Chapitre 16 : Declan

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Quand je passe les portes battantes qui mènent à la salle du bar, je me demande ce qu'il se passe. Ça fait un tel rafus que pendant un instant, on pourrait croire que Jeffrey a foutu par terre une caisse de whisky. Même si ça me fait chier de gâcher du bon whisky, j'avoue que pour le coup j'aurais préféré. Mais au lieu de ça, c'est elle, Catriona, par terre, hilare avec ce petit con de prospect qui se marre autant qu'elle. 

Je ne sais pas pourquoi mais les voir me met hors de moi sans raison apparente. Non pour être plus précis, c'est de la voir, elle qui me fout la rage. Je la regarde et elle semble si . . . si heureuse. C'est la première fois que je la vois rire, et . . . c'est ce jeune con de prospect qui en est à l'origine. La seule pulsion que j'ai, c'est d'en mettre une à Andrew car en tombant elle aurait pu se blesser. Et même si je vois clairement qu'elle va bien, je lutte contre moi - même pour ne pas la relever et vérifier qu'elle n'a rien. 

D'ailleurs quand le gamin me voit, il comprend tout de suite qu'il doit dégager et vite. Et bien sûr, Charly arrive à point nommé pour lui sauver les miches. Pour être honnête, je parierai ma bécane que Jake ne lui a rien demandé, mais Charly a vite compris qu'il fallait l'éloigner de moi. Pendant un bref instant, j'ai la connerie de croire qu'une fois Andrew dehors la pression va redescendre mais . . . c'est pire.

Bien pire, car même s'il y a quelques personnes avec nous dans le bar, je ne vois qu'elle. Quand Andrew était là, elle riait, elle semblait heureuse. Mais dès que nos regards se croisent tout change. Elle se ferme et devient comme froide et insensible. Moi qui la voyait comme une petite chose fragile, comme quand je l'avais portée pour la mettre dans son lit, je reste scotché. Quand elle ouvre la bouche pour me parler, je pense qu'elle ne peut pas être plus hargneuse. 

En général quand les femmes me parlent c'est pour me draguer, et elles savent toutes en me voyant qu'il ne faut pas poser de questions ou trop m'en demander. Sinon je passe mon chemin. Et là elle, elle me regarde droit dans les yeux, bien campée sur ses deux pieds et ose me demander : "C'est quoi ton problème ?". La seule chose que je veux lui répondre ou plutôt lui hurler c'est que c'est elle mon problème. 

La tension est telle entre nous que je pourrais exploser à tout moment . Je déteste qu'elle ait ce pouvoir sur moi. Qu'elle puisse me faire perdre le contrôle en quelques secondes. Comme je déteste tout ce qu'elle me fait ressentir. Ce qu'elle réveille en moi et que je m'efforce de pas ressentir depuis une dizaine d'années. J'essaie de me contenir mais elle soutient mon regard. Ma respiration s'accélère dangereusement et je risque à tout moment d'exploser et de tout casser dans le bar. 

Heureusement pour moi, Laura choisit bien son moment pour revenir et je ne la remercierai jamais assez de l'éloigner de moi. Même si de la voir partir avec son air renfrogné diffuse une douleur sourde dans ma poitrine. Je me retourne et pars rejoindre Alvaro dans le bureau. Je suis si énervé que je rentre sans frapper, serrant et desserrant toujours les poings pour essayer de retrouver un certain calme, du moins en apparence. 

_ Alors on t'a pas appris les bonnes manières le tatoué ? Commence Alvaro, imagine un peu que j'sois en train de m'faire sucer, la dame pourrait être gênée, termine - t - il  en se marrant.

_ Jake de botterait le cul, on baise pas dans le bureau, lui rétorquais - je encore sur les nerfs. 

Alvaro se marre deux fois plus à ma réponse. Je finis par me détendre et rire avec lui. C'est un mec bien, sur qui on peut compter. Et il sait par quoi je suis passé, . . . pas tout mais une bonne partie en tout cas. 

_ Bon plusieurs choses et je sais déjà que tu vas pas en aimer certaines, commence Alvaro, mais les ordres viennent de Jake donc pas de discussion.

_ Je t'écoute, dis - je en m'asseyant dans le fauteuil club qui fait fasse au bureau.

_ Bon je commence par le plus sympa, débute - t - il en souriant. Donal Mac Donoghe veut augmenter le prix du loyer pour la réception des cargaisons d'Irlande soit disant qu'il prend de plus en plus de risque à cause des contrôles aléatoires. Donc je vais rendre une petite visite chez nos amis de la police pour la rappeler certaines règles en vigueur et . . .

TEARS, WEAPONS AND BLOODOù les histoires vivent. Découvrez maintenant