Chapitre 2

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Après avoir mangé avec Rose, je finis ma journée dans la bonne humeur mais avec une seule idée en tête, aller prendre parti pour Emily auprès de madame Mills... ce qui n'allait pas être de tout repos.

**********

16h, les cours étaient fini pour la plupart des élèves mais certains, ayant cours jusqu'à 18h, traînaient dans les couloirs attendant la prochaine sonnerie.

Saluant et souhaitant une bonne soirée à Rose, je me dirigea d'un pas décidé et confiant en direction du bureau de la femme que je détestais le plus. Pourtant, lorsque je fus devant la porte en bois, mes yeux ne purent s'empêcher de se poser sur la plaque d'argent sur laquelle était gravé le nom de la doyenne.

Je tenta de reprendre mon souffle et dans un dernier soupir, toqua. J'attendis quelques secondes mais je n'eus comme réponse qu'un long silence. Je décida ainsi de retenter ma chance. Je frappa à nouveau la porte et cette fois-ci, une voix se fit entendre :

- Entrez !

J'ouvris ainsi lentement la porte. La femme devant moi ne daignait pas lever la tête vers moi alors je me planta devant son bureau, entre deux chaises. Au bout de quelques minutes, son regard noisette pénétra le mien et je me sentie bizarre... comme hypnotisée.

Mes yeux s'attardèrent sur ses cheveux châtains foncé descendant jusqu'aux épaules. Ses traits étaient tirés mais rendaient son visage majestueux et parfaitement appréciable. Ses pommettes ressortaient avec élégance et son nez possédait un finesse très harmonieuse avec le reste.

Perdu dans mes pensées et dans l'observation de sa beauté, je fus rappeler à l'ordre rapidement avec une douceur familière... hyronique bien sûr.

- Vous... dit-elle avec un mépris plus qu'agaçant. Que me vaut l'honneur de votre visite.

- N'allez pas croire que je viens par plaisir, je viens émettre une objection concernant quelque chose d'assez important.

- Et bien, pourquoi cela ne m'étonne-t-il pas ? Qu'allez vous encore me reprocher ?

- Je vous demande pardon ? Demandais-je avec une grande exaspération.

- Mademoiselle Swan, les seules fois où vous venez c'est pour me rabâcher les oreilles avec vos mécontentement puérils et insipides.

Oh mon dieu, je sentais la colère et l'envie de lui mettre mon poing dans le nez faire surface. Cependant, je gardais mon calme et la dévisagea avec rancœur.

- Sachez madame Mills; que cette fois c'est dans l'intérêt de rendre justice à une étudiante ! Repondis-je froidement.

- Tiens dont... et qui venez vous défendre, preux chevalier ? Demanda-t-elle en insistant sur les deux derniers mots.

Lorsqu'elle prononça cette phrase un sourire narquois prit place à la commissure de ses lèvres. Qu'est-ce qu'elle pouvait m'énerver avec ce sourire, messager d'un sentiment de supériorité.

- Emily Jones !

Elle replongea son attention dans ses papiers non sans un regard vers le ciel signe d'un profond désintérêt. Je sentais la colère réchauffer mes joues et l'envie de déchirer ce qu'elle tenait de plus en plus violemment.

- Vous avez refuser sa bourse sans raison valable ! Continuais-je malgré tout.

- J'ai toujours des raisons valable, mademoiselle Swan. Maintenant, cessez de m'importuner. Répondit-elle sur un ton monocorde.

- Oh non ! Je ne sortirais pas de ce bureau tant que vous ne lui accorderez pas sa bourse. Elle en a besoin et vous le savez. Tous ce que vous direz sera insuffisant pour me convaincre du contraire !

Elle releva son regard vers moi et croisa le mien, remplit de détermination. Je n'avais qu'une idée en-tête, parvenir à mes fins. Elle me dévisagea un long moment puis déposa ses papiers, recula sa chaise, se leva et fit le tour de son bureau jusqu'à me faire face.

- Écoutez-moi bien mademoiselle Swan, vous commencez à m'énerver. JE suis la doyenne donc JE prends les décisions. Vous n'êtes qu'une professeure parmi tant d'autres et je peux tout à fait vous faire disparaître de cette faculté ! Alors maintenant, continua t'elle, un doigt levé vers moi, sortez de mon bureau !

- Il en est hors de question. Répondis-je en avançant un peu plus vers elle.

- Vous êtes suicidaire ma parole !

- Non, réaliste. Pendant que vous, vous êtes injuste et incapable de comprendre que votre décision est cupide !

Son regard me fusillait mais poussé par une certaine adrénaline, je n'avais aucunement peur. Cette femme était la personne la plus détestable que je n'avais jamais rencontré dans toute ma carrière ou ne serait-ce que dans toute ma vie. Elle était d'une telle cruauté que ça me dépassait. J'arrivais à me demander si elle était capable d'aimer quelqu'un.

Cependant, Emily comptait sur moi, alors, je n'allais pas l'abandonner. Et puis, si Rose avait été là, elle m'aurait poussé à lui tenir tête. Ce que je faisais sans grande difficulté.

- Sortez où je vous jure de vous faire virer pour insubordination ! Dit-elle avec une froideur sans pareille.

- Faites, mais croyez-moi, vous allez sérieusement le regretter.

- Ce sont des menaces que j'entends, mademoiselle Swan ? Me demanda t'elle en appuyant bien sur les deux derniers mots de sa phrase.

- Des conseils ! Et sachez que je ferai en sorte qu'Emily obtienne sa bourse. Pour ça, je demanderai au recteur.

Elle se recula et laissa s'échapper un petit ricanement avec un sourire carnassier. Elle savait que je n'aurait pas d'influence, que je n'étais pas aussi puissante qu'elle et elle se délectait de mon infériorité hiérarchique. Pourtant, c'était mal me connaitre, je n'abandonnais pas si facilement. J'étais bien décidé à lui passer au-dessus et faire-valoir mon opinion auprès du recteur. Apres tout, qui ne tente rien n'a rien.

Plus aucun mot ne sortis de nos bouches, simplement nos regards s'entrechoquaient dans un élan de défi. Nous ne parlions pas mais c'était comme si nos yeux le faisaient. On pouvait lire dans chacun d'eux des reproches mutuels et une envie partagée de s'entretuer.

Pourtant, je ne fis que lui sourire avec dégoût et me dirigea vers la sortie. Avant de totalement quitter son bureau, je me retourna en sa direction et lui lança avec aigreur dans ma voix :

- Nous verrons qui gagnera, Madame Mills. Lui dis-je en appuyant à mon tour sur les deux derniers mots.

Ainsi je quitta la faculté et rentra chez moi, épuisée par cette "altercation". Je la détestais, oh oui ! Mais à quel prix ? Après tous les cours que j'ai pu donner, je ne cessais de me dire qu'il n'y avait qu'un pas entre l'amour et la haine... non, absurde !

Une fois de retour chez moi, après ces réflexions, je tomba dans les bras de Morphée rêvant de quelque chose de très spécial....

Madame Mills Where stories live. Discover now