Le chien d'Edgewood

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-Pourquoi ?

Sherlock se trouvait en pleine investigation sur Mélanie et, cette fois, il avait la possibilité de l'interroger sans que John ne le sermonne à tout bout de champ. De plus, il n'avait rien à voir avec le fait qu'ils se trouvent de bonne heure dans un café non loin de la maison de madame Hopper.

-Je sais que cela ferait plaisir à John si nous nous entendions alors je lui ai demandé de me faire une liste de ce que vous aimiez. Nous chercherons ensemble le cadeau parfait pour vous. Déclara la blonde avant de siroter le liquide sombre tapis dans sa tasse.

Le détective se rapprocha du visage de son interlocutrice en espérant discerner le moindre indice sur un mobile secret et il ne trouva malheureusement rien. Sauf peut-être le parfum de John sur ses vêtements. Une délicieuse odeur de mimosa chauffé au soleil et de mousse à rasé. De toute manière, depuis qu'un certain ex-médecin de guerre avait jeté sa réserve de drogue dans l'évier, il n'arrivait pas à réellement se concentrer sur quoique ce soit. Malgré son handicap, il espérait secrètement découvrir qu'elle était une tueuse en série qui prenait plaisir à utiliser ses ex comme des meubles ou une agent secret hautement entraînée que l'on aurait infiltré dans son entourage pour déceler des choses inavouables sur lui et toute sa famille. Dans son imaginaire, elle approchait John car elle savait à quel point il tenait à lui et l'utilisait comme bouclier pour l'atteindre.

-Et le premier mot écrit sur cette fameuse liste était « chien » ? Demanda-t-il en accentuant sur le dernier mot.

-Exactement. Voilà pourquoi je vous propose d'aller au chenil d'une bonne amie à moi.

Sherlock avait beau vouloir déceler les mystères que cachait cette femme, il ne pouvait pas priver ces canidés d'une rencontre avec le plus grand détective de l'univers. Ce serait injuste.

-D'accord. Conclut-il avant de balancer le bout pendouillant de son écharpe par dessus son épaule gauche.

-C'est vrai ? S'enthousiasma Mélanie fier de l'avoir convaincu en un rien de temps.

Le détective consultant ignora sa question en se levant de sa chaise pour se diriger vers la petite voiture de la blonde. Elle eut à peine le temps d'ouvrir sa portière qu'il l'a prévint qu'aucune conversation, peu importe le sujet, n'était autorisée au sein du véhicule. C'était un petit échec pour l'architecte qui espérait l'ensevelire de questions plus ou moins personnelles mais Jhon l'avait prévenu de cette éventualité. D'après lui, Sherlock se plaindrait du fait qu'elle pense, taperait des messages à des destinataires inconnus tout le long du voyage en critiquant sa manière de conduire et pourrait probablement lui faire arrêter la voiture en trombe car il aurait vu quelque chose de suspect. Il avait aussi ajouté un: « Tu es sûr que tu ne veux pas que je vous accompagne ? » auquel elle avait répondu à l'affirmative.

Au bout d'une dizaine de minutes de silence mortuaire, Mélanie se sentit l'envie d'allumer la radio. Grave erreur pour la pauvre jeune femme. Dès qu'elle tendit sa main pour choisir la fréquence, le détective lui déconseilla fortement de suivre sa pensée:

-Évitez d'allumer le caisson à jérémiades de personnes surexcités.

-Il y a aussi de la musique dans la « boîte ». Marmonna-t-elle en espérant pouvoir au moins conduire avec une mélodie à fredonner.

Sherlock sortit alors son cellulaire de l'intérieur de son manteau pour exprimer son désintérêt absolu pour une discussion:

-Je doute que la définition que je fait de la musique soit la même que la vôtre. Déclara-t-il en fixant son petit écran.

-Quel genre de musique écoutez-vous ? Tenta-t-elle avant de se faire rappeler à l'ordre.

-Ne nous étions nous pas mis d'accord pour...

247A BaltimoreWhere stories live. Discover now