Chapitre numéro 9: Impatience.

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J'ouvrais mes petits yeux noisette qui virent en premier lieu les grésillements d'une télé qui avait tourné toute la nuit. J'étirais mes bras jusqu'au plus loin qu'ils pouvaient s'étendre. Accidentellement, j'avais heurté quelque chose de rond, de chevelu avec deux yeux, un nez et une bouche. Ethan ? Je me frottais vigoureusement les yeux enlevant le film fluide et invisible qui cachait ma vision. Il était encore là et dormait profondément. Je souriais, il était resté à mes côtés toute la nuit. Je trouvais ça mignon et touchant de la part d'un homme qui paraissait si insensible.

Cela faisait déjà une bonne heure que je scrutais son visage qui dormait encore si paisiblement. On aurait vraiment dit Noa, il y à des années. Sa lèvre supérieure avait une petite mimique, semblable à un tic qui me faisait beaucoup rire. J'avais l'impression de l'avoir toujours connu et pourtant tout m'était étrange chez lui. Je le voyais sursauter de temps en temps sans jamais se réveiller, un vrai castor celui-là. Je profitais de son lourd sommeil pour aller préparer le déjeuner. Monsieur somnolait encore, j'étais postée devant lui fermement décider à le voir s'éveiller.

Un œil, deux yeux. Enfin, il ouvrait les yeux, poussait un cri stupide de peur :

''Quoi je fais si peur que ça au réveil ?" Riais-je. C'est vrai, je n'avais pas pris le temps de passer le peigne entre mes cheveux ni de me rafraîchir la face.

"Non, j'étais juste un peu surpris, mentait-il. Qu'est-ce que je fais encore là moi ? J'ai dû m'assoupir, tu t'es assoupi d'ailleurs, tu n'as même pas vu ...

- Tu veux quelque chose à boire, manger peut être ? Le coupais-je

- Non ça va allé merci, dans pas longtemps j'ai un match de basket, il faut que j'aille me préparer. Si tu veux venir aussi."

Il se levait comme s'il était réveillé depuis plusieurs heures auparavant, avec une facilité effrayante, prenait sa veste et se dirigeait vers la porte. Je le regardai s'en aller sans contester, au fond, c'était l'un des seuls qui me voyaient comme j'étais et encore plus, qui me poussait vers le haut. Ayant terminé mon petit déjeuné, je me préparais pour sortir, je voulais aller le voir jouer, mieux le connaître. J'enfilais donc un short et un joli débardeur avant de sortir de l'appartement en direction du stade.

La foule était au rendez-vous, je venais a peine de trouver une bonne place que je voyais déjà les joueurs sur le terrain. Je ne savais pas qui était qui et ne voyais pas encore Ethan, c'est quand l'entraîneur fit un geste de la main que je vis celui-ci rentrer dans le jeu, vêtu d'un magnifique maillot rouge bordé de blanc. Sur le grand panneau qui affichait les scores, je vis que notre équipe, enfin, celle d'Ethan était en désavantage. À chaque fois qu'une équipe était face à des paniers, je me levais, mon cœur faisant la chamade.

Ethan avançait a grand pas, un, deux, trois pas qui précédaient un saut déposant avec magnificence le ballon rond dans le panier adverse. Le public criait et moi encore plus fort, les joueurs se seraient entre eux, étaient heureux de reprendre le chemin qui mène à la victoire. L'arbitre sifflait la reprise du match, les joueurs donnaient tout ce qu'ils avaient, Ethan reprenait le ballon, un joueur plein de haines s'approchait trop vite, heurtait sa poitrine dangereusement, il était à terre. Paniqué, je me levais rapidement, les mains posées sur ma bouche évitant ainsi qu'un cri strident ne se fasse entendre. Mes yeux étaient gros comme ceux d'une baleine, un mot se bousculait sur mes lèvres ''Ethan''. Trop tard, il était sorti, je voyais que celui-ci tournait la tête en ma direction, se relevait et faisait signe que tout aller pour le mieux. Même tout petit sur le terrain, je le voyais bouillonner, il boitait. L'entraîneur, lui fit signe de revenir sur le banc. Ethan ne voulait pas, de temps en temps, il lançait quelques regards en ma direction.

Dans ma peau.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant