Chapitre 3

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Ce maudit Roi n'aura pas ma peau. Tant que je suis vivante, je vais lui en faire voir de toutes les couleurs. Et je promets au nom de qui veut bien l'entendre que je vais le tuer de mes propres mains ! Je serre les poings de rage. Je me sens tellement stupide de m'être fait avoir ainsi. Je respire un grand coup couché dans mon lit. La nuit a été très longue, j'ai eu du mal à m'endormir. Je suis tellement énervé que ça me rend insomniaque.

J'entends la porte s'ouvrir tout doucement et mes dames rentrent pour s'occuper de mon réveil. Je m'assois sur le lit et je les regarde s'agiter dans la pièce. Certaines ouvrent les volets ainsi que les fenêtres, d'autres m'apportent de quoi manger et encore certaines commencent à sortir mes vêtements pour la journée.

Je me lève pour aller me changer. Je les laisse m'habiller sans broncher, tout en les surveillants du regard. La dame d'atour regarde le lit et je la vois sourire avant de tendre les draps aux dames pour faire changer le lit. Au moins le côté pratique de notre combat nocturne, c'est la rumeur de notre nuit de noce.

Une fois ma toilette finie je descends les grands escaliers du cœur de la demeure pour aller prendre l'air dans le jardin. Je dois trouver une solution pour me venger du Roi. Je me vois mal utiliser la même méthode que pour la princesse. Je dois être un peu plus subtile que cela. Je fais le tour du jardin, je dois avouer, il est magnifique. Les fleurs sont déjà bien fleuries et une odeur agréable s'en dégage. Je me penche vers un rosier pour sentir les bonnes odeurs.

Ce petit bol d'air me donne enfin une idée. Je pars rapidement du jardin pour me diriger vers les cuisines. Normalement je n'ai pas à me trouver là mais personne ne va oser me le dire je suis la Reine après tout. Je m'avance dans les sous-sols jusqu'aux cuisines. Beaucoup de personnes sont en plein travail et certains me regardent d'un œil indiscret. Ils se demandent bien ce que je fais ici. Sans dire mot, je me dirige vers les étagères. Aucuns domestiques n'osent m'interrompre dans mes recherches et d'une main discrète je trouve enfin ce pour quoi je suis ici.

- Ma Reine, que me vaut le plaisir de votre visite dans ma cuisine ?

Je me tourne et je vois le chef cuisiner qui me regarde avec mon pot de plante dans les mains.

- Ho, excusez-moi je recherchais certaines plantes.

- Attention Madame. Si elles sont mal dosées, elles peuvent causer la mort. Laissé vos dames s'en occuper pour vous.

- Je vais emmener le pot dans mes appartements et demander de l'aide, alors.

L'homme se recule pour me laisser passer. Après tout il n'a pas vraiment le choix que de dire oui. Il me regarde partir l'énorme pot de plante dans mes bras. Je remonte dans mes appartements et j'appelle mes domestiques pour faire préparer de l'eau chaude pour le thé. Je connais bien ces plantes, je me suis renseigné sur plusieurs manières de tuer quelqu'un. Je ne me suis pas lancé dans la tuerie sans apprendre deux trois petites bricoles.

- La nuit arrive assez vite, plus vite que je n'aurais cru. La lune est haute dans le ciel et la porte de ma chambre s'ouvre. Je tourne la tête et je vois le Roi, toujours habillé de la même façon, décidément.

- Je vois que certains ne font pas d'effort pour être présentable.

Le Roi s'avance en haussant les épaules. Il vient jusqu'à moi et il pose ses mains sur mes hanches. Je prends les tasses de thé et j'en tends une au seigneur et maître de ces lieux.

- On n'a pas commencé de la meilleure des façons vous et moi. Je me présente, Rose Delacour.

Il prend la tasse et il me sourit.

- Je suis d'accord. Reprenons depuis le début. Je suis Arthur, Roi de ce vaste territoire et bientôt un amant extraordinaire.

- Mais oui, mais oui, on va dire cela mon bon Roi.

Je tape doucement ma tasse sur la sienne comme pour sceller notre présentation. Et je commence à boire. Arthur avance sa tasse vers sa bouche puis il redescend le verre. Il se dirige vers la porte de la chambre et il l'ouvre. Puis il tend le verre à un garde.

- Bois.

Le garde ne pose aucune question et boit cul sec le verre de thé. Il ne faut pas beaucoup de temps pour le voir agoniser et tomber à terre. Un filé de bave coule de sa bouche. La Roi tourne un regard vers moi et s'avance jusqu'à ma personne. Par réflexe, je recule d'un pas. Il arrive à ma hauteur et il prend mon menton. Il rapproche son visage du mien, nos lèvres sont presque collées l'une à l'autre. Son souffle sur mes lèvres.

- Va si essaye encore, ça m'excite !

Il tourne les tallons et il part de la chambre. Il finit son geste en claquant la porte derrière lui.

Pour le meilleur et pour le pireWhere stories live. Discover now