Trahison

Chapitre 17

Alice était installée sur un banc dans le couloir du Palais de Justice. Elle caressa doucement son ventre, et attendit que la porte du Juge Stewart ne s'ouvre. Elle attendait ce jour depuis plusieurs mois maintenant, et il était enfin arrivé. Alice ne savait pas vraiment si elle devait s'en réjouir ou pas. Elle mettait la vie qu'elle avait eue avec Fred derrière elle. Elle n'était pas sûre d'avoir envie d'effacer cela définitivement. Et puis, elle repensa à ce jour qui avait totalement détruit son couple et tout ça, était de la faute de Fred. Elle tenta de calmer son bébé qui n'arrêtait pas de lui donner des coups de pieds. Elle ferma les yeux et posa la tête sur le mur derrière elle. Il entamait son septième mois et bientôt elle devrait prendre son congé maternité. Encore deux semaines, et elle pourrait enfin rester chez elle et ne plus avoir à croiser Fred ou même Cassandra. Une présence près d'elle lui fit ouvrir les yeux.

- Bonjour, dit Fred timidement.

- Bonjour, répondit Alice plus par politesse que par envie.

- Tu vas bien ? demanda-t-il mal à l'aise. Alice le regarda, mais ne dénia pas répondre. Je suis vraiment désolé pour la dernière fois avec Cassandra, mais j'aimerais bien voir notre fille, Alice s'il te plaît. Alice l'ignora de nouveau. Elle me manque Alice, et je suis sûr que je lui manque aussi.

- Il fallait y réfléchir avant Fred. Je te l'avais interdit. Tu veux faire ta vie avec elle, je ne vais pas t'en empêcher, mais je ne veux pas qu'elle soit dans la vie de ma fille.

- Et elle ne le sera pas, je te le promets. Juste laisse-moi voir Isabella s'il te plaît.

Alice tenta de ralentir les battements de son cœur qui s'étaient relativement accélérés. Elle refréna aussi la colère qui montait en elle. Elle ferma les yeux quelques minutes pour finalement les rouvrir, et posa son regard sur Fred.

- Tu pourras la voir, mais seulement en ma présence. C'est la condition, finit-elle par dire.

Fred hocha la tête, il accepterait cette condition. Il s'était promis de toujours accepter les demandes d'Alice, et puis sa fille lui manquait beaucoup trop pour la refuser. Cassandra allait sûrement être en colère, mais il s'en fichait un peu, il avait besoin de sa fille. Sa petite amie lui avait raconté sa mésaventure avec Alice dans les toilettes, il avait mis de nombreux jours à la rassurer et en lui promettant qu'elle n'était pas un lot de consolation, et qu'il l'aimait ainsi que leur fils. Fred jeta de rapides coups d'œil vers Alice qui fixait le mur devant elle, tout en caressant son ventre.

- Je peux te poser une question ? demanda-t-il hésitant après quelques minutes. Alice tourna la tête et l'observa.

- Pose toujours, je ne suis pas sûre d'avoir envie d'y répondre.

- Tu es censé accoucher quand ?

- Je ne vois pas en quoi ça te regarde Fred, tu ne seras pas là pour l'accouchement de toute façon.

- Je peux être là si tu veux, dit-il en se réinstallant sur le banc.

- Je ne veux pas de toi, dit-elle assez violemment.

- Je suis le père, j'ai tout autant de droit que toi.

- Non Fred, tu n'as aucun droit quand il s'agit de mes enfants. Tu as perdu ce droit en entamant une liaison avec elle.

- Tu vas me répéter ça jusqu'à la fin de ma vie.

- Je le répéterais autant de fois que je le veux. Ce n'est pas de ma faute, si tu n'as pas su garder ta braguette fermée.

- Je ne suis pas venu me disputer avec toi. Je voulais juste savoir, car ça reste mon enfant.

Alice ferma les yeux et tenta de ralentir les battements de son cœur qui s'étaient considérablement accélérés. Elle sentit son bébé s'agiter dû au stress que Fred avait provoqué. Elle voulait tellement ne plus être en colère contre lui, mais c'était tellement plus fort qu'elle. Elle soupira silencieusement et posa son regard sur Fred qui avait la tête baissée.