LXXIII. Madame Sandor Bis

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Installés en haut des gradins, Nikolas et moi seulement car Ophélia et Arora étaient allées rejoindre un groupe d'amis, nous apercevions de l'endroit où nous étions assis, la « scène », ronde et blanche.

Tout à coup, une femme magnifique arriva, sortant de l'ombre d'un côté, vêtue d'une longue robe légère couleur ambre, qui ondulait élégamment à chacun de ses pas.

Quand elle fut au milieu de « l'arène », elle leva la tête et tout le monde, en un ensemble parfait, se leva, et la salua. Nous fîmes pareil. Elle resta quelques secondes à nous regarder penchés puis elle détourna la tête, et nous pûmes nous asseoir. Elle tendit son bras blanc et un élève dont je ne discernai pas le visage, du fait de la distance, lui apporta un micro, et j'aurai juré qu'il tremblait.

Puis, elle claqua des doigts et les projecteurs se placèrent au-dessus d'elle, formant un cercle blanc au sol.

Comme dans un cirque.

Une image fut projetée derrière elle, un ruban couleur bois.

Enfin, elle prit la parole. Sa voix délivrait les mots suavement mais qui n'acceptait aucune contradiction.

-Nyfødt, et novices, aujourd'hui se déroulent les examens semestriels pour vous, et, exceptionnellement, le test de deux nouveaux télépathes.

Il y eut un mouvement parmi les élèves et j'entendis un « les pauvres ! ».

Mais j'étais concentrée sur cette voix. Cette voix ne m'était pas inconnue...

Alors, répondant à mon interrogation muette, Nikolas se pencha vers moi et me souffla à l'oreille :

-Madame Sandor...

Elle ? Oui. Avec une robe et une coiffure différente, mais elle dégageait toujours quelque chose de terrifiant, donc c'était bien elle.

-Nous allons commencer par le test.

Oh non.

-Je vous rappelle qu'il se déroule en trois étapes : envoyer et recevoir des pensées sur cinq points chacune. La troisième ne sera annoncée que si les deux précédentes étapes sont réussies.

Ça s'annonçait plutôt mal : Nikolas ne peut pas envoyer des pensées !

Je ne m'imaginais pas passer trois ans dans cette école sans lui !

Ne serait-ce que pour me repérer...

Je tournai la tête vers lui. Il était impassible, et ne trahissait aucune émotion. J'essayai de lui parler par télépathie, mais à peine eus-je effleuré ses pensées que je fus transpercée (mentalement) par une pique acérée.

Je retins à grand peine un hurlement de douleur.

Selena - Les Lunes JumellesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant