The originals: Klaus Redemption

16- Adieu

1890

La mine sombre, Rosabelle sirotait un verre d'alcool face à l'âtre crépitant. Les mains crispées par la colère, seul son regard bougea quand elle sentit la présence de Klaus derrière elle.

-Tu m'en veux toujours.

C'était une affirmation. Rosabelle voulu de retenir mais finalement elle explosa, faisant sursauter l'hybride quand son verre se brisa dans le feu, projetant des herbes d'étincelles partout sur le sol carrelé qui l'entourait.

-Tu savais ce que cette sournoise de double Petrova avait été auprès de mes descendants ! fulmina Rosabelle. Tu savais ce qui leur était arrivé et tu n'a rien dit ! hurla la jeune femme.

Klaus eut presque envie de rire en voyant les boucles brunes et rousses rebondir autour du visage surchauffé par la colère de la française. Il se ravisa cependant en constatant l'ombre dangereuse qui s'était insinuée dans les iris glaciales de Rosabelle. Jamais son regard n'avait brillé de pareille fureur d'aussi loin que Klaus prétende la connaître.

-C'est donc ça la vie qui m'attends avec vous les Mikaelson ? railla la brune, amer.

Les flammes dessinaient d'étranges formes sur son visage pâle. Ses longs cils jetaient délibérément leur fantôme sur les pommettes saillantes de la belle. Klaus resta un instant muet. Rosabelle attendit patiemment une réponse, s'impatientant ou plutôt s'exaspérant du silence de l'hybride.

-Soit plutôt reconnaissante. Peu de vampires peuvent se vanter d'avoir été transformés par le grand méchant loup, s'amusa Klaus bien que son humour cachait en réalité une profonde tristesse.

-Pardonnez moi votre altesse, si je vous ai offensé, s'inclina Rosabelle le ton extrêmement sarcastique. Mais je crains que tous les malheurs qui arrivent dans ma vie ne sont causés que par vous, Ô grand roi de la Nouvelle-Orléans.

-Que voulais-tu faire avec les frères Salvatore ? s'agaça Klaus.

-C'était ma famille ! s'emporta encore une fois la vampire. Tu t'es permis de me cacher leur transformation délibérément !

-Ils ne connaissaient même pas ton existence, cracha l'originel. Nous, nous vivons avec toi, tu fais partie de la famille ! Oserais-tu prétendre que ces deux gamins pourraient nous remplacer Rosabella ?

Un claquement de langue agacé s'échappa de la bouche de l'auburn. Il était évident que Klaus l'avait écartée de l'équation Salvatore pour la protéger. Et pour se protéger lui. Nombreuses avaient été les fois où Rosabelle avait menacé de les quitter. A chaque fois ça s'était soldé par de violentes disputes et l'implication de sorcières pour enfermer la française dans la demeure des Mikaelson contre son gré.

-Je suis née pour être libre ! Je ne parle plus des Salvatore Nicklaus. A chaque fois que j'ai voulu m'en aller tu m'a retenue à la manière d'une esclave. Tu sais ce que j'en pense ? Tu as peur ! Et tu t'y prends mal pour garder les gens auprès de toi, s'époumona Rosabelle. Tu ne cesse de nous blesser, de nous brides car tu as peur de toi, tu as peur que les gens t'abandonnent à cause de toi. Combien d'amants de Rebekah as-tu assassiné ? Céleste méritait-elle de mourir ? Nous sommes éternels et surtout toi et ta famille et c'est ce que tu ne comprends pas. Les liens de la famille sont sacrés. Bénédiction ou malédiction, on reste lié à sa famille. Tu le sais cela non ? Pour toujours et à jamais, un serment dont vous m'avez partagé le secret.

Rosabelle se tut, laissant les mots faire leur effet.

-Elijah et Rebekah reviendront toujours en somme. En revanche je ne te promet rien. Laisse moi partir, tu sais à quel point ma famille compte à mes yeux. J'ai trop de ressentiment à ton égard pour le moment. Peut-être reviendrais-je quand le temps aura pansé les blessures de mon esprit. Laisse moi partir, répéta Rosabelle. Laisse moi partir Nik.

Sa voix s'était faite comme un murmure dans lequel la douleur perça les remparts de la française. Une larme roula sur sa joue.

-Tu sais le pire ? Je sais que je reviendrais, sanglota Rosabelle. Je commence à croire que je suis folle, ricana-t-elle après une minute. Malgré tout ce que tu m'as fait je ressens toujours des sentiments pour toi.

Abasourdi, Klaus releva la tête vers elle. Alors... elle l'aimait ? Rosabelle sursauta. Les yeux de l'hybride étaient remplis de larmes. Était-ce du remords ? Ainsi Elijah et elle nourrissaient des espoirs fondés à propos de Nicklaus. L'ainé Mikaelson avait mainte et mainte fois abordé le sujet durant leurs interminables séances musicales. « La rédemption de Klaus » comme il aimait le dire. Mais la lueur se brisa et encore une fois les mots de l'originel finirent de blesser la jeune femme une bonne fois pour toute.

-Alors va-t'en et ne reviens jamais, ordonna durement Klaus. Demain si je te revois...

Il n'en pas le temps de terminer sa phrase. Rosabelle s'était déplacée à une vitesse surnaturelle. Sa main était suspendue dans l'air, frôlant et irradiant de sa douce chaleur sa joue. Plus petite que lui de quelques centimètres malgré les talons qu'elle portait, Rosabelle penchait dangereusement ses lèvres vers celles de l'hybride qui ne cilla pas d'un pouce. A un moment il cru qu'elle allait l'embrasser mais à la place, un coup de vent balaya son visage et il ferma les yeux, tremblant de douleur et de rage. Elle était partie. Qui sait quand ils se retrouveraient ? En attendant, l'originel se promit de je pas la traquer et de la laisser faire sa vie. Elle réapparaîtrait. Et si ce n'était pas le cas...

Un hurlement rageur résonna entre les murs de la pièce. Elijah qui jusque là s'était tenu hors de leur dispute déboule dans la pièce.

-Que se passe-t-il Nicklaus ?

Lorsqu'il vit les larmes qui s'étaient accumulées dans les yeux de son demi-frère, Elijah fronça les sourcils. Cela avait-il a voir avec Rosabelle ? Il l'avait vu filer comme l'éclair en dehors de la maison. Mais qu'avait elle pu bien faire pour mettre l'insensible hybride dans cet état ?

-Ca fait mal, dit Klaus la voix brisée.

-Que s'est-il passé ? répéta Elijah.

-Elle est partie ! Elle ne reviendra pas.