𝗟𝗔 𝗟𝗘𝗧𝗧𝗥𝗘, weƞɾeƞe

é p i l o g u e

La veille, elle était allée à la poste pour envoyer son courrier : sept lettres dans une enveloppe. Elle avait eu du mal à la donner à la chargée de caisse mais c'était chose faite.

La musique la berçait doucement et calmait ses nerfs. Qu'est-ce qu'elle fera sans elle ?

Ce matin, une amie était passée la voir pour boire un thé et discuter en attendant son train. Elle avait profité de sa présence pour se ressourcer.

Maintenant, elle allait tirer un trait sur le passé. Elle avait rencontré une fille il y a quelques jours et tout se passait bien entre elles. Ce n'était pas la même chose mais elle se sentait bien dans cette relation.

Soudain, on sonna à la porte. C'était la voisine d'en face qui lui fit remarquer qu'elle n'avait pas ouvert sa boîte aux lettres si bien qu'elle débordait. Où avait-elle la tête ? Effectivement, elle n'avait pas jeté un œil depuis quelques jours.

Elle descendit les escaliers jusqu'au rez-de-chaussée. C'est vrai, sa boîte était pleine. Lorsqu'elle mit les clés dans la serrure, sept enveloppes inondaient sa boîte aux lettres si bien qu'elles tombèrent à ses pieds. Ces enveloppes portaient son nom. Impossible que ce soit les factures, elle n'était pas si en retard que cela.

Elle ouvrit et fondit en larmes. L'état de choc dans lequel elle se trouvait la fit tomber à terre. Elle s'empressa de lire chacune d'elles aussi vite qu'elle put. Lorsque ce fût chose faite, elle mit ses clés dans sa poche et courut vers l'appartement de l'expéditeur.

La jeune femme se pencha vers la sonnette mais personne ne répondit. Par chance, un homme sortit au même moment et elle put pénétrer à l'intérieur du bâtiment. Elle monta quatre à quatre les escaliers et arriva au deuxième étage. Encore une fois, elle sonna.

C'est là que ses yeux se posèrent sur une silhouette qu'elle connaissait par cœur se dessiner dans l'encadrement de la porte. Elle ne put retenir la pluie qui inondait son visage défait. La jeune brune en face d'elle l'accompagna dans ses intempéries et ensemble elles noyèrent le monde. La propriétaire de l'appartement prit doucement la châtain qui lui faisait face et la serra contre elle pour respirer son parfum. C'était une note légère qui entourait son enveloppe corporelle.

Les deux jeunes femmes échangèrent un regard pour écraser leurs lèvres sur celles de l'autre. Leurs mains se promenèrent sur les courbes de la source de leurs désirs. Elles se mirent à danser en direction de la chambre pour laisser s'échapper les soupirs du plaisir.