant précis.Elle renonça à l'idée d'en savoir plus. Qu'est ce que ça pouvait bien changer de toute façon ? Même si Katniss avait le temps de tisser des liens avec sa nouvelle voisine, elle n'en avait pas l'envie. Elle se contenterait de l'ignorer poliment, comme elle le faisait avec ses autres voisins. Avec un peu de chance, cette Jo n'était pas une folle furieuse. Katniss la chassa de son esprit et se leva pour commencer sa journée. 

The upside of falling (Fanfiction Hunger Games)Where stories live. Discover now