1. La laverie

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PDV DE AMBRE

Je me réveille les cheveux emmêlés, les yeux endormis et la lumière qui me tape dans les yeux (raison de mon réveil). Mon oreiller est tout aplati et ma couette est écrasée par terre. Je fronce les sourcils, passe ma main dans mes cheveux puis me lève finalement de mon lit.

La machine que j'ai programmée hier est finie, en l'ouvrant je découvre que mon haut rose fuchsia a déteint sur ma jupe blanche.

— Fait chier ! articulé-je entre deux bâillements.

Je donne un bon coup sur le côté de la machine ce qui ne lui plaît pas du tout puisqu'une épaisse fumée blanche s'en échappe. Un bruit sourd et quelques grésillements suffiront pour me faire comprendre qu'elle est HS.

Il faut que j'aille me faire mon café, après ça je serais plus opérationnelle. Je me dirige donc vers ma machine à café puis insère une capsule de caféine forte. J'abaisse la poignée et elle se met en marche.

*

Mon café bu, je m'habille en un clin d'œil. Pas de façon très classe mais bon, pour une jupe tachée et une machine cassée on va pas en faire tout un plat. Je monte dans ma voiture puis mets le contact.

*

Une fois arrivée devant la laverie, accompagnée de mon tissu déteint et de mon linge, j'entre d'un pas nonchalant dans la pièce.

Presque toutes les machines sont libres, une chance. Cet endroit va sûrement devenir mon QG, du moins le temps que ma machine soit réparée. Les chaises sont également libres. Dans la pièce, seulement trois personnes : un vieil homme, une femme enceinte et un homme d'une vingtaine d'années. Je pose ma corbeille de linge sale où trône sur le dessus ma jupe complément fichue.

Ni une, ni deux, je lance mon linge sale dans deux machines différentes en faisant bien attention à séparer le blanc du foncé.

Les minutes passent, personne ne bouge dans la pièce. Nous attendons tous la fin de notre machine. Une fois la mienne terminée, je récupère mon linge propre.

C'est bien connu, moi et la maladresse nous faisons paires. Un de mes vêtements tombe et glisse aux pieds du jeune homme à côté de moi. Il se baisse puis récupère le bout de tissu. Un sourire discret s'installe sur son visage qui devient peu à peu rouge. J'écarquille les yeux quand je me rends compte que le vêtement qu'il tient dans ses mains n'est d'autre que mon tanga. Je le récupère rapidement, rouge de honte.

— Merci... m'exclamé-je, honteuse.

Il semble gêné également mais essaie de ne pas trop le montrer. Je me rassure, ça va aller c'est juste un sous-vêtement... non ça va pas aller, putain ! Un parfait inconnu vient de me tendre mon tanga devant d'autres inconnus ! Bon allez, relativise. Ça doit lui arriver tous les jours à ce gars, enfin je sais pas... Mais putain Ambre ! Pourquoi t'es aussi maladroite qu'un manchot ?

Je fini de prendre mon linge puis sors de la laverie avec un sourire poli.

Quand je suis rentrée, j'étends mon linge. Il est presque midi et je n'ai fait que ça depuis ce matin. Détestant procrastiner, je décide d'organiser une après-midi avec mes amies Clara et Camille.

Aussitôt dit aussitôt fait, nous nous donnons rendez-vous devant la mairie à quinze heures.

Cette fin de journée fut très chill, nous la finissons autour d'un café au bar du coin.

— Bon les filles, je dois vous raconter un truc. engagé-je.

— Va-y. me lance Camille.

— Vous savez ma machine est HS depuis ce matin, du coup je suis allée à la laverie. Y'avait quoi deux, trois personnes, du coup je me suis mise à côté d'un gars d'une vingtaine d'années.

Je bois une gorgée avant de lâcher la bombe.

— Et en sortant mon linge, une trentaine de minutes plus tard, mon tanga est tombé aux pieds de ce gars en question.

Elles étouffent un cri.

— Mais bon, ça va il a juste bien remarqué que ce qu'il tenait entre les mains n'était pas qu'un t-shirt banal.

Elles éclatent de rire enfin.

— Heureusement que je ne le reverrai plus ! dis-je en rigolant.

— Parle pas trop vite... devine Clara.

Nous nous levons après avoir payé l'addition tout en ayant laissé un pourboire. Je trouve ça normal, vu leurs conditions de travail, parfois les clients peuvent être (désolé pour ça) de vrais connards. Je travaille également à mi-temps dans un bar, le lundi et le samedi soirs. Pour payer les factures. Bien sûr, je n'ai jamais voulu faire ça mais ça m'occupe le temps que je trouve un autre job et c'est sympa, j'ai des collègues qui sont également mes amis. Et puis, ça m'occupe.

Nous nous retrouvons donc à mon bar de prédilection : le Davi's Bar. Les filles prennent un verre chacune (oui encore un, de vraies alcooliques) tandis que j'enfile mon t-shirt de boulot avec mon prénom dessus.

Deux heures sont passées depuis que les filles sont reparties chez elle et les commandes s'enchaînent. Je cours partout en servant les vodkas par ci, les mojitos par là.

— Deux bières pour nous s'il vous plaît !

— J'arrive !

Je m'arrête devant un jeune client qui est en train de fumer sa cigarette en plein milieu de la pièce.

— Excusez-moi monsieur, vous ne pouvez pas fumer ici.

Il se tourne lentement vers moi, mes yeux s'écarquillent. Je le reconnaît immédiatement. C'est le gars de la laverie !

Ce jour-là {PLK}Where stories live. Discover now