Chapitre 39 : Catriona

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Je bondis de ma chaise quand le chirurgien demande si il y a quelqu'un pour Andrew.

_ Moi, dis - je tremblante en ayant terriblement peur d'une mauvaise nouvelle.

_ Vous êtes de la famille ? Commence - t - il.

_ Non, . . . enfin oui, . . . si on veut, bredouillé - je mal à l'aise car au fond je ne suis maintenant plus qu'une amie pour lui.

_ Oui, intervient Jeffrey calmement.

_ Dans ce cas, suivez - moi, répond simplement le chirurgien en prenant pour acquis la réponse de Jeffrey.

Nous le suivons dans un dédale de couloirs jusqu'à une pièce que je suppose être son bureau ce qui ne me rassure pas le moins du monde. Le fait qu'il veuille nous parler dans un endroit calme signifie deux choses possibles. Soit Andrew est mort et cela me glace le sang. Soit son état est des plus grave et il souhaite tout nous expliquer avant que l'on puisse le voir.

_ Bien asseyez - vous, reprend - t - il en faisant le tour de son bureau pour s'asseoir lui - même.

_ Comment va - t - il ? ne pus - je m'empêcher de demander.

Jeffrey avait essayé de me détendre pendant qu'Andrew était au bloc mais rien ne marchait. Même le fait de parler de ma mère ne m'a pas aidé à me changer les idées. Je n'arrive pas à ne pas m'angoisser pour lui. C'est plus fort que moi. Le médecin croise les bras et inspire profondément. Je sais que cela ne dure que quelques secondes mais pour autant j'ai l'impression que cela dure des heures et des heures

_ M Morgan est arrivé dans un état critique. Il a reçu trois balles. Une dans le muscle de la jambe, qui n'a pas causée trop de dégât. La deuxième non loin de l'artère fémorale. Elle a été endommagé mais on a pu la réparer. Par contre la troisième m'inquiète un peu plus. Elle s'est logée non loin de la colonne vertébrale. On a réussi à l'enlever elle - aussi mais je ne peux malheureusement pas vous dire si il y aura des séquelles neurologiques. 

_ Mais de quelle genre de séquelles vous vous parlez ? Le coupé - je sans lui laisser le temps de finir tant je suis inquiète.

_ Il faudra attendre qu'il se réveille et peut être même quelques jours. L'hématome peut se résorber et dans ce cas, c'est positif. Mais cela peut aller jusqu'à une paralysie partielle ou définitive. Je sais que ce n'est pas ce que vous voulez entendre mais il va falloir être patient. Je suppose que vous voulez le voir, termine - t - il en se levant et en se dirigeant vers la porte de son bureau.

_ Oui bien sûr, répondis - je en mode automatique et en lui emboîtant le pas.

Ce qu'il vient de me dire m'a littéralement anesthésiée. Je n'imagine pas un gars si plein de vie comme Andrew bloqué dans un fauteuil roulant. Nous le suivons jusqu'à une aile appelée unité de soins intensifs. Je jette un œil à Jeffrey. Son visage est fermé, il est clairement inquiet. Il n'est jamais comme cela. Il est absorbé par des messages auxquels il répond la mine fermée.

_ Il est dans la 421, dit le médecin ce qui me sort de mes pensées.

Je m'avance d'un pas précipité vers la chambre mais le chirurgien me stoppe dans mon élan alors que j'ai la main sur la poignée.

_ Mademoiselle, votre ami est intubé et son corps est relié à bon nombre de machines pour continuer de fonctionner. Ne prenez pas peur, faites comme si tout cela n'était pas dans la pièce, m'informe - t - il avec un air peiné. 

_ D'accord, répondis - je en me refermant sur moi.

Soudain une bouffée d'angoisse me submerge. Je sens que je risque de ne pas réussir à gérer mais je dois essayer de me contrôler. Les images de ma mère à l'hôpital s'imposent à mes yeux. Et si Andrew mourrait. Et si Andrew finissait paralysé. C'est là que je me rend compte que je n'arrive pas à gérer. Je suis bien plus faible que je ne le pense. Je reste là incapable de faire un pas de plus.

TEARS, WEAPONS AND BLOODOù les histoires vivent. Découvrez maintenant