63. 𝐴̀ 𝑠'𝑒𝑛 𝑏𝑟𝑖𝑠𝑒𝑟 𝑙𝑎 𝑣𝑜𝑖𝑥

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PDV de Nash

Isis se met à gesticuler de partout, intensifiant toujours plus ses hurlements. Je me revois à sa place, me réveillant en sueur au milieu de la nuit, faisant cauchemar après cauchemar, dès que les bras de Morphée m'emportaient. Ce n'était pourtant pas la mort qui hantait ces derniers, mais bel et bien la bêtise et la cruauté humaine. Malgré mon animosité envers elle, elle ne mérite pas de traverser tout ça. La voir se débattre pour échapper à ses démons de cette façon, me laisse penser qu'il y a plus à aller chercher sous cette carapace de garce égocentrique. Dylan tente de réveiller sa sœur en la secouant, mais cette dernière continue sa crise d'hystérie, pas le moins consciente de notre présence.

— Nash, qu'est-ce que tu lui as fait ? gémit la blonde.

— Rien du tout, ce n'est pas moi cette fois, dis-je enfin. On a trouvé la sorcière blanche. Ou plutôt les. Elles lui ont administré une sorte de sédatif, je crois, continué-je peu sur de moi.

— Tu crois ? tempête Dylan, désemparée. Mais j'ai besoin que tu en sois certain ! Ce n'est pas avec des suppositions qu'on va pouvoir l'aider.

Je ne peux rien faire d'autre qu'hausser les épaules. Soudain, le nom qu'Isis prononce dans sa transe tumultueuse change, ce n'est plus après sa petite sœur décédée qu'elle en appelle, mais à son paternel.

Mais bordel, qu'est-ce que ces folles lui ont donné ?

— Papa gémit-elle faiblement, alors que les mouvements de son corps se figent, et que sa poitrine cesse de se soulever.

Je me penche sur elle et entends les battements de son cœur ralentir de plus en plus significativement. Dylan me jette un regard et comprend immédiatement.

— On est en train de la perdre, dis-je tout de même, soulevant l'évidence avec une insensibilité qui semble choquer la blonde.

Elle laisse échapper un sanglot, et ses yeux se remplissent de larmes.

— Non, non, non ! Hurle-t-elle, c'est pas possible ! NASH, FAIS QUELQUE CHOSE !

Alors j'obéi et tente d'en appeler au sens d'Isis en lui administrant une claque dans le but qu'elle se réveille. Je dois admettre que j'aurais pensé ce geste plus libérateur pour mes nerfs. Elle ne réagit pas et continue de gesticuler en hurlant à s'en briser la voix. Ses ongles viennent lacérer mes avants bras avec sauvagerie pendant que je continue à la secouer dans l'attente d'une quelconque évolution méliorative.

Je dois l'admettre, la voir dans cet état est un véritable crève-cœur. Ses glapissements semblent faire écho aux miens, ayant résonné des années plus tôt. Dylan, complètement terrorisée me regarde faire, pantelante et retenant son souffle. Au bout de quelques instants, alors qu'Isis continue de réclamer son père à grands cris, Blondie prends enfin le contrôle de la situation.

—Viens, m'ordonne-t-elle, de nouveau opérationnel. On l'emmène le voir.

D'après ce que j'en avais compris, leurs rapports semblaient plutôt tendu mais je n'oppose pas de résistance. J'attrape Isis et l'empoigne solidement pour résister à ses agressions répétées, avant de descendre l'escalier de l'immeuble à toute allure. Dylan ouvre sa voiture et se place derrière le volant tandis que j'allonge Isis sur la banquette arrière. Nous démarrons en trombe. La blonde grille toutes les priorités et limites de vitesses possible et inimaginables, râlant contre les bouchons et jurant entre ses dents. Je ne l'ai jamais vu dans un tel état de panique. Je devine que sa sœur est la tête froide du duo lors des situations de crises.

Lorsque Dylan se gare enfin devant une immense propriété, je reste sans voix. La demeure est gigantesque. La blonde se pointe à l'interphone, appuie une dizaine de fois sur le bouton comme si cela pouvait accélérer l'opération, et hurle quelques paroles bien senties avant que le portail ne s'ouvre enfin. Nous nous faufilons à l'intérieur aussi vite que nous le permettent nos jambes. Un homme d'une quarantaine d'années accourt avec précipitation. Une femme que je devine être la mère de Dylan, de par leur ressemblance frappante, le suit un peu en retrait, comme dépassée par la situation.

Le père d'Isis empeste les faux-semblants, tout comme sa femme et leur maison. Ils ont tous de la famille parfaite.

Parfaitement fausse.

Tu m'étonne que leurs deux filles soient de véritables bombes à retardement. Pourtant, cet homme au visage courtois et solennel change du tout au tout en remarquant la masse larmoyante et brûlante qui se débat dans mes bras. Il passe le sien au dessus de la table du salon, dans un geste rapide, pour éjecter au sol tout ce qui s'y trouve. Puis, il me fait signe d'y installer Isis, qui continue à me lacérer de ses griffes vernies de noir.

Son paternel nous harcèle ensuite de questions : par quelle partie du corps s'est produite l'infection, quand cela s'est-il produit, et quelle dose lui a-t-on administré ? Je ne suis en mesure de répondre qu'à la seconde de ses interrogations, et avec une estimation en plus de cela. Alors qu'il commence à perdre patience, la voix éteinte d'Isis se fait entendre de nouveau.

— Papa ?

Son attitude diffère une nouvelle fois, et une forme de tendresse prend place sur son visage.

— Oui, je suis là ma puce, le rassure ce dernier en posant sa main contre la joue de la malade aux maux inconnus.

— Je t'avais dit que je reviendrais, murmure-t-elle à demi-consciente, ce qui est déjà un progrès en soit.

L'homme en face d'elle émet un sourire tellement triste qu'il me fait réaliser à quel point cette situation est douloureuse pour lui. Si Isis a perdu sa petite sœur, lui s'est vu arracher sa fille. Et en plus de cela, il est en train d'en perdre une seconde.

La mère de Dylan déboule dans la chambre comme une furie, complètement rongée par l'anxiété et la panique. Ses idées ne sont plus du tout clair, ça se voit juste à la tête qu'elle tire. J'espère que ce n'est pas sur elle que Blondie comptait pour nous sortir de l'impasse, parce que ça m'étonnerait qu'elle fasse autre chose que tomber dans les pommes.

— Tiens Lewis, c'est ce que tu m'as demandé, dit-elle d'une voix tremblante.

Je commence à m'interroger sérieusement sur la santé mentale du père lorsque qu'il ouvre la petite mallette contenant différentes lames aiguisées. Ne devrait-il pas appeler une ambulance comme le ferait tout individu saint d'esprit au lieu d'essayer de charcuter sa propre fille ? La folie est de famille à ce que je vois. Dylan doit penser la même chose puisqu'elle s'interpose brusquement.

— Lewis, à quoi tu joues ? l'interroge-t-elle d'une voix blanche.

La détresse dans ses iris lui donne l'air encore plus fou. Je comprends que la souffrance elle aussi, est manifestement dans les gènes des Loyds.

— Dylan écarte-toi. Je sais ce que je fais, j'étais dans l'unité médicale de la Triade avant de raccrocher.

La blonde hoche la tête lentement sans pour autant se pousser.

— Allie, sorts, et emmène-les avec toi, ordonne le paternel d'Isis d'un ton sans appel.

La dénommée Allie et mère de blondie nous pousse hors du salon sans ménagements, visiblement soulagée de pouvoir échapper à la tension grandissante qui hante la pièce. Peut-être que le père d'Isis est familier avec le monde de l'espionnage mais elle, ne l'est clairement pas.

Ce Lewis est apparemment doué, mais le sera-t-il suffisamment pour contrecarrer les plans des anges de la mort ?

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Saluuuut !🌻

Comment ça va mes comètes ?

Je sais que ce chapitre était censé sortir hier mais je n'avais pas trop le moral, désolé. 🥺💖

Qu'avez-vous pensé de ce chapitre ?

💜 Du père d'Isis ?

💜 De la crise de folie de cette dernière ?

💜 Des attitudes de Nash et Dylan envers elle ?

Voilà, ce sera tout pour aujourd'hui, prenez bien soin de vous, c'est important en cette période. 💕

🌙 Léna

𝐋𝐚 𝐍𝐞́𝐛𝐮𝐥𝐞𝐮𝐬𝐞 𝐝𝐮 𝐂𝐨𝐞𝐮𝐫 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant