ELLE et LUI ...

Chapitre 25

Point de vue Mathieu:

Son regard me transperce la cage thoracique. Elle ne bouge pas. Je m'attends à ce qu'elle me crie dessus ou bien qu'elle se mette à pleurer mais rien. Pas de réaction.
J'ai une des centaines de plan cul. Des centaines de femmes sont rentrées et sorties dans ma vie. J'ai vu beaucoup de femme pleurer quand je les insultais pour leur dire de lâcher l'affaire. Je n'ai jamais ressenti un sentiment de culpabilité. Mais à cet instant précis je ne me suis jamais senti aussi coupable .Je suis pétrifié et ce n'est clairement pas le bon moment. Le lourd bruit de la porte qui se ferme me glace le sang. Et toujours rien. Pas de cris ni de pleurs. J'aurai aimé qu'elle me crie dessus sans trêve, qu'elle me brise les os mais rien. Je devrais courir et lui expliquer tout depuis le début. Mais à quoi bon. Je ne pense pas franchement qu'elle me croit et qu'elle m'écoute. Encore une fois j'ai détruit un cœur mais la sensation n'est plus la même. Avant je ressentais de l'excitation. Là je souffre. Je n'avais jamais ressenti ça de ma vie et c'est tellement douloureux que mon corps se crispe.
Si elle était arrivé 20 minutes avant elle aurait compris.
Dès que Anastasia est parti ce matin j'ai appelé Jeff et comme lui aussi était brisé, il est venu me chercher et nous avons fait la tournée des bars. D'abord pour trouver ce salaud de Tom est aussi pour me bourré la gueule et oublier. L'oublier.
Alors on est venue ici. J'ai de suite pris une bouteille et j'ai bu. Une gorgée, la bouteille, les bouteilles qui deviennent de plus en plus nombreuses sur la table. Je veux pas ressentir. Ce sentiment est dévorant et je ne le supporte pas. C'est une douleur intense et qui n'a pas de fin. Ce sentiment s'arrête seulement quand je peux la toucher ou la sentir près de moi. Mais putain ce que je suis bien avec elle. Et cette douleur même si elle me tue vaut bien la récompense de l'avoir près de moi. Le problème c'est que maintenant elle ne voudra plus de moi. Parce que je suis un salaud fini.
A bout d'un moment je décide d'aller aux toilettes. Boire ça fait oublier mais ça donne surtout envie de piser. Je me dirige vers les toilettes mais je suis arrêté par une blonde qui a mon avis devait être une fausse blonde avec des prothèses gigantesques qui vient se coller à moi. Si j'avais été sobre je l'aurai envoyer balader et j'aurai continué mon cheveux. Mais ma vue était flou et mon esprit vraiment trop loin. Je l'ai pris pour Ana. Oui j'étais vraiment très très loin.
Elle m'a poussé dans un lit et je me suis écroulé dessus. Je n'avais plus de force et je n'avais plus envie de me battre. Elle a commencé à m'enlever mon t-shirt et je m'arrêtais pas de murmurer: "pardonne moi Ana"
Le bruit de la porte qui s'est ouverte m'a réveillé de coma. J'ai regardé qui rentrer et j'ai vite compris que je ne pouvais pas être dans une aussi mauvaise posture.
Anastasia, les yeux braqués sur moi, figé et souffrante qui ne pouvait plus bouger.
Mon incompréhension était totale. Et surtout j'ai eu peur. Pour la première fois de ma vie j'ai eu peur. Une peur qui m'a tétanisé. Après être parti et que j'ai regardé qui était dans mon lit là j'ai vraiment cru que j'étais maudit. Fanny était à moitié à poil sur moi. Je ne pense pas Anastasia l'ai reconnu mais je ne pouvais pas tomber plus bas.

-Mais putain qu'est ce que tu fous là !

-Je suis venue pour toi chou. Parce que nous sommes ensemble.

-Tu es tarée Fanny ! La seule que je veux c'est Ana !

-Je suis sure que maintenant elle ne voudra plus jamais de toi.

Et puis là j'arrive à tout comprendre.

-Tu l'as fait exprès ? C'est ça ?

-Depuis que cette garce est en ville tout le monde n'a yeux que pour elle ! Je ne pouvais pas te perdre!

-Et tu crois vraiment que je veux de toi ! Regarde toi. Tu inspires le dégoût à toutes les personnes que tu croises. Si tu avais été un mec je t'aurai déjà mis mon poing dans la gueule putain !