Chapitre 10

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A peine mon père parti, je rassemble mes affaires et mon sac à main dans lequel je cherche mon portefeuille. Une fois trouvé, je me fraie un chemin jusqu'au bar. Au bout de plusieurs minutes, j'arrive à attirer l'attention du barman. L'homme marque une pause et m'observe avant de me dire avec un sourire bienveillant. 

_ C'est bon, c'est pour moi.

_ Merci mais je peux payer, répondis-je avec politesse.

_ Non ça va, reprend-t-il. Ton père sait que tu rentres ? Me demande-t-il avec un petit sourire en coin.

_ Oui, il le sait. Vous êtes ? Finis-je par demander commençant à être agacée que tout le monde semble me connaître.

_ Jeffrey, et toi c'est Catriona, reprend-t-il comme nostalgique quand il prononce mon prénom.

_ Oui, dis-je en baissant les yeux. Apparemment tout le monde me connait, terminais-je mal à l'aise d'être le centre d'attention, ce que je déteste depuis toujours. Sentant mon trouble, Jeffrey reprend avec beaucoup de douceur et de bienveillance.

_ Ne t'en fais pas, tu seras bientôt comme un poisson dans l'eau ici. Et puis tu ne seras pas toujours la petite nouvelle. C'est idiot mais cette gentillesse et cette réplique me rappellent ma mère, et me font légèrement sourire. 

_ Merci Jeffrey. Passez une bonne fin de soirée, dis-je avant de sortir du bar.

Il fait déjà nuit dehors. L'air est plus vif qu'à Los Angeles à la même période. Instinctivement je croise les bras sur ma poitrine pour me réchauffer quelque peu. A part le néon du bar, il n'y a que très peu  d'éclairage sur le parking. J'inspire un bon coup et me dis que je ne risque rien étant garée tout près. Et puis, je me dis que c'est normal d'être mal à l'aise. Je suis dans une nouvelle ville et je dois tout reprendre à zéro. Après avoir fait, quelques pas dans la pénombre, je sors les clés de mon sac et déverrouille ma voiture à distance. 

_ Mauvaise idée, dit une voix rauque dans mon dos. 

Je sursaute car je pensais être seule. Tout de suite les battements de mon cœur s'accélèrent mais je me dis que cet homme est probablement un des clients du bar. 

_ Pardon ? Demandais-je d'une voix légèrement tremblante alors que j'aurai voulu être sûre de moi.

L'homme ne me répond pas mais je sens qu'il se déplace sur le côté et qu'il reste en arrière sur la gauche. Ne voulant rien laisser paraître de mon malaise, je rassemble mon courage et me retourne vivement pour faire face à mon interlocuteur, qui n'attend pas que je sois retournée pour reprendre.

_ J'ai dit mauvaise idée. Tu vas devoir apprendre à être plus prudente, termine-t-il en faisant deux pas pour se retrouver à seulement quelques centimètres de moi.

Quand je lève la tête pour croiser son regard, je me retrouve face à cet homme, Declan O'Riordan. Face à lui, je me sens petite, parce qu'il doit faire deux bonne tête de plus que moi, mais pas que. Je suis aussi très intimidée, et je déteste cette sensation. Et ce qui m'agace au plus au point, c'est que mon malaise semble l'amuser. Ajoutez à cela que je commence à rougir, je me dis que question crédibilité, on a vu mieux. 

Je me ressaisis en me disant que je dois me faire des idées. Ce genre d'homme ne peut pas être intéressé par une fille comme moi. Seules des filles comme Naomi peuvent attirer ce genre de type. Et j'avoue que je suis totalement l'opposé. Je prends sur moi, et relève la tête pour le regarder droit dans les yeux et lui montrer que quoiqu'il en pense, il ne m'impressionne pas le moins du monde. Pourtant je marque un temps d'arrêt quand mon regard percute le sien. Ses yeux ont quelque chose d'hypnotique. Je déglutis avant de reprendre.

TEARS, WEAPONS AND BLOODOù les histoires vivent. Découvrez maintenant