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Après quelques secondes d'absence, je reprends le contrôle de mon corps. Je pose mes deux mains sur son torse. Oh PUTAIN, mais c'est que c'est musclé ! s'exclame ma conscience qui est sur le point de griller. Je le repousse tranquillement mettant fin à notre contact. 

– Je.. Je pense qu'il faut que j'y aille Alec... Dis-je en ayant du mal à déglutir et en reprenant mon souffle. 

– Heu.. J'aii..

Je le coupe en posant ma main sur sa bouche. Au fond de moi j'ai qu'une envie. Que mes lèvres remplacent celle-ci. Mais, je ne peux pas. Pas comme ça. 

— On se voit demain... Dis-je en m'enfonçant dans le couloir digne d'un film d'horreur. 

Je sors de la maison après avoir fait un léger débriefing à Tayler. Enfin, je lui raconte juste qu'Alec n'est pas bien suite à un problème familial. J'ai, bien sûr, mis sous silence la partie où il m'embrasse. On ne va pas compliquer les choses déjà plus qu'elles ne le sont.

Pendant le trajet retour, le baiser échangé avec Alec cette nuit me hante. J'aurais dû l'empêcher, du moins faire quelque chose.. Je ne me sens pas coupable de l'avoir embrassé. J'en avais envie. Certes. Mais, je le vis mal. J'ai profité d'un de ces moments de faiblesse. Je me sens honteuse. Je trouve ça malsain. Je m'en veux intérieurement de ne pas avoir une forte mentalité. Puis, d'avoir succombé à un désir stéréotypé.  

Je rentre dans la résidence universitaire. Monte les étages et tombe nez à nez avec Oriana dans le couloir. Ces cheveux sont ébouriffés, elle a dû y passer la main dedans un bon million de fois. En attendant mes bruits de pas, elle se retourne. Je peux voir les yeux de tueuse à gages s'activer en ma direction.

— Alors TOI ! Je peux savoir où tu étais JEUNE fille ! crie-t-elle hystérique. 

Elle porte définitivement bien son surnom. Vraiment.. J'ai beau rigoler pour le moment, je pense que je vais passer un mauvais quart d'heure. Cependant, je ne peux plus retenir un sourire hilare de la situation. 

— Tayler m'a appelé e...

— QUOI ? Au milieu de la NUIT ! Prends-moi pour une courge ! T'étais OU ! s'exclame-t-elle toujours sur le même ton. 

Avec du recule. Je m'avance vers elle et lui prends le bras pour l'amener dans notre chambre. Car si cette conversation continue, elle va finir par réveiller tout l'étage. Je ferme la porte et m'assois sur mon lit. 

— Écoute, déjà, calme-toi. C'est la vérité.. Alec a légèrement pété les plombs.. Dis-je en enlevant mon trench et en le posant sur mon lit.

— Et pourquoi Tayler t'a appelé toi ? demande-t-elle en fronçant les sourcils toujours les bras croisés. 

J'hésite à lui raconter la vérité. De toute façon.. Elle va bien finir par le savoir un jour ou l'autre.. Je souffle un bon coup, lève les yeux au ciel. 

— Ben, il vient de perdre sa mère... Du coup.. C'est un peu compliqué pour lui.. Il voulait ne parler à personne... Puis.. Dis-je en me mordant la lèvre inférieure.

— PUIS ? demande-t-elle en écarquillant les yeux.

— Il m'a embrassé.. Confié-je honteuse. 

C'est à ce moment-là qu'elle commence à se déhancher et à répéter « dance de la victoire ». Je dois vous avouer que je suis entre deux états psychiques. La mort cérébrale ou la folie tellement que ces situations est à mourir de rire. Je ne sais pas si c'est le fait qu'Oriana n'est pas vraiment dormit cette nuit. Mais son penchant pour l'incontrôlable fait de nouveau surface.  

— Enflamme-toi pas.. Je l'ai repoussé.. Il était saoul, puis vis-à-vis de Calvin.. Dis-je un peu dépité. 

Nous continuons à parler de cette putain de soirée mouvementée pendant une dixième de minutes. Avant de me coucher, je regarde une dernière fois mon téléphone. Il est 3 h 45 du matin et aucune nouvelle de Calvin. Je me résigne en me disant qu'il ne me répondra certainement jamais. J'ai perdu aujourd'hui la personne qui comptait le plus pour moi. Demain sera le signe du renouveau. D'une nouvelle Nina. D'une fille, qui vit son existence comme il doit être fait. Dans un monde fait de personne réelle et imparfaite. 

Malgré MoiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant