Chapitre 38 : Declan

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Pendant que j'attends qu'Alvaro se fasse soigner pour pouvoir m'accompagner, j'envoie un message à Charly pour savoir comment cela se passe sur place. Je souffle un bon coup quand il me confirme que Catriona n'a rien et qu'elle est avec Jeffrey à l'hôpital pour soutenir Andrew. Je sais qu'elle sera toujours proche de lui même si il n'y a plus rien entre eux. Je lui envoie rapidement un message pour lui dire que tout va bien et qu'on se retrouve à mon appartement ce soir. Je range mon téléphone dans ma poche pile au moment où Alvaro monte dans le véhicule.

_ Ça va aller ton bras ? lui demandé - je voyant qu'il grimace au moindre mouvement.

_ Oui t'inquiète pas pour moi va, me rétorque - t - il alors que je m'engage dans la circulation.

Il ne nous faut pas plus de vingt cinq minutes pour sortir de la ville et encore quinze minutes pour atteindre la cave. Le temps du trajet est le temps qu'il me faut pour me préparer psychologiquement à ce que je vais faire. Cela ne me pose pas de problème, j'ai juste besoin de me concentrer car ce que je m'apprête à faire peu de personnes pourrait vivre avec. Mais quand on ne ressent plus rien cela n'a rien de compliqué. C'est même plutôt simple. Hors depuis quelques temps, mon côté humain semble revenir à la surface. Mais cela ne devrait pas être difficile pour moi, surtout que je suis sûr qu'il y a un lien avec l'agression de Catriona et ça je ne le pardonnerai jamais.

Je me gare en marche arrière dans la pente pour ouvrir et les faire rentrer direct dans la cave. 

_ Je les installe, dis - je calmement

_ OK, je vais chercher le matos, me répond Alvaro en descendant.

Je fais le tour du véhicule calmement, méthodiquement. J'ouvre les portes et allume les lumières blanches et blafardes du local. Les murs sont insonorisés comme ça ils peuvent crier autant qu'ils le peuvent, rien ne se passera. Et puis de toute façon, là on est en pleine cambrousse. Avant d'aller chercher les gars, je vérifie comme à chaque fois les chaînes et le siège. Tout est en ordre.

Je vais chercher le premier, il essaie de se débattre mais après une patate en pleine tronche. Il arrête net à moitié dans les vapes. Je le tire par les bras et accroche ses liens au crochet de boucher. Je ne voudrai pas qu'il rate le spectacle de son pote. Mais surtout je veux qu'il voit ce qu'il l'attend et ce qui attendra tous les gars de son groupe qui s'attaqueront à elle ou à ma famille.

Le deuxième est blessé et je vais devoir faire vite car il commence à saigner comme un gros porc et en plus il a dégueulassé l'arrière de la camionnette.

_ Allez c'est parti, dis - je à voix haute. Toi et moi, on va faire un brin de causette. 

_ Je dirai rien, me crache - t  - il en plein visage.

_ On verra quand Declan t'aura pelé la peau des couilles pour te la faire bouffer, si tu parles pas connard, lâche Alvaro en déposant la caisse avec tout mon matériel.

Je ne dis rien et ne réponds à aucune de ses questions ou insultes. Je sais par expérience qu'il n' y a rien de pire que de ne pas savoir ce qui nous attend. Et ça, ça suffit à faire la différence entre les couilles molles et ceux qui en ont. Pour les couilles molles, ils se mettent à table en général quand je sors mon scalpel ou mon maillet et ils déballent tout ce qu'ils savent. 

Cet abruti essaie de se débattre mais il n'arrive à rien avec moi. Je suis un gosse des rues et mes muscles je les dois à toutes les bagarres de quartier auxquelles j'ai participé depuis que j'ai douze ans. Alors bon courage à lui, s'il croit pouvoir s'échapper. Je l'assoie sans grande difficultés sur le fauteuil du dentiste. C'est le nom que lui a donné Alvaro, car selon lui le dentiste c'est jamais une partie plaisir.

TEARS, WEAPONS AND BLOODOù les histoires vivent. Découvrez maintenant