2- Salon

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12 mars 1681

-Madame, quand partez vous ?

-Dès que... ah tiens le voilà ! s'exclama-t-elle en entendant quelques tambourinements à la porte.

L'auburn congédia sa femme de chambre qui s'éclipsa dans les appartements voisins qui appartenaient à la mère et la sœur de la jeune femme. C'était plutôt grand au regard de ce que certains avaient pu obtenir. Les appartements étaient spacieux, tout de blanc vêtus et de délicates marbrures ornaient les recoins des pièces. C'était assez grand pour que trois personnes y vivent mais Rosabella avait tenu à avoir le sien afin d'y accueillir ses amis en toute liberté. En ouvrant la porte, elle sourit. C'était évidemment Thomas, son ami d'enfance. Ils se connaissaient depuis toujours. Ce soir il était très élégant et ses cheveux étaient enfermés dans une perruque brune.

-Ma dame, salua Thomas en s'inclinant très bas.

-Cessez de faire l'idiot, gloussa Rosabella en attrapant son coude. Allons y ! Il me tarde d'assister aux divertissements de ce soir.

-Quelle impatience, se moqua le jeune homme. Vous devriez vous montrer plus prudente Rosabella. Votre amour pour l'art et la musique est quelque chose que les gens de Versailles ne manquent pas de souligner.

-Au diable ! jura l'auburn. Je fais encore ce que je veux, bougonna-t-elle. Et puis quel mal il y a-t-il à cela ?

-Soyez raisonnable. Une dame aussi bien née que vous doit tenir son image.

Un soupir échappa à Rosabella. Elle repoussa ses cheveux en arrière. Ses talons claquaient au sol, donnant un tempo à leur marche silencieuse parmi les couloirs déserts de l'aile du château.

-Je me ferais discrète si c'est ce que vous voulez. C'est bien malheureux d'en arriver là pour les autres, bougonna la jeune femme en plissant les yeux. J'ai 22 ans !

-Et vous êtes là dame la plus intelligente que je connaisse. Les gens aiment parler. Soyez donc plus maligne et ne donnez point satisfaction à ces vautours.

Décelant le caractère protecteur de son ami, Rosabella acquiesça simplement. Les gens parlaient d'elle il était vrai. Et pour cause, à son âge la plupart des jeunes filles de sa condition étaient déjà mariées et grosses [nda: enceintes]. Cependant elle s'était déjà faite remarquée par le grand roi soleil il y a de cela quelques années. Ils s'étaient vu au cours de l'une de ses nombreuses sortie dans les jardins et le roi avait paru frappé par la couleur de ses iris, la complimentant publiquement. Depuis pour certains elle était là fille aux lapis-lazuli. Ce que le roi avait salué en lui offrant un magnifique pendentif en forme de larme serti de la fameuse pierre bleue.

Ma dame, il est bien remarquable d'avoir attiré mon attention à la seule couleur de vos iris. Aussi pour honorer votre statut de fille au lapis-lazuli, acceptez ce bijoux. Je serais divinement ravi de vous voir à nouveau très prochainement.

Ce jour là, Rosabella avait bien failli perdre connaissance en tombant sur le cachet royal apposé au courrier. Elle portait le pendentif ce soir avec une robe d'un vert profond. Un cadeau d'anniversaire de la part de sa mère.

-C'est ici.

Deux gardes gardaient les portes, qui elles, étaient grande ouvertes. De la musique et de grandes conversations s'échappaient jusque nos deux amis. Un sourire étira les lèvres colorées de Rosabella. Accroché à son bras, Thomas chuchota leurs noms au valet de la pièce qui les annonça d'une voix forte.

-Le duc de Jouvet et la duchesse Da Silva.

Plaquant un léger sourire sur leurs lèvres, le duo s'avança. Rosabella et Thomas avarient repéré Charles dans un coin de la pièce, en grande discussion avec un homme qui leur était inconnu.

The originals: Klaus Redemption Où les histoires vivent. Découvrez maintenant